Etreun bon ange en trois leçons (11 pages) Bon, je ne vais pas tourner autour du pot, la 3Úme édition m'avait laissé un arriÚre-goût pas trÚs agréable. J'étais un adepte de la premiÚre édition, comme pas mal de vieux routards. J'avais fait le tour d'INS/MV qui ne me satisfaisait plus du tout. C'est toujours comme ça, dans les couples : y'en a un qui s'ennuie pendant que l
Manga news > Manga > SĂ©rie > Je ne suis pas un ange > Je ne suis pas un ange Volume 1 Volume 3 » Fiche Review Editions Images Coms21 JP Title ć€©äœżăȘăăăăăȘă Translated Title Tenshi nanka ja nai By YAZAWA Ai With YAZAWA Ai Publisher FR Delcourt Collection Sakura Type Shojo Genre Romance, Tranche-de-vie Publisher JP ShĂ»eisha Serialized Ribon Release date 11 July 2007 Illustration 432 pages n&b
Toutce qui implique la magie, le monde des rĂȘves et des fĂ©es. Ăvoque une histoire d'amour entre deux personnages. SĂ©rie qui raconte au jour le jour les Ă©vĂ©nement de la vie d'un ou de plusieurs personnages. Des Ă©vĂ©nements qui pourraient se produire dans la vie rĂ©elle, qui se dĂ©roulent dans un monde qui pourrait ĂȘtre le notre.
Le deal Ă ne pas rater Cartes PokĂ©mon Japon le display PokĂ©mon Go de retour en stock sur ... Voir le deal After The One Piece Flood Corbeille 2 participantsAuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2013 PrĂ©sentationNom et PrĂ©nom Ayaki NomakĂge 30 ansMĂ©tier Marine/PirateRang/Grade ShichibukaĂŻArmes/Ăquipement Mon du DĂ©mon - Description Moku Moku no miLogia fumigĂšne et ouais je suis le cancer Ă moi tout seul, grĂące au fruit je peux devenir la fumĂ©e je peux la contrĂŽlĂ©, la modelĂ© et la mettre sur la zone de combat... Tout comme les autres Logia les attaque physique ne me font rien, contre le Logia du vent mon pouvoir ne me sert Ă rien. Description Physique Comme vous pouvez le constater Nomak a un style plutĂŽt baba cool, cheveux de couleur orange, sa peau et de type caucasien, une bouteille de rhum dans une main, une clope dans l'autre... Il porte un bob constamment, quand il se douche, quand il dort enfin bon vous avez compris... Mais il ne se promĂšne point tout nu ;D son torse est couvert par une magnifique chemise Ă carreaux noir et orange, ses jambes quant Ă elle sont recouvertes d'un bermuda orange et ses pieds et bien Ă pied nu comme Ă l'ancienne... Il porte plusieurs bijoux venant de son Ăźle natale Korriban, ainsi que plusieurs peintures de guerre sur son torse et ses bras... Il porte deux cicatrice, qui ont Ă©tĂ© faites par deux hommes diffĂ©rents, une sur la joue portĂ©e par le Vice-Amiral Hoshi et une sur le torse, un petit souvenir de son chez soit, ah comme c'est beau l'amour... DerriĂšre ses petites lunettes de soleil ronde a carreau rouge, Nomak a les yeux verts. ^^ Super la fin? XD Description Mentale Bienvenue dans ma tĂȘte chĂ©re mortel. O_O... Nakami est un homme plutĂŽt calme et posĂ©e, il a bon coeur toujours Ă l'Ă©coute du premier venu... Non ceci est un mensonge pur et simple, cet homme et dur Ă cernĂ©, il peut vous sourire et vous abattre la seconde aprĂšs... La peur il ne connait pas, l'amour il ne connait pas Ă part celui du rhum, le respect il ne le connait point non plus... Impossible me diriez-vous est bien si, les seuls sentiments que ce chĂ©re Nakami connait est la souffrance, la colĂšre, le dĂ©gout ainsi que l'euphorie Ă©tant un bon buveur... Il ne peut vivre sans sa chĂ©re nicotine et au sang, la simple goutte de sang le met dans un Ă©tat de transe Voir dans l'histoire. Histoire Chapitre I Le dĂ©but de la y a de ça, 1000 ans avant la vague d'or de la piraterie. Six hommes parcouraient le monde Ă la recherche d'un pouvoir peu connu Ă l'Ă©poque, celui des fruits du dĂ©mon... AprĂšs des annĂ©es de recherche, l'un d'eux en trouva un. Lors de cette dĂ©couverte, il posa le pied sur une Ăźle dĂ©sertique plus tard appelĂ©e Korriban. A eux six, a eux six, ils construirent une mĂ©tropole, faisant des enfants des machines Ă tuer... Le pouvoir qu'ils convoitaient Ă©tait enfermĂ© dans le temple montĂ© Ă leur effigie, les gens Ă©taient de vrais moutons, ils devaient appelĂ© ces six hommes les Seigneurs Noirs. Plus les annĂ©es passaient, plus ce peuple devenait puissant. Le tas de sable n'Ă©tait plus, Ă la place il y avait des temples, des maisons ainsi qu'un II La lors d'une nuit sombre et froide que Nakami naquit, mais Ă peine sortit des entrailles de sa mĂšre qu'il fut envoyĂ© dans le temple, le domaine des Seigneurs Noirs la ou il ne restait que deux descendant de ceux-ci... Chaque nouveau nĂ© sera Ă©valuĂ© en fonction de ses compĂ©tences et le plus apte recevra le pouvoir du fruit du dĂ©mon appelĂ© chez eux, le pouvoir noir... Nakami se fit gravĂ© sur la peau des textes anciens, ainsi que le symbole de son pays sur sa langue. AprĂšs cette ''initiation", il fut envoyĂ© au fin fond du temple, lĂ oĂč le noir et l'humiditĂ© Ă©taient les seuls maĂźtres. Le but Ă©tait de savoir s'il allait survivre ou pas... Le temps passa et il devint un jeune adolescent blessĂ© Ă l'intĂ©rieur, il avait survĂ©cu, le premier test Ă©tait passĂ©, le deuxiĂšme allait commencer. Il fut envoyĂ© dans une grande salle avec cinq autres enfants, lui ainsi que les autres Ă©taient tous munis d'un simple couteau, le dernier debout pourra passer le troisiĂšme test... Nakami resta dans cette salle une journĂ©e entiĂšre avant d'en sortir couvert de sang et de sueur, ceci est le moment le plus marquant de sa petite vie, le jour oĂč il toucha le sang d'un autre... Mais Ă peine Ă©tait il sortit de cet enfer, qu'il fut envoyĂ© devant les deux Seignieurs Noirs restant, une fois dans la salle des six trĂŽnes Nakami fut placĂ© Ă genoux... Un vieux forgeron entra, couvert de sueur et de tĂąche noire partout sur le corps, il portaitentre ses mains une Ă©pĂ©e immense qu'il avait appelĂ© Necromancer, Ă©pĂ©e maudite par le malin Un esprit pas cool du tout ><. L'arme fut assignĂ©e Ă Nomak, le troisiĂšme test consistait Ă faire devenir l'enfant un tueur... Le vieux monsieur en question pris Nakami sous son aile ce jour-lĂ , je ne vous fais pas de dessin, pendant quelques annĂ©es Nomak s'entraĂźna dur et bien... Nous voilĂ trois ans aprĂšs, Nakami Ă©tant devenu un III Le pouvoir est voilĂ dans le tournant d'une simple vie, le passage Ă l'Ăąge adulte... Le quatriĂšme test allait dĂ©marrer, il Ă©tait simple, net et sans bavure... Certaines lĂ©gendes gommeraient un passage tel que celui-ci, mais pas cette fois... Un Seigneur Noir donna un ordre simple et direct, trois mots "Tue les tous." Nakami ne rĂ©pondit pas, il sortit du temple avant de descendre dans sa ville natale qu'il n'avait jamais vu, il ne savait mĂȘme pas qui Ă©taien ses parents, assez ironique, mais peu importe. Il exĂ©cuta l'ordre donnĂ© mĂȘme si ça ne lui faisait pas chaud au coeur... Pendant deux jours entiers, il traqua le peuple innocent, une fois le peuple dĂ©cimĂ© et la ville rasĂ©e, il ne restait plus que du sable et le temple... Nakami entra dans celui-ci, il monta dans la salle des six trĂŽnes, avant de poser un genou au sol. Une fois ceci fait, le vieux forgeron qui avait entraĂźnĂ© Nakami apporta un coffre, il le donna Ă l'un des deux Seigneurs Noirs... Il demanda Ă Nomak de s'avancer et celui-ci s'exĂ©cuta, il ouvrit le coffre. Ce qui se trouvait Ă l'intĂ©rieur Ă©tait ce pourquoi il avait Ă©tĂ© formĂ© le pouvoir noir... La chose Ă©tait simple, il devait le manger, rien de bien difficile. Une fois cela fait, rien ne se passa... Le Seigneur Noir qui avait cru avoir fautĂ© dans sa dĂ©marche sortit une longue Ă©pĂ©e Ă la lame rouge, son intention comme vous l'avez compris Ă©tait de tuer Nomak... Il n'avait pas eu le temps de rĂ©agir Nomak stoppa son geste sans bouger d'un poil, il ressentait le pouvoir... Il assassina l'un de ces tyrans avant de tuer l'autre. Ensuite, ce fut au tour du forgeron... Il Ă©tait prĂȘt, il sortit du temple avant de prendre une embarcation, il prit la mer Ă la recherche du IV La semaines aprĂšs qu'il soit partie de Korriban, Nakami croisa sur son chemin le Vice-Amiral Hoshi, un homme au crĂąne sans cheveux, une cicatrice en forme de salamandre sur ça joue, ainsi qu'une petite moustache noire tombante sur son menton... Pendant cette scĂšne, aucune parole ne fut prononcĂ©, Nomak attaqua sans poser de question... Le combat se passa sur un bateau marine et celui-ci dura deux jours complets avant que Nomak tombe sous la souffrance d'une longue blessure sur le torse portĂ© par ce Hoshi... AprĂšs cet acte, il fut envoyĂ© dans un bateau transfert. En plein voyage le bateau fut attaquĂ© par les pirates de Socrate Kashi enfin... "les", il n'y avait qu'un homme, Socrate Kashi lui mĂȘme, celui-ci dĂ©truit le bateau ce qui sauva Nomak dans un sens... Mais pour le jeune homme c'Ă©tait une honte, il reprit son voyage de sang Ă la recherche de cet homme pour le tuer... A force d'aller dans des bars, Nakami fut vite amoureux du rhum, l'euphorie lui plaisait temps... AprĂšs ce dĂ©shonneur il entrat dans la faction du rĂšglementbeuh?!DerniĂšre Ă©dition par Nomak Ayaki le Lun 9 Mar - 1549, Ă©ditĂ© 5 fois Ike GreenLieutenant MarineNombre de messages 195Age 26Localisation 180 degrĂ©s Ă droiteDate d'inscription 13/12/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2023 Tu as, Ă mon avis, le niveau pour un fruit mais pas pour ĂȘtre amiral... Sinon, soigne ton orthographe, "lui plaisait temps"... Franchement j'en ai marre que personne ne soigne son orthographe en RP... InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2242 J'ai moi aussi plusieurs chose Ă dire, alors tout d'abord, Ă mon gout, le Pika pika no mi est avec le logia de la foudre, LE plus puissant des logia, et franchement tu n'a pas le niveau Rp qui a mon avis convient Ă un tel fruit, et pour te voir octroyer le post de shishibukaĂŻ que tu demandes il faudrait une motivation pour cela, et je vois mal la marine donnĂ© ce rang Ă un tueur sanguinaire aussi dangereux que le tiens les corsaires sont tordus mais quand mĂȘmeEt finalement, j'aimerais que tu fasses attention, car par endroit ton histoire est incohĂ©rente... Par exemple, tu dit que les seigneurs noirs ont fondĂ© le temple 1000 ans avant la premiĂšre Ăšre de la piraterie, et on est 100 ans aprĂšs cette derniĂšre, et c'est l'un d'eux qui te donne des missions, je suis pas un connaisseur mais 1100 pour un homme sa reprĂ©sente une sacrĂ© longĂ©vitĂ©... De la mĂȘme maniĂšre tu massacre un village au complet, et aprĂšs cela le forgeron arrive, si t'as tuĂ© tout le monde, comment il a fait pour survire...?Enfin voilĂ , tout ça pour te dire qu'il y a quelques progrĂšs Ă faire, et que je ne fait pas ça pour le plaisir de t'embĂ©ter InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2247 Bienvenu et amuse toi bien sur le forum et surtout bonne chance pour la suite ^^ InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2345 Euh... Tu as mal lu, le forgeron viens avant pas aprĂšs... Alors, je ne vois pas le problĂšme ce que tu dis n'a aucun sens pourquoi ? La marine propose le poste de ShichibukaĂŻ au pirate les plus puissants, Nomak est peux-ĂȘtre un pirate sanguinaire mais il reste un pirate d'expĂ©rience donc on lui propose le poste, Don Flamingo est un marchand d'esclave etc. Il fait faire Ă deux marine un petit combat et la marine ne lui dis rien... Pour l'homme de 1100 n'oublie pas que nous sommes de One Piece tout est possible -"... Pour le fruit du dĂ©mon, franchement je m'en fiche x J'en prend un autre et puis voilĂ ^^ Je demande le Moku Moku aussi un Logia Je prend que trĂšs rarement les Logias, je ne suis pas un GB donc aucune crainte. ^^ Si celui est refusĂ© et bien je Don, ne prend pas ce que j'ai dis dans le texte mal, je ne fais que me dĂ©fendre. ^^ InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 023 Franchement...Imagine que tu es un membre du gouvernement mondial, tu crois que tu donnerais le titre de shishibukaĂŻ a un homme qui potentiellement peu sous prĂ©texte qu'il Ă pas tuer son ratio de pirate se retournĂ© contre la marine et massacrĂ© un navire complet? Et de toute façon, il te faut une bonne raison pour devenir un ShishibukaĂŻ, on le devient pas uniquement parce qu'on est un bon combattant, Il y a un seuil de tolĂ©rance, mais Don flamingo, rien n'indique que la marine sais ce qu'il est marchand d'esclave, et je te rappelle que quand il joue, ya le grand chef de la marine qui lui dit d'arrĂȘter s'il tient Ă son pour l'Ăąge, je suis dĂ©solĂ©, mais dans one piece, PERSONNE n'arrive Ă cet Ăąge lĂ , c'est la seul constante, ils vieillissent normalement, et je ne dirais pas la derniĂšre preuve parce qu'elle n'est que dans les terminer sur un point positif, j'avoue m'ĂȘtre un peu trompĂ© concernant le forgeron, et le Moku Moku no mi est probablement envisageable, si tu le veux Ă©dit ta feuille en mĂȘme temps que pour les autres modifs , en attendant je vais rĂ©flĂ©chir Ă la question... Et mĂ©fie toi de comment tu te dĂ©fends, parce que ce dĂ©fendre sans ĂȘtre attaquĂ©, c'est pas un bon plan et je ne m'inquiĂšte pas de mes rĂ©actions je suis pacifique, mais il y a plus hargneux que moi ici ... Je suis exigeant, mais parce que tu demande un post trĂšs important, et que je tiens Ă l'univers de one piece, et Ă respectĂ© ses abus oui je respecte certains abus parce qu'ils sont aussi dans le manga, mais aussi les limites qu'il met. Apakoh DrachePirate SolitaireNombre de messages 546Age 29Localisation Je suis ici, comme d'inscription 22/10/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 142 Bien bien, je vois que Nomak et Don ont fait connaissance. ^^AprĂšs avoir lu la fiche de Nomak et les commentaires qui prĂ©cĂšdent ce message j'ai dĂ©cidĂ© de donner mon avis officiellement. Nomak est un bon RPgiste qui mĂ©rite qu'on lui accorde un bon rĂŽle, je dis cela car j'ai eu l'occasion de lire ses RPs je ne sais plus si j'ai RP avec lui mais bon... ce n'est pas le plus important. Par consĂ©quent, le poste de Shichibukai est envisageable. Nomak sera donc un genre de Mihawk ; Corsaire personnage en tout cas... Son histoire est un scĂ©nario trĂšs sombre mais qui me passionne, j'aime beaucoup. Pour le fruit, prends le Moku Moku No Mi ou un autre si tu le veux, pour moi tous les Logia sont aussi puissants les uns que les autres sauf celui des TĂ©nĂšbres, bien sĂ»r. Saches tout de mĂȘme que si je ne connaitrais pas ton niveau en RP je ne t'aurai pas accordĂ© de Logia mĂȘme si d'autres dĂ©tenteurs de Logias ont fait plus court que toi je sais, mais je n'Ă©tais pas encore Ă la tĂȘte du forum Ă cette Ă©poque il me semble. Voili-voilou, j'attends donc les modifs demandĂ©es de la part de Don et de InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 205 Bon je doit m'incliner devant le grand chef, donc mĂȘme si je garde mon opinion sur le fait que le fruit de la lumiĂšre est bien plus puissant que le fruit de la fumĂ©e, et Ă©gal en puissance celui de la foudre ces deux la sont les seuls avec celui du feu qui rendent l'homme intouchable tout en lui donnant de trĂšs trĂšs gros pouvoirs d'attaque..., il semble confiant dans ton niveau Rp, et je ne t'embĂȘterais plus pour ce qui est du contre, on est tous les deux d'accord et cela on l'a demandĂ© pour absolument tous, moi compris, il faut que tu donnes une motivation pour ton perso pour devenir ShishibukaĂŻ vu que Moria l'a fait pour se prĂ©parer une armĂ©e pour devenir roi des pirates tranquillement, tant que c'est pas complĂštement absurde, je prendrais, et que tu revois l'idĂ©e des 1100 ans, je pense pas que ça change grand chose dans ton histoire si au lieu de dire ça, tu dit que le temple Ă Ă©tĂ© créé il y a une quarantaine, voir une cinquantaine d'annĂ©es...Voilla InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1553 Holy - Sympa de ta part. ^^Don - Je suis du mĂȘme avis que toi, le Pika et le Goru sont les deux logia les plus puissants et je ne pense pas avoir le niveau pour donc je reste sur le Moku Moku, j'ai modifiĂ© le passage de l'homme de 1100 ans J'ai mis que c'Ă©tait les descendant. ^^ Donc l'ambition de mon perso, j'avais pensĂ© Ă construire une rĂ©plique de son Ăźle oĂč il serait roi... Enfin si sa passe ? InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1643 l'idĂ©e peut ĂȘtre bonne, la seul chose est qu'il faut trouver en quoi le fait d'ĂȘtre avec les marines t'aide rĂ©cupĂ©rer les primes peut ĂȘtre une idĂ©e... faudra juste le prĂ©ciser dans ton histoire, et pour le fruit, c'est toi qui voit. Rajoute le pitit dĂ©tail demandĂ© dans ton histoire et normalement je ne poserais plus de souchis... je suis gentil quand mĂȘme... Apakoh DrachePirate SolitaireNombre de messages 546Age 29Localisation Je suis ici, comme d'inscription 22/10/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1725 L'idĂ©e de l'Ăźle me parait pas trop mal, mais pour crĂ©er une rĂ©plique d'une autre Ăźle cela n'est pas possible. Je m'explique sur le forum Akumateshinai Condor mon second perso possĂšde la plus grande fortune au monde. Avec son argent il a modifier le QG de l'AW et a Ă©rigĂ© une petite flotte, sans oublier l'hĂŽtel de luxe de l'AW qui est rattachĂ© au QG. Tout cela a prit beaucoup de temps Ă ĂȘtre créé alors que Condor bĂ©nĂ©ficie d'une technologie de pointe grĂące Ă son argent... Bref, tout ça pour dire qu'il faudrait au moins un siĂšcle entier de construction pour rebĂątir une Ăźle de fond en comble en partant de rien, sans compter les milliards de Berries qu'il faudrait dĂ©bourser...La meilleure solution est de prendre le contrĂŽle d'une Ăźle indĂ©pendante un peu Ă la maniĂšre de Crocodile avec Alabasta mais sur laquelle il n'y a pas besoin de constructions supplĂ©mentaires. Il serait logique que cette Ăźle ne soit pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e et ne possĂšde pas une grande armĂ©e car Ă toi tout seul mĂȘme avec ton pouvoir je doute que tu puisses faire un coup d'Ă©tat sur une Ăźle comme Alabasta je sais je prends l'exemple d'Alabasta car c'est un trĂšs bon exemple de comparaison ^^. Donc tu pourrais ĂȘtre roi d'une Ăźle Ă la façon d'Arlong, lĂ ce serait plausible. Qu'en penses-tu?Ă savoir qu'il faudrait tout de mĂȘme expliquer comment tu t'y prends car je doute que la Marine actuelle du fofo apprĂ©cie qu'un de ses Shichibukais fasse ce genre de tyranie sur n'importe quelle Ăźle. XD_________________ InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1917 Bah ce n'est qu'une ambition, je n'ai jamais dis j'allais le faire, comme les 10 000 pirate qui dise je vais ĂȘtre le Seigneur des pirates et au bout du compte il n'y en a que un, cela n'est qu'une ambition donc je vois pas le problĂšme... Pas parce que je le mets que je vais le faire, enfin faut restĂ© logique, construire une Ăźle est impossible faut prendre sa au premier degrĂ©s, moi je veux rp... Vous restez bloquĂ© sur vos One Piece de fond en comble, mais un rp c'est pour imaginĂ© et s'amuser, depuis que je suis je me suis pas amusĂ© pour un sous, alors aucun bienvenue, sa donne pas vraiment envie de restĂ©... Holy ne serais pas une ancienne connaissance je serais partit depuis longtemps... A peine arrivĂ© on me fait dĂ©jĂ un reproche pour quelque faute dans la pres... M'Ă©tonne pas que les membres ne passe plus, moi je voulais vous aidez, passĂ© l'adresse de bon graph Ă Holy pour le design du forum mais la je suis vraiment dĂ©goutĂ©... Vous savez me sortir, ton pirate ne peux ĂȘtre Shichi car il est trop sanguinaire... On ma jamais sortit un truc pareil... Car si l'on regarde bien OP la marine est aussi salaud que les pirates, Aka Inu et Ki Saru sont pour le massacre grauit au nom d'une "justice" bidonne... Dans OP personne n'ai un ange, mais depuis que je arrivĂ© je pense que vous voulez que sa sois comme cela... Enfin bon voilĂ ce que j'avais Ă dire... Pour l'ambition de mon perso, pour pouvoir entrĂ© chez les Shichi cela est simple... GagnĂ© de la tune sans ĂȘtre emmerdĂ© que demandĂ© de plus, il ne faut pas une raison Ă un Shichi pour rentrĂ© dans l'ordre c'est un rang de planquĂ© tes tranquille donc bon... Apakoh DrachePirate SolitaireNombre de messages 546Age 29Localisation Je suis ici, comme d'inscription 22/10/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Mar 10 Mar - 1229 Ok, je te valide lĂ dessus. Mais quand tu voudras Ă©ventuellement commencer Ă rĂ©gner sur une Ăźle ; fais-moi signe que je sois au courant. Je te laisse commencer ta fiche technique. Aussi, tu verras que je t'ai rajoutĂ© ta prime, tout comme aux autres Shichibukais d'ailleurs...Fiche ValidĂ©e!_________________ Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Nomak Ayaki Page 1 sur 1 Sujets similaires» [ Nomak AyakiPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumAfter The One Piece Flood CorbeilleSauter vers
LesTourments dâun Ange Photo Gil Strec / Ambiances Polars Je pensais quâaprĂšs la mort, il y avait le nĂ©ant, Je me suis endormie pour ne plus jamais me rĂ©veiller, Et pourtant, je
PubliĂ© hier Ă 1152, Mis Ă jour hier Ă 1417 Le prĂ©sident de la RĂ©publique s'est engagĂ© ce jeudi matin Ă poursuivre la revalorisation des salaires des enseignants. Emmanuel Macron a promis jeudi que la revalorisation des salaires des enseignants serait poursuivie» afin qu'aucun d'entre eux ne dĂ©bute sa carriĂšre Ă moins de 2000 euros nets» par Grenelle de l'Ă©ducation amorcĂ© en 2020, vous avez ... commencĂ© une revalorisation gĂ©nĂ©rale de la rĂ©munĂ©ration il y a 2 ans, qui sera poursuivie, en faisant qu'aucun professeur ne dĂ©bute sa carriĂšre Ă moins de 2000 euros nets» par mois et qui permettra environ 10% d'augmentation de la rĂ©munĂ©ration par rapport au statu quo», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique devant les recteurs et les rectrices rĂ©unis Ă la Sorbonne pour leur lire aussiManque de professeurs Ă une semaine de la rentrĂ©e, Pap Ndiaye visite une cellule de criseĂ cette revalorisation gĂ©nĂ©rale des salaires, Ă©tage inconditionnel», s'ajoutera un pacte pour les enseignants» qui leur permettra, sur une base volontaire, de s'engager ... dans des missions supplĂ©mentaires», telles que le suivi individualisĂ©, des tĂąches d'encadrement ou des actions qui ont du sens», et qui seront rĂ©munĂ©rĂ©es», a prĂ©cisĂ© le chef de l' cours d'une confĂ©rence de presse, StĂ©phane Crochet secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du syndicat enseignant SE-Unsa a fait part de sa volontĂ© que cette revalorisation bĂ©nĂ©ficie aux enseignants dĂšs l'annĂ©e de stage» et non pas Ă partir de leur titularisation. Par ailleurs, 2000 euros c'est un chiffre que nous-mĂȘme avions posĂ© comme objectif», mais en 2020», a-t-il dĂ©clarĂ©. Compte tenu de l'inflation, ce montant devrait ĂȘtre revalorisĂ© aujourd'hui Ă plutĂŽt 2200 euros», selon lui. Aucun enseignant ne dĂ©butera sa carriĂšre sous 2000 euros nets mensuels», promet Emmanuel Macron S'ABONNERFermerS'abonner
MadĂ©marche est complĂštement sincĂšre, je ne suis pas lĂ pour la cĂ©lĂ©britĂ© ni pour faire ensuite une autre Ă©mission de chant. Je garde un trĂšs bon souvenir de âThe Voice
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Et ensuite se vide du vide. Le plus drĂŽle est le fait quâaprĂšs tout câest un pur matĂ©riÂalÂisme, zĂ©ro dâesprit. Mais de quoi parÂlions-nous? Ah, je sais. Quelquâun aât-il vu mon verre? FenĂȘtre Quant aux Ă©toiles, en effet, jâaime les observer. Surtout aprĂšs une journĂ©e comme celle-ci. AprĂšs une journĂ©e chifÂfonÂnĂ©e, comme un jourÂnal froisÂsĂ©. Une fenĂȘtre immense, grande ouverte, me restitue Ă la matiĂšre. Dans les regÂistres bleus on ne trouÂvera pas de place pour la querelle de ce jour dans un office ni pour une grandissante averÂsion pour son proÂpre reflet dans la glace. Le journal se dĂ©froisse et se rĂ©duit Ă un point. Des milÂliers de points blancs en tant que preuve de lâinutilitĂ© des actes humains, Ă©crire une telle disÂserÂtaÂtion. Ou alors Le mutisme du ciel, ainÂsi que les avanÂtages en dĂ©coulant pour les plus et les moins malÂheureux habiÂtants de la planĂšte. Langues Ă©trangĂšres Nos parÂents parÂlent le russe, nous â lâanglais, et nos enfants? Je parie quâils apprendront le chiÂnois. Rien dâĂ©tonnant Ă ce que nous ne pouvons nous comÂprenÂdre. MĂȘme Marx ne prĂ©vit pas que les choses prendraient une telle tourÂnure. Sans parÂler de Nietzsche ou de Freud. Si lâon vient Ă parÂler dâeux, les choses Ă©viÂdentes me paraisÂsent les plus suspectes. Par exemÂple lâassociation de lâacte dâĂ©criture de poĂšmes Ă la poĂ©sie. Ou du hurlement de sloÂgans nationaux â au patriÂoÂtisme. Mais ce sont des dĂ©tails. Le plus beau est le moment oĂč nous nous tenons debout devant nous-mĂȘmes et conÂtre toute attente nous savons nous entendre. PreÂmier poĂšme sur lâamour Je nique les rues quâessaient de sâapproprier les proÂmoÂteurs bavants et les employĂ©s Ă©cervelĂ©s. Je nique les copains qui sâannonçaient ĂȘtre copains et qui mâexclurent ensuite de la copinerie. Je nique les Ă©tagĂšres dans mon petit apparteÂment qui plient sous le poids de thĂ©ories inutiles. Je nique les solvants du sens et autres dĂ©tergents qui dĂ©tourÂnent lâattention des choses importantes. Je nique les idiots qui savent tout sur chaque sujet, et les rouÂblards au nez retroussĂ©. Je nique les letÂtres de motiÂvaÂtion dans lesquelles je vendais mon temps car il ne faut pas venÂdre le temps. Je nique les grossÂes boĂźtes qui me niquent Ă chaque pas, mĂȘme quand je nique et quand je meurs. Je nique lâĂ©glise qui nique des enfants, bĂ©nit des chars et pille la terre, cette terre. Je nique les philosophes qui créÚrent Dieu et tuĂšrent Dieu car le pouÂvoir dâun homme sur les hommes est infini. Je nique lâamour des gros et pesants romans dâamour car le vrai amour fonce dans tous les sens. Quoi encore ? Jâaime et il mâarrive dâĂȘtre insupportable. Mais avant tout jâaime. Empire du milieu Quand on fit dĂ©jĂ le tour de toute la ville, on peut tranquillement faire demi-tour. Câest-Ă -dire arrĂȘter de bĂȘteÂment regarder autour de soi et enfin observÂer lâĂ©tiquette de cette belle soirĂ©e. MetÂtre le dĂ©cor Ă lâenvers. ChiÂnois est le bisÂcuit et chiÂnois est le cartable. Les soupes et les jouÂets. Pensesây, tout est chiÂnois ! ChiÂnoise est la police. Et lâart de la censure. ChiÂnoisÂes sont les croix ausÂsi. Et chiÂnoise est la Pologne. Et alors? La soirĂ©e est apprivoisĂ©e. La forme? SĂ»reÂment pas une Ă©piÂgramme. Ce nâest que mainÂtenant que la route sâagrandit vraiment. NiekĆaĆsÂka Rue NiekĆaĆsÂka habitait jadis un sculpteur. Celui de QuaÂtre DorÂmants et de la StatÂue de la Gratitude. Il mouÂrut, mais sa maiÂson se mit Ă vivre sa proÂpre vie. Tout dâabord, y rĂ©sidaient des sculpÂtures. Il paraĂźt quâelles appaÂraisÂsaient dans le jardin encore longtemps aprĂšs la mort de lâartiste. Le jour, elles somÂmeilÂlaient. La nuit, elles sortaient dans le quartiÂer SasÂka KÄpa. Et elles effrayaient. Elles chanÂtaient dâun homme fou qui tua avec une hache toute sa famille. Et puis, elles lançaient sur les pasÂsants des canettes de biĂšre et des prĂ©serÂvatÂifs. Rien dâĂ©tonnant Ă ce que quelquâun finit par ordonÂner de dĂ©molir la maiÂson. Maintenant y est Ă©rigĂ© un bĂątiÂment modÂerne, un immeuÂble de bureaux ou une rĂ©siÂdence. Ses murs sont blancs comme un os. Et on ne sait pas Ă quoi on peut sâattendre de lui. Je mâarrĂȘte Je mâarrĂȘte. Un quartiÂer Ă©tranger me regarde indifÂfĂ©remÂment. Dâautres que moi imagÂinĂšrent ici on ne sait pas quoi. Un kiosquaire lutte contre son cadeÂnas et sa cigÂaÂrette. Une fleuriste vide dans la rue un seau dâeau. Et alors câest tout? Câest tout. Je ne dois vraiÂment plus rien. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes traÂducÂtion Colette Salem Ils Ă©taient parÂfois CaĂŻn Et parÂfois Abel. Eux-mĂȘmes Ne sây reconÂnaisÂsaient plus. Alors le bon Dieu se sourit in petÂto Et les merÂles picorĂšrent leurs mains Au repos sous lâarbre de la connaissance. ComÂment pouÂvaient-ils les connaĂźtre Si CaĂŻn metÂtait les mains de Jacob Et Abel â la voix dâEsaĂŒ [1] ? Quand je les rencontrai, Je ne sus, moi non plus, Les disÂtinguer Ă lâombre du miroir, Ă mon image. *** Ta douce voix me traÂverse telle Une moelle Ă©piniĂšre, et souÂtient le monde. Câest vrai, les Titans cogÂnent encore dans ma paume Mais je me gomme Pour te les cacher, AinÂsi que ma plainte conÂtre le monde, Afin que lâĂ©cume de mon vĂ©cu nâarrive jusquâĂ toi. Lâarbre du dĂ©sarÂroi me sĂ©pare de toi, Et que je sois ta mĂšre. Cela je lâenfouis dans le casiÂer dĂ©borÂdant de mon cĆur. Sâil ne tenait quâĂ moi, monts et collines sâaraseraient Devant toi et les temÂpĂȘtes fuiraient Se cacher dans une bouteille. Certes jâĂ©pands mon amour Ă tes pieds. De toute façon il pĂšse sur tes jours Comme la valise dâun immigrant. *** Le mur du parc est dĂ©truit. Entre Ă©chec et oubli survint le gel, Glaçant cĆur et pĂ©tales transluÂcides des crocus. Cette Ă©nigme-lĂ Par-delĂ la porte de verre, doit-elle ĂȘtre apprise, Et le chat gĂ©ant Est-il apparu ce matin en Ă©missaire Pour annonÂcer que tout est fable, Que la douleur nâest que fable de la douleur, Que le parc doit aimer la leçon Et la servir ? *** Le jardin silenÂcieux enclot le secret de la pluie. Comme en amour, il sâen imprĂšgne tout entier. DifÂfiÂcile de devinÂer lâĂ©tĂ© au cĆur de lâhiver, Et lâincertitude des branchÂes aveuÂgles Ă mon souffle Chaud sous les paupiĂšres des feuilles. Les bourÂgeons enroulĂ©s en boucles ReprenÂnent par moi leurs formes, sans effroi, Et sâouvrent Ă ce qui vient. Suis-je un lieu ?â demande le jardin, DerÂriĂšre lâĂ©tĂ©, lâhiver ? [1] GenĂšse 27 22â23 Jacob sâapprocha dâIsaac, son pĂšre, qui le tĂąta et dit cette voix, câest la voix de Jacob, mais ces mains sont les mains dâEsaĂŒâ LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Toi Toi qui manÂques au jour comme la nuit au monde GuetÂtant son repos sous la lampe Toi dont les yeux marchent au repaire Humant le seuil de chaque vent Toi qui effeuilles demain de tes doigts dĂ©tachĂ©s VĂ©riÂfies et cales le sillage Toi qui nâes pas, que jâinvente Mon comÂpagnon rendu Mon Ă©paule promise. *** Palmyre Dans lâatelier presque nu Le jeune mĂ©caniÂcien invenÂta la piĂšce Et disparut PousÂsant un pneu Comme on disÂtrait un cĆur lourd Par les rues larges Ă digĂ©rÂer une prison. Au mur de lâoasis Il faut ĂȘtre bien espiĂšÂgle pour passer Ou lâenfant comme lâeau façonÂnant son chemin. Les hommes Seuls Talons agiles AbriÂtent dans leurs manchÂes le savoir bruni. Ils peuÂvent le soir lever la tĂȘte Vers les mains des arbres sâoffrant le dernier soleil. LĂ -bas, les ruines sont de nos rĂȘves faites, debout. Par leurs pores la terre roule sa fiertĂ© de nous porter encore. La brute ignore Quâen explosant Le sourire des siĂšÂcles rejoint la lune Ă©norme Qui tient les comptes. *** Amour Tu es le larmiÂer de toutes mes façades Viens, abriÂtons-nous si seuls Lâorage atteinÂdra Ă temps la croupe de nos rires et le revers de nos joues. Sur la tienne je pose ma main, ligne de basse qui soutire Ă tes questions leurs torsades qui sĂšme dans tes yeux leurs altĂ©rations. Je vois que tu te penchÂes sur ce tableau conÂnu en y cherÂchant ce qui te fait trembler. Ecoute derÂriĂšre la piĂšce dâeau le passe-pied masquĂ© et la grive qui lâespionne. MartĂšle encore un peu lâimage et tes yeux riront eux aussi. Sur la grĂšve pour CythĂšre on se hĂąte, mais sâil falÂlait rester ? Pour suivÂre dâun doigt brĂ»lant la courbe oĂč au calÂenÂdriÂer tu mĂȘlas les feuilles pleines, les fruits ramassĂ©s, les barÂques soudaines et nos bras dĂ©licieux. La bourÂrasque promise fait sourire les fenĂȘtres. Je tâoffre nos Ă©paules au vent, pĂ©nĂ©Âtrant lâespace de gammes en serÂments. Je tâoffre la croisĂ©e ouverte sur le mur chaud oĂč sâimpriment, la veille en applique, lâappui de demain, lâimpossible toujours. *** Mon garçon A mes fils Mon frĂȘle et gracile. Mon garçon Mon petit miel qui rit Ma lecÂture innĂ©e Mon somÂmeil de moissons Mes silÂlons rĂ©sumĂ©s Mon paraÂsol en bonds. Je fais le serÂment rose de faire se lever le soleil comme tu le veux et tu tienÂdras ma main. Je fais le serÂment roux de ne jamais mâincliner en barÂriĂšre et tu lĂącheras ma main. Je veux ĂȘtre la mousse des forĂȘts reculĂ©es, douce Ă ton pas curieux et nu de terÂreurs rĂ©siduÂelles et puissantes. Je veux ĂȘtre la brume qui sâĂ©tiole Ă la proue de tes dĂ©parts, parÂfumant tes doutes de la sĂšve du retour entier. Je veux ĂȘtre la joinÂture blanche de tes poings au haut des bouleÂvards oĂč dâautres vont en pente, lorsquâil fauÂdra trouÂver la maille par oĂč commencer. Je veux ĂȘtre, aux soirs des soliÂtudes qui ne manÂqueront pas, la paroi qui tâinvestit dâun miroir prometteur. Je veux ĂȘtre le filÂigrane dont tu disÂposÂes et que tu emportes partout. Je veux que tu nâĂ©gares pas lâenfant lorsque sonne la fin des rĂ©crĂ©aÂtions ; que, les pieds empĂȘtrĂ©s dans le cartable du devoir, tu ravales les rages aux avenirs inutiles, que tu tiennes le regard hors des grilles, visant demain et son corps de danseuse. Je veux que tu arraches Ă lâaube qui enfante La promesse de ton dĂ» et ta consĂ©cration Que tu forges ton Ă©tĂ© sans mesurÂer ton pas Que ton enverÂgure paisÂiÂble rĂ©solve lâhorizon. Je veux que de tout cela tu me sachÂes effacĂ©e. *** Aux virages des banlieues les talus laissent flotÂter les merÂcreÂdis verts et les herbes perdues. Les chemins sâenÂgaÂgent comme des faits divers entre les pisÂsenlÂits dâor et les pentes qui reviennent. Le train sâanÂnonçant comme sâil allait trĂšs loin peine Ă conÂvaÂinÂcre la courbe quâelle doit se dĂ©tacher. Il y a des pĂšres et leurs enfants, qui marchent. Des soupiÂraux senÂtent la lessive. On aimerait que cela suffise. Des nuages sont fronÂcĂ©s, plus loin. Il va falÂloir parÂtir, sans formulaire, EmpoignÂer dans le courage du vent la rumeur morne et les corps identiques Pour tenÂter quelque chose qui aurait Pur, mathĂ©matique, la surÂface argenÂtĂ©e dâun arbre rĂ©ussi. *** Pour ma fille LâarpĂšge conÂtinu des temps jusquâ Ă toi Lance sa main dans lâair A lâheure sans hier Juste lâombre jeune au volet repliĂ©. Il faut laissÂer entrÂer le soleil dans les maisons Quâil caresse les oiseaux posĂ©s lĂ . Tu sais, ou tu apprenÂdras, sur ta tige penchĂ©e, que les hautÂbois des attentes VerÂnis Ă©puisants, marchent par gradins sur les mĂ©lancolies. Tu en rĂ©sumeras le seuil en un seul pas qui claque Et cela sera une guiÂtare, son chemin Lâherbe aux lĂšvres et le sourire aux dents. Epouse des pĂ©tales du vent Tu ouvriÂras les vannes et les miroirs qui grondent Tes cheveux orneront la nuit et lâorbe blanc Sans frein ta courbe rejoinÂdra le ruisÂseau grisĂ© Et tes cils en coulisse. AffolĂ©e peut-ĂȘtre de tout ce qui ne vienÂdra pas Tu vibrÂeras comme la corde au manche Et tu calmeras le cĆur, flĂ©chette et trĂ©sor, Quâil laisse La derniĂšre note mourir. *** Rebours La nuit ferme ses lĂšvres Sur la coupe laisÂsĂ©e par le dernier dormeur. Par un piĂ©destal dĂ©robĂ© nous fuyons son front Les Ăšres advenues Celles qui ne comÂmenceront pas. Des Ă©toiles jumelles criÂent Ă lâhorizon Se dĂ©cliÂnent savantes Bien que perÂcĂ©es sur le calque des vĆux. Si la voĂ»te signait Nous nous rangeÂriÂons aux couleurs quâelle verse Les feuilÂlages enfleraient en un secret de fruits Et sur les ponts la musique naĂźtrait Comme lâhonneur de lâaube au matin inĂ©dit. Mais il faut peser lâillusion Glisse la mĂ©canique Sans sonÂner se dĂ©cale dâun cran Ă parÂtir mais oĂč Menteur, lâarriĂšre-pays nâa gardĂ© Quâune griffe seule accroupie et buvant Le mince filet quâon lui avait confiĂ©. Cette sente mĂšne aux racines maigres OĂč lâhomme rarĂ©fiĂ© GrigÂnote sa chaleur comme un bisÂcuit de pirate. Ni lâenclume ni la roue ne rĂ©claÂment leur dĂ». La main qui se lance ne retombera pas. Au cĆur des antres, sous les valÂlĂ©es, gisent des letÂtres, en tas. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Demain Que vive la beautĂ© et la fraĂźcheur instruite de ces mystĂšres ces larges feuilÂlages brillants aux grands visÂages ouverts doux de sourires aux fleurs de tilleul en innoÂcences parfumĂ©es demain aux heures du soleil ardent nous revienÂdrons ici plaider notre cause juste et entendue le parÂfum dâĂ©tĂ© monÂtant de la terre et envahissant toutes ses frontiĂšres et tous les dĂ©tours de nos cĆurs avides encore prisÂonÂniers et rĂ©flĂ©chissant leur libĂ©ration venue dans les forces du printÂemps portĂ© au solstice attenÂdre la lumiĂšre qui revient encore et bĂ©nir les jours illimitĂ©s oĂč la plĂ©niÂtude de lâĂąge berce le chant de la naissance les voix vives couleurs des enfants disÂperÂsĂ©es dĂ©pareillĂ©es leur cri unique et constituĂ© joie appel immense la nature folle toute de joie et de soupirs vient batÂtre prĂšs de nos cĆurs la pluie sereÂine des longs espaces et des grands jours aux bains de clartĂ© aux Ă©glantines aux clĂ©matites aux graminĂ©es *** Soir imprĂ©visÂiÂble astre des forĂȘts et des nuits belle Ăąme de la lune pĂąle et pur objet blond lancĂ© dans le noir toi que voici grande au-dessus du monde une prairie aveuglante de chants dâinsectes le bord de mer avec toi mon amour et les galets lavĂ©s les coquillages rester au bord longtemps oĂč lâeau sâĂ©loigne lente lĂ rester avec toi que font ces voyageurs au bord des voies ferrĂ©es ces lamÂpes allumĂ©es sur les routes quâest-ce que nous attenÂdons tous nous attenÂdons ce mysÂtĂ©rieux amour ce secret de lâimpatience tue de la quesÂtion retenue poussĂ©e par lâaudace qui se contient et se rĂ©jouit de deviner lâimprĂ©visible et de lâespoir de pourÂsuivÂre au soir la couse des grands fleuves et les eaux en miroirs des soleils couchants volons les envolĂ©es volantes des feuilles rouges pour mon cĆur qui vole avec vous lĂ -bas oĂč lâon danse au prĂ© vert secouĂ© des piĂ©tinements des talons joyeux de danseurs ailĂ©s dâavoir vĂ©cu lĂ -bas fĂ»mes nous aussi remÂplis des torrents des rocs des lacs des glaces des pierÂres roulĂ©es et des ardentes intempĂ©ries de la montagne LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes 1 â Anaphore ceps extrait de ârats taupiersâ, Ă©diÂtions des VanÂneaux, 2016 Ce nâest pas parce que je tâaime que je ploie Ce nâest pas parce que je te parÂle que je te dis Ce nâest pas parce que je tâĂ©cris que tu me lies Ce nâest pas parce que jâai fui que la course est finie Ce nâest pas parce que tu es beau que je veux te ressembler Ce nâest pas parce que tu nâes plus lĂ que je ne tâattends plus. Ce nâest pas parce que tu nâes plus lĂ que je tâaimerai toujours Ce nâest pas parce que tu nâes pas reconÂnu que je ne te vois pas Ce nâest pas parce que tu nâes plus le sourire que je veux pleurer Ce nâest pas parce que lâavenir sâest ouvert que je veux te refermer Ce nâest pas parce que tu es squelette que je ne suis plus de ta chair Ce nâest pas parce que le vent est tombĂ© que tu nâes plus bourrasque Ce nâest pas parce que tu te tais Ă jamais que je ne peux plus te parler Ce nâest pas parce que le regret est prĂ©gÂnant que je te trouÂve poignant Ce nâest pas parce que tu es oubliĂ© de tous que je ne me souÂviens pas Ce nâest pas parce que les images sont perÂdues quâelles nâexistent pas Ce nâest pas parce que le chemin fut caillÂouÂteux que je te veux heureux Ce nâest pas parce que je fume que tu dois arrĂȘter de tirÂer sur tes sĂšches Ce nâest pas parce que ta tombe est somÂbre que tu nâes plus ma lumiĂšre Ce nâest pas parce quâ elle ne tâa plus supÂpliĂ© quâelle ne tâa jamais aimĂ© Ce nâest pas parce que je nâai jamais su dire que je ne te sauverais jamais Ce nâest pas parce que la vioÂlence de ta fuite est loinÂtaine quâelle est oubliĂ©e Ce nâest pas parce que ton Ăąge est un butoir que je ne tâespĂšre pas chaque soir Ce nâest pas parce que tout le monde dit que tu ne revienÂdras pas que jây crois Ce nâest pas parce que tes yeux sont plongĂ©s dans le noir que tu ne me voies pas Ce nâest pas parce que le soufÂfre ne sâenflamme plus que mes yeux ne piquent plus Ce nâest pas parce que je viens vers toi trop tard quâil est trop tĂŽt pour que tu reviennes Ce nâest pas parce que je gronde le dedans dâĂȘtre en mĂ©lasse que je ne vis pas tes meilleures heures Ce nâest pas parce que les rats taupiers ont eu ta peau fanĂ©e que je ne metÂtrai plus la main dans le seau 2 â Jour dâogresse en ciel bas Je ne me rĂ©sous pas Ă tirÂer les rideaux, pas plus quâĂ baissÂer le volet automaÂtique qui nâest plus vraiÂment automaÂtique depuis quâau printÂemps, il sâest bloÂquĂ© me laisÂsant par une journĂ©e ensoleilÂlĂ©e dans le noir total. Jâai rĂ©usÂsi Ă le remonÂter Ă force de presÂsion sur lâinterrupteur, celui du haut, celui du bas, Ă triÂtÂurÂer les pulÂsions Ă©lecÂtriques pour quâil se lĂšve Ă nouÂveau et laisse entrÂer le jour. Depuis, il est relevĂ©, jour et nuit, laisÂsant la fenĂȘtre ouverte au soleil, aux nuages, aux vents en bourÂrasque et Ă la pluie qui gifle la vitre. Des gifles grossÂes comme aujourdâhui, jour dâogresse en ciel bas. La mer ne se dĂ©monte pas, elle aboie et crache son eau en gros molÂlards clairs. Chaque vague se ramasse sous son petit nuage, le fait grossir et mainÂtenant, il se la pĂšte en Ă©clair, fier comme un cumuÂlonimÂbus. FisÂsure dans le temps, la foudre et lâobscur se roulent des pelles juste devant ma fenĂȘtre et dans un gris mousseux, sâenroulent jusquâĂ pĂąmoiÂson. Ils vont finir par sâĂ©clater et touchÂer le sepÂtiĂšme sans aucun autre ascenseur que ma joie Ă les regarder sâĂ©battre. Lâeau de leurs galipettes pĂ©nĂštre sous le seuil. La fenĂȘtre tranÂspire la sueur de leur bagatelle et vient jusquâĂ mes pieds souiller le tapis du salon. Jâai lâorteil humide et lâoeil aux aguets, petit voyeur de ciel. Ciel qui se cache, sâapaise un instant comme pour me dire Regarde ce que je te prĂ©Âpare. Fais pĂ©ter lâĆilleton, je tâenvoies du CinĂ©ÂmasÂcope ». Et ça repart en grand coĂŻt, ça secÂoue le dedans, bouche colÂlĂ©e Ă la vitÂre et corps-Ă -corps cĂ©leste. Je ne me rĂ©sous pas Ă tirÂer les rideaux. Le volet est gripÂpĂ©. Je nâai pas assez dâhuile de coude pour le rĂ©parÂer et jâaime beauÂcoup trop que les amoureux se glisÂsent en limon dans mon salon. 3 â Jâai Jâai. Moi. Jâai. Dans la bouche ce jet, cet entreÂfilet Ă sifÂfler. Jâai. Dans lâintention, dans lâexpression ce qui est moi. Moi et ma colĂšre douce, ma colĂšre et moi brute. La rue en exutoire. Jâai. Moi. Jâai. Comme le joueur de rugÂby qui averÂtit lâĂ©quipe quâil va attrapÂer la balle en train de tomber. Jâai ! Jâai ! Dans un grand cri, un grand saut. Le regard, la traÂjecÂtoire. Le joueur sait. Je sais ausÂsi. Jâai. Je vais la chopÂer. Elle est Ă moi. La balle qui tombe. La vie qui chute. Jâai. Moi. Jâai. Cette vista. La vista de la vie ici-bas. Jâai sur la bouche ce Jâai ». TouÂjours. Ce petit pinceÂment de lĂšvres, yeux plisÂsĂ©s et nez furet. Jâai. Suis prĂȘte Ă pester de tout, mĂȘme Ă crier des mots doux. Jâai. De lâamour plein les joues qui ne demande quâĂ gronÂder la rue et metÂtre le monde Ă genoux. Jâai. Moi. Jâai. Le savoir de chez moi. Ce qui est bien, ce qui est mal. Jâai touÂjours un putain » pour finir mes phrasÂes. Lâinjure aimable et le cĆur fragÂile. Jâai. Le pasÂsant comme ami, a priÂori. Mais mĂ©fie ! Le poing sur les hanchÂes, lâoeil qui cause et la rĂ©parÂtie averÂtie. Jâai. Ma rue et le verbe haut. Jâai. Mon ici bĂ©ant. Jâai. Moi. Jâai. LĂ , lĂ au creux de mon corps, la grĂące des morÂdus. Câest moi qui ai, qui suis, qui sais et câest moi qui aime. Point. 4 â Par le hublot DĂ©placeÂment de lâintime, dans le tamÂbour, remuent mes peaux texÂtiles. Elles jouent dans lâeau savonÂneuse, font des bulles, sâenroulent entre elles. Unique endroit oĂč elles se cĂŽtoient, se mĂ©lanÂgent. Par le hublot, je les vois. Etrange lucarne vitÂrĂ©e, nĂ©cesÂsitĂ© absurde de disÂtinguer le blanc du noir, les couleurs dĂ©liÂcates des irrĂ©Âductibles synÂthĂ©Âtiques. Dans cet Ćil conÂcave Ă effet loupe, elles tourÂnent en macro. Je me surÂprends Ă surÂveiller leurs folles culÂbutes comme si elles allaient disparaĂźtre. TrĂšs vite, les rayures colÂorĂ©es du caleçon lâemportent sur le pĂąle des autres oriÂpeaux. Elles filent autour des chifÂfons, se mĂȘlent Ă la toile bleu fonÂcĂ© des panÂtalons, remonÂtent des manchÂes, descenÂdent des cols de chemisÂes. Et dans lâĂ©lan les stries accĂ©lĂšrent et quelques chausÂsettes dĂ©jĂ orpheÂlines sâaccrochent dĂ©sÂespĂ©rĂ©es Ă lâĂ©lastique. Le tamÂbour bourÂdonne, claque et le baquet dĂ©croche une salve de lessive, lâĂ©mulsion est totale, mousseuse soluÂtion qui subÂmerge les rayures de mes chaussÂes. Dans le hublot, un nuage bouilÂlonÂnant. La cavÂalÂcade conÂtinÂue, un balÂlotÂtage Ă droite puis Ă gauche et câest le retour au calme lâeau se change, Ă©vacÂue lâĂ©cume blanche, et mon roi caleçon rĂ©apÂpaÂraĂźt rassĂ©rĂ©nĂ© par sa douche. Eau claire et douce, puis la machine Ă nouÂveau sâemballe, encore plus vite. Les cirÂconÂvoÂluÂtions autour du hublot se font immatĂ©rielles. EssorÂage. La force cenÂtrifuge creuse un trou dans lâĆil et proÂjette vioÂlemÂment mes loques sur les parois. La vitesse est telle que je crois mon linge Ă jamais perÂdu, disÂloÂquĂ© dans un grand vorÂtex mais soudain, la rotaÂtion cesse dans un dernier batÂteÂment sec. Quelques secÂonÂdes dâune mobilÂitĂ© soĂ»le oĂč les plus lĂ©gers titubent sur les plus lourds et puis, le silence⊠La lessive est terÂminĂ©e. Jâouvre le hublot sur la chaude toupie et rĂ©cupĂšre mes peaux affolĂ©es. Je ne les reconÂnais plus. Elles sont toutes racornies dans un amas comÂpact, un corps dĂ©ginÂgandĂ© quâil fauÂdra sĂ©parÂer puis Ă©tenÂdre, faire sĂ©chÂer et enfin ranger par affinitĂ©s. 5 â Quoique - Ne te renÂfrogne pas, ne fais pas la moue, pauÂvre baltringue. Ce nâest pas ta peau en carÂton patÂte quâon veut. Quoique. On en ferait bien des rouleaux de printÂemps arabe. Câest nos oriÂpeaux, seule couche avant la mort, que lâon veut sauver. - Ne hausse pas le menÂton comme ça, ne fais pas le malin, grand manipulateur. Ce nâest pas ton renÂfrogneÂment hauÂtain qui nous excĂšde. Quoique. On te ferait bien boufÂfer ton arroÂgance assaisonÂnĂ©e Ă lâinsurgĂ©. Câest de nos fiertĂ©s dont il sâagit, de nos futures dĂ©livrances Ă culbuter. - Ne plie pas, non pas de suite, ne fais pas le lĂąche, bĂąche dâabord, mĂąche notre rĂ©volte, sale saigneur. Ce nâest pas ta puisÂsance ou ton argent que lâon lance en Ă©pouÂvanÂtail Ă la vendetta. Quoique. On te planterait bien au milieu dâun champ de blĂ© sec, pain dur et eau croupie. Câest du soufÂfre qui grouille dans ton panÂtin. Lâallumette nâen peut plus de frĂŽler le grattoir. - Ne te cache pas, ne fais pas lâautruche, grand menteur au tarin enflĂ©. Ce nâest pas ta stature, ta suffÂiÂsance, ton pouÂvoir qui nous font batÂtre pavĂ©. Quoique. On passerait bien au tamis tes pĂątĂ©s de tyranÂnie pour glissÂer ton cou au plus fin des maillages. Câest la rue qui te hurle et veut te piquer ton nez entre ses trotÂtoirs, gros clown dĂ©gingandĂ©. - Ne nous pousse pas plus loin, ne rĂ©prime plus nos rĂȘves, soliÂtaire dictateur. Ce nâest pas toi qui nous rĂ©voltes, nous dĂ©montes ou nous sors de nos gonds. Quoique. On tâengoncerait bien dans ton palais, serÂrĂ© dans tes dorures en poignards acĂ©rĂ©s. Câest de lâoppression sous nos masques qui nous ronge dans le dedans du dedans. ⊠- Tu vois. Tu ne comÂprends rien. 6 â Moi la poĂ©sie, je ne sais ce que câest Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que câest. Si câest de lâoffrande Ă mon esprit ou si elle est conçue pour me garÂnir le cĆur. Elle est lĂ , câest tout. En plein dans ma vie, une prĂ©sence qui vient chaque matin dans mes yeux sâinvertir. InverÂtir car elle dĂ©nonce le reste. Ce reste qui polÂlue, ce reste qui pleut sur les joues et grĂȘle les intestins. Ăa tord dans le dedans et la poĂ©sie est le remĂšde Ă cette inĂ©quaÂtion que câest que dâexister. Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que câest. Je nâai pas les bras pour la porter, ni lâintellect pour la juger. Je ne suis pas un puriste, ni un frimeur de la rime. La scanÂsion nâest pas attenÂtion mais musique qui me meut. Je prends du Char ou du Miron au petit-dĂ©jeÂuner, du Malek HadÂdad entre les dents pour le goĂ»ter, les trempe dans le cafĂ© sans les leurÂrer et jâai le goĂ»t sucrĂ© des mots pour la journĂ©e. Elle me rend suffÂisamÂment exisÂtant et aniÂmĂ© pour aimer la vie. Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que câest. Elle traÂverse les interÂstices, se colle Ă mes synapsÂes pour faire danser quelques renonÂcules en bulles dans mon cerveau. Le corps fleuri comme un gardĂ©Ânia au printÂemps, je prends la journĂ©e dans un sourire ou dans un fraÂcas. Car du sourire se tire le beau Ă affichÂer et dans le chaos dâun Char ou la noirceur dâun ChesÂsex, se crĂ©e le dĂ©calage entre lâĂȘtre vivant que je suis et celui que je voudrais ĂȘtre mort. Elle porte mon visÂage haut de la douleur en hĂ©ritage comme de la beautĂ© des sauts de mots lĂ©gers. Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que câest. Elle me le rend bien. Elle ne sait pas qui je suis. Je ne suis quâune paire dâyeux posĂ©e sur elle, une attenÂtion Ă la faire vivre. Elle, ne me voit pas. Rien de moi nâest poĂ©sie. Tout Ă faire pour le devenir. Je ne suis pas poĂšte, elle le sait bien, elle qui tient en peu de vers toute la tenÂsion de mon corps et du monde qui le porte. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes GRAFFITI la porte a le bleu des autans la rĂ©voÂluÂtion que lâon croit une y cause un latin Ă©tonnant le chat y a perÂdu les dents les fleurs sây comptent une Ă une vierge folle nây voit goutte la grue navÂigue en avant toute le soleil a mangĂ© la lune. *** PIC EPEICHE Il nâĂ©tait pas accrochĂ© au tronc de lâarbre il ne marteÂlait pas lâĂ©corce. Il se balÂançait superbe et gauche aux branchÂes dâun saule pleureur dont il bĂ©coÂtait les feuilles. Câest cette annĂ©e que les oiseaux sont revenus aprĂšs plusieurs annĂ©es dâabsence. Nous avions penÂsĂ© lâune et lâautre insecÂtiÂcides ». Je me suis jetĂ©e sur le tĂ©lĂ©phone pour lâannoncer Ă ta sĆur. Câest elle qui mâa dit pic Ă©peiche ». Tu aurais dit de mĂȘme. Mais tu nây Ă©tais plus. BruxÂelles, mai 2015 *** Monde immonde câest un fait mais pas quesÂtion de sâen aller. La grande plongĂ©e vers lâintĂ©rieur. ChaÂtons, plaque de bronze multimillĂ©naire, rue de la bienveillance. La rue de la bienveillance pourÂrait ausÂsi bien ĂȘtre une Ăźle, un quartiÂer, un vilÂlage, une planĂšte. Tout le monde serait bienveillant en ce quâil aurait conÂfiÂance absolÂuÂment dans la bienÂveilÂlance des autres. A ce point inimaginable ? InimagÂinÂable, non. Mais semer cet espoir une fois pour toutes. Jâai dit semer. Le douÂble sens sâimposait. Jâaurais voulu dire abandonner. *** Petits maux inavouables et lâidĂ©e extraÂorÂdiÂnaireÂment amusante que tous les Français dĂ©cĂšÂdent de mort. Est-il norÂmal dâĂȘtre Ă ce point fatiguĂ© ; de rechercher tout le temps la posiÂtion allongĂ©e, un peu comme sâil falÂlait anticiper sa fin ? le moment oĂč mes yeux devienÂdront bleu opaque ? le moment oĂč la lourÂdeur de vivre â on a dit que vivre est un mĂ©tier, on » a donÂnĂ© ensuite sa dĂ©misÂsion â, de vivre sera rĂ©servĂ©e aux autres exclusivement ? *** Et voici ceux et celles qui eurent lâobsession du grand jardin du monde. Aquarelles dĂ©liĂ©es. Notes manÂuÂscrites en facÂsimÂilĂ©. Confrontation entre le jardin et lâaquarelle. QuesÂtion face aux fleurs, aux papilÂlons du XVIIe siĂšÂcle Ă©tait-ce vraiÂment ainsi ou est-ce ainÂsi quâon les voyait ? Que penser dâune rose ? Mais que, vraiÂment, penser dâune rose ? LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes mondes lovĂ©e dans les notes comme une fusĂ©e voici lâasymptote venue tâembrasser la cavÂerne Ă©coute les moinÂdres pensĂ©es oĂč finit la voĂ»te qui semÂble acquiescer ? sous lâorÂage habitent des pasÂsants secrets les coteaux palpitent la vie est si prĂšs ainÂsi se dĂ©ploient ainÂsi correspondent dâimÂprobÂaÂbles mondes ouvrant une voie Ă cette seconde *** conÂcret voir sept milÂliards de visages les cent milÂliards prĂ©cĂ©dents chacun et ses mondes remÂplacÂer le temps dâun vers quaÂtre milÂlions de globÂules rouges vivre sept cent mille heures deux milÂliards et demi de secondes lĂ ! corps conÂsciences exactement sans fond *** nâĂȘtre nuit de nuit luisait dans la matiĂšre invisible les choses les ĂȘtres lâimmĂ©diatetĂ© aspiÂraient aux mots au prĂ©sent pour tous et toi point clignotant point disparu *** rĂȘveille il y avait des appels des Ă©chos Ă©clipsĂ©s sur le fil du scalpel entre chaque pensĂ©e que trame le dormeur il nous a devancĂ©s et voici la demeure des cent mille versets les mots et les silences savent se dĂ©placer brin dâherbe se fiance Ă goutte de rosĂ©e *** juste pris dans le pire pris dans ses spires juste un pas aucun visÂage aucun message aucun passage juste un pas les penÂsĂ©es brĂ»lent dans les cellules la folie hurle juste un pas pas en arriĂšre en avant sous les paupiĂšres en rĂȘvant juste un atome un tracĂ© juste un fantĂŽme effacĂ© la plus intime la plus infime odyssĂ©e LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes 1 Extrait de âUn vioÂlon sur la merâ EdiÂtions Chemins de Plume Toujours le sens de lâĂ©pine et de lâĂ©pure. La croisĂ©e des monÂdes, sa lumiĂšre sur les vignes. LâĂ©Âtrange voix dâair par la bouche des feuilles. La traÂverse des nuits emprunÂtĂ©e chaque soir. La neige ganÂtĂ©e qui recoud les terÂres. Le ruisÂseau dâimÂpaÂtience en ses chausÂsures dâeau. La petite robe rouge dans la vigueur du jour. Lâhomme qui renÂtre par le chemin du soir. Lâodeur chaufÂfĂ©e des sueurs. Ces choses maintes fois dites, faites. La vie dans ce mĂ©li-mĂ©lo, qui va sans instrucÂtions. Est-ce lĂ le batÂteÂment sidĂ©ral du panier quoÂtiÂdiÂen ? Lâange a un rire dâalouÂette quand il ne rĂ©pond pas. 2 Extrait de âLe chemin encoreâ EdiÂtions Chemins de Plume Je ne rĂ©siste pas Ă la joie dâaimer, sa marche, son chant dans les broussÂes des chemins. Je te disÂais hier que je suis loin des mots, finaleÂment câest faux, jâen suis si prĂšs quâils me font parÂfois dĂ©faut. Je les vis, jâaccepte leurs sonoritĂ©s changeantes, leurs volte-face. Peut-ĂȘtre ne comÂprends-tu pas ce que je jette en vrac sur ce papiÂer. Câest sans imporÂtance. Cette aprĂšs-midi, en bord de mer, jâai vu des mots dans les cailÂloux. Ces mots nâexistent pas. Seuls les cailÂloux exisÂtent. Ou peut-ĂȘtre seuls les cailÂloux savent que ces mots exisÂtent. Je les ai vus, entenÂdus, envelopÂpĂ©s de sens dans la douce ronÂdeur des galets vĂȘtus dâeau et de sel. Quâest-ce que je te disÂais ? Ah oui, aimer, câest fou, ça rĂ©pond Ă toutes mes questions. 3 Extrait de âTerÂres de venÂdanÂgesâ EdiÂtions Chemins de Plume Lâherbe rougit sous la bouche du givre. Le baisÂer est morÂtel. Il apprĂȘte Ă jauÂnir. Le gel reluit lâenÂcÂlos et les grilÂlages. Le ciel glisse trĂšs bas sa cisaille coupante. LâhivÂer mord la fleur au revers du jardin. RassemÂblĂ© en crachin, un grĂ©sil tombe. Veines transluÂcides. CasÂsante, racornie, la terre dĂ©jĂ froide est un venÂtre vioÂlet. En sa putrĂ©ÂfacÂtion sâexÂerce la semence. Dans lâaustĂšre matrice, rien ne sera perÂdu. La jachĂšre fait sol comme le bois sa sĂšve. Le ciel serre la sanÂgle aux Ă©tĂ©s dĂ©penÂsiers. Les bras noirÂcis des vignes sigÂnent le soir plus tĂŽt. Un chifÂfon de brousÂsailles efface lâĂ©glanÂtine. Les pulpes, les odeurs, ont fini par se taire. LâorÂtie Ă©teint ses feux. Le jour sâafÂfaisse. Câest la dĂ©crue. Le vide dans le plein. Le silence patient. Puis ce sera le soc, son croc de taille lente. Et lâeau, dans le gosier des graines. Ce sera les remous. Et la preÂmiĂšre fleur refera lâamandier. 4 Extrait de âUne ortie blancheâ EdiÂtions Le Libre Feuille Elle a quitÂtĂ© la ville. Va Ă lâĂ©criÂtÂure comme dâautres au bois, au charÂbon, ou au rien. De cailÂloux en herbes, de noyÂaux en cerisÂes, lâarÂbre est son crayÂon, la terre son cahiÂer. Et les mots quand ils veuÂlent. LâuÂnique est sa marche. De jour, on la conÂnaĂźt Ă son silence, lâĂ©loÂquence de ses yeux. De nuit, Ă sa penÂsĂ©e tailÂlĂ©e de prĂšs. Ses sanÂdales sont usĂ©es. Son rĂȘve est dans sa poche. Elle le touche souÂvent. BousÂsole. Ses mains retiÂenÂnent lâeau, on peut y boire. Lâourlet de sa robe ne se dĂ©chire plus, elle lâa coupĂ©, on voit ses jambes nues. Câest une fille loin des foules. On dit quâelle exagĂšre, quâelle veut la fusion, lâosÂmose, ces choses imposÂsiÂbles. On dit quâelle en veut trop. On dit. Mais ceux qui disÂent nâont jamais regardĂ© le soleil en face. Elle si. 5 Extrait de âUn coqueliÂcot dans le poulaillerâ EdiÂtions Collodion Le froid bĂąille sa buĂ©e de lessive et de poĂȘle. Joues transluÂcides, traces mouilÂlĂ©es, le givre maille les herbes. Tapis serÂrĂ©. Le gel pĂšse aux Ă©paules des arbres. La fontaine perd sa voix, Ă son filet trinÂquent quelques oiseaux. Le ciel se couche les yeux rouges et le vent sâenÂhardit. La terre sâemmitoufle. Toute saiÂson est un repas de fauve, chaque miette nourÂrit. Des forges mysÂtĂ©rieuses traÂvailÂlent inlassÂableÂment, le lamÂpiÂon de leurs traces Ă©claire notre dos. Rien ne vieilÂlit jamais. Lâhiver en est la preuve qui de ses doigts raidis, borÂde des lits de noces. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes La husÂsarde Jâai gagÂnĂ© la hauÂteur des toits pour entenÂdre votre rumeur, comme on respire une fleur. Dans la rue je sens bruire les Ă©toffes de votre Ă©lĂ©Âgant manÂteau et la fumĂ©e de votre cigÂaÂrette desÂsine des rubans blancs. ImmoÂbile, lâesprit frivÂoÂle, je croise mes souliers de satin devant le ciel de craie bleu sombre. Les façades accueilÂlent votre ombre qui glisse et sâinterrompt Ă chaÂcune des fenĂȘtres. JâĂ©corche mes bras aux tuiles rouges. Les pousÂsiĂšres dans le soleil conÂstelÂlent et encaÂdrent votre pas. Des petits points de lumiĂšre clignotent. Par une grande et lourde porte de bois, vous entrez, trouÂblant le rĂ©cÂit de mon hisÂtoire. De ma hauÂteur, vous avez disparu. Une raie dâor soudain redĂ©Âcoupe votre visÂage. Un chanÂdeÂlier Ă trois branchÂes dĂ©roule le nouÂveau dĂ©cor. Les parÂfums des tapisÂseries sâagrafent Ă mes narines . Au-delĂ de la longue toiÂture, vous embrassez tout lâespace. A votre table, dans le tremÂbleÂment des trois flammes, vous Ă©crivez. La musique mâarrive cassĂ©e, en valses saisies par le froid. Jâemploie mon ivresse Ă vous lire. CachĂ©e sous le grand capuÂchon, vous mâemportez dans la bourÂrasque de la bruÂine glacĂ©e. De la hauÂteur des toits, jâai reconÂnu votre parole. *** Mon poĂšte La mĂ©moire lĂ©zardĂ©e roule, et roule Ă lâextension de nos souÂvenirs. La douleur retorse coule Ă mon front. Votre Ă©lĂ©Âgance est assise Ă mon bras. Votre voix sâenfle Ă vous Ă©couter, les HĂ©brides » de votre lecÂture enjouĂ©e se posent sur mes vitÂres. Comme le miel, vos opĂ©ras me mĂšnent au bord du monde. Le temps dâune secÂonde est celui de lâĂ©ternitĂ©, et la blessure au cĆur Ă©trange plombe la robe lĂ©gĂšre et bleue. Les fleurs frotÂtĂ©es du sang font baissÂer les yeux. Votre parÂfum Ă portĂ©e de main ; et je suis nĂ©e des Caprices, envelopÂpante, ageÂnouilÂlĂ©e Ă lâattente. Le passĂ© pour espĂ©rÂer une retrouÂvaille. Je nâai pas le choix du temps. Sur les pavĂ©s du dĂ©part, jâai entenÂdu le piano dâun conÂserÂvaÂtoire, jâai dans mes cheveux votre voix. Votre image sur la peau comme dans un mysÂtĂ©rieux conÂte oĂč la clĂ© est fĂ©e. PourÂtant le tourÂment de vous perÂdre a tisÂsĂ© Ă mon cou. Vous, le poĂšte, semez des bleuets dans mes yeux en pousÂsiĂšre. Vous, mon poĂšte, me reconÂnaisÂsez dans le soleil, formez des boucles Ă mes temÂpes. Vous, dont le nom brille sans le dire, comme il est doux de vous regarder dire. Vous avez posĂ© au bord de mon Ă©paule votre respiration. *** Au TerÂmiÂnal Nord A lâimmense porÂtail de pierre Ă lâhorloge lumineuse des dĂ©parts, des coursÂes, je vous attends. Le temps prĂ©Âcieux est vainÂcu. Je ris avec vous. De vous, je ne vois plus lâhiver. Le soleil artiÂfiÂciel et rouge rĂ©chauffe ma nuque. Les amanÂdes craqueÂnt mon impatience. Au TerÂmiÂnus Nord, les dorures et les fleurs blanchÂes claqueÂnt, les homards dorÂment bien alignĂ©s dans un lit de citÂrons. Le sel brĂ»le presque ma bouche. LâĂ©criture palÂpite, il me faut dire. Des trains, des quadrillages dâautos, tout est prĂ©ÂcipÂiÂtaÂtion. Seule lâaiguille de la Grande HorÂloge peine Ă avancer. Les minÂutes minaudent. Je vous attends. Le vent soulĂšve le manÂteau noir et long. Câest moi qui vous verÂrez traÂversÂer la rue, câest moi qui vous ai vu vous asseoir dans une rame de mĂ©tro. Câest moi votre rendez-vous. Des statÂues immenses, le temps pour elles ne sigÂniÂfient rien. Jâai enferÂmĂ© dans ma main votre parÂfum pour le souÂvenir. La nuit est noire et le vent pousse notre temps. Au TerÂmiÂnus Nord, je vous ai Ă©crit. Votre retard a Ă©larÂgi mes mots. A chaque entrĂ©e de rue, lâattente comme imposÂsiÂble dodeÂline et trĂ©pigne. Tout est extrĂȘmeÂment mesurĂ© et inatÂtenÂdu. Sans doute Ă©chappez-vous Ă toutes attentes, sans douteâŠ. Vous voilĂ âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ *** Les rĂȘves sont des impasses. Votre main sur le front, se fait fĂ©e, vos yeux se relĂšvent sur ma joue rouge. La lumiĂšre danse devant les mots. Sur lâherbe, sâinstalle lâhiver et votre jardin voit briller une rose emprisÂonÂnĂ©e dans sa jeunesse, le sang sous la peau. Dans lâaube grise, la maiÂson est habitĂ©e, devant vous, les verts se mulÂtiÂplient et inspirent votre lettre. Les lĂšvres rosÂes, sur le seuil, alluÂment un autre monde. Vos yeux sâouvrent dans les miens et sâĂ©tendent aux cenÂdres des fleurs. Jâai rĂȘvĂ© Jadis. Les Ă©treintes dâorage, les cheveux pris dans les ronces. Le sourire affichĂ©, nous marÂchions dans la ville. Seuls, dans la nuit des rues, je sens encore la chaleur de votre main. Je rĂ©flĂ©chis une absence. Comme il est mauÂvais goĂ»t dâĂȘtre lĂ alors que vous ĂȘtes au secret. Il ne faut pas rĂȘver. PourÂtant vous me parÂlez dans mes nuits. *** Idole Sous lâeau noire, proÂfonde ; infirme, lâimmobile et lâinforme silence. Comme un goĂ»t de vieux dires, le passĂ© aux Ă©paules revient boucler. LanciÂnant et Ă©toufÂfant, inscrit aux tisÂsus de mes entrailles. Un train, dans son Ă©lancĂ©e traÂverÂsĂ©e, dans le tumulte du soufÂfle et du vacarme, a sifÂflĂ©, emporÂtant en une brassĂ©e lâamĂšre nausĂ©e. Dans un ciel dâacier, vous avez marchĂ©. ParÂfumĂ©e de poĂ©sie et de grande pluie, une renÂconÂtre au courant dâair trace une ligne. Escale aux points de fuite, dans votre sĂ©rĂ©nitĂ©. En repos, des mots bleus comme votre craÂvate, sâaccrochent aux yeux et nos pas se suivÂent devant le silence qui se cabre. La mer me rĂ©pond. La peur sâest ouverte, Ă©crasĂ©e par un nouÂveau miroir. La clairÂiĂšre aux dĂ©lices, aux caprices, rosit. GuidĂ©e, je mây installe, elle trempe mes nuits dans la poudre dâor. Votre main dĂ©chire la course du desÂtin. Dans le vent, le sang palÂpite. Pour mĂ©moire, des fulÂguÂrances insoÂlites, des images suranÂnĂ©es. SacÂriÂfiĂ©e Ă lâidolĂątrie, je mange avec ravisseÂment lâivresse du poĂšte, votre Ă©lĂ©gance. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes ExisÂter est un dĂ©but ExisÂter est un dĂ©but. Ensuite, veiller au grain. ConÂcevoir le bouÂquet complet Ă parÂtir dâune seule fleur et se laissÂer franchir par toutes. RenÂdre parÂfait le son dâun objet que lâon pose. Semer dâune main, rĂ©colter de lâautre et de la troisiĂšme, lâinaperçue, disÂtribuer lâensemble. ConÂtemÂpler le mĂ»risseÂment dâun fruit lĂ oĂč longtemps il en fut empĂȘchĂ©. Etablir son naturel. AssignÂer un but Ă chaque chose valide. TranÂscrire le bleu des surÂfaces jusquâau fond de la mer. *** Fin novemÂbre LâhivÂer marche vers nous Ă pas de givre. Les nuages vont se distendre, vieilÂlir dâun coup. Les journĂ©es auront leurs accĂšs de brume inexplicables. La terre dĂ©jĂ reçoit plus de nuit quâelle nâen peut contenir. Le gel fixÂera la rivÂiĂšre Ă ses berges de mĂȘme toi et moi additionnerons nos deux parts de mystĂšre sans savoir qui nous sommes ni de quoi notre pasÂsion se compose si elle est accesÂsoire, indisÂpensÂable ou pure illusion comme un frĂ©misseÂment vaporeux dans les branches. *** Du prĂ©sent Ă portĂ©e de regard Sous lâaube dĂ©jĂ chaude au somÂmet des pommiers se desÂsine lâamorce dâune allĂ©gresse. Le jour sâĂ©rige avec lâasÂsurÂance dâune coupe emplie dâeau fraĂźche. AujourÂdâhui, je ne mâinÂtĂ©resserai Ă rien. LibĂ©rÂer du verbe faire tout mâĂ©chapÂpera des mains et sorÂtiÂra de ma tĂȘte. Je me conjugue dans la direcÂtion des verdures, un arĂŽme de pĂȘche entre par ma fenĂȘtre ouverte sur la saulaie puis le silence tombe Ă point nommĂ© comme une veste parÂfaiteÂment coupĂ©e. Je ne serais pas surÂpris dâapprendre quâun dieu nous prodigue tant de faveurs, mais sâil nây en avait aucun je ne serais pas déçu. *** Bleu sans fond Ils ont la douceur dâun caramel mou ces aprĂšs-midi oĂč sur un banc lâon sâassied par hasard Ă cĂŽtĂ© dâune reine dâEspagne. EmouÂvante ausÂsi la petite vague solitaire attardĂ©e sur le rivage bien passĂ© minuit, quand ses comÂpagnes sont couchĂ©es. On se tient prĂ©Âcaire et furÂtif oĂč que lâon se trouve, entourĂ© dâun silence qui sâĂ©Âtend comme une orbe veilÂlant sur le monde et les bateaux intrĂ©piÂdes qui jamais nâaccostent. BienÂtĂŽt nos yeux granÂdisÂsent avec la lumiĂšre. Un bleu sans fond emporte lâazur, lâĂ©Âmancipe vers une conÂfigÂuÂraÂtion diffĂ©rente, vers la plus dĂ©sirÂable des saisons qui remÂplace toutes celles venues avant. *** Croise tes doigts dans le noir La grĂące est inĂ©puisable. Un clin dâĆil la multiplie. Pose lâobÂjet qui te pĂšse. Vois les nuages, ils se dĂ©brouilÂlent par eux-mĂȘmes, leur teint assoupi emprunte au papiÂer vierge sur lequel on hĂ©site Ă metÂtre on ne sait quoi, des mots muets au bout du compte, et la blancheur de la feuille est sauve. Ecoute le vent sâagiter. Il tresÂsaute, recule va imprompÂtu venÂtre Ă terre comme se dĂ©mĂšne un quidam Ă la recherche dâune rue dans une mĂ©troÂpole Ă©trangĂšre. Ă propos, jusquâoĂč descendrait le livre qui tâĂ©chappe des mains si aucun sol ne le retenait ? La ronÂdeur non plus nâa pas de fin. Les nuits rĂȘvent debout. Croise tes doigts dans le noir pour espĂ©rÂer lâĂ©claircir. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes LetÂtre dâun soldat Sur un sol nausĂ©abond Je tâĂ©cris ces quelques mots Je vais bien, ne tâen fais pas Il me tarde, le repos. Le soleil touÂjours se lĂšve Mais jamais je ne le vois Le noir habite mes rĂȘves Mais je vais bien, ne tâen fais pas ⊠Les Ă©toiles ne brilÂlent plus Elles ont filĂ© au coin dâune rue, Le vent qui Ă©tait mon ami AujourÂdâhui, je le maudis. Mais je vais bien, ne tâen fais pas ⊠Le sang coule sur ma joue Une larme de nous Il fait si froid sur ce sol Je suis seul, je dĂ©colle. Mais je vais bien, ne tâen fais pas ⊠Sur un sol nausĂ©abond Jâai Ă©crit ces quelques mots Je sais quâils te parviendront Pour tâanÂnonÂcer mon repos. Je suis bien, ne tâen fais pas ⊠*** La Vieille Elle est ici La Vieille » Assise sur ce banc LĂ , au fond du parc Comme hier, comme toujours Comme demain. Des pigeons pour seuls amis Lui font la conversation Comme hier, comme toujours Comme demain. Elle est bien seule La Vieille », PerÂsonÂne ne pense Ă elle La Vieille ». Elle pourÂrait bien Mourir demain Qui sera lĂ pour lui tenir La main ? Elle est si seule La Vieille ». Elle pense et repense Au bon vieux temps A lâinsouciance, aux fleurs des champs A son enfance, Comme hier, comme toujours Comme demain. Le soleil sâest Ă©teint Les pigeons se sont fait la malle Elle nâest plus lĂ La Vieille », Elle nâa plus mal ⊠*** Ă lâombre du cerisier La terre pleure Le souÂvenir de tes pas Que tes semelles ont Trop souÂvent foulĂ©. Le cerisier Ne fleuÂrit pas, Il nâest plus lĂ Depuis tant dâannĂ©es. Le chaÂpeau de paille AccrochĂ© dans la grange Se repose Ă jamais. *** Champ de bataille Lâherbe foulĂ©e Par trop de va et viens Se teinte de foncĂ©. Le bruit des grenades DĂ©goupillĂ©es RĂ©sonÂnent dans la plaine. Des habits rongĂ©s Par les mites FroisÂsent la peau De ces hommes. Des douilles caressent Le sol OĂč dorÂment des buissons En fils barbelĂ©s. *** Dans la grange ChausÂsures accrochĂ©es Dans la grange OĂč dort le maĂŻs Qui sĂšche. Il fait si noir. La lumiĂšre Du dehors Ne renÂtre plus Depuis trĂšs longtemps. Trop longtemps ⊠La grange est vide Et les silences Sont lourds. Jâentends encore Tes pas fouler La poussiĂšre, Jâattends ton retour. *** RafisÂtoÂlage Le filet de la nuit Se dĂ©chire dans le ciel. Maille aprĂšs maille, Les Ă©toiles le rafistole. Astre Ă astre La lune se reflĂšte Et sâĂ©tire. Chaque jour Passe et passe sans fin. La toile de la nuit Se noircit, pour nâĂȘtre Plus quâun point, Plus rien. La nuit effiloche Ses contours Qui se raccommodent Au fil du temps. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes LâorÂeille En ce jour je chĂŽÂmais ordinairement Une femme est passĂ© Ă mi-fenĂȘtre Elle est repassĂ©e peut-ĂȘtre demain Peut-ĂȘtre hier, je sais quâelle est RepassĂ©e Jâai aperçu un jour son proÂfil si chaud Un proÂfil traÂverÂsĂ© de cheveux bouclĂ©s Bruns et brillant Juste des cheveux pour soulignÂer lâoreille Ma femme nâalÂlait pas revenir, Ă ce moment Si tard, elle ne reviendrait pas tout de suite Il faiÂsait encore jour, je le sais, je lâai vu La femme est passĂ©, et je suis sorti Il nây avait perÂsonÂne dans la rue Dans la rue, il nây a plus personne Ils sont parÂtis oĂč il y a du monde Ma femme ne revienÂdra pas encore Ils sont parÂtis lĂ oĂč ce nâest pas dĂ©moli Je reste aujourÂdâhui, elle reste aussi ParÂfois elle sort, parÂfois je rentre Elle sait, je sais et les immeubles savent Il nây a perÂsonÂne que nous, elle et moi, hier, Demain, je lâai suivie Elle nâa rien marchĂ© difÂfĂ©rent, rien tenÂtĂ© diffĂ©rent Rien dit, rien bougĂ© dans les heures et les fils de lâair DerÂriĂšre elle, jâĂ©Âtais derÂriĂšre, elle Ă©tait lĂ , elle lĂ vraiment ĂvidemÂment elle a criĂ©, ça bougeait beauÂcoup sous les nuages qui tombaient vers lâest Il nây a perÂsonÂne et je suis bon, je suis moi mĂȘme, si câest si long dâĂȘtre moi, parfois Je nâai rien fait de plus, ou de moins Elle tombait, je sais quâelle tombait parce quâelle tombe Devant mes yeux trĂšs doux LâorÂeille dans ma main palÂpiÂtait, lâoisillon Sa maĂźtresse hurlait dans la rue qui ne viendrait jamais voir Sa main colÂlait sur ce petit bout de chair rouge Jâai enlevĂ© la main et tenu, tenu jusquâĂ Hier, au moins, peut-ĂȘtre demain je ne tiendrai plus rien Je suis sĂ»r que jâai dit douceÂment dans le trou Au bord du sang qui sâen allait bĂȘtement ComÂbiÂen cette oreille, son oreille Ă elle, Ă©tait belle dans les lignes de son crĂąne CrĂąne qui nâa rien Ă faire des absents et des plaques de suie sur les immeubles LâorÂeille est parÂfaite comme un coquilÂlage, comme la mer qui se moque du temps Elle nâest pas Ă moi, mais je me perÂmeÂts de vous rapÂpelÂer combien Elle ne vaut pas, comÂbiÂen elle ne mesure pas, comÂbiÂen elle ne sâenÂfonce pas dans le noir Des souvenirs Elle flotte, elle marche sur les eaux si les oreilles font ça Je ne peux pas dire quâelle est belle, sauf que je la dĂ©sirais Je voulais encore plus vous rapÂpelÂer comÂbiÂen vous oubliez Chaque jour de demain comme dâhier ComÂbiÂen votre oreille sait ce que vous ĂȘtes Parfaitement. *** Quand tique la physique Il Ă©tait une fois Une planĂšte comÂposĂ©e de deux milÂliards huit cent milÂlions trois cent vingt cinq mille sept cent trente deux plantes Deux mille huit cent milÂliards de baisers Dix mille quaÂtre cent trois dieux et dĂ©essÂes, cent vingt-sept nuages Une danse directeÂment fonÂdue Ă lâArÂtimagÂiÂnaire UniÂverre les agrĂ©geait Sur la Terre rĂ©duite Ă un tas de boue remÂpli dâespĂ©rance La comÂmuÂnautĂ© nuageuse a posĂ© de lâeau, du ginÂgemÂbre et beauÂcoup de passion Moi-mĂȘme suis descenÂdu sur mon char nĂ©o temÂporel pour enseÂmencer la dĂ©liÂcieuse improbabilitĂ© Alors a comÂmencĂ© le commencement Il faut vivre ai-je tonÂnĂ©, en Ă©jacÂuÂlant une dĂ©liÂcieuse lactescence Dont parÂtie sâest perÂdue en plein ciel, engrossant itou le bleu potentiel GrĂące, criÂait la boue, la Terre dĂ©jĂ , infinÂiÂment innoÂcente dans ses preÂmiers Ă©mois Un canÂot avec deux cent mille milÂliards dâeÂspĂšces vivantes de preÂmiĂšre hiĂ©rarÂchie fut lĂąchĂ© Le kit terÂrien dans sa gloÂrieuse incerÂtiÂtude Ă©tait prĂȘt. *** Ăa va aller Je nâai jamais voulu ça, ni le reste dâailleurs. On mâa rĂ©pĂ©tĂ© quâunÂtel câĂ©Âtait de la musique, et lâautre pas. QuâunÂtel câĂ©Âtait la penÂsĂ©e, et lâautre la fausse penÂsĂ©e. QuâunÂtel câĂ©Âtait le sexe et lâautre le purÂgaÂtoire. QuâunÂtel savait les cimetiĂšres, ou lâodeur dâune bouche de seize ans. QuâunÂtel ne pouÂvait rien imagÂinÂer dans ses neuÂrones de monÂstre dĂ©forÂmĂ© quâĂȘtre si pareil, tout pareil Ă ses monÂstrueux frĂšres. Que câĂ©Âtait nous lâharÂmonie et les autres le bruit. Que lui, elle, eux nous les voyions, mais lâautre pas, plus, jamais. On mâa empli les oreilles et jâai achetĂ©. On a martelĂ© mes moments de faibÂlesse, Ă peu prĂšs conÂstants, que tels sons, telle face et telle posÂture arrĂȘÂtaient lâHisÂtoire. On mâacÂcorÂdait la gĂ©nuÂflexÂion et les images vĂ©riÂtaÂbles du monde, du monde rĂ©el, tu entends. Tu entends, tu as lâarÂgent pour ça, et pour ça seuleÂment, on mâa dit. Jâai achetĂ©. Les enneÂmis de ma libÂertĂ© de colÂoÂriÂer le monde quâon a placĂ© dans ma chamÂbre, au-dessus de mon bureau, nâexÂisÂtaient plus. Dâailleurs ils Ă©taient rouges comme leur proÂpre sang. Dâailleurs, il nây en avait pas, nulle part. Une chimĂšre, une halÂluÂciÂnaÂtion, une hysÂtĂ©rie colÂlecÂtiviste. Il Ă©tait absolÂuÂment impensÂable dans tous les univers posÂsiÂbles de ne pas voir les glaces Ă lâeau sur la plage et les tachÂes de rousseur sur les planchÂes de surf. Il relÂeÂvait de la toute preÂmiĂšre urgence dâouÂbliÂer les Ă©clats de soleil dans le goudron qui se souleÂvait pour compter les jours du mois de Mai. De toute urgence il falÂlait cerÂtiÂfiÂer Ă chaque secÂonde quâau pays de la lumiĂšre, de la foi et de lâorÂdre, on ne pouÂvait morÂdre lâeÂspoir et la jeunesse que tous nous Ă©tions sous les sunÂlights. De toute urgence, il falÂlait penser les mĂȘmes urgences qui ne sauraient se rĂ©gler sans un achat masÂsif, uniÂversel, induÂbitable dâune mĂȘme Chose qui serait tout simÂpleÂment le monde, avec le bonus Vie, en kit. Alors aprĂšs, il y a eu comme un aprĂšs. AprĂšs que les choses se soient arrĂȘtĂ©es, ou presque. Elles ont ralenÂties, les choses, comme ces bĂȘtes Ă©puisĂ©es en gros plan tĂ©lĂ©, Ă©puisĂ©es de voir leurs dĂ©sirs aniÂmaux pas satÂisÂfaits tout de suite, croÂquer, cris et sang. Alors oui, câĂ©Âtait un peu fini tout ça. DomÂmage, je savais bien imiter Ă ce moment. Je nâimÂiÂtais mĂȘme plus, jâĂ©Âtais lâĂȘtre de la chose et la chose mĂȘme dans lâĂȘtre. Sans manuel aucun entre les cuissÂes de lâimÂiÂtaÂtrice qui avait Ă©tĂ© choisie par la penÂsĂ©e calÂiÂbrĂ©e de ma libÂertĂ© pour imiter le sexe avec moi. Sans traÂducÂteur et menuisiÂer non plus derÂriĂšre les porte-voix et aprĂšs les coups de marteau sur le monde tel quâil a le devoir dâĂȘtre devant mes yeux bien droit braquĂ©s. PerÂsonÂne ne mâavait prĂ©venu quâil y avait un aprĂšs, que le duvet sur les avant-bras des hĂ©ros blanÂchisÂsait. PerÂsonÂne, pas mĂȘme moi, nâavait assurĂ© les pierÂres et les rimes, les disÂcours et les hymnes, le sang et la douleur. PerÂsonÂne nâavait vu le monde foutre le camp en bateau ultra-rapiÂde, se barÂrer comme une filÂlette sans se batÂtre, sans dire quâauÂjourÂdâhui on changeait de visÂage pour refaire le monde comme il nâavait plus le droit dâĂȘtre depuis si longtemps dĂ©jĂ . Alors, on a vu traĂźnÂer des choses et mĂȘme des vivants hier morts. Des ersatz, dâailleurs je savais que ça exisÂtait. Ersatz, ça sonÂnait faux et rouge, ou Her Satz. Jâai voulu parÂtir dire que post non, ni aprĂšs, ni plus tard, ni bleuet. Jâai voulu rester lĂ , bien dans le monde, mais les chevilles ont branÂlĂ©, la lumiĂšre mĂȘme nâĂ©Âtait plus phoÂtoniqueÂment traçable. Je la regarÂdais et je me demandais si ce nâĂ©Âtait pas des reflets comme des reflets dans lâeau transluÂcide, presque crĂ©meuse de la piscine le 6 AoĂ»t de lâĂ©tĂ© de tous les Ă©tĂ©s, celui qui arrĂȘte le monde quaÂsiÂment Ă jamais, figĂ© devant tant de perÂfecÂtion. Donc, le monde ici et mainÂtenant ou le monde dâaprĂšs. DâaprĂšs quoi, câest pas Ă demanÂder. Imiter, prĂ©sent. Imiter, thatâs all. DâaprĂšs quoi, je tâen pose des questions ? Je sais, non, je ne sais pas, mais jâachĂšte des livres qui savent. Je comÂmence Ă savoir bien Ă mon tour. Post et tout ça, et aprĂšs, et pop et no machin-no chose, conÂceptÂno et pop et sub-disÂsimÂuÂlaÂtion de changeÂment rouge. Câest pas demain, câest pas hier, câest des conÂstruÂits nouÂveaux, quâon me dit, et jâai bien comÂpris, et je me sens mieux, quâon me dit, vrai de vrai, câest prĂ©sent aimant, armes de disÂsimÂuÂlacÂtion masÂsive de vie. Ăa va, câest rien. *** Futur antĂ©rieur Alors il faudrait se dire quâelle nâen a rien Ă faire de ces souvenirs Juste avancer, un pas, deux et puis lâhoriÂzon devant Alors, il faudrait affirmer quâelle nâa pas Ă regarder cette image Juste un visÂage qui nâa mĂȘme pas de nez, de bouche, lâĆil peut-ĂȘtre Un Ă©clair, la lumiĂšre de lâinÂnoÂcence, la vie dans deux petits ronds tout bleus Presque rien, mais non rien, comme si ce quâelle attend pouÂvait avoir une figure Alors il faudrait cessÂer de croire quâelle aurait pu Juste dĂ©rouler Ă coups de mirages cette vieille toile grise pleine de taches Alors, il faudrait lui intimer dâĂ©viter les trous, au fond la mĂȘlasse Juste cette chose quâelle nâa pas Ă regarder, quâelle ne pourÂra jamais reconnaĂźtre AttenÂdre dâune image la vie, câest Ă peu prĂšs dĂ©lirant Il nâa y a pas un atome de vie dans un clichĂ©, quand il nây a mĂȘme pas de nĂ©gatif Alors il faudrait quâelle cesse dâalÂiÂmenter ce souÂvenir mĂȘme pas mort-nĂ© Juste quâelle se rende compte, juste quâelle se rende Alors oui, il nâest pas nĂ©, il nâa pas eu lâenÂvie, ni le dĂ©sir ni le droit Peut-ĂȘtre aurait-il, ou aurait-elle fait belle image, dâaccord AttenÂdre dâun enfant mĂȘme pas au monde une raiÂson de vie VraiÂment ce nâest pas la vie ça, elle croit que câest ça la vie Un souÂvenir mĂȘme pas nĂ©, un futur antĂ©rieur Ă la vie Alors, il aura falÂlu quâelle passe toutes les Ă©tapes du film Juste laborieuseÂment, pesamÂment, brique aprĂšs brique Alors, il lui aura falÂlu tout ce temps Ă errer dans le rĂ©el TraÂversÂer des dĂ©cenÂnies avec un enfant lumiĂšre Alors vous aurez peut-ĂȘtre comÂpris que les images Tous ces moments Ă jamais instanÂtaÂnĂ©s si proÂfonds dans sa tĂȘte Vous nâauÂrez jamais Ă©tĂ© capaÂble dâen rĂȘver de pareils Juste rĂȘver suffÂisamÂment fort votre horiÂzon dâenfant. *** A regarder le ciel Ce matin, jâai vu le dernier oiseau se hissÂer vers le cimes du ciel Il monÂtait, il montait Je nâĂ©Âtais pas seul sur la place MĂȘme si je ne les conÂnaisÂsais pas Ils ne se conÂnaisÂsaient pas non plus Nous nâĂ©Âtions pas seuls au fond de la Ville Non pas si haut, non, il ne monÂtait plus beaucoup Nous Ă©tions quelques cenÂtaines, peut-ĂȘtre quelques milÂliers Ă le regarder Rien nâĂ©Âtait prĂ©vu ce jour-lĂ , sinon lâenÂvol du dernier oiseau Ses ailles batÂtaient plus fort, Sa tĂȘte sâĂ©lÂeÂvait, sâabaisÂsait, cherÂchait son Ă©chelle de Jacob Je ne voyÂais plus que le mouÂveÂment touÂjours ralenÂti de ses ailes Du bas vers le haut, du haut vers le bas, les vagues sâĂ©tiolaient FinaleÂment, il accĂ©lĂ©ra frĂ©nĂ©tiquement Mes poumons me brĂ»laient EntaÂma la spiÂrale quâil voulait ascendante Des Ă©clats de lumiĂšre perÂcuÂtaient le bord de ses ailes Une traĂźne lumineuse le suivÂait mainÂtenant dans sa course Une onde claire qui tenÂtait, semÂblait-il, de le propulser TrĂšs haut, plus haut Ă nâen pas douter Il sâest arrĂȘtĂ©, en plein vol, il a stopÂpĂ© au bord du ciel immense Il sâest retournĂ© et nous a regardĂ©s Du moins, je le crois Je ne sais pas ce quâil se pasÂsait dans son Ăąme dâoiseau Je ne sais pas ce quâil se passe dans lâĂąme des oiseaux Hier, je me souÂviens, Ă©tait un jour ordinaire Je suis allĂ© voir lâagÂiÂtaÂtion autour du port envasĂ© Les machines qui grondaient pour tailler un chenal Vers la mer malade Je ne savais oĂč tout cela nous conduirait Peu mâimportait Dâailleurs, quand il mâa regardĂ© Jâai baisÂsĂ© la tĂȘte, nous avons baisÂsĂ© la tĂȘte Comme si sur le sol il pouÂvait y avoir un reflet Ce sol qui jamais, non jamais ne pourÂrait ĂȘtre renversĂ© Ce sol que jamais lâĂąme des oiseaux ne pourÂrait atteindre. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes 4. Remets-moi la mĂȘme Et demain carĂȘme! Jâai trop bu la tasse Et câest dĂ©gueulasse SoupĂ© des vinasses Et des coups Ă lâas Remets-moi la mĂȘme Et demain poĂšme! Je refais surface La vie est la farce Dâune dinde garce Je reviens de Mars! Remets-moi la mĂȘme Et demain jâĂ©crĂšme! Je vois dans la glace Ma fraise que massent Mes doigts de limace Allez je lâefface! Remets-moi la mĂȘme Et demain je tâaime! 9. ChĂšre Annabelle Ton teint Ă©tait prunelle Mais ta langue quenelle Que cachait Un dentier ChĂšre Annabelle Tâes tout balÂafrĂ©e dâelle Ta bouche mortadelle Sây dĂ©chaussent Des bouts dâos ChĂšre Annabelle MouchĂ©es, dentelles Et le minois Qui mâensorcelle A tout coulĂ© comme chandelle 17 PatriÂote A quâun glotte A quâune huĂźtre A sa botte Matelote A quâun moule A lâampoule Emmaillote RedinÂgote A le boule Et se foule A la flotte 21 Jâen ai soupĂ© Des vachalaits Et des soupers De soupe au lait Jâen ai soupĂ© De ces fromages Je suis en nage Je suis trop fait Jâai trop nagĂ© Dans les potages Et les nuages De lait caillĂ© RenÂdez-moi lâĂąge QuâaÂvant jâavais Quand jâĂ©Âtais sage Et pas cramĂ© Jâen ai passĂ© De ce cirage Puis jâai volĂ© Dans les plumages RenÂdez mes gages Et mes poupĂ©es Je les mettrai Dans mes bagages Adieu lâadage Et la pensĂ©e Le gros proverbe Et son adverbe Adieu rivages Et maisonnĂ©es Adieu la nage SynchronisĂ©e 22 Qui met le pied A lâĂ©trier Le met, dommage, A lâengrenage 40 Dans les concombres PĂšsent des ombres Non Ă©pluchĂ©es Chaque ombre pĂšle En vermicelle De ver moulĂ© Qui va griller Dans la corbeille Comme lâabeille 48 Je suis lâangoisse Et lâhuĂźtre lasse Qui dans lâĂ©crin PerÂle la poisse Je suis lâĂ©teint Et lâonÂgle teint Qui pĂšte en face Et plie en coin Je suis la masse Et le pingouin Et la limace Du jardin 69 Tour de France Marche Ă lâeau Qui dĂ©saltĂšre Rond le dos Mets des haltĂšres LĂšve haut Bien ton postĂšre PĂ©daÂlo La pente austĂšre Et repos Au monastĂšre 70 Madame a lâĂąme aha MonÂsieur retend ses bas Madame ne veut pas MonÂsieur conÂtrarie pas Madame a lâĂąme aha MonÂsieur lâeÂsprit bobo Madame sourit pas MonÂsieur dit câest pas beau Madame a lâĂąme aha MonÂsieur le cĆur Ă lâeau Madame chiale aha MonÂsieur dit pas un mot Madame est morte oho MonÂsieur rĂ©pond allo ? A rĂ©pond plus Madame MonÂsieur a renÂdu lâĂąme LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Comme vous y allez, vous, Au devant des ĂȘtres, lâhiver ? Un brin soucieux Que les conÂtraires sâattirent. *** Dâun signe repousÂsant qui voudrait les unir Peut-ĂȘtre, avec ce qui peut mourir Il y a si peu Que de le dire serait tout confondre » Ton vĆu se porte sur lâherbe. *** Si je pasÂsais batÂtant des mains ExtĂ©nuÂant autour de moi le silence Ni hosÂtile ni grave⊠Il y a peut-ĂȘtre dans ce jour, il y a peut-ĂȘtre Encore quelquâun. *** Ă lâombre qui dĂ©robe Sa voix Pardonne, AusÂsi douce quâelle fredonne Oh qui lĂ pour la contredire⊠» Le temps que lâombre dĂ©robe Sa voix Je peux dire Ce sera, je le sais, Le beau somÂmeil sans peur. *** Un soir panÂteÂlant sous les chĂȘnes Jâai perÂdu Mon refrain, mon visage, Oh il nâavait pas dâĂąge, Ce nâĂ©tait quâun dessin⊠La main conjure-t-elle Le soir Plus ou moins » LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes * PUDING SE PROVERAVA TIME Ć TO SE JEDE OpsesiÂja si, radÂna snago. PraÂva opsesiÂja. IzvrÄeĆĄ se U slugu, a sve od tebe zavisi. Ceo svet, sve u tvoÂjoj ĆĄaci. SliÄno se sliÄnom ne raduje Ali Äik se vi kresÂnite na PokretÂnoj traci. ON VĂRIFIE LE PUDDING EN LE MANGEANT Force de traÂvail, tu es une obsession. Une obsesÂsion vĂ©riÂtaÂble. Tu dĂ©gĂ©nĂšres En laquais et tout dĂ©pend de toi. Tout le monde, tout dans le creux de ta main. Le prochain ne se rĂ©jouit pas du prochain ProstrĂ©s devant la bande transporteuse, Ayez le culot dây baiser ! *** BAJKA 1 naraciÂja odsustva i ova smrt je na upit voliĆĄ li baĆĄ sve moje bolesti? kliÂmaÂvo si ti sunce, tata odmah si mi dao da biram na rate nebiÂranÂjem. tras! nema boga, i sve ti je dozvoljeno krio si pod tuÄim bradama da su svi oni muĆĄkarÂci maze, da svakom moram iti majÂka i da nijedan ne ume da se pokÂvari kao moja igraÄka ceo ĆŸivÂot sam u lifÂtu ĆŸelÂje, tata hoÄu da se zaglavÂim, da zaglavim kao zlatÂna ribiÂca na ĆĄabat CONTE DE FĂES 1 rĂ©cÂit dâabsence cette mort est ausÂsi sur demande tu aimes vraiÂment toutes mes maladies ? tu es un soleil chanceÂlant, papa tu mâas ausÂsitĂŽt perÂmis de choisir en Ă©chÂeÂlons sans choisir. boum ! dieu nâexiste pas et tout tâest permis sous les barbes des autres tu as cachĂ© le fait que tous les hommes Ă©taient des enfants gĂątĂ©s, et que chaÂcun avait besoin dâune mĂšre en moi et que perÂsonÂne nâĂ©tait capaÂble de tomber en panne comme mon jouet papa, jâai passĂ© toute ma vie dans lâascenseur du dĂ©sir je veux ĂȘtre coincĂ©e, je veux coincer comme poisÂson dâor au jour du sabbat *** BAJKA 2 naraciÂja prisustva evo i tebi jedÂno lakunoÄ joĆĄ jedan opuĆĄak ubaÄen u bocu, nigde da ne stigne i ovaj mesec Äe se stropoĆĄtati da, veruj mi, niz naĆĄe obraze uveÂdi me u simÂboliÄÂki poredak tanÂcaj me slabi imunitetu ja sam tvoj nepoÂsisan limun kost zakopana za crne dane pulÂsirÂaÂjÂmo uvek zajedno ovako kriÂvo srasli tanÂcaj me CONTE DE FĂES 2 rĂ©cÂit de prĂ©sence un bonÂnenuÂit Ă toi aussi ncore un mĂ©got jetĂ© dans la bouteille qui nâira nulle part cette lune tombera aussi oui, crois-moi, le long de nos joues introÂduis-moi dans lâordre symbolique danse-moi, toi, lâimmunitĂ© faible, je suis ton citÂron pas encore sucĂ© ton os enterÂrĂ© pour les jours noirs batÂtons touÂjours ensemble ainÂsi mal soudĂ©s danse-moi *** ZA NEVEĆ TOG TOREADORA ne Äekam senÂtenÂcu, ne oĆĄtrim rogove, ÄoveÄe sa telom ĆŸene, vazÂda nabadan mahanÂje, navÂiÂjanÂje, uzbuÂdiÂti me neÄe bik sam, a dosadÂno mi je, opet zovete vaĆĄe cveÄe vene dok njime maĆĄete Äelo vam je vreÂlo, rumeniÂjim biva ĆĄto se viĆĄe rukom ka meni upinjete ne vidim tu boju, mojom sad je siva iako ste veĆĄti, slep sam. slobodan. POUR UN TORERO MALADROIT je nâattends pas une senÂtence, je nâaiguise pas mes cornes, homme avec une figÂure de femme, touÂjours transpercĂ© je ne serai pas Ă©mu par lâagitation, le soutien je suis tauÂreau blasĂ©, et vous ne cessez dâappeler vos fleurs fanent en train dâĂȘtre agitĂ©s vos fronts sont brĂ»lants et ne cessent de rougir de plus vous dirigez vos mains vers moi de moins je vois cette couleur, ma couleur est grise mĂȘme si vous ĂȘtes habile, je suis aveuÂgle. libre. *** DOBRI MOJ jeste, dobri moj, ljubav doÄe i proÄe. Ali, kako to doÄe i kako proÄe, a gde ode, kod koga ostaje, koliko se puta okrene, da li uvek mahne, ili je pregazi voz, sa kim se mimoilazi, sa vama ĆĄto je jurite, ili vama ĆĄto mahÂniÂto beĆŸite, ko tu koga ostavlÂja? a kako proÄe, kao orgazam ili rana od saÄmare, kao redÂnÂja ili nesanica, je li brza kao talas ili troÂma kao ĆŸivÂot sam. I baĆĄ toliko dosledna? MON BON GARĂON oui, mon bon garçon, lâamour vient et passe. Mais comment se fait-il quâil vient, et quâil passe, et oĂč sâen va-t-il, oĂč est-ce quâil demeure, comÂbiÂen de fois est-ce quâil tourne, est-ce quâil salue touÂjours, ou bien le train lâĂ©crase, avec qui il se croise, avec vous qui chasÂsez aprĂšs lui, ou bien avec vous qui lâĂ©vitez, qui abandonne qui? et comÂment passe-t-il, comme un orgasme ou bien comme une blessure faite par un fusil, comme une Ă©pidĂ©mie ou une insomnie, est-il rapiÂde comme une vague ou pesant comme la vie. Est-il bien telleÂment consĂ©quent ? *** BOLJĆ EVICI NE NOSE SPAVAÄICE Krc, krc, niz zube stepenica StuÂpamo smeÂlo, nikad na kolenima Letele su pelerÂine gospoÄa Bog ne moĆŸe u sanÂduk, Bog u grob ne staje NadeĆŸÂda se praznom kreveÂtu osmehuje Baci me u voz, prokriÂjumÄari me HoÄu da me potegÂneĆĄ kao votku, iz cuga ViljuĆĄke za kuglof leteÄe sa balkona Kao kapÂiÂtalÂisÂtiÄke granate Vrati osmeh u svoÂje leĆŸiĆĄte MarĆĄiÂramo nikad viĆĄe NjiÂhovi dĆŸeÂpovi punÂjeni naĆĄim dĆŸepovima IzvrÂnuli smo se, svi rudari, do jednog, kao kiĆĄa NaĆĄa deca i njiÂhove kaĆĄike ribljeg ulja subotom KobiÂla je po sebi skuÂplÂjala inje Suza joj se lediÂla na minus trideset NadeĆŸÂda je sebi kriĆĄom prirediÂla pilÂlow talk U snu je poljuÂbiÂla zapetu puĆĄku Majakovskom je nestaÂla tegla pekmeza Zbrisana kao LjilÂja na fotografiÂji sa drvetom PriÄi, ĆĄapuÄi mi kao ljuljaĆĄka SliÂvaÄu ti se niz gruÂdi, grlo Na raskrsniÂci. SloÂbodÂno me retuĆĄiraj VojniÄe, trudÂna kobiÂla neÄe da Äeka Posisaj komuÂnizam s mlekom, Nek ti na vreme kopaÂju jame, sine BoljĆĄeÂviÂci ne nose spavaÄice LES BOLCHEVIKS NE PORTENT PAS DE NUISETTE Crac, crac, le long des dents de lâescalier Nous descenÂdons courageuseÂment, jamais Ă genoux Les pĂšlerÂines des dames volaient Dieu est inadÂmisÂsiÂble dans un cerÂcueil, il est trop grand pour un tombeau NadeĆŸÂda sourit au lit vide Jette-moi dans le train, introÂduis-moi secrĂštement Je veux que tu me bois dâun coup comme vodÂka, Ă la lie Les fourchettes Ă kouÂglof voleront du balcon Comme les grenades capitalistes Retourne le sourire dans son siĂšge Nous marÂchons plus jamais leurs poches Ne seront pleins des nĂŽtres Mineurs, nous sommes tous renÂverÂsĂ©s comme la pluie Nos enfants et les cuillerĂ©es dâhuile de poisÂson les samedis quâils offrent Ă leurs enfants La jument recueilÂlait la givrĂ©e sur sa croupe Sa larme glaçait par une temÂpĂ©raÂture de moins trente NadeĆŸÂda sâoffrit un pilÂlow talk en cachette Et baisa le fusil chargĂ© en rĂȘve MaĂŻakovsÂki a perÂdu son pot de confiture Il Ă©tait effacĂ© comme Lili de leur phoÂto Ă lâarbre Approche-toi, chuÂchote comme le balançoire Je me rĂ©pandrai en bas de ta poitrine, de ta gorge Sur le carÂrefour. Retouche-moi sans peur SolÂdat, une jument en grossesse nâa pas le temps dâattendre Avec du lait suce le communisme Et quâils creusent tes fosÂsÂes Ă lâheure, mon fils Les bolchĂ©viks ne porÂtent pas de nuisette traduit par Bojan SavÂiÄ OstojiÄ LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes En-deçà du visage, ton amour me rassemble sur lâarchipel de mon esquive Ses continents sâemboĂźtent comme un jeu dâenÂfants en questions-nuages⊠Terre mouilÂlĂ©e de sa lumiĂšre que lâinÂsoutenÂable tendresse de ton regard Câest une eau qui mâinterroge dans le clair-obscur trop proche de ton visage⊠FonÂdu enchaĂźnĂ© jâigÂnore ce qui fait suite Ă la naisÂsance des images⊠Une fenĂȘtre, une maiÂson peut-ĂȘtre ? un quelque chose dâinÂexÂplorĂ© encore une marge limpide CâĂ©Âtait entre nous gardĂ© le cĆur de la nuit, conque ou conique Un amour sans raiÂson sây Ă©tait accompli Le regarÂdant sâĂ©merveille la vue nouvelle, lâeÂsprit ailleurs⊠Je ne sais pas ce qui va suivre Les mots sâagiÂtent dans leur coquille folle Qui les rencontre ? On nous oublie⊠Je naquis de ne jamais vraiÂment te connaĂźtre *** Je mâavenÂture dans les allĂ©es de ton silence Jardins ouverts ScĂšne conjugale JâimagÂine tous les pasÂsages du vent, Sa main sur la nuque de tes non-dits Ce dĂ©bord estiÂval de la beautĂ© Entre les lignes de tes yeux Ton front se plisse comme une histoire Je me surÂpris Ă tâobserver JâerÂrai longueÂment dans le jardin de ton silence On tourne une page, Et lâĂ©pisode se dĂ©plie dans la nuit chaude. Ce jour-lĂ Tu ne porÂtais pas la robe qui tâalÂlait si bien Mais seuleÂment le dĂ©but dâune joie *** Un couÂple, câest quoi ? Un cou, et la pluie dâun regard, Ce regard indĂ©Âcent qui descend sur tes seins La vieilÂlesse se regarde dans un miroir Les balÂcons borÂdĂ©s de leurs gĂ©raÂniÂums acariĂątres SâabÂstiÂenÂnent de tout commentaire Il pleut sur le cou de nos annĂ©es Un cou trĂšs long de cygne blanc Qui se redresse en interrogeant. Mes annĂ©es se regarÂdent dans un miroir Et font descenÂdre leurs mains sur tes hanches, Un bassin trĂšs large oĂč flotÂtent des cygnes blancs. Un couÂple, câest quoi ? Un cou, et la pluie dâun regard *** Une bouche se pose Sur lâenÂtre-deux ouvert par ton hĂ©sitation. La tenÂdresse est disÂcrĂšte aux aborÂds de la pose Je me laisse dĂ©rivÂer par ta grĂące fragile. JâapÂpuie peu de choses. Quelques mots seulement. LâavenÂture se dĂ©nouera dans lâorÂdre consenti. A peine une aiguÂille, tisÂsant lâĂ©toffe perdue Du vĂȘteÂment qui tient ensemÂble les deux bouts De notre nuditĂ©, de notre joie. Je cherche le nord de ta mĂ©ditation Et je me prends, moi ausÂsi, Ă hĂ©siter. A te relire, Ă te rĂ©inventer. *** Je voudrais faire quelque chose De cet instant qui ne va nulle part. LaissÂer les pieds nus de mes pensĂ©es Fouler sa lame, avant lâĂ©veil. Le soleil affleure Ă la surface Des peaux et des paupiĂšres. Un temps donÂnĂ©, pour rien. Le monde nâest pas encore aveugle Dâune action qui viendrait lâentreprendre Dans ses filets VitÂre embuĂ©e de la conscience, Vite, vite⊠ParseÂmant ses proÂjets et prodiges, Ses garÂrigues spongieuses. IlluÂsion dâoptique ? Le mouÂveÂment mâĂ©Âclaire dâun posÂsiÂble altĂ©rĂ©. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Mais tout exilĂ© est comme Ulysse, dĂ©sireux De retrouÂver sa terre natale aprĂšs avoir bourlinguĂ© Sur les mers privĂ©es des phares et des balises. Pour FranÂco CorÂraÂdo, camionÂneur sentimental, Le tanÂgo fiore, le tanÂgo implore, le tanÂgo explose Lâor pilÂlĂ© des orpailleurs ; le tanÂgo impitoyable Dit lâeldorado, pour ma gitane des lianes, des gentianes. Lâexil est NĂ© dâune racine aĂ©riÂenne agripÂpĂ©e au vent, Dâune larme de pluie du Sahara vertical. Tu lâas transÂforÂmĂ© en soliÂtude pour me tenir compagnie ». *** Ce tanÂgo me rend insĂ©ÂparaÂble de tes pas, Il mâoffre la ville allongĂ©e par les grecs Avides dâoublier Sparte sans lâatrocitĂ© des errances. Naples, Ă la besace des vents et dâĂ©cumes, Gitan prĂ©senÂtant son enfant pour recueilÂlir lâobole Du touriste fatiguĂ© par la romance des croquignoles. *** Je tâoffre Naples, cet instant oĂč la mer respire Comme le vieux marin, quand la lune se libĂšre Des resÂpiÂraÂtions du vent et de froides lumiĂšres. Le tanÂgo pleure, le tanÂgo meurt, le tanÂgo neutralise Les cieux des patries meurÂtries en vocalises, Le tanÂgo renÂvoie vos actes de naissance Aux Ă©phĂ©mĂ©rides improÂpres dâautres mĂ©diterranĂ©es. Le tanÂgo allume un cigÂaÂre pour tenir compagnie A lâĂ©ternelle rĂ©voÂluÂtion de Fidel Castro. *** Dans le salon oĂč les pasÂsagers boivent lâexpresso, Le pianiste chante lâamour, tyran de tout temps, Et je sens mes mains embaumĂ©es de sa tristesse. Le bateau craÂchote sa vapeur tuberculeuse Sur un ciel sufÂfoÂquĂ© dâhivers sans Terre de feu. Dans le salon, les pasÂsagers pensent au tango, Dâautres parÂlent pour oubliÂer la terre. Une mĂšre retrouÂve ses sens sur la mer agitĂ©e, Et sa penÂsĂ©e sâancre Ă son fils immiÂgrĂ© Ă PunÂta del Sol. Son passeÂport est bigarÂrĂ© de visas ausÂsi divers Que les langues andines devÂenues patois espagnols. Pour elle, le tanÂgo sans bĂ©mol accorde le droit du sol A tous les indiÂens, Ă tous les maliens, Ă tous les crĂ©oles ParÂtis au seuil des nouÂveaux monÂdes, sans protocole. *** Le tanÂgo tâoffre la terre, de mĂšre en fille, De la maati Ă la pacha mama, du filÂtre Ă la fiole. Une rumeur prise au sĂ©rieux par un colporteur Sâenfle en guerÂres civiles et faux gĂ©nocides. Le tanÂgo aux barÂbelĂ©s les bourÂreaux accompagnent La mort sans ombre au cimetiĂšre de lâexilĂ© hybride. TanÂgo, tanÂgo pour Napoli ! La Terre est apatride ! LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Tourne en vain le manĂšge les mots se cabrent comme les chevaux de bois Ils voudraient sâenvoler galopÂer Ă perÂdre haleine Ils vont oreilles dressĂ©es Ă lâĂ©coute du vent Qui les tient prisonniers des rouages aveugles ? Ils rĂȘvent de chemins sans lisiĂšres ils savent quâon les attend pour passÂer des frontiĂšres mais tourne le manĂšge au son des crĂ©celles les mots pris au mors sucÂcombent Ă la ronde des berceuses enfantines Pourquoi lâĂ©ternel retour des cavÂaÂliers du jour ? FronÂtiĂšres de sable â EdiÂtions La tĂȘte Ă lâenvers â novemÂbre 2013 Tu marchÂes prĂšs de moi avec tes abĂźmes et tes neiges Nos coupes de cristal se heurÂtent et vibrent dans le ciel vide Les appels ont des ailes qui Ă©garÂent les anges FronÂtiĂšres de sable Elle se lamente, la voix brisĂ©e aux rĂ©cifs de la mĂ©moire Ici elle ranime la braise Ă©teint ailleurs la flamme qui sâavive Elle cherche des mots Ă©pars parÂmi les cenÂdres du langage lanÂguit de ne pas les trouver dĂ©chire en vain les voiles de la brume Elle va guidĂ©e par le parfum des herbes sauvages en quĂȘte dâune source pour ses lĂšvres altĂ©rĂ©es Tout murÂmure dâeau est rumeur qui sâĂ©puise aux neiges des halliers Ivre de silence elle quĂ©Âmande pourtant lâoffrande dâun regard, le repos dâun baiser OĂč te caches-tu veilleur dans la nuit ? Ignores-tu que nulle ombre â jamais â ne pourÂra effacÂer ta trace ? Ne mâĂ©gare plus dans tes forĂȘts sans clairiĂšre oĂč chaque oiseau qui sâĂ©veille ne chante que pour toi Feux nomades â EdiÂtions La tĂȘte Ă lâenvers _ janÂviÂer 2015 JâĂ©crirai pour toi AusÂsitĂŽt les mots sâĂ©veillent comme une ruche endormie quand surÂgit le printemps Ils volent vers celui qui appelle Tout lanÂgage crĂ©e ses passerelles Sans toi, lâor sâĂ©teint dans les caves les sources sâenlisent et nul ne sait pour qui chante lâoiseau JâĂ©crirai pour toi Paroles qui sâenflamment comme perÂles sauvages sur la peau bien aimĂ©e Ta venue brise la rigueur des longs apprentissages JâĂ©crirai pour toi comme le prisÂonÂnier affranchi cĂ©lĂšbre la lumiĂšre comme le vent Ă©pouse le feuillage comme la nuit se livre au jour Feux nomades Alhambra Une femme chantait dans les jardins de lâAlhambra Sa voix fouÂetÂtait les Ă©toiles qui sâallumaient une Ă une Te souviens-tu du parÂfum des orangers, du bruisseÂment des eaux ? Tout demeure inchangĂ© en ce lieu de mĂ©moire oĂč les neiges Ă©terÂnelles veillent sur les palais enchantĂ©s Lieder de Schubert quelques notes suffisent pour tirÂer de leurs rĂȘves les douze lions de pierre des fontaines assoupies Nous errons pour toujours parÂmi les colonnades et la denÂtelle des façades dans le parÂfum des orangers Feux nomades LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Nuit. Tombe. Sur. Univers. Clair. le bleu Jardin. Flux. MĂ©canique. Eau. Flux. CasÂcade. Soleil. IncesÂsant. Chaleur. Ăpaules. Genoux. Pastilles. Jaune. Yeux. Pouces. Yeux. Feu. TrĂšfles. Bleu. MouchÂes. Vent. LĂ . Herbe. TremÂbleÂment. LĂ©ger. Gramme. Or. Creux. Main. Jardin. Flux. MĂ©canique. IncesÂsant. Fort. IncesÂsant. Faible. Cris. Chien. Enfants. Eau. TorÂrent. VĂ©hicules. Lents. VĂ©hicules. Vite. Flux. CasÂcade. Fleuve. MĂ©canique. Herbes. CouchĂ©es. Vent. Grand. Nuit. Tuiles. Feu. Herbes. Pli. Force. Courbe. Terre. Peur. Enfants. FenĂȘtre. Nuit. Pli. Bruit. Chien. Cris. Peur. Bleu. Nuit. Ăclair. Ăclair. Ăclair. Image. Nuit. Vent. Feuilles. Courbe. Casse. Flux. FluÂide. MĂ©canique. Eau. Soleil. Pluie. Chaleur. Poids. Chaise. Corps. Longue. Nuit. Courbe. TorÂrent. Boue. Feuilles. Vol. Claque. Porte. Panique. Fort. Faible. Jour. Tombe. BlĂ©. Vert. Long. Mer. Roule. Vent. Courbe. Sol. Haut. CouchĂ©. Yeux. Eau. Flux. TonÂnerre. Ăclair. Bruit. Vent. Herbe. Roule. Mer. Vagues. Herbe. Yeux. Orage. FenĂȘtre. Casse. Vent. GoufÂfre. Sol. Herbes. TrĂšfles. MouchÂes. Bleu. Pouces. Yeux. Jaune. Soleil. Voir. Air. Vent. Peau. Chaude. Lourde. Chaise. Corps. DescenÂdre. Herbes. TrĂšfles. Terre. Sol. Verre. Eau. Claire. Main. FraĂźche. VitÂre. Orage. FenĂȘtre. Cris. QuesÂtion. Porte. Claque. Eau. TrĂšfles. Verre. MouchÂes. Air. Ombre. Yeux. MouchÂes. Air. Soleil. Chaud. Coton. Terre. Fleurs. FraĂźchÂes. Ombre. AcaÂcia. Feuilles. Trous. MaxÂiÂmum. Air. Soleil. Ombre. Avance. Frais. SomÂbre. Ăpaule. Froid. FrisÂson. Nuit. Orage. Vite. FenĂȘtre. Pluie. Ouverte. Pluie. FraĂźche. Sol. Herbes. Terre. Ombre. Vent. Feuilles. Jardin. Flux. MĂ©canique. Arbre. Feuilles. Ombre. ParaÂsol. Trou. VisÂage. Chaud. TĂȘte. Cheveux. SenÂtir. Bon. Eau. Flux. Gorge. CasÂcade. Eau. SenÂtir. Flux. BlĂ©. Roule. Herbes. Hautes. Prairie. Grande. Herbes. Hautes. MaxÂiÂmum. Toi. Taille. Elles. Herbes. Hautes. Courbe. Casse. Herbes. Fleurs. TrĂšfles. Eau. Flux. Pollen. Yeux. Gloire. Ombre. Goutte. Eau. Pli. Yeux. SĂ©rum. Nu. Mains. Flux. IncesÂsant. Fort. Faible. Moins. Peu. Nul. Rien. Sol. TrĂšfles. Chaise. Longue. Peur. Corps. Remise. TĂŽle. Froid. Pluie. Vent. TemÂpĂȘte. Pluie. Eau. Bleu. Vert. Soudain. Nuit. Air. ĂlecÂtrique. Masse. Eau. Herbe. Verte. Nuit. Bleu. Blanc. Colline. Eau. Nuit. Tuile. Bruit. Toux. PousÂsiĂšre. Nul. Toux. Herbes. BĂȘtes. Plumes. Nid. Corps. Peur. PeuÂple. Nuit. Herbes. Casse. Vent. Clair. Frais. Nuit. Genoux. Eau. Flux. CasÂcade. PrĂ©. BĂȘtes. Gros. Grasse. Herbe. Lait. Ăge. Rouge. BlĂ©. Nuit. Vent. Beau. Loin. Fort. Herbes. Hautes. Corps. Dedans. Feuilles. CarÂrĂ©. Ivoire. BouÂtons. Yeux. Pollen. Rouge. Creux. ParÂfum. Yeux. TerÂriÂble. Sol. Feu. PrĂ©. Herbe. Grasse. Nuit. Vent. Soleil. Tombe. Nous. Corps. Ombre. Chair. Seule. Jour. Nuit. Terre. Seule. Ombre. Chaleur. Yeux. Main. Pluie. Lourde. Vent. Casse. Herbes. TĂŽle. Feuilles. BranchÂes. Nid. TrĂšfles. BlĂ©. Vert. Haute. Herbe. Rose. PĂ©tales. Rouge. Noir. Nuit. Non. Eau. Bleu. Courbe. Brille. Vent. Noir. Dedans. Nuit. Clair. Fort. Seul. Flux. Grand. Ivre. Peur. Sel. Noir. Yeux. Nuit. Jardin. Flux. Soleil. Corps. Nul. Nuage. SomÂbre. Blanc. Oiseau. Haut. Meule. Chaud. Chaleur. Soleil. Roule. Corps. Sieste. Boule. Meule. Rien. Nuit. Jour. Herbe. Sel. Eau. TremÂble. TĂȘte. Front. Yeux. Bleu. Eau. Coule. Joues. Jardin. Flux. MĂ©canique. Juste. Nuit. Tombe. Sur. Univers. Clair. Du sol vivant a surgi⊠le rouge1 1 Du sol vivant a surÂgi le douÂblon de lâhomme et du poisÂson. La cordĂ©e dâune pĂȘche miracÂuleuse. Loin la mer derÂriĂšre la plage immense. Le pain par les miettes avance tout de suite. On tient le chaÂpeau en papiÂer volatile. Lui le grand innoÂcent. Du sol vivant a surÂgi la ronde tamÂbour et le cri droit â hĂ©las, la perÂspecÂtive est close. HauÂteur dont les genoux cogÂnent. Ils marchent Ă lâabri du temps dans un linge usĂ© et cette Ćuvre inĂ©dite ravale la face de Dieu. Ils avanÂcent, un filet dâor sur lâenÂvers. La nuque est tranÂquille avec son colÂlier de vents. Du sol vivant a surÂgi la courbe dâun dos. Le poids de lâĂȘtre. Le cuir dâun poisÂson. Ils nâont pas eu peur de sâacÂcouÂpler en ouvrant grand la bouche. Du sol vivant a surÂgi lâhuile â le pigÂment pour Ă©crire â la couronne et lâasÂsise rouge sang. Un bĂ©bĂ© de neuf jours. Son crĂąne est mou comme une Ă©ponge. Les souÂvenirs sâagÂgluÂtiÂnent et perçoivent lâorĂ©e du fond. 2 En marchant avec toi qui marchÂes lent. Non loin de la verÂdure, lâaÂvant-dernier jour dâun nom. On rajoute Ă minuÂit ce quâil faut de secÂonÂdes â la masse lourde dâune Terre surÂchargĂ©e dâelle-mĂȘme. TĂ©moin la vie muette. Dites â quelle forme avons-nous ? Un corps semĂ© de parÂticÂules lumiÂnesÂcentes. Nous voyons trouÂble. Que voyons-nous ? La patÂte dâun insecte soudain fracÂtionÂnĂ©e. Est-ce une secÂonde ? Peut-ĂȘtre moins ? Lichen de feu ? DĂšs quâon y pense. Quel est ce corps qui happe les colÂliÂsions ? Un senÂtiÂment dans lâĂȘtre humain. 3 Et les mĂ©dusÂes changent de couleur. ProÂfond sous la terre qui comÂmence Ă craquer le blanc Qui sâaÂmuse dehors Ă fouÂetÂter les grands aniÂmaux ? Est-ce moi ? Est-ce toi ? Est-ce moi que tu suis ? Est-ce toi que je suis ? Qui sâaÂmuse le soir Ă filÂer doux ? Est-ce mon angoisse ? Toi qui dors loin ? Qui sâaÂmuse la nuit Ă partager le vert du feuilÂlage ? La nuit de lâĂ©Âtoile ? Le frais de minuÂit ? La soliÂtude des enfants qui dort dans le noir ? Qui sâaÂmuse encore Ă relire tous les livres ? Est-ce lâoiseau ? Dont le bec sonne lâheure ? PĂ©pie furieuse ? Dâen ĂȘtre touÂjours lĂ ? Qui sâaÂmuse le jour ? Le fin tracĂ© du cĆur ? En maĂźtre sauvage ? Qui sâaÂmuse le soir ? Le fin tracĂ© du cĆur ? Idem ? Avec en plus lâartĂšre qui soulĂšve ? Boum boum⊠Qui sâaÂmuse Ă voir â dehors la nuit â la poussĂ©e lente des planĂštes ? Qui sâaÂmuse le jour Ă metÂtre sous terre les Ă©pinÂgles Ă linge ? Pour en faire un piĂšge ? Pour quâelles tienÂnent la terre ? La terre et lâeau ? Avec les feuilles ? Pour salir le linge ? Faire sĂ©chÂer la boue ? ĂtenÂdre le linge ? Comme des fosÂsiles ? Quâon Ă©pousÂsette ? Des Ă©pinÂgles Ă linge ? Comme des vertĂšbres ? De dinosaures ? Qui sâaÂmuse Ă creuser ? Ă enfouir sous la pluie ? Ă creuser sous la terre ? Des Ă©pinÂgles Ă linge ? Comme un trĂ©Âsor ? Est-ce quâelles brilÂlent ? Les grisÂes ? Et les vioÂlettes ? OĂč sont passĂ©es les dorĂ©es ? ProÂfond sous la terre qui comÂmence Ă craÂquer. Qui sâaÂmuse le jour ? Avec EstrelÂla ? Qui espiÂonne lâamour ? En penÂsant quâil est lĂ ? Qui sâaÂmuse Ă dĂ©faire ? Ă refaire ? Lâalphabet ? Moins le blanc de lâencoche, le puzÂzle est entier. PubÂliĂ© dans la revue ThauÂma, 11 Couleurs, lumiĂšre » Je vois naĂźtre la couleur puis se rĂ©tracte⊠le noir Savoir si câest moi qui ramasse les miettes Ă la main, si câest moi la terÂriÂenne, si ma nage absorbe la mĂąchoire, la claque et lâenÂnui, si câest moi la lessive, la meule noire, champ solaire, si câest moi la roulade qui revient Ă lâair libre, ciel ouvert â malÂgrĂ© le fond noir de lâĂ©cran. Si câest moi le dĂ©fi dâapÂprenÂdre tout par cĆur. KarÂitĂ©, aloĂšs, cire dâabeille. Si câest moi la noirceur ou la grĂące, lâenÂtrelacs ça y est, je vois ; la lumiĂšre du jour, lâhĂ©catombe. Ne me parÂle pas comme si jâĂ©Âtais savante. Comme si je conÂnaisÂsais le sens des mots. Je traÂverse en deux temps. Ma peluche a perÂdu de quoi faire lâinÂtĂ©rieur de son ĂȘtre. Qui devance de quelques pas les mots que je prononce ? Qui demeure en cet endroit ? Avec moi dans la lande ? OĂč se mĂ©lanÂgent thym, menÂthe et marÂjoÂlaine ? Et la coquille dâĆuf brisĂ©e par lâenÂfant, est-elle sousÂtraite Ă lâacÂtion pesante ? Avec ce qui me reste dâyeux, je vois naĂźtre la couleur puis se rĂ©tracte. Comme si lâĆil basÂcuÂlait dans le corps la plus grande part du monde. Je reconÂnais ton rĂȘve, mĂȘme en rĂȘve, quand il est neuÂtre, flou, loyal. Si je gratÂtais derÂriĂšre les livres, comme un loir, je dĂ©couÂvriÂrais comÂment se noue, au creux de nuit du cri troglodyte, mienne et tienne, lâinÂspiÂraÂtion ; je chercherais en vain un exemÂple sans faille, le cĆur comme un sachet qui ne bouge pas quand je bouge, un cĆur autonome, le poids solaire de lâeau, les petites cloÂques de soleil dur, dâenÂtrĂ©e de jeu, lâair tout seul qui joue comme un enfant en silence, piment noir du mois dâaoĂ»t. PubÂliĂ© dans la revue ThauÂma, 11 Couleurs, lumiĂšre » LâenÂfant joue du tambour⊠le jaune et le vert 1 LâenÂfant joue du tamÂbour, dit chut ! aux oiseaux, commence, un peu hagard, un peu Ă lâaveugle. La peine a disparu ou presque et sâaÂvance, filÂlette, avec un faible pour toi. 2 Quelque chose en Ă©quiliÂbre sur la tĂȘte, lâenÂfant marche, pour que ça tienne, pour que ça tombe. OĂč vais-je aller avec ma fusĂ©e ? Vers le ciel jaune ou le ciel vert ? Le coq fait miaou. OĂč sont-ils, les arbres qui pensent ? 3 As-tu perÂdu le sens de lâair ? Le sens de lâeau ? Mais lâeau nâa pas dâempreinte. Pas plus que nous-mĂȘmes. Lâarc-en-ciel est-il ce quâil est ou lâest-il Ă cause des couleurs ? Câest la quesÂtion irrĂ©elle. Le grand dĂ©bat des huit-neuf ans. PubÂliĂ© dans la revue ThauÂma, 11 Couleurs, lumiĂšre » Est-ce que ça flotte les billes ? Est-ce que ça flotte les billes ? Se demande celui qui regarde Ă traÂvers comme on cherche Ă voir lâenÂtre-choc des monÂdes. Est-ce que ça flotte avec la lumiĂšre et son tilt indĂ©chiffrable ? Est-ce que ça flotte les billes dans lâeau claire dâune rivÂiĂšre ? Dans la main de lâenÂfant qui joue Ă Jonas saiÂsisÂsant la baleine. Est-ce que ça flotte comme une feuille ? Comme la lotte ? Est-ce que ça flotte comme le sens ? La rĂ©pĂ©tiÂtion des leçons ? Est-ce que ça flotte comme le mime qui balÂaie tout lanÂgage ? Ou bien lâomÂbre quâon bouge pour sâĂ©loignÂer de soi ? Se rapÂprocher ? Est-ce que ça flotte ? Comme les noms que ça porte ? Les agates ? Les araignĂ©es ? Les torÂnades ? Les dragÂons ? Est-ce que ça flotte depuis longtemps ? Depuis touÂjours ? Depuis quâon joue ? La preÂmiĂšre roue ? Est-ce que ça flotte dans les parois ? Avec quelle main ? Est-ce que ça flotte avant de couler ? ComÂbiÂen de temps ? Peut-on le voir ? LâinÂstant dâaÂvant ? Avant de couler ? Est-ce que ça flotte ? De quelle couleur ? Faudrait-il un filet ? Pour les garder ? De couler plus bas ? Est-ce que ça flotte les billes quâon partage en deux tas ? Est-ce que ça flotte comme la nef qui sauve HĂ©lĂšne ? Est-ce que ça flotte les billes quâon jette en colĂšre ? Est-ce que ça flotte les billes quâon nâa pas ? Quâon a perÂdues ? Quâon palme entre ses doigts ? Pour nagÂer avec ? Est-ce que ça flotte les billes en terre cuite ? Qui ne cessent pas, jamais, de jouer. Est-ce que ça flotte ? Comme une toupie ? MulÂtiÂcolÂore. Marie-NoĂ«lle AgniÂau, 2012/2013, Couleurs. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Tu te moques de lâavenir tu te moques de ton passĂ© tu nâes que ce prĂ©sent qui soufÂfle sur ton visage haleine revigÂoÂrante dâun printÂemps qui sâanÂnonce dĂ©jĂ . Tu nâes que cette non souffrance couchĂ©e sous le vent que ce regard bleu et blanc tournĂ© vers les montagnes que cet oiseau furÂtif et dorĂ© que ce soleil ce sourire dans le ciel. *** Il est temps de refermer le sac aux dĂ©lices de boucler sa guiche au bel Ă©cu dorĂ© il est temps il est temps ! Baisse les paupiĂšres affine ton sourire dĂ©tourne ton profil et feins cette innocence des filles qui jamais nâont dit oui ! Il est temps de refermer les pages de lâhistoire dâoublier les grands Ă©mois les proÂfonds soupirs il est temps il est temps ! *** La nuit tombe dit-on comme tombe le rideau aprĂšs le vif poignard et chaÂcun sâenferme en soi jusquâaux argentures de lâaube aux pieds froids. La nuit porte conseil dit-on encor chez les gens de cĆur assoupi devant leur feu domestiquĂ© et chaÂcun se laisse bercer de la chanÂson illusoire. Non la nuit se penche comme une grande femme aux seins affaissĂ©s sur nos fronts dâenfants vieilÂlis avec leurs jouets et nous intime le silence. Dormez nous dit-elle et rĂȘvez si vous pouvez de foires libertines pour vous consoler de nâĂȘtre ni des sages ni des hĂ©ros *** Mes pas dans la boue des autres qui piĂ©tiÂnent et pataugent dans la boue des autres qui sâembourbent sur lâAvenue des autres qui vont lointains dans la boue de notre histoire, mes pas soliÂtaires presque sur ce senÂtier imprĂ©vu soliÂtaires loin dĂ©jĂ du piĂ©tineÂment dâautrui mes pas sur ce senÂtier de misÂĂšre esseulĂ©e et veule ma soliÂtude clochant sur la boue de lâunivers ma boue dressĂ©e au mitan de lâhivÂer specÂtral et fou mes pas de boue et dâamour vers lâaube dĂ©finitive mes pas mes pas misĂ©rables loin de lâAvÂenue de ceux que jâai trahis autrefois mes pas dans lâhivÂer la nuit mes pas sur notre nĂ©ant. *** Lâaube jette un regard sale sur les reflets de la chambre on ne sera pas StĂ©phane. Sur la comÂmode ou le lit nul ptyx ne roule ses plis. Quant au puisÂage des pleurs nul besoin dâaller au Styx on a ce quâil faut merci. On nâĂ©crit pas de sonnet en i ni en yx ni or ne joue dans aucun septuor. On met des mots devant soi comme on met pas aprĂšs pas pour aller au rendez-vous dont on ne revienÂdra pas. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes La maiÂson On habitait la moitiĂ© nord et il faudrait un grand poĂšme pour invoÂquer tout le palais. Il y avait le jardin, la cave, lâescalier, et des inventions, comme de faire sous la table un salon de coiffure âmais notre mĂšre dit quâelle avait aperçu des cheveux dĂ©pasÂsant sous la nappe. Un beau jour un autre enfant est nĂ© et le pĂšre a dit viens voir dans lâobscuritĂ© de la chambre la vĂ©riÂtaÂble vicissitude Ă vivre dĂ©sormais. *** Dans la maison. A lâextĂ©rieur de la chambre, bruit chouan de poteau enfonÂcĂ© dans la terre, dans le vent et la nuit. Dessin menÂtal de la peur de sauvages courant courbĂ©s dans le jardin noir, derÂriĂšre le verre du couloir. Est-ce que le jour Ă©tait pauvre ? Je susÂpendis des bouÂgies de moteur, expĂ©riÂence de lâesprit artistique, fiente parÂmi dâautres qui ont fait florĂšs. BienÂtĂŽt je ne pus plus lutter conÂtre le somÂmeil dans la priĂšre, qui fit place Ă des images prisÂes Ă la ville jamais quittĂ©e. Le matin la vraie lumiĂšre filÂtrait entre le bois et la pierre en figÂures concrĂštes, proÂfils et trois-quarts, lâune ferÂrailÂlant de son Ă©pĂ©e, haut-de-forme, coureur de fond, navire. Ils sonnaient, me presÂsaient Ă lâintĂ©rieur. Ils demeurent, garÂdiÂens et prisonniers de la belle maison. *** FosÂsoyeur Samson Je cherche le masque du grand voyage que lâacteur abanÂdonÂna dans lâombrage et que jâavais volĂ© ; et puis lâaffiche, prise au-dessus dâune petite niche, au pied du mur scĂ©nique dâĂpidaure fait par les collines. De ces faux bords de lâimmense alenÂtour Ă©tait venue la voix qui trisÂteÂment repasse, Ă©mue, non dâAzur mainÂtenant, mais de lâici oĂč les pas crissent, sous le ciel noirci. *** ExisÂter et vivre. Enfant, douze ans peut-ĂȘtre, je hurlais la nuit. On sâasseyait au bord du lit et je me calmais. Je ne sais pourquoi sans dâailleurs quâon fĂźt rien le phĂ©nomĂšne a cessĂ©. Depuis je nâai pas vĂ©cu. Certes je nâavais pas commencĂ© et la vie jamais ne me fut perceptible que dans lâoubli des visions qui avaient causĂ© ces cris. Quelque chose il y avait Ă ne pas faire ou quâen expĂ©dients Ă ne pas attenÂdre car rien nâest promis par la voix qui dĂ©range les dormeurs. *** Rixe cet homme infĂąme je lâai tuĂ© mais cela ne sufÂfit pas et parce que jâĂ©tais en colĂšre je lui ouvris la poitrine pour lui arracher le cĆur et le dĂ©vorer câest alors que je vis quâil Ă©tait pire que moi car il nâen avait pas et cela mâa rassurĂ© LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Lâeau Les mots se serÂrent Ă tenter sa transÂparence ou encore la fluÂidÂitĂ© dâune ascenÂsion fulgurante vers le bouilÂlon de la phrase Un diaÂlogue sâenÂrobe circulairement dĂ©place les liaisons entendues chante en conÂtinu sous la surface que le soleil joue Ă lamer de plumes Et parÂfois dans le regard intensifiĂ© lâinÂforÂmuÂlaÂtion de cette promesse exacte courbe un peu le temps vers la crĂȘte dâune vague allĂ©chante grand rire vers nous autres qui faisons face la terre sâinÂcline ou se dresse selon laisse crĂ©piter le rythme du souffle qui sĂ©pare et assemÂble dâune seule piĂšce le mirÂaÂcle de cette eau tendre au pied des roches sous le soleil Ces silences baigÂnent dans la mer Ă la frange le comÂmenceÂment fait signe qui nâest pas encore du poĂšme Ce quâil offrirait nous rassemble. *** le Feu 1. PrivĂ©e dâappui, Mais un oiseau tout de mĂȘme Cherche la rĂ©alÂitĂ© dâun feu Qui serait comme un roc et cela lui suffit 2. Le creux câest une direction Dans le buisÂson le feu sâinstalle Quand tu serÂres lâinÂimagÂinÂable de ta royautĂ© Le mot femme sâinÂcendie de ton prĂ©nom. 3. Au creux de la haie lâinÂterÂvalle trille Demeure de moineau Pour ta vĂ©ritĂ© 4. Ne pas sĂ©parer Sâil reste le mot oiseau Quâil vive dans le poĂšme Ă attendre Le vol dont tu es le cri Ne pas sĂ©parer Le matin le chant du coq rue de la gare Ăveille aux loinÂtains oĂč rien en nous nâest sĂ©parĂ© *** Le point invisible 1. Ne pas sĂ©parÂer, ne pas dĂ©ranger lâinstable le dĂ©sĂ©quiliÂbre du poids et de lâĂ©nergie se rĂ©sout dans le mouvement conÂdiÂtion de la beautĂ© Pour la toupie 2. La toupie disÂtribue sur toutes ses faces Gueules ouvertes grilles de chaux PeuÂples silencieux Quâon parÂque dans des camps Enfants dont on fait des bombes TourÂnante elle chante aussi La chaleur et la rose qui grimpe sur le mur Lâamour vrai parfois Et ceux qui vivent pour ne pas gagner Le point invisÂiÂble dâoĂč elle tourne peut ĂȘtre le poĂšme. Objets Ciels pages milans chaise Quelque chose dĂ©sassemble LâorÂdonÂnance du visible Sous le pomÂmiÂer oĂč jâĂ©cris On ne sait le nommer Cela entre avec moi Sous la feuilÂlĂ©e quâinfuse Un sirop nouÂveau de chaleur *** La joie - Seule la joie sait Il faudrait laver les mots Du poĂšme Ă lâeau de cette phrase AinÂsi de plus haut tomberait une vĂ©ritĂ© Plus juste Comme on ratisse Lentement LâalÂlĂ©e du jardin La joie encore â La joie sait » disait-il et le sang charÂrie un grand tumulte animal âŠ.âŠ.⊠Si je ferme le livre sur cette lumiĂšre Rien ne sâopÂpose au matin qui TriÂomÂphe en moi Au revers de lâaube quâexpulse au dehors le chant de lâoiseau Ce deux de mars Comme on serait rejoint par son proÂpre visage *** La surprise AprĂšs quoi la nuit dâun coup noircit le linge sur le fil sous la robe de percale ses jambes sont du feu des vaisÂseaux de stupeur monÂtent vers nos bouches il a plu au jardin notre lit reste un lit ainÂsi quâon le nomme Quelle splendeur ont nos chances minuscules TerÂrestres rien de moins enfin ces corps-lĂ qui se dĂ©pouillent de leurs peaux sans intĂ©rĂȘt Faire lâamour ⊠6. A coup sĂ»r les lions Nous regarÂdent encore Avec bienveillance PenchĂ©e sur moi Tu glissÂes dans mon sang La cerÂtiÂtude de mon visage mais trouÂble LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes ArtiÂfice de la floraison RenonÂcules ! assez timides pour ĂȘtre adolescentes fleurs en foules dans les jupons humides de la saiÂson prochaine dans le berceau des bourÂgeons endormis foules en fleurs femmes prĂȘtes Ă effacÂer le cartable des jours Ă freÂdonner la guĂ©riÂson du gel elle a posĂ© sur la table de nuit les scarabĂ©es du quotidien elle a allongĂ© un pas dâambre vers les neiges sucrĂ©es qui fondent sous le poids du prince en haillons pour nous elle a dĂ©nudĂ© la primevĂšre elle a gĂ©mi entre les hivers dĂ©modĂ©s giboulĂ©es de haricots fĂšves de fĂ©vrier renoncules ! *** Lever de soleil Ă Tokyo renÂga LâĂ©clat de tes cils nous irons sous les galets respirÂer le sel Sous la douche des parfums un insecte bleu ta bouche Lâabricot soupire la chaleur dâun mur de briques entre deux lĂ©zards Toute mĂ©lopĂ©e sâapproche du divin comme un voleur Prison dâorchidĂ©es moi jâĂ©tais un peu timide coursÂes dĂ©bridĂ©es Il nâest dâautre point du jour que le temÂple de tes hanches Sâendort en hĂ©ron, se coule en un lit de plumes, se rĂ©veille femme Toute la soirĂ©e dâOctobre jâimitai le cri du freux Si la pluie sâĂ©carte de lâaxe des kimonos le vent dans tes jupes Sous les touffes des bambous le chamÂpagne de tes reins Qui de nous se perd dans lâocĂ©an de la natte y metÂtra la patte A deux pas dans la chaumine la rime des Ă©coliĂšres Le jus des papayes sur la pointe de tes seins de lave et de lait TĂ©moignÂer la somÂbre plainte du hibou rompu par lâĂąge Sur ta nuque dâombre, le val que la dent imprime, tout le rut du monde Dans le suc de ta tendresse je refleuriÂrai mes rides *** HaĂŻkÂous * au choix Lilas citadelle de bucolÂique candeur te voilĂ drapĂ©. Lâherbe est court-vĂȘtue face au muguet clandestin nuditĂ© dâun jour. Le hĂąle, le cerne sur lâĂ©corce de tes joues comme un brou de noix Dâaucunes trop vertes il en est de farineuses telles femmes pommes. La braise grimace nous irons ravir les mĂ»res aux rouges limaces. Ta lĂšvre mi-close jây lisais Ă lit ouvert Ă©roÂtique prose. A la nuit tombĂ©e nous partagerons ta natte aux cris des mainates. Le soleil lascif a couÂvert ton corps dâalbĂątre dâun bain dâor mussif. Tu mâavais dit songe entre les draps esseulĂ©s lâodeur des violettes⊠La sauge, la menthe et lâiris noir fleurs tombales au creux de tes reins. A midi minuit, perÂdues entre chien et loup, la mort ou la vie Tu allais volage jâavais lâhumeur vagabonde nous voilĂ plantĂ©s ! * Orthographe volonÂtaireÂment francisĂ©e *** Pause Ils hissĂšrent sur la monÂtagne de velours lactĂ©e oĂč la pulÂsaÂtion de lâaube prend sa source des grains blonds pour parÂfumer ta jambe Ils perÂcĂšrent sous la caresse capricieuse de la lave qui inondait ce soir-lĂ ta couche un mur de miel et de safran Ils mouÂrurent sur le senÂtier oĂč la sueur se fait chĂȘne noyĂ©s par les torÂrents acides de ta salive et broyĂ©s par lâĂ©cume victorieuse de ta hanche drapĂ©e dâeau bleue Ils naquirent Ă nouÂveau ma belle câest trop ! les draps se font carÂcans la crypte est un cheval dâargile dont le criniĂšre se mĂȘle au vin fou la fluÂidÂitĂ© mĂȘme de ton rire se mue sans cesse en tocsin et des larmes de corail emplisÂsent goutte Ă goutte la paume de ta main glacĂ©e Aux fenĂȘtres de ton dĂ©lire il nâest plus dâĂ©corce lustrĂ©e les nuages ont labourĂ© la mĂ©lodie de tes reins nus et entre tes seins pointus⊠Ils gerÂmĂšrent *** Etreinte La nuit serpentine tapie dans les douves sur lâhorizon des arbousiers La lucarne est moite fondent nos racines le soleil plombe les moissons Ta salive est mauve la nuit volcanique brise la houle des draps blancs RoulĂ©s en cloporte moi et toi ma mousse dans lâhaleine des palmeraies Treize heures bourdonnent au clocher des mouches la nuit secÂoue ses grands jupons JonchĂ©es de jachĂšres comblĂ©es de congĂšres tes jambes sont ruissellement La nuit serpentine tapie dans les douves sur lâhorizon des arbousiers LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes L. Câest notre anxÂieux babil, Tout deux mauÂgrĂ©ant la ville, Je parÂlais de ce bonheur. CâĂ©tait mon dĂ©sir puĂ©ril, Lâexil un peu trop facile Dâun de tes baisÂers de sĆur. Mâas-tu donc nourÂri, idylle, La ligne de tes faux cils Close sur mon front rĂȘveur ? Ce fut toi, Lilith, nubile, Qui nĂ©goÂcia ce deal ; Moi jây laisÂsai tout honneur. *** Lâauberge verte Voir couler le sable, Chercher un coupable. â Un bon somnifĂšre, Et au lit cher frĂšre ! Plus jamais le rire EntĂȘÂtant dâElvire. â Une veine ouverte, Vers lâauberge verte ? Nous Ă©tions heureux, Heureux dâĂȘtre tristes. Si câest ĂȘtre triste QuâĂȘtre triste Ă deux. Et un soir, alerte, Vers lâauberge verte⊠â Tirons la lumiĂšre. Bonne nuit, cher frĂšre. *** Marine sans alcool La crique oĂč jâembrassai ta bouille A la forme dâun Ćil ; Ce jour, la mer monte Ă son seuil, La vue veuve sây brouille. â HosanÂna ! Ton rire sâest tu ! Et lâocĂ©an sonore Se rue dans lâencore et lâencore De lâĂ©cume, â entends-tu ? *** Lâombre rose Le matin niĂ© dans nos rideaux, Le rĂ©veil Ă midi, Et lâaprĂšs-midi somÂbre ainsi Quâune ombre sur ton dos. Cette ombre rose, chĂšre amie, Nous devinÂions sa fin. La lumiĂšre sur ce dĂ©funt Jour se fit vint ma nuit. *** 1982 â 2002 Jâai trop de peine, Petite sĆur. Jâai trop de peine A ressasser Lâaube loinÂtaine, Les jours passĂ©s ; Câen est assez Pour ce vieux cĆur. Jâai tant de peine, Et jâai bien peur, Petite mienne Au sang glacĂ©, Que tout se meurt ; Lâaube loinÂtaine, Les jours passĂ©s A ressasser Lâhorreur. *** LĂ©zards filants Je dors encor A lâombre des IdĂ©es et corps, Jetant mes dĂ©s, Comme des morts ! Comme des sorts, FlĂ©tris dâhasards, Est-ce raccord ? Sont-ce lĂ©zards Filants ? â Trop tard ! Je crois Ă lâor, Aux plus-values Qui font du tord, Aux chants sans plus, Aux vers sans mors ! PasÂsant dĂ©cor, Coquet trĂšs vain, Lâamour mâendort, Comme ce vin CrĂ» tĂŽt divin. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes 1. Il y a tant de silence dans ta phoÂto floue que jâen perds le Nord. Et je fixe ce papiÂer glacĂ© que tu ne voulais pas je guette un signe dans lâImmobile. *** 2. Nous le voulons, nous lâaurons lâau-delĂ de nos jours ! » AndrĂ© Breton Un jour des mains croisĂ©es enfin tresseront des couronnes pour des rois et des reines qui ne rĂ©gneront sur personne *** 3 La pleine saison Des femmes marchent Et passent dans nos vies Ou demeurent en nous Comme un soufÂfle au cĆur On dort sur le sable De lâespace partagĂ© Mais le temps du plaisir Est trop court Et le chaÂpeau vole EmportĂ© par le vent DâĂ©tĂ© ou dâhiver Tout est clair Tout est lĂ EffacĂ© et prĂ©sent Pour vainÂcre Lâaigreur la tristesse AtteinÂdre la nostalgie Des vieux jours peut-ĂȘtre Tout ce qui peut Etre encore Vivre pleineÂment aujourdâhui *** 4. Sans rien dans mes poches Sans rien dans mes poches Je tourne en rond Je perds mon temps A marcher en rĂȘvant SomÂnamÂbule Ă©veillĂ© CherÂchant ce que je suis Peut-ĂȘtre rien du tout Juste un cri Mais non juste un grognement Dans la houle du Temps PrĂšs de femmes connues Dans les soufÂfles qui sâĂ©puisent A la mĂȘme cadence Dans les notes oubliĂ©es De musiques jouĂ©es Dans les paroles Ă©changĂ©es Dans les mots perdus Un jour un jour Il y aura du sang partout Ce jour Il y aura de la douleur Et le vent toujours Qui emporte le Tout. *** 5 Le jour miroitant les lueurs dâun monde pliĂ© dans les jardins des gens marchent lâhiver en traĂźÂnant de gros sacs et se parlent en silence grelottant. *** 6 Que voir que voir Quâattendre de lâautre Lâanimale aux aguets AttenÂtive et chaude Putain et pucelle AssoifÂfĂ©e en silence Le sexe la tendresse Son venÂtre et ses mains Ses seins et sa bouche Tous les plaisirs Des merÂveilles de lâautre Et le froid de lâabsence Le tout pour apprendre Une Ă©coute nouvelle De ses pleurs de son souffle La tristesse et le manque La joie dâune attente Pleine comme des cuisses Le tout pour bricoler Un dernier combat La derniĂšre image VicÂtoire du mourant Dans le saut terminal De lâinstant fatal *** 7 Buttes de Paris oĂč le ciel passe Silence du printÂemps qui commence Sourires dâeau pure cockÂtails colorĂ©s LĂšvres gourÂmanÂdes dâinstants chavirĂ©s Jâai ruĂ© dans ton corps et dans ta vie JetĂ© la fiche dâhĂŽtel et gardĂ© le reste la douceur de tes cuisses la chaleur de ta bouche lâaccueil de tes seins les caressÂes de tes mains et le goĂ»t de ton sexe diaÂmant de ta vie Quelques heures dâĂ©ternitĂ© marÂquĂ©es de nos chairs reviendront Si je viens de loin avec ma peur et un nĆud Ă faire dans ta mĂ©moire notre dĂ©sir simplement envoi Tu mâas parÂlĂ© et ta voix claire Tes yeux noirs ton corps tremblant Etaient lĂ rien dâautre Ă faire Que de tâaimer comme un dĂ©ment *** 8 RĂ©veil Silence humide aux paupiĂšres collĂ©es Brumes matiÂnales sur la terre alourdie Un rai de lumiĂšre dans la chamÂbre froide Dehors les oiseaux pĂ©pient SaluÂent dĂ©jĂ le jour Ici lâidĂ©e de ton corps sâinsinue et ta chevelure noire en fusion tes yeux anthracite intense aniÂment les charmes obscurs des faubourgs dâune province que tu ne conÂnais pas Demain quand je serai trĂšs vieux je verÂrai encore ton visage beau et triste comme une civilisation Nous descenÂdions lâescalier des catastrophes Et jâavais la conÂvicÂtion passagĂšre dâune quesÂtion inforÂmulĂ©e mais rĂ©solue un secret qui mâa gardĂ© quelque temps Silence humide lâidĂ©e de toi rai de lumiĂšre dans la chambre sâinsinue. *** 9 Les peuÂples tombaient en cavalcade sous les regards des puisÂsants et ça faisait cris dĂ©sorÂdres et catastrophes Ils se metÂtaient en terre et descendaient au garde-Ă -vous ou mĂȘme pas et dâautres continuaient oubliant ce quâils furent. Un grand silence Dans les habitations La terre craque Bouche lâhorizon Lâair empoiÂsonne Les poumons fatiguĂ©s Une parole calme sonne Mais peu pour Ă©couter Un vieux sage mĂ©dite Dans un champ il sâassoit PauÂvre petit moustique Nous rapÂpelant la Loi Il nâest quâun zigouigoui Pour les grandes tribunes ParÂle, mais il suffit Tu comptes pour des prunes. » Les petits colibris GenÂtilles gouttelettes Arrosent lâincendie Mais ne sont quâImpuissance Ils vont mourir aussi Car câest la grande vague Dâautres naĂźtront Ă demi De pauÂvres somnambules Câest lâair qui empoisonne Nos poumons fatiguĂ©s Des mots sages rĂ©sonnent PerÂsonÂne pour Ă©couter Et dâautres ont dĂ©cidĂ© Les poiÂsons dans nos corps Pour leur aviditĂ© Et cenÂdres pour les autres Nous nâirons plus au bois Les arbres sont coupĂ©s Nous nâirons plus au bois Trop dâhommes ont dĂ©sertĂ© Et dâautres ont dĂ©cidĂ© Pour leur sĂ©curitĂ© Les poiÂsons dans nos ventres Et le feu et les cendres Pour eux lâhomme est de trop Vivants ils sont factices Et jouent au bonneteau Avec de belles actrices Nous nâirons plus au bois Les arbres sont coupĂ©s Nous nâirons plus au bois Les hommes ont dĂ©sertĂ© Les habiÂtants de PĂąques Ont pu fuir par les mers Mais lâespace est opaque Plus de caches sur terre *** 10 Tout est usĂ© tout est usĂ© Le marcheur saigne des pieds Tout est famÂiÂliÂer et futile Tous les dĂ©tours sont inutiles IgnorĂ© le fondamental Penser globÂal agir local » Ils tuent la terre des enfants Pas de couteaux entre les dents Penser globÂal Agir Local » Toutes tous dans le mĂȘme bocal Penser globÂal Agir Local » DisÂent ausÂsi les multinationales Mais câest surtout pour leurs poches Et tant pis pour les mioches De lĂ -bas dâici ou dâailleurs On ne sĂšme que du malheur Et CasÂsanÂdre est fatiguĂ©e De nâĂȘtre jamais Ă©coutĂ©e Plus jamais ça plus jamais ça » PauÂvre sloÂgan de trop de foi Que de draÂpeaux et de flammes En route pour un dernier drame Tout est usĂ© tout est usĂ© Et lâhomme saigne des pieds BienÂtĂŽt ne restent que des soldats MerÂceÂnaires ou pauÂvres gars Pour mater tant de rĂ©voltes StĂ©rilisÂer tant de rĂ©coltes Affamer les pauÂvres et les vieux Dans un fraÂcas silencieux Tout est usĂ© tout est usĂ© Et lâhomme saigne des pieds Tout est cassĂ© et stĂ©rile Et tous les pleurs sont inutiles Les surÂvivants vont dĂ©filer Une occaÂsion de parader. VoilĂ les tueurs de la Terre A qui la foule est Ă©trangĂšre Quand des hommes sâacharnent sur la longue durĂ©e pour freinÂer lâhĂ©catombe on reste assis lĂ atterrĂ© sous un ciel bleu profond qui cache la tristesse immense qui se rĂ©pand dans les poitrines sans Ă©cho LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Si je ne tâai encore rien dit de moi-mĂȘme Câest que jâignore qui est cet homme Qui souÂvent parÂle pour du vent Et soufÂfre dâune impuisÂsance native Pour ce qui est de savoir sâil existe vraiÂment quelque part * Ce qui remue entre les roseaux de ton ĂȘtre Vogue sans bruit Ă la surÂface dâun mouvement Venu fabÂriÂquer conÂtre la mort Des morceaux de temps encore vivants * Ă peine soufÂfle le vent Quâun poĂšme remue les doigts Graisse les rouages dâune langue Qui voit des choses hors du temps hors du champ de lâespace Et vit jour aprĂšs jour avec la seule pensĂ©e De renÂdre le monde visÂiÂble une secÂonde fois * Le jour est cette pasÂsion dangereuse Cette perte dâĂ©quilibre qui nâa pas de nom Et sâabreuve de la merÂveille dâun geste AiguÂisant Ă grande vitesse les couteaux de la vie * Ce qui en toi vole et dĂ©sire Chante dâun regard qui sâoffre au monde Et rĂȘve Ă genou dans le possible dâun chemin illisible * Quel bonÂheur dâĂȘtre ici ProÂjetĂ© dans une dimension sans nom ni visÂage certain En train dâessayer dâattraper les oiseaux en plein vol Et de tracÂer la carte dâun temps Dont le cĆur fragÂile imagÂine tout lâamour du monde LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Le senÂtier du Train Jaune extrait CroisĂ© ombres furtives, entenÂdu coups de pattes pour fuir, comÂpris lapin sans voir perÂsonÂne. Le cĆur palÂpite. Le corps rebrousse chemin devant trois posÂsiÂbilÂitĂ©s de lapins. Hier soir, sur un verÂglas inatÂtenÂdu, vers le nĆud angoisÂsant de lâĂȘtre, des cris aniÂmaux, vĂ©gĂ©Âtaux, minĂ©raux. Indistinctement. Le bourÂdonÂnement dâun silence. Trois sons de cloches aniÂmales remonÂtent le prĂ© jusquâau ruisseau. PourÂsuivi tout droit jusquâau croisement. Pris en face, senÂti traces de tracteur, terre humide. Vu aucune monÂtagne, aucun ruisÂseau, aucun chemin. CherÂchĂ© Scorpion. TrouÂvĂ© Grande Ourse, trouÂvĂ© OriÂon et Chevelure de BĂ©rĂ©nice. Lu dans les Ă©toiles comme dans un livre, allongĂ© dans le prĂ©, abanÂdonÂnĂ© Ă mon corps. DorÂmi avec une nuit dans la nuit habitĂ©e. Autour, les formes de lâĂ©garement. Câest un chemin parÂfait oĂč lâhomme puisse sâenfoncer en lui-mĂȘme. Etre seul ici et voir ce quâil y a dedans. Voir que quelque chose se brise. Que les murs tombent. Que le rĂ©el et lâimagÂiÂnaire coulent lâun dans lâautre. Que les monÂstres et les dĂ©sirs jailÂlisÂsent, tout Ă fait lĂ , debout, bien droits et bien rĂ©els, bien plus que beauÂcoup de faussÂes prĂ©sences. VacÂilleÂment au cĆur de la nuit. Il faut venir ici le soir, aprĂšs dĂźnÂer, goĂ»ter le ciel Ă©toilĂ© et la proÂfondeur du monde. On voit les fanÂtĂŽmes et les loups monÂter lenteÂment vers la maison. On ne les voit pas vraiÂment, mais ils appaÂraisÂsent au fond, quelque part. On ne peut pas rĂ©elleÂment dire oĂč. LâimÂage est lĂ comme sur une paroi. Il ne reste quâĂ la dessiner. EloignĂ© du vilÂlage, on glisse dans lâinÂfinie petitesse des surÂfaces. Les ombres nous parÂlent, lâĂ©glise sonne au loin. Tout ce qui est enfoui marche et broute dans le prĂ©. Tout ce qui nâexÂiste pas laisse enfin dĂ©passÂer sa tĂȘte du terÂriÂer, et voyÂant quâil fait noir, comÂmence Ă sortir. Le lieu, abanÂdonÂnĂ© un temps, nous abandonne. Câest cela, lâespace lâoubli du lieu. *** Vision de NaxÂos extrait Nos yeux Ă©carÂquilÂlĂ©s Ă notre arrivĂ©e dans lâĂźle. A notre arrivĂ©e dans toute Ăźle. Un soir. La mer est noire et sans lumiĂšre. Restons assis. Que la nuit passe et que le reste continue. Lâeau nâa pas beauÂcoup monÂtĂ© cet aprĂšs-midi-lĂ . La plage est restĂ©e la mĂȘme. BarÂques amarÂrĂ©es et craquantes. Le soleil a disÂparu derÂriĂšre la falaise du Cap Pounta. Te dire que jâaimais le chemin. BorÂdant la plage, un bruit de dents quand les galets furent pris par les vagues. Il y avait des lumiĂšres la nuit. Les bateaux. Les restaurants. Et derÂriĂšre, tout au fond, lâobscuritĂ©. Celle oĂč nous marchions. OĂč nous parlions. Nous nous asseyions dans le sable. Un bateau apporÂtait des pastĂšques et des journaux. Le vent soufÂflait dans les citÂrons vivants. Nous ramasÂsions sans raiÂson un cailÂlou plutĂŽt quâun autre. Nous voulions saisir un objet, une idĂ©e et câĂ©tait comme les saisir en rĂȘve nous nous rĂ©veilÂlons les mains vides, et surpris. * Il y avait une crique sans nom. Jâaurais voulu quâelle nâen ait pas. Il y avait des angles, dans les rochers, qui nâavaient pas de nom. Des rideaux qui volaient aux portes. Des choses pour lesquelles il nây a pas de mots. Il y avait des algues noires qui te faiÂsaient peur. Elles Ă©taient au fond de lâeau. Des massÂes somÂbres et quâon nâidentifiait pas. Le flou. Le vague. Le bord du discernement. Il y avait au bout une petite plage de cailÂloux puis de sable. Dans la baie. On sâest dĂ©shaÂbilÂlĂ©s. Nus, on sâest assis. Ta peau sâest assise conÂtre les choses. Sur les choses. Il y avait le retour Ă la nage. La mer entre nos jambes. Les poisÂsons invisibles. Il y avait ce chemin et cette femme. Ce creux. Ces bateaux. Je mâendormais au soleil. Dans mon repos se conÂsumaient de loinÂtaines inquiĂ©Âtudes et je les oubliÂais en brĂ»lant avec elles. Je forÂmuÂlais en mots les sons qui mâenvironnaient et en dresÂsais intĂ©rieureÂment la liste, celle dâun paysage exquis de figuÂiers, de vagues, dâinsectes et dâoisivetĂ©. Jâoubliais ma joie Ă traÂvers elle, je nageais dans le bruit mĂȘme de lâeau sâabattant sur les galets. Les bavardages tranÂquilles, la chaleur, les monÂtagnes, les bruits de tout cet espace ouvert et vivant, je les entendais, passif. Il me semÂblait que je mourais dâun excĂšs de musique. NaxÂos Ă©tait en face, Ă quarÂante kilomĂštres. QuarÂante kiloÂmĂštres de quoi ? Dâeau. De mer. De sel et de poisÂsons. QuarÂante kiloÂmĂštres de quesÂtions et de bateaux. De nage. Dâamour. Ce que voulait dire quarÂante kilomĂštres. *** Lâatelier le dehors extrait 1. Il soupçonne secrĂšteÂment les mots de lui ĂŽter une part du visÂiÂble. Dessous, lui semÂble-t-il, est un monde plus large, sans limite. Il ne le dit pas mais pense le lanÂgage comme une obstruction. Il Ă©touffe dans les mots. 2. Pour Ă©prouÂver le lieu, le mot est un obstaÂcle, croit-il. Mais qui nâa jamais cherÂchĂ©, face Ă un paysage, Ă en forÂmuler lâinÂfinie Ă©tenÂdue ? Et le lanÂgage ne peut-il pas, lui seul, renÂdre visÂiÂble les puisÂsances mĂȘlĂ©es de lâinÂstant et du lieu ? 3. Lorsquâil voyÂage en train, la traÂverÂsĂ©e des petits vilÂlages le laisÂsent sans voix. Dans les hameaux entourĂ©s de terre, dans les espaces tenÂdus entre Ă©glisÂes et mairies, il interÂroge lâeÂsprit du lieu, fugiÂtiveÂment. DĂ©jĂ le train lâa amenĂ© ailleurs. Mais quand il lui arrive dâapercevoir, sur un panÂneau proche de la voie, le nom dâun vilÂlage quâil aurait volonÂtiers dit sans nom, nâest-ce pas comme sâil lâempoignait, comme si le vilÂlage, insaiÂsissÂable tout Ă lâheure, tenait mainÂtenant dans sa main ? 4. Son irrupÂtion briÂsait-il, malÂgrĂ© lui, la tranÂquilÂlitĂ© du lieu ? dans un cafĂ© dâIsÂtanÂbul, avait un jour retenu son attenÂtion. OutÂre cet espace presque flotÂtant, fumant au-dessus du BosphoÂre, ce qui lâavait intriguĂ© surtout, câĂ©Âtait dâĂȘtre Ă ce point incaÂpable de nomÂmer les objets, les formes, les matiĂšres qui comÂpoÂsaient et habitaient le lieu. Etait-il autant interÂpelĂ© par le lieu quâil lâĂ©Âtait par son incaÂpacÂitĂ© Ă le dire ? A dire ce lieu ? 5. Il nâemporte jamais son appareil. Ce quâil a longtemps cherÂchĂ© Ă comÂprenÂdre dans la phoÂtograÂphie lâinÂterÂroge encore. A quoi bon, se demande-t-il ; les carÂtons remÂplis dâimÂages et de nĂ©gatÂifs sâaÂmonÂcelÂlent. Ce quâil croyÂait tenir nâa jamais cessĂ© de lui Ă©chapper. Mais, il le sait aujourÂdâhui, ce quâil espĂ©rait alors, câĂ©Âtait que parÂlent les images, quâelles lui perÂmeÂtÂtent, autant que posÂsiÂble, dâĂ©chapÂper Ă sa proÂpre parole. 6. De ses promÂeÂnades le long des quais, des aprĂšs-midi de printÂemps, allongĂ© dans le pollen, de lâodeur des figuÂiers, il garde des souÂvenirs exquis. Mais le plus grand plaisir Ă lâoisivetĂ© nâa jamais pu lâarÂracher Ă un senÂtiÂment plus proÂfond quâenÂtrent dans le livre les paysages oĂč il marche, et que le lieu du livre deviÂenne leur seul lieu. *** EpiphaÂnies extrait Lâheure de lâouÂverÂture approche ; sur le trotÂtoir du cabÂiÂnet mĂ©diÂcal, le nomÂbre de patients, remarÂque une femme, ne cesse dâaugÂmenter. Câest son preÂmier renÂdez-vous ; elle ne conÂnaĂźt ni le mĂ©decin ni les lieux ; elle attend, comme chaÂcun, que le mĂ©decin arrive. Dans la rue en face sort soudain dâune voiture un homme dâune cinquanÂtaine dâanÂnĂ©es, porÂtant des lunettes et un sac en cuir usĂ©. Il marche en direcÂtion du cabÂiÂnet. La femme lâobÂserve un instant, Ă©crase sa cigÂaÂrette, se recoiffe et comÂmence Ă sâaÂvancer vers la porte. Lâhomme arrive prĂšs du cabÂiÂnet et, sans mĂȘme y jeter un Ćil, pourÂsuit sa route. Au loin, la femme aperçoit mainÂtenant un nouÂvÂel homme plus dĂ©tenÂdu, sifÂflotant mĂȘme, lâalÂlure lĂ©gĂšre, il est nĂ©anÂmoins dâune apparence sĂ©rieuse. Câest notre mĂ©decin, pense-t-elle, presque sĂ»re dâelle quand elle le voit, non loin de lĂ , sorÂtir de sa serviÂette noire un trousseau de clĂ©s. Lâhomme arrive prĂšs de la porte, ralenÂtit et, comme le prĂ©cĂ©Âdent, dĂ©passe lâattroupement pour ouvrir, Ă quelques pas, une autre porte. Et rapiÂdeÂment, chaque homme qui appaÂraĂźt et sâapÂproche du cabÂiÂnet devient le mĂ©decin que tout le monde attend. Dans chaque visÂage, dans chaque dĂ©tail, elle finit par voir un mĂ©decin, des vĂȘteÂments de mĂ©decin, des lunettes de mĂ©decin, une dĂ©marche, une coifÂfure, une silÂhouÂette de mĂ©decin. LâexÂpĂ©riÂence se rĂ©pĂšte, et le mĂ©decin nâarÂrive pas, quand, comme pour la surÂprenÂdre encore, on entend une clĂ© ouvrir la porte de lâintĂ©rieur. * Ă un repas de famille, une jeune femme se souÂvient Ă haute voix de son chat qui, alors quâelle nâĂ©tait encore quâune petite fille, Ă©tait parÂti, un jour, et nâĂ©tait jamais revenu. Elle se souÂvient avoir passĂ© les jours suivÂants Ă regarder sur les chemins, entre les rangs de vigne, si elle nâapercevait pas sa petite mousÂtache et son doux pelage noir tachĂ© de blanc. Elle avoue mĂȘme que des annĂ©es aprĂšs, presque par simÂple curiositĂ©, mais peut-ĂȘtre encore meurÂtrie, elle obserÂvait les chats des autres en essayant de le reconnaĂźtre. Son pĂšre lui apprend alors, mais il avait falÂlu ce temps pour le lui dire, quâen rĂ©alÂitĂ© le chat sâĂ©tait fait Ă©crasÂer et quâil lâavait enterÂrĂ© au fond du jardin. Quâelle avait jouĂ©, tout ce temps, sur sa tombe. * Assise Ă la terÂrasse dâun cafĂ©, une jeune femme voit arrivÂer un homme avec des bracelets plein les bras. Lâhomme sâapproche dâelle, se monÂtre amiÂcal, la tutoie rapiÂdeÂment et ils entaÂment une conÂverÂsaÂtion agrĂ©able. TrĂšs vite, il lui proÂpose dâacheter ses bracelets. Elle refuse, un peu gĂȘnĂ©e, mais ça ne lâintĂ©resse pas. Lâhomme insiste encore un peu tout en plaisanÂtant, elle refuse Ă nouÂveau, souriÂante mais dĂ©solĂ©e. Comme en signe de capitÂuÂlaÂtion, il pose alors sur la table un bracelet, lui dit, esquisÂsant un clin dâĆil, tiens, il est pour toi, et entre dans le cafĂ© Ă la recherche dâun nouÂveau client. La jeune femme est surÂprise un instant, regarde le bracelet sur la table, le prend dans ses mains, lâessaye Ă son bras. Enfin quelque chose dâagrĂ©able, se dit-elle, heureuse de son nouÂveau bijou, heureuse dâĂȘtre celle Ă qui le cadeau Ă©tait destinĂ©. Lâhomme sort du cafĂ© quelques minÂutes plus tard, revient vers la jeune femme et lui demande alors, tu le prends ? La jeune femme se dĂ©fait du bracelet et, pleine de conÂfuÂsion, lui rend lâobjet. Non merÂci, dit-elle, totaleÂment abaÂsourÂdie, et lâhomme sâen va. Et la femme reste lĂ , dĂ©posÂsĂ©dĂ©e de lâobjet, triste dâadmettre quâun peu de sa naĂŻvetĂ© a disÂparu avec le bracelet. * En fin dâannĂ©e, un petit garçon dĂ©couÂvre chez un copain un tout nouÂveau jouÂet, le meilleur de tous les jouÂets et trĂšs vite lui vient lâidĂ©e dâen faire la comÂmande pour NoĂ«l. Il ne pense plus quâà ça, compte les jours sur son petit calÂenÂdriÂer et fatigue ses parÂents avec une tĂ©nacÂitĂ© toute infanÂtile pour quâil lui achĂšte le fameux jouÂet. Mais il coĂ»te trĂšs cher et ses parÂents, qui nâont pas vraiÂment les moyens et leur enfant le sait bien, hĂ©siÂtent un peu. Au prix de mille plaintes et priĂšres, les parÂents finisÂsent par cĂ©der. Mais aprĂšs deux jours Ă se dĂ©lecter sans trĂȘve du mĂȘme jouÂet, celui-ci finit par perÂdre de sa saveur origÂinelle et lâenfant, qui comÂmence Ă se lassÂer, se sent ausÂsitĂŽt rongĂ© par les regrets et la culpabilitĂ©. AinÂsi il dĂ©couÂvre, mais avec quelle amerÂtume, les traÂvers du dĂ©sir. *** Lâautre rive Vous habitez une ville et cette ville vous habite si bien que vous ĂȘtes Ă la fois le conÂtenu et le contenant. Vous vous dĂ©placez dans deux plans distincts sur des quais intĂ©rieurs essayant de rĂ©soudre une sorte dâĂ©nigme tenÂdue entre Saint-Michel et les Chartrons. OĂč allez-vous, quand vous quitÂtez la maison, sinon, par quelque chemin que ce soit, vers la maiÂson elle-mĂȘme ? Ă mesure que vous tournez en rond, chaque espace de la ville desÂsine une voie dâaccĂšs sur la carte de votre penÂsĂ©e sans fin et offre une issue possible Ă vos rĂȘves irrĂ©solus. Chaque quesÂtion non Ă©lucidĂ©e trouÂve son Ă©cho au croiseÂment dâune rue ou derÂriĂšre une porte quâil vous faut ouvrir pour rejoinÂdre lâautre rive. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes OĂč sont tes mots scribe DisÂperÂsĂ©s dans le sable ? Tu demanÂdes au silence une trace FamiliĂšre Dans ta solitude tu rĂȘves de lâĂ©ponge qui lavÂerait tes doutes et les peurs de ce monde ancien Tu reviens Ă la ville porÂteur de mots nouveaux Le dĂ©sert a enrichi ta mĂ©moire Le souÂvenir des comÂpagnons Ă©vanouis germe de dĂ©sirs neufs te lave des douleurs inutiles Que lâaile de lâoiseau Ă©veille lâoracle *** Je dirai les monÂdes enfouis les guerÂres les soleils Ă©teints lâasÂsaut des marĂ©es dans la rage du temps Rien n Ă©chapÂpera Ă mon stylet Il nâest plus lâheure dâinscrire les trouÂpeaux les rĂ©coltes Le monde va trop vite Lâhomme a oubliĂ© la paix des plaines Lâair glacĂ© et les somÂmets ont rĂ©veilÂlĂ© lâacide de ses dents MorÂdre le fruit est trop doux Il lui faut dâautres nourritures Le sang des butins a dâautres saveurs Je nâouÂblierai pas les corps vioÂlĂ©s dĂ©pecĂ©s les pleurs de la mĂšre et de lâamante Les livres nây sufÂfiront pas JâinÂscrirai le sang Ă mĂȘme le sol des chemins JâĂ©crirai le passage les mots du silence oĂč vient Ă©chouer le fraÂcas des sĂ©parations LâabÂsence renÂdra le poids de son vide la phrase se fera dure Des bribes du passĂ© ne reste quâune amande sĂšche avare de son suc Je nâouÂblierai pas cet hiver oĂč lâaciÂer du gel creusa ses sillons *** Pourquoi cette obstiÂnaÂtion Ă reprenÂdre les outÂils pour rĂ©inÂvenÂter, réécrire, redire ? Le scribe, sans relĂąche, recompÂtait, recenÂsait. A quels comptes Ă©tait-il tenu? Et quelle parole le libĂ©rera? A lâoÂrigÂine, il y a le chaos, le bouilÂlonÂnement de la matiĂšre et nous voudriÂons y inscrire un ordre, maĂźtrisÂer par quelques inscripÂtions la force de la coulĂ©e de la lave. Espoir ausÂsi vain quâune nouÂvelle Babel. Il nâest de comÂbat quâavec la nuit et celle-ci est Ă©terÂnelle. Recours ultime de toute chose, elle nous retient dans sa rĂ©sisÂtance opiniĂątre. *** De Babel nous attendions paroles et symÂbolÂes communs Le rĂ©sulÂtat fut dispersion diviÂsions et guerres A nouÂveau lâavenir fut crucifiĂ© Et nous nous reconnĂ»mes seuleÂment humains abanÂdonÂnant dans les livres la pousÂsiĂšre de nos espoirs déçus *** Le temps Ă©tait venu dâentendre les signes, dâapprendre leur sens cachĂ©. Le monde, opaque, livrait quelques lueurs Ă qui savait Ă©couter et voir. Rien ne pourÂrait se rĂ©duire aux ombres du passĂ©. Devant nous sâouvraient des feux jalonÂnant le chemin. Etait-il perÂmis dâespĂ©rer ? Tout Ă coup chaÂcun excelÂlait dans lâart dâinventer une nouÂvelle terre. La main renouÂveÂlait le geste ; de quelles colĂšres se nourrissait-elle ? A nouÂveau la taille dans la matiĂšre brute, la somme des Ă©clats au pied du bloc ; de quelles vĂ©ritĂ©s sommes-nous dĂ©tenÂteurs pour perÂsĂ©vĂ©rÂer ? Le temps des polisÂsages de la forme Ă©tait rĂ©volu, de nouÂvelles exiÂgences nous solÂlicÂiÂtaient; le besoin dâhorizons vierges se faiÂsait senÂtir malÂgrĂ© les brumes incerÂtaines qui entouraient ces nouÂvelles plaines. Quel vent acide les dispersera? Nous avons lâenvie de morÂdre des fruits inconÂnus de nos palais. Loin de la dĂ©comÂpoÂsiÂtion des traces anciÂennes, nous traquons les senÂteurs nouÂvelles. Ce monde est clos, nous en disÂperserons les murailles, nouÂveaux PromĂ©thĂ©ess que la crainte des dĂ©faites ne fera pas reculer. *** Lisez lisez CriÂait le scribe Toute vĂ©ritĂ© sâinscrit Dans la trace de mes clous Le vent dans lâinstant EffeuilÂla la vĂ©ritĂ© Et le scribe dans son dĂ©sespoir Laboura lâargile Dâun chant unique * A quoi rĂȘve le scribe quand plus rien ne fait vibrÂer son stylet Il repose dans lâomÂbre qui le recouvre Le peu de jour qui reste Ă©teint ses derniers dĂ©sirs Ses pages inutiles se dĂ©font dans lâobscur Il ne reste au matin quâun peu de poussiĂšre livrĂ©e aux vents *** ComptÂable du monde TenÂant le rĂ©el dans ses livres Le scribe CroyÂait en sa puissance Dâun regard Il jugeait de toutes choses Le temps nâavait pour lui dâattrait Que dans lâalchimie des chiffres Que dans ces minÂutes oĂč les pages Se noirÂcisÂsaient de lâencre de ses roseaux Lâarbre ne valait que stĂšres La moisÂson quintaux OĂč lâodeur des tisons Et du pain sorÂtant du four Jour aprĂšs jour Le scribe repousÂsait le doute *** A quelles promessÂes sâabandonner A cela aucun signe ne rĂ©pondait Le scribe interÂroÂgeait sa mĂ©moire Elle sâavĂ©rait confuse ConÂfiÂait son angoisse A quelques maĂźtres bien intentionnĂ©s Aucun ne se risquait A livrÂer une rĂ©ponse ComptÂable des jours et des nuits Il arpenÂtait le temps Tel le vagabond Sans repĂšres ni certitudes Le chemin le sĂ©parait de son but Il sâabandonna entre les pages de son destin *** Le scribe sâinquiĂ©tait Du devenir de la trace AinÂsi laissĂ©e Du sable posĂ© lĂ par le vent Cette mouÂvance fragÂile du monde Jamais ne sâarrĂȘterait Dans ses yeux Un soufÂfle passa Et le regard humide Il rangea son calame LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes SONO Sono lâapostolo lasÂciÂaÂto fuori dallâUltima Cena Sono il garibaldino arrivaÂto tropÂpo tarÂdi allo scoglio di Quarto Sono il MesÂsia di una reliÂgione in cui nesÂsuno crede Io sono lâescluso, lâoutsider, il maledetÂto che non cede Sono il proÂtagÂoÂnista che muore nelÂla priÂma pagina Sono il gatÂto guerÂcio che nesÂsuna vecÂchia vuol carezzare Sono la besÂtia idroÂfoÂba che morde la mano tesa per pietĂ Io sono lâescluso, lâoutsider, il maledetÂto senÂza etĂ Sono lâonda anomÂala che porÂta via asciÂugaÂmani e radioline Sono il malÂinÂteÂso che fa litigare Sono il diavoÂlo che ha schiÂvaÂto il calaÂmaio di Lutero Sono la pelÂliÂcoÂla che si strapÂpa sul piĂč bello Io sono lâescluso, lâoutsider, un chioÂdo nel cervello Sono la palÂliÂna del flipÂper che cade un punÂto priÂma del record Sono lâautorete allâultimo secondo Sono il bimÂbo che ghigna conÂtro le sberÂle delÂla madre Sono la pauÂra dellâerba che sta per essere falciata Io sono lâescluso, lâoutsider, quesÂta pagÂiÂna strappata JE SUIS Je suis lâapĂŽtre exclu de la DerniĂšre CĂšne Je suis le garibalÂdien arrivĂ© trop tard au rocher de Quarto Je suis le Messie dâune reliÂgion en qui perÂsonÂne ne croit Je suis lâexclu, lâoutsider, le mauÂdit qui ne cĂšde pas Je suis le hĂ©ros qui meurt Ă la preÂmiĂšre page Je suis le chat borgne quâaucune vieille ne veut caresser Je suis la bĂȘte enragĂ©e qui mord la main tenÂdue par pitiĂ© Je suis lâexclu, lâoutsider, le mauÂdit sans Ăąge Je suis la vague dĂ©ferÂlante qui emporte les serviÂettes et les transistors je suis le malenÂtenÂdu qui sĂšme la discorde Je suis le diaÂble qui a esquivĂ© lâencrier de Luther Je suis le film qui se dĂ©chire au mauÂvais moment Je suis lâexclu, lâoutsider, un clou dans le cerveau Je suis la balle du flipÂper qui tombe un point avant le record Je suis le but conÂtre son camp Ă la derniĂšre seconde Je suis lâenfant qui ricane aux claques de sa mĂšre Je suis la peur de lâherbe qui va ĂȘtre fauchĂ©e Je suis lâexclu, lâoutsider, cette page dĂ©chirĂ©e. traÂducÂtion Viviane Ciampi LA MARCIA DELLâOMBRA StanÂno cadenÂdo corde dal cielo e gelide catene ti danÂzano attorno Eâ un monÂdo di nodi da sciogliere al buio tra un lamÂpo e lâaltro di fosÂforo e grida Eâ un groviglio di corde che rifiÂuÂtano forbici E un petÂtine che sâincastra denÂtro chiome che non pensano Eâ ombra⊠ombra Eâ un batÂtiÂto di ciglia ancora Mi guarÂdo attorno e vedo muri persiÂno il mio specÂchio Ăš divenÂtaÂto un muro sui tuoi seni Ăš cresciÂuÂta una pelle di muro il mio cuore, i miei senÂsi reinÂcarÂnati in muri E conÂtinÂuÂano a pioÂvere preghiere e bestemmie che evapÂoÂraÂno appeÂna tocÂcan la sabbia e conÂtinÂuÂano a strisciaÂre in un silenÂzio velenoso avverÂbi, aggetÂtivi, parole senÂza suono E ombra⊠ombra⊠e un batÂtiÂto di ciglia ancora Del sole vedo solo il suo riflesso nelle pozze iriÂdesÂcenÂti di acqua piovana, delÂla luna indoviÂno la preÂsenÂza nel buio dal lonÂtano abbaÂiare dei cani legati La mia pace non Ăš la manÂcanÂza di guerra La mia pace Ăš lâassenza del conÂcetÂto di guerra Non ombra⊠ombra⊠ma un batÂtiÂto di ciglia ancora LA MARCHE DE LâOMBRE Les cordes tombent du ciel et de froides chaĂźnes te font la ronde Câest un monde de nĆuds Ă dĂ©faire dans le noir entre un Ă©clair et lâautre de phosÂphoÂre et cris Câest un enchevĂȘtrement de cordes qui refusent les ciseaux Câest un peigne qui se coince en cheveux qui ne pensent. Câest lâombre⊠ombre Câest un batÂteÂment de cils encore Autour de moi je ne vois que des murs mon miroir ausÂsi est devenu un mur sur tes seins a poussĂ© une peau de mur mon cĆur, mes sens, rĂ©inÂcarÂnĂ©s en murs Et il pleut sans cesse des priĂšres et des jurons qui sâĂ©vaporent dĂšs quâils touchent le sable et ramÂpÂent sans cesse dans un silence toxique adverbes, adjecÂtifs et des mots dâaucun son Câest lâombre⊠ombre câest un batÂteÂment de cils encore Du soleil je ne vois que le reflet dans les flaques iriÂdesÂcentes dâeau de pluie, de la lune je saiÂsis la prĂ©sence dans le noir par lâaboiement loinÂtain des chiens attachĂ©s Ma paix nâest pas le manque de guerre Ma paix est lâabsence du conÂcept de guerre Pas lâombre⊠ombre⊠mais un batÂteÂment de cils encore TraÂducÂtion Viviane Ciampi A MIA MADRE Ti ho visÂto in facÂcia in quelÂla stanza io sporco di sangue e muco tu straÂvolÂta e curiosa Ho tenÂtaÂto di dirti che non ero sicuro di volÂer restare fuori di te ma le parole che aveÂvo in testa nelÂla mia bocÂca si impasÂtaÂvano male AveÂvo appeÂna imparato che tutÂta la vita sarebbe staÂta ipocrisia e paradosso ti aveÂvo appeÂna fatÂta soffrire ti aveÂvo fatÂta sanguinare eppure ero io a piangere e tu a sorridermi Ti ho visÂto in facÂcia in quelÂla stanza menÂtre mi porÂtaÂvano via Câera tropÂpa conÂfuÂsione per dirti quanÂto fosÂsi felice di potÂer finalÂmente dare un viso al venÂtre che mi aveÂva ospitato E piĂč tarÂdi con i miei colleghi si disÂcuteÂva di reincarnazione, di eterÂno ritorno, dei cicli di Vico, ma non vedeÂvo lâoÂra di rivederti e di conoscere il tuo uomo e vostro figlio dei quali senÂtiÂvo la voce ovatÂtaÂta e lontana. Ti ho visÂto in facÂcia in quelÂla stanza e darei tutÂto quelÂlo che ho per ricordarmene. Aâ MA MĂRE Je tâai vue en face dans cette salle moi, souilÂlĂ© de sang et de mucus toi, bouleverÂsĂ©e et curieuse Jâai essayĂ© de te dire que je nâĂ©tais pas sĂ»r de vouloir rester en dehors de toi mais les mots que jâavais dans ma tĂȘte dans ma bouche se pĂ©trisÂsaient mal Je venais juste dâapprendre que toute la vie aurait Ă©tĂ© de lâhypocrisie et paradoxe je tâavais faite souffrir je tâavais faite saigner et pourÂtant câĂ©tait moi qui pleurais et toi qui souriais Je tâai vu en face dans cette salle tanÂdis quâils mâemportaient Il y avait trop de conÂfuÂsion pour te dire comÂbiÂen jâĂ©tais heureux de donÂner enfin un visage au venÂtre qui mâavait accueilli Et plus tard avec mes collĂšgues on disÂcuÂtait de rĂ©incarnation dâĂ©ternel retour, des cours et recours de Vico mais jâavais hĂąte de te revoir et de conÂnaĂźtre ton homme et votre fils dont je senÂtais la voix ouatĂ©e et lointaine Je tâai vu en face dans cette salle et je donÂnerais tout ce que jâai pour mâen souvenir traÂducÂtion Charles Petit APERITIVO IN CENTRO Il mio cuore Ăš una sedia vuota dove nesÂsuno si vuol sedere e il cervelÂlo una spugna fradicia che gli angeli strizÂzano nel tuo bicchiere E quel tuo sguarÂdo dâosÂsidÂiÂana rovente che ti scivola lunÂgo il naso fino a farÂsi bacio e piĂč giĂč, fino alle nosÂtre ginocchia che si tocÂcano, si evitano scamÂbianÂdosi desideri dâosÂsa e sinoviti AperÂiÂtiÂvo in centro e non so che cosa dire TavoliÂno, piatÂtiÂni, seni sotÂto il maglione, orlo di bicchieri Ăš un delirio di rotonÂditĂ che sfugge e faleÂna sbatÂte conÂtro i vetri del tuo silenzio La straÂda balÂla veloce sulÂla coda dei nosÂtri occhi Le dita sono ganÂci per appenÂdere i tuoi sorrisi DamÂmi una paroÂla da incorÂniÂciaÂre stasera sopra il mio letto chĂ© Ăš stuÂfo, sai, delle lacrime di madonne e delÂlo stilÂliÂcidio di stigÂmate perenni DamÂmi i tuoi piedi e magÂaÂri sdoppiali cosĂŹ che li posÂsa far calzare al tavoÂlo di cucina e baciaÂrÂli ad ogni priÂma colazione inginocÂchiÂanÂdoÂmi in orazione laica e carnale Oppure alzaÂti, andiamo. Apri quel comÂpasÂso abbronzato che fu usato per tracÂciaÂre lâequatore ConÂtro il tramonto il tuo proÂfiÂlo nero sâinÂtrecÂcia con la stenografia delle cime di colline e ogni tuo pasÂso Ăš un punÂto esclamativo. LasÂciÂaÂmi essere camicia sotÂto il ferÂro rosso delÂla tua lingua LasÂciÂaÂmi essere mare per le tue mani seppie gonÂfie dâinchiostro e certezze E quesÂta notte ascolterĂČ il gioÂco dâarpa dei tuoi pieÂdi sottili tra le lenzuoÂla e le fiamme e chiÂudÂerĂČ i tuoi palmi dopo averÂci letto lâultimo indiÂmenÂtiÂcaÂbile capitolo delÂla mia giornata. LasÂcia che sia io ad aprire la porÂta dei tuoi sogni priÂma di posare i miei occhi sul comodino e il monÂdo sulle spalle di Atlante. APĂRITIF AU CENTRE Mon cĆur est une chaise vide oĂč perÂsonÂne ne veut sâasseoir et mon cerveau une Ă©ponge imbibĂ©e que les anges pressent dans ton verre Et ton regard dâobsidienne brĂ»lant qui glisse le long de ton nez jusquâĂ devenir baiser et plus bas, jusquâĂ nos genoux qui se touchent, qui sâĂ©vitent sâĂ©changent des dĂ©sirs dâos et de synovites ApĂ©riÂtif au centre et je ne sais pas quoi dire Table, soucoupes, seins sous le mailÂlot, borÂds de verres câest un dĂ©lire de ronÂdeur qui fuit et comme une phalĂšne se cogne aux vitÂres de ton silence La rue danse rapiÂde au coin de nos yeux Les doigts sont des croÂchets pour penÂdre tes sourires Donnes-moi un mot Ă encadrÂer ce soir au-dessus de mon lit qui est las, tu sais, des larmes de madone et de la stilÂlaÂtion de stigÂmates Ă©ternelles Donnes-moi tes pieds et mĂȘme dĂ©doubles-les que je puisse les faire chaussÂer sur la table de la cuisine et les embrassÂer Ă chaque petit dĂ©jeuner mâagenouillant en oraiÂson laĂŻque et charnelle Ou alors lĂšves-toi, partons. Ouvres ce comÂpas bronzĂ©, qui fut utilÂisĂ© pour tracÂer lâĂ©quateur ConÂtre le soleil couchant ton proÂfil noir sâentrelace Ă la stĂ©noÂgraÂphie du somÂmet des collines et chaÂcun de tes pas est un point dâexclamation. Laisse-moi ĂȘtre une chemise sous le fer rouge de ta langue Laisse-moi ĂȘtre la mer pour tes mains-seiches gonÂflĂ©es dâencre et de certitudes Et cette nuit jâĂ©couterai le jeu de harpe de tes pieds menus entre les draps et les flammes et je referÂmerai tes paumes aprĂšs y avoir lu lâultime et inouÂbliÂable chapitre de ma journĂ©e. FassÂes que moi seul puisse ouvrir la porte de tes rĂȘves avant de poser mes yeux sur la table de chevet et le monde sur les Ă©paules dâAtlas. Trad. Marc Porcu LA DONNA DALLE LACRIME DOLCI Sei la donÂna dalle lacrime dolci Ogni tuo gesto Ăš una fiamma leggera Sei lâomÂbra, sei il gatÂto che fugge e poi ritorna Sei lâimÂpatÂto del treno conÂtro i rami sporgenti Un alamÂbicÂco pieno di merÂcuÂrio e di zolfo bolle di notte tra i tuoi seni perfetti QuanÂti alchimisti hanÂno perÂso i polmoni inseguenÂdo i fumi del tuo corÂpo sudato! Sei la donÂna che detÂta il ritÂmo delle stagioni, che dimezÂza lâatÂteÂsa tra un mio batÂtiÂto e lâaltro Sei Venere che sorge da una colaÂta di lava Sei Psiche che tiene semÂpre acceÂsa la luce Calpesti la terÂra e neanche ti accorgi che ad ogni tuo pasÂso prende vita un giardino Per i tuoi capelÂli il venÂto sta ringrazianÂdo Dio per averÂgli donaÂto uno scopo di vita LA FEMME AUX LARMES DOUCES Tu es la femme aux larmes douces Tous tes gestes sont flammes lĂ©gĂšres Tu es lâomÂbre, le chat qui sâenÂfuit puis revient Tu es lâimÂpact du train sur les branchÂes qui dĂ©passent Un alamÂbic plein de soufre et de mercure bout de nuit entre tes seins parfaits ComÂbiÂen dâalchimistes ont perÂdu leurs poumons en suivÂant les vapeurs de ton corps en sueur! Tu es la femme qui dictes le rythme des saisons, qui coupe lâatÂtente entre mon batÂteÂment et lâautre Tu es VĂ©nus jailÂlie dâune coulĂ©e de lave Tu es PsyÂchĂ© tenÂant allumĂ©e la lumiĂšre Tu foules la terre sans mĂȘme tâapercevoir que chaÂcun de tes pas fait naĂźtre un jardin Dans tes cheveux le vent rend grĂące Ă Dieu dâavoir donÂnĂ© un but Ă sa vie. trad. Charles Petit ANTININNANANNA ChissĂ cosa câĂš al piano di sopra AraÂtri di sedie e rimÂbalzi di grida menÂtre veli di tende mi nasconÂdono il sole in questo salotÂto dove il nulÂla mâassale Ho provaÂto a busÂsare con la scoÂpa al soffitto sono andaÂto piĂč volte a suonare alla porta ma solo suoni oscuri dalÂla dubÂbia coerenza sono staÂti la risposÂta ai miei tentativi SemÂbraÂvano preghiere con scopÂpi di risa e sibili, sonagli e sospiri sommessi voci moltiÂpliÂcate come ci fosÂse una folla e fasÂtidiosi ronzii di radiointerferenze Cosa diavoÂlo ho sopra la mia testa una scatÂoÂla magÂiÂca che conÂtiene lâinferno una porÂta da cui non esce mai nessuno Un sofÂfitÂto mi sepÂaÂra da un monÂdo che non so E le notÂti son lunghe se la pauÂra mâincalza se le voci di sopra mi scaÂvÂano dentro se uno straÂno preÂsaÂgio mâinÂduce a pensare che se ora chiÂuÂdo gli occhi, giammai li riaprirĂČ. ANTIBERCEUSE Quâest-ce quâil y a Ă lâĂ©Âtage au-dessus CharÂrues de chaisÂes et rebonds de cris tanÂdis que voiles de rideaux me cachent le soleil dans ce salon oĂč le nĂ©ant me dĂ©borde Avec le balÂai jâai frapÂpĂ© le plafond Je suis allĂ© mille fois Ă sonÂner Ă cette porte mais seuleÂment des sons obscurs et sans cohĂ©rence ont rĂ©ponÂdu Ă mes tentatives Ils semÂblaient des priĂšres avec des Ă©clats de rire et des sifÂflets, des grelots, des soupirs Ă©touffĂ©s des voix mulÂtiÂpliĂ©es comme sâil y avait une foule et des agaçants bourÂdonÂnements de radio-interfĂ©rences Que diaÂble y aât-il au-dessus de ma tĂȘte Une boĂźte magÂique qui conÂtient lâenfer Une porte dâoĂč ne sort jamais personne Un plaÂfond me sĂ©pare dâun monde inconnu Et les nuits sont longues si la peur me pĂ©nĂ©tre Si ces mauÂdites voix me ronÂgent au-dedans de moi Si un Ă©trange pressenÂtiÂment me conÂduit Ă pense que si je ferme les yeux, plus jamais je les rouvrirai Trad. Charles Petit EPICEDIO Non senÂto orti denÂtro me solo stepÂpa e tundra NesÂsun frusÂcio di cresciÂta o di vita NesÂsuna trasformazione NesÂsun organo di luce SoltanÂto scie grigie come vorÂtiÂci di numeri di roulette e lampi magri come radiÂci di pianta carnivora che divoÂra angeli e aerei al di sopra delle nubi Non senÂto porti denÂtro me solo navi bombardate NesÂsun formiÂcoÂlÂio di pulÂsante gioia attiva NesÂsun trasporto o sollevamento NesÂsun roteare di fari SoltanÂto vorÂagiÂni e banÂchine sbrecciate solo ganÂci di gru abbandonate che donÂdolano al venÂto come donne impiccate Non senÂto morti denÂtro me solo scheletri e silenzi NesÂsun ricorÂdo spezzato come un ombrelÂlo dal temporale NesÂsuna ernia da sollÂeÂvaÂmenÂto lapidi NesÂsun cacÂciavite a inchiÂavarÂdare bare SoltanÂto un asinÂdeto di visioni amare solo semafori lamÂpegÂgianti grigio in incroÂci deserÂti orfani di clacson Non senÂto forti denÂtro me solo tende strappate NesÂsuna donÂna che si fa sullâuscio a salutare lâuomo che va via NesÂsuna casa dalÂla schiena di pietra NesÂsuna chiesa con le croÂci intere SoltanÂto ombre impresse sui muri e ponÂti che perÂcorre solo il vento e solo il venÂto un giorno potrĂ ritornare. EPICEDE Je ne sens pas des potagers en moi mais seuleÂment la steppe et la toundra Aucun frĂ©misseÂment de croisÂsance ou de vie Aucune transformation Aucun organe de lumiĂšre SeuleÂment des silÂlages gris de vorÂtex de numĂ©ros de roulette et des foudres minces comme des racines dâune plante carnivore dĂ©voÂrant anges et aĂ©roÂplanes au-dessus des nuages Je ne sens pas des ports en moi mais seuleÂment des navires bombardĂ©es Aucun fourÂmilleÂment de palÂpiÂtante joie active Aucun transÂport ou soulĂšvement Aucune rotaÂtion de phares SeuleÂment des goufÂfres et des quais Ă©brĂ©chĂ©s seuleÂment des croÂchets de grues abandonnĂ©es qui dansent dans le vent comme des femmes pendues Je ne sens pas des morts en moi mais seuleÂment des squelettes et des silences Aucun souÂvenir cassĂ© comme un paraÂpluie dans la tempĂȘte Aucune pierre tombale en forme de cerf volant Aucun tournevis pour ferÂmer les cercueils SeuleÂment une asynÂdĂšte de visions amĂšres SeuleÂment des feux gris clignotant dans des carÂrefours dĂ©serts et orpheÂlins de klaxons Je ne sens pas des forts en moi mais seuleÂment des tentes dĂ©chirĂ©es Aucune femme qui se monÂtre sur le seuil pour saluer lâhomme qui sâen va Aucune maiÂson avec le dos de pierre Aucune Ă©glise avec des croix encore entiĂšres SeuleÂment des ombres gravĂ©es sur les murs et des ponts vides traÂverÂsĂ©s par le vent Et seuleÂment le vent, un jour, pourÂra retourner Trad. Charles Petit VENGO A PORTARTI UNA POESIA DI NERUDA Ho un galopÂpo nel cuore e onde al guinzaglio Di questo mare insepolto impasterĂČ venÂto e sabbia per costruÂire i tuoi pieÂdi rumorosi e senÂtirÂli danÂzare denÂtro i miei occhi Per ragÂgiungerÂti salgo dal mare alla collina La mia tesÂta si ridisÂegÂna stella per chiaÂmare le tue voci Le mie labÂbra si arcuano stanche in sorÂrisi autunnabonÂdi e distratti E io sono qui, su questo autoÂbus che scuote il mio corpo come un dado come un tappeto arranÂcanÂdo su polverose strade rese mute dalÂla piogÂgia improvvisa Le farÂfalle applaudono al mio passaggio sbatÂtenÂdo le ali sopra le pozÂzanghere che ingoiarono Narciso Ho un galopÂpo di onde nel mio cuore al guinzaglio. PorÂtaÂmi dove si posÂsa dimenticare questo secÂoÂlo che ci vede esiliati, questi temporali che non riescono piĂč a rinfrescarci, queste celÂeÂbrazioni e abbracci che semÂbraÂno inutili coroÂne di fiori. Il mare Ăš laggiĂč lonÂtano come un progÂetÂto abbandonato le ruote sparaÂno sasÂsi e ricordi sulÂla saliÂta che la tua casa mi sroÂtoÂla davanti Sono lâinÂtagliaÂtore di foglie di carciofo e ti porÂto in dono sagome di nubi A te, bicÂchiere dalÂlâorÂlo sbeccato che non posÂso baciaÂre senÂza ferirmi A te, orecÂchio reciso e getÂtaÂto su un prato per ascoltare i segÂreti delle formiche A te, porÂto in dono la mia giacÂca logora, la mia resistenza e quesÂta poeÂsia smarÂriÂta di Pablo Neruda. JE VIENS TE PORTER UN POEME DE NERUDA Jâai un galop dans le cĆur et la marĂ©e tenue en laisse Je pĂ©triÂrai vent et sable de cette mer sans sĂ©pulture pour sculpter tes pieds sonores et les entenÂdre danser dans mes yeux Pour te rejoinÂdre je grimpe de la mer Ă la colline Ma tĂȘte se redesÂsine Ă©toile pour rapÂpelÂer tes voix Mes lĂšvres lassÂes se tendent en sourires disÂtraits et automnaux Et je suis lĂ , dans cet autoÂbus qui secÂoue mon corps comme un dĂ© comme un tapis en se traĂźÂnant sur des routes poussiĂ©reuses renÂdues muettes par la pluie inattendue Les papilÂlons applaudÂisÂsent Ă mon passage batÂtant des ailes au-dessus des flaques de boue qui engloutirent Narcisse Jâai un galop de marĂ©e dans mon cĆur tenu en laisse. EmmĂšne-moi oĂč lâon puisse oublier ce siĂšÂcle qui nous voit exilĂ©s, ces orages qui ne porÂtent aucune fraĂźcheur, ces cĂ©lĂ©braÂtions et ces embrassades qui ne sont que dâinutiles couronnes de fleurs. La mer est lĂ -bas loinÂtaine comme un proÂjet abandonnĂ© les roues lanÂcent des pierÂres et des souvenirs sur la pente que ta maiÂson dĂ©roule devant moi Je suis le sculpÂteur de feuilles dâartichaut et je tâoffre des silÂhouÂettes de nuages A toi, verre Ă©brĂ©chĂ© que je ne peux embrassÂer sans me blesser, A toi, oreille coupĂ©e et jetĂ©e sur un prĂ© pour Ă©couter les secrets des fourmis A toi, jâoffre ma veste usĂ©e, ma rĂ©sistance et ce poĂšme perÂdu de Pablo Neruda. Trad. Marc Porcu LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Les choses claires Nu, je tâai dĂ©laissĂ© dans ma paume la cendre et les noyĂ©s se sont reproduits devant moi sans eau. *** Accueil avec honneur Nous allons loin pour ne pas accueillir avec un peu dâhonneur les lieux. *** La vĂ©ritĂ© confuse La face de la glace nâest quâun tour dans lâeau qui ne se voit pas. *** Papotage La hache dit comÂment changer le visÂage de lâassassin ? Le fosÂsoyeur dit mourez, oh noyĂ©s par lâassassinat ! Le cimetiĂšre dit vous ĂȘtes tous mes morts et toutes vos Ăąmes sont des charognes qui mâinspirent. Les morts ont parÂlĂ© rendez-nous nos morts pour que soient Ă©gales les conÂdolĂ©ances de chaÂcun de nous. LâĂ©clipse qui nous a abandonnĂ©s fait disÂparaĂźtre par son frĂ©missement notre dĂ©soeuvrement qui lâa fait disparaĂźtre *** voyÂage Pour traÂversÂer le fleuve il falÂlait que nous nous noyions et que nous parÂtions lĂ oĂč perÂsonÂne ne va. *** SoulageÂment Un coup dans mes os suffisait pour quâil habite la blessure des coups restants. *** Cet espace Elle a ouvert ses portes ouvertes perÂsonÂne nây entre sauf ceux qui sont dedans. *** TesÂtaÂment Ne vous dĂ©sÂespĂ©rez pas mes camarades ! lâintĂ©rieur sera meublĂ© par la soif et dĂ©nonÂcĂ© par les nus de ma nuditĂ©. *** Un specÂtaÂcle surrĂ©aliste La blancheur de cette noirceur est telle que je ne comÂprends pas le secret de ce chaos. *** ProphĂ©tie Lâange mâa dit rends-moi mon visage pour vexÂer les poĂštes. *** Le silence Nous tombons pour saisir lâenvoĂ»tement du tapage qui ne bouge pas. *** RĂȘve Jâouvre mon visÂage donÂnant sur moi dans lâespoir de mâapprocher de ma perte en pure perte. *** DiaÂlogue Lâeau Ă lâeau nâenflamme pas les assoiffĂ©s de mes entrailles mes camaÂrades ne conÂnaisÂsent point la nage. LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes Pour MĂ©moire extrait On voit mieux⊠nos yeux scruÂtent Ă©treignent le velours de ce peu dâomÂbres nacrĂ©es se parÂlent et nous deviÂnent comme un point de conÂverÂgence loinÂtaine on songe la tanÂgente horÂiÂzonÂtale croisant la verÂtiÂcale ainÂsi sâĂ©loigne un point de vue immergĂ© dans la focale la plus douloureuse quâil soit posÂsiÂble dâadÂmetÂtre Darlinghissima⊠fait de lâĂ©loigneÂment la rançon de lâĆil et sa tourbe semÂpiterÂnelle cligÂnant Ă lâafÂfĂ»t du rab cĂ©leste dâoĂč la horde voiÂsine touchant du feu la vie fĂ©conde quand un souÂvenir vous claque entre les doigts rameuÂtant des restes dâos quâon aurait laisÂsĂ© se disÂsoudre dans lâacide de lâamour mais qui ose dĂ©triÂcotÂer qui rogne lâanÂguleux lâinÂefÂfaÂble est un jour Ă©loignĂ© et sans Ăąme comme un de ces inouÂbliÂables conÂcasseÂments dâĂȘtres ratÂiÂboisĂ©s la renÂconÂtre des oubliĂ©s revenants pas trop Ă©loignĂ©s viens Ă moi dis-moi tout Darlinghissima⊠* LâAutre Mort extrait Quand quelquâun dâirremplaçable sâen va, son monde la suit⊠Et vous ĂȘtes seul Ă la comprendre⊠le monde sâest tu dans la gorge qui criÂait au loup rien ne sera comme jâavais prĂ©vu quâil soit avant jâĂ©Âtais calfeuÂtrĂ© dans la cohue du corps ensÂablĂ© de dĂ©sirs inopinĂ©s et couÂvrants de miel et si demain je foutais le camp ? le jour avancerait sa langue du jour Ă la langue morte de ma nuit passĂ©e je dĂ©sire ce qui ne va quâĂ lâenÂvers de vous jâaimerais posÂsĂ©der une fois la pousÂsiĂšre de lâendroit dâoĂč je suis nĂ© disÂpersÂer sa malle dâair ses pierÂres ponces que le ciel ondoie dans mes yeux ferÂmĂ©s mĂȘme la prĂ©sence dâocĂ©ans vĂ©tustes aux pieds des arbres disÂparaisÂsent ausÂsi une bonne fois pour toutes je dis ce que je suis devenu au prĂšs de vous le disÂparu apparÂent qui passe sa vie Ă refaire le monde qui nâexÂisÂtera pas⊠* Creuser extrait sâimaginer parÂfois quand la bouche nâa pas dâissue ni dâĂ©cho valide et ne peut pas sorÂtir un mot en plus de ce qui a Ă©tĂ© Ă©nonÂcĂ© en aval de la parole quand bien mĂȘme le soufÂfle aurait une prĂ©sence un esprit un cailÂlĂ© dâombres mais quâest-ce que la taille philosophique dâune rĂ©volte sans thĂšme quand il fauÂdra metÂtre noir sur blanc Ă nu le vide juste pour que la mĂ©moire fasse du deuil et de la synÂthĂšse une idĂ©e ou mĂȘme lâode premiĂšre⊠tout poĂšme conÂverge en dernier ressort dans le laminoir du temps parce que quand on se met Ă penser tout recomÂmence Ă filÂtrÂer dans le tamis du dĂ©but de la fin et si on voit quelque chose câest un paysage de derÂriĂšre la chair que lâon sâimagine perÂdurÂer dans lâespace de devant⊠* La QuesÂtion extrait voir ou revoir si la vie est un palier ou des marchÂes Ă monÂter ou Ă descenÂdre il ne manÂquent que les portes les verÂrous lâĆil de bĆuf la tarÂgette la gĂąche rouilÂlĂ©e un lieu dâavÂilisseÂment de retraite un recÂtanÂgle de ronces de doigts un lieu de vipĂšres dâĂ©cÂume sans bouchÂes mais ce qui mâinÂtrigue câest lâaÂvant du posthume et lâaprĂšs de lâaÂvant du posthume presque le penÂdant nâest quâun corps ou lune comme fruit mĂ»r et inacÂcesÂsiÂble sinon la migraine de feuilles agitĂ©es par un noir dĂ©sir de conÂvulÂsion ou proÂcrasÂtiÂnaÂtion la mort est blanche⊠* Joutes extrait ProsÂes vindicatives⊠Il aimait sa sĆur sa sĆur ne lâaimait pas sa sĆur savait quâils nâavaient pas le mĂȘme sang il ne savait pas que sa sĆur savait elle savait quâil ne savait pas quâelle savait quâils nâavaient le mĂȘme sang un monde parÂfaiteÂment linĂ©aire pour lâun un monde dĂ©strucÂturĂ© dĂ©fait pour lâautre sâils avaient pu avoir le mĂȘme sang ça aurait Ă©tĂ© difÂfĂ©rent ils sâaimeraient comme frĂšre et sĆur mais lâun aime lâautre dĂ©teste comÂment savoir ce quâil faut pour quâil soit bon pour lâun et lâautre lâun aime parce que il â sent â dâaimer son sang lâautre la sĆur nâaime pas parce que quâelle â sent â que ce nâest pas son sang la sĆur probÂaÂbleÂment nâaime perÂsonÂne et nâaimera quâelle-mĂȘme et encore le frĂšre aime autant les autres que lui-mĂȘme il ne sait faire que ça aimer autrui pour aimer paciÂfiqueÂment sans conÂdiÂtions au prĂ©alÂable elle ne peut pas aimer il lui manque un jusÂtiÂfiÂcatif avec preuve Ă lâapÂpui elle aimera si⊠elle aimera⊠à conÂdiÂtion quelque chose de puisÂsant lui noue lâeÂsprit quelque chose qui ne vient pas dâelle mĂȘme disÂons quâelle en hĂ©rite par procuÂraÂtion elle voudrait⊠lui veut tout tout lui fait venÂtre amasse tout ce quâil peut engranger⊠lâamour lâallĂšge⊠*** LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes DĂ©bouÂtonÂner le soir Lui ĂŽter un Ă un Son vĂȘteÂment de feuilles Pour en vĂȘtir nos mains * Lâaube se dĂ©plisse LâomÂbre boit son ombre Et lâodeur des muguets Donne un corps Ă la paix * Aux lĂšvres du jardin Lâavril pose un baiser Suis seule Ă saisir La ferÂtile Ă©motion * OfferÂtoire des roses GĂ©nuÂflexÂion de la lumiĂšre LâĂ©tĂ© ondoie Lâombre a du vert Au bord de lâĂ©tonnement * Il y a dans le vent qui passe Une odeur dâauÂtomne enseveli Sous les linges humides Dâun preÂmier amour * MainÂtiens-moi comme un jardin Libre sous toi de retournÂer la terre De boire Ă sa semence et de laver Nos vies Ă la pluie du silence * ImmoÂbiles clartĂ©s NourÂries dâimmobiles ombres Un puits conÂstruÂit en nous Sa ferÂveur verticale * Les silÂlons tenÂdent au ciel Leurs lignes de vie Il y a peu de lâinÂfinÂiÂment petit Ă lâinÂfinÂiÂment grand * PoĂšte vitÂriÂer de la quesÂtion originelle Tu lis sur le sable PrisÂonÂnier de la transparence La libÂertĂ© de penser Ă traÂvers tout * Emprunter Ă lâoiseau Sa part dâĂ©ternitĂ© Pour que le poĂšme tienne Dans la main de lâenfant LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu PoĂšmes traÂducÂtion en français Alice-CatherÂine Carls Les myosoÂtis saga Tout est restĂ© Ă Lviv ville de ma mĂšre et de mon pĂšre tous les vivants sont morts mais le cimetiĂšre a cessĂ© dâĂȘtre un cimetiĂšre tout est restĂ© Ă Lviv sur un cinÂtre lâhabit presque neuf la table et le lit et peut-ĂȘtre une chaise au mur une phoÂto dans un cadre sur ce cadre des myosotis gravĂ©s au canif par mon pĂšre pour ne pas oublier pour ne pas oublier pour ne pas oublier Lviv mĂȘme en AmĂ©rique. NiezaÂpomÂiÂnaÂjÂki saga I zostaĆo wszysÂtko we Lwowie mieĆÂcie mojej matÂki i ojca wszyscy ĆŒywi stali sie umarĆymi ale cmentarz przesÂtaĆ byÄ cmentarzem i zostaĆo wszystko we Lwowie na wieszaÂku prawÂie nowe ubranie stĂłĆ i ĆĂłĆŒko moĆŒe jakieĆ krzesĆa fotografia w ramÂce na Ćcianie na tej ramÂce niezapominajki wyciÄ
Ć ojciec mĂłj scyzorykiem ĆŒeby nie zapomnieÄ ĆŒeby nie zapomnieÄ ĆŒeby nie zapomnieÄ Lwowa nawet w Ameryce. IndiÂan sumÂmer, SigÂma Press, Albany, 1982 La ville AiguĂ«, la lumiĂšre vespĂ©rale me frappe les paupiĂšres elle Ă©tait autre, la vue des fenĂȘtres de mon enfance dâun cĂŽtĂ© les jardins dĂ©ployĂ©s Ă perte de vue de lâautre lâenÂfilade de la rue planÂtĂ©e de tilleuls touffus leurs cĂźmes en baldaquin la lumiĂšre quelque part au bout du tunÂnel, ronde et prometteuse ce nâĂ©Âtait pas notre ville prise Ă dâautres enfuis dans lâĂ©pouvante de la guerre, laisÂsant leurs biens enterÂrĂ©s au jardin ou sous les dĂ©combres ou encore sur la table dans des verÂres de cristal dont le vin rouge avait giclĂ© sur les murs ce nâĂ©Âtait pas notre ville mais elle fleurisÂsait pour nous lilas et pommiers dans mille jardins vioÂlettes et muguets Ă lâomÂbre des haies vives la ville fleurisÂsait au bord de la riviĂšre gonÂflĂ©e Ă ras bord en ville on entendait des langues variĂ©es bouÂtures transplantĂ©es dâest en ouest un gars de VilÂno fumait un de Lvov faiÂsait le baise-main, un autre Ă mi-voix conÂtinÂuÂait Ă parÂler allemand le yidÂdish des survivants chanÂtait dans les rues et dĂ©jĂ sur les rives le jarÂgon portuaire pousÂsait comme lâherbe entre les pierres câest cette image-lĂ qui me reste en mĂ©moire tanÂtĂŽt somÂbre puis dĂ©borÂdante de toufÂfeurs estivales enfumĂ©e au printÂemps et en automne par les feux de bois ville de mon enfance prise Ă autrui pour que lâenfant dâautrui granÂdisse ailleurs. MiasÂto Ostre zachodÂnie ĆwiatĆo uderza w powieki inny byĆ widok z okien mojego dzieciĆstwa z jedÂnej strony ogrody rozpiÄte daleko z drugiej â wylot ulicy lipÄ
obsadÂzonej tak gÄsto ĆŒe korony balÂdachim tworzyĆy ĆwiatĆo jak w tunelu gdzieĆ na koĆcu okrÄ
gĆe i obiecujÄ
ce miasÂto nie byĆo nasze tylko odeÂbrane innym co stÄ
d uciekÂli w wojennym popĆochu i wszysÂtko zostawili albo zakopane w ogrodach lub gruzem przysypane albo wprost na stole kryszÂtaĆowe kieliszki w nich czerÂwone wino niedoÂpite plaÂmaÂmi przyschniÄte do Ćcianki miasÂto nie byĆo nasze ale kwitĆo dla nas bzaÂmi i jabĆoniami w tysiÄ
cznych ogrodach fioĆkaÂmi konwaliÄ
w cieÂniu ĆŒywopĆotĂłw kwitĆo miasÂto nad rzekÄ
rozlanÄ
u granic i sĆyszaÂĆo siÄ w mieĆcie tym rĂłĆŒne jÄzyki â jak krzewy â przesadzone na zachĂłd ze wschodu ktoĆ z wileĆsÂka zaciÄ
gaĆ ktoĆ z lwowsÂka caĆowaĆ rÄ
czÂki â ktoĆ pĂłĆgĆosem wciÄ
ĆŒ mĂłwiĆ po niemiecku i jidysz niedobitkĂłw rozbrzmiewaĆ w ulicach a nad brzegaÂmi rzeki juĆŒ porÂtowa gwara wyrasÂtaĆa jak trawa spomiÄdzy kamieni i taki obraz wĆaĆnie trwa w moim wspomnieniu chwilÂaÂmi mroczny to znĂłw peĆen letÂnich skwarĂłw wiosÂnÄ
jesieniÄ
w dymach palonych gaĆÄzi miasÂto mego dzieciĆstÂwa komuĆ odebrane aby czyÂjeĆ dzieciĆstwo mijaĆo gdzie indziej. KtĂłry las, OPiM, LonÂdon, 1986 LâAlhambra Le MauÂre sauvage sâaventura jusquâici et trouÂva de lâeau dans ces montagnes sous ses pas au lieu de sable une fĂ©conde pousÂsiĂšre rouge lâeau apprivoisa le Maure mais alanÂgui par sa beautĂ© il lui Ă©rigea des autels car elle Ă©tait la plus belle des Ă©pouses. AlhamÂbra Maur przyÂwÄdrowaĆ tutaj dziki I znalazĆ na tych wzgĂłrzach wodÄ a zamiÂast piachu pod stopami czerÂwony ĆŒycioÂdaÂjny pyĆ i woda MauÂra oswoiĆa a piÄÂknoĆÄ go rozleniwiĆa i zaczÄ
Ć wodzie stawÂiaÄ chramy bo byĆa najpiÄkniejszÄ
z ĆŒon. KtĂłry las, OPiM, LonÂdon, 1986 x x x Ă ma ville je conÂtemÂple tes lumiĂšres courbes hiĂ©roÂglyphiques dorĂ©es sur le vaste canevas de la nuit et je respire ton secret ton air lourd dâavant lâorage les lamÂpiÂons blancs sont dĂ©jĂ allumĂ©s par milÂliers aux branchÂes des arbres les lumiĂšres tremÂbloÂtent sous la pluie leur reflet brille sur la chaussĂ©e plus bas dans les entrailles de lâasphalte les sans-abris sâenÂdorÂment sur les bancs des souterÂrains de la mĂ©tropole la lumiĂšre y perd son Ă©clat et une ampoule lasse cligÂnote Ă traÂvers le sinÂueux lit souterÂrain de cette Ă©trange riviĂšre remÂplie Ă ras-bord par un flot humain conÂtinu et quarÂante tonnes dâacier qui passent lâune aprĂšs lâautre bĂątie sur le roc embrassĂ©e par les riviĂšres tu offres un logis Ă tes sans-abris endormis dans les tours sous les nuages et sur les trotÂtoirs couÂverts de journaux enveloppĂ©s dans le vent nocÂturne de dĂ©cembre Ă©clairĂ©s par les Ă©toiles et les bouÂgies de NoĂ«l dâautres vienÂnent ici attirĂ©s par la force de tes vents de tes pierres par lâĂ©Âclat de tes milÂliards de fenĂȘtres Ă peine dans tes portes nĂ©gligents ils bĂątisÂsent sur le granite de nouÂvelles Amsterdam de sable. * * * O miasÂto, w ĆwiatĆa twoÂje patrzÄ jak w zĆote skrÄÂty hieroglifĂłw na nocÂnej rozÂpostarte pĆachcie i tajemÂnicÄ
twÄ
oddycham powiÂetrzem ciÄĆŒkim jak przed burzÄ
juĆŒ zapalono biaĆe lampki tysiÄ
ce lamÂpek na gaĆÄziach i drĆŒÄ
ĆwiateĆÂka w kroÂplach deszczu latarnie lĆniÄ
odbite w jezdniach a niĆŒej w brzuchu pod pokĆadem bezÂdomÂni siÄ na Ćawkach kĆadÄ
do snu w podziemiÂach metropolii gdzie ĆwiatĆo traci blask i mÄtna ĆŒarĂłwka mruÂga wĆrĂłd pokrÄtnych podziemÂnych ĆoĆŒysk dziÂwnej rzeki ktĂłrÄ
wypeĆÂnia wciÄ
ĆŒ po brzegi tĆum i czterÂdzieĆÂci ton ĆŒelaza przeÂmykaÂjÄ
ce raz za razem miasÂto na skale w rzek ramionach ty jesteĆ swych bezÂdomÂnych domem gdy ĆpiÄ
w wieĆŒowÂcach pod chmurami i na chodÂnikach gazeÂtaÂmi okryci w noc grudÂniowym wiatrem owiani pod gwiazd i Ćwiec ĆwiÄ
tecznych ĆwiatĆem a inni ciÄ
gnÄ
tu zwabieni mocÄ
twych wiaÂtrĂłw i kamieni milÂiarÂda okien twoich blaskiem i ledÂwie wejdÄ
w twoÂje bramy niebaczni nowe amsterdamy stawÂiaÂjÄ
na granicie z piasku. OgroÂdem i ogrodzeÂniem, CzytelÂnik, WarszaÂwa, 1993 La visÂiÂbilÂitĂ© Ă Vancouver Les nuages cachent les montagnes puis ils les dĂ©couÂvrent en se levant sur les monÂtagnes des tachÂes blanches dans les nuages les sommets les voilĂ qui se sĂ©parent les monÂtagnes restent sur la terre les nuages monÂtent au ciel. janÂviÂer 1991 WidocznoĆÄ w Vancouver Zza chmur nie widaÄ gĂłr aĆŒ podÂniosĆy siÄ chmury i odsĆoniĆy gĂłry na gĂłrach biaĆe plamy chmur w chmuÂrach wierzÂchoĆÂki gĂłr ale juĆŒ rozdzielaÂjÄ
siÄ na zieÂmi zostaÂjÄ
gĂłry Niebo odpĆyÂwaÂjÄ
chmury. styÂczeĆ 1991 OgroÂdem i ogrodzeÂniem, CzytelÂnik, WarszaÂwa, 1993 La salle des enfants au mĂ©morial de Yad Vashem Ă JĂ©rusalem Voici la tombe de mes cousins ici dans cette terre inconnue repose leur mĂ©moire anonyme ici ils trouÂvĂšrent une tombe oĂč quâils aient pĂ©ri Ă Lviv Ă Cracovie lĂ oĂč naquirent les pĂšres de leurs pĂšres lĂ oĂč leur Ă©tonnement se disÂsiÂpa en fumĂ©e sâinfiltra sous terre lĂ oĂč les pluies de lâoubli effacĂšrent leur trace enfantine ils sont revenus ici par lâĂ©cho de leurs noms juin 1991 .âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ.âŠ. Les poĂšmes ci-dessous proviÂenÂnent du volÂume ĆodzÂiÄ
jest i jest przysÂtaniÄ
, ForÂma, Szczecin, 2013 Allonsây Le canyon de BroadÂway sud canyon amical dragÂon qui dort encore pour un moment allonsây ainÂsi traverse-t-on la vie quâelle soit finie est notre seul Ă©tonnement. 25 juilÂlet 2001 PrzeÂjdziemy tÄdy KanÂion dolÂnego Broadwayu ten przyÂjazny kanion smok Ćpi i nie obudzi siÄ jeszcze przez chwilÄ przeÂjdziemy tÄdy tak jak siÄ przechodzi przez ĆŒycie ĆŒe minÄĆo tylko siÄ zdziwimy. 25 lipÂca 2001 La douleur Les flĂšchÂes de ses tours de ses ponts crucifiĂ©s perÂcent le brouilÂlard gris New York ville mystique assuÂjetÂtie Ă cette douleur pour quelques sacs de haricots câest ainÂsi que la gloire fait souffrir Tak boli W niebo strzela wieĆŒami za szarÄ
mgĆÄ
ukrzyĆŒowany mostami mistyÂczny Nowy Jork za kilÂka workĂłw fasoli wydany na ten bĂłl wielkoĆÄ tak boli New York Cette ville est Ă moi et je suis Ă elle dans lâair cristallin nous voguons le long de ses rives est-elle belle? Peu importe lâimportant est quâelle soit une barque et une station. 29 juilÂlet 2001 Nowy Jork To miasÂto jest moje i ja jestem jego w kryszÂtaĆowym powietrzu pĆyniemy wzdĆuĆŒ brzegĂłw czy jest piÄkne? â to maĆo istotne pytanie waĆŒne ĆŒe ĆodzÂiÄ
jest i jest przystaniÄ
. 29 lipÂca 2001 Les trĂšs hautes tours Cette nuit le vent du sud apporte une odeur de brĂ»lĂ© ce nâest pas Godzilla qui se penche sur les gratte-ciels ce nâest pas King Kong sur lâĂ©cran de tĂ©lĂ©vision ni ficÂtion ni film lĂ oĂč sâĂ©levaient les tours de bĂ©ton et de lumiĂšre â la poussiĂšre dĂ©sorÂmais des tours plus hautes se dressent elles ne sont pas en verre ces douloureuses tours cette colonne de feu cette amĂšre brume 15 sepÂtemÂbre 2001 WyĆŒsze wieĆŒe Tej nocy wiaÂtr z poĆudnia przyÂwiewa swÄ
d to nie Godzilla zza wieĆŒowÂcĂłw siÄ wychyla to nie King Kong na szkÂle ekranu to nie fikcÂja ani film tam gdzie z betonu i ze ĆwiatĆa staĆy wieĆŒe â dym a terÂaz wyĆŒsze stoÂjÄ
wieĆŒe nie ze szkĆa bolesne wieĆŒe sĆup ognisty gorzÂka mgĆa 15 wrzeĆÂnia 2001 Cette ville Ailes amputĂ©es encore bĂ©quillante elle fait ses preÂmiers pas dans les rues elle lave ses blessures dans les eaux de ses vastes riviĂšres le vide ne sera plus comblĂ© lâespace dâaprĂšs cloue les yeux attire Ă lui le regard â il est â et dĂ©jĂ dĂ©jĂ il se dresse Ă plomb sur le moignon de lâimagination 9 fĂ©vriÂer 2002 To miasÂto Po amputacji skrzydeĆ jeszcze o kulach stawÂia niepewne kroki wzdĆuĆŒ ulic w wodach szeÂroÂkich rzek obmyÂwa rany juĆŒ nie wype ni siÄ brak miejsce po przykuwa oczy ciÄ
gÂnie za sobÄ
wzrok â jest â i juĆŒ juĆŒ wzniesie siÄ wzwyĆŒ na pionowym kikuÂcie wyobraĆșni. 9 lutego 2002 Sans rĂ©ponse DĂ©jĂ la Californie disÂparaĂźt de la carte il y a de plus en plus de blancs mais quand tombe la nuit prĂ©coce je tĂ©lĂ©phone perÂsonÂne ne rĂ©pond lĂ -bas les colÂibÂris et les corÂmorans dorment dans les tĂ©nĂšbres infinies tapies dans le silence des palmiers. aoĂ»t 2002 Bez odpowiedzi JuĆŒ zniÂka z mapy Kalifornia i coraz wiÄcej biaĆych plam ale gdy wczesÂna noc zapada dzwoniÄ tam nikt nie odpowiada koliÂbry ĆpiÄ
i kormorany w mroku co milÂczy nieprzebrany w ramionach palm. sierÂpieĆ 2002 En rĂȘvant Ă Lviv Maman rĂȘve Ă la rue Sixte qui se souÂvient du 14, rue Sixte dâaprĂšs la grande guerre et dâavant le dĂ©luge qui se souvient quây habitait un menuisier un veuf pauvre avec ses six enfants qui se souvient du coup de feu perdu qui fit sauter la casÂquette de David Arcadie dâĂ©choppe exigĂŒe faim et coups pas de lit Ă soi de lâautre cĂŽtĂ© de lâocĂ©an sur lâautre rive de lâexistence maman rĂȘve Ă la rue Sixte Sen o Lwowie Mamie mojej Ćni siÄ Sykstuska kto pamiÄÂta SykÂsÂtuskÄ
14 juĆŒ po wielkiej wojnie przed potopem kto pamiÄta ĆŒe tam mieszkaĆ stolarz biedÂny wdowiec z szĂłstkÄ
swoich dzieci kto pamiÄta jak zbĆÄ
kany pocisk DawÂidÂowi czapÂkÄ strÄ
ÂciĆ z gĆowy ta ArkaÂdia w ciasÂnej oficynie gĆĂłd i bicie brak wĆasÂnego ĆĂłĆŒka po przeÂciÂwnej stronÂie oceanu na przeÂciÂwnym brzegu egzystencji mamie mojej Ćni siÄ Sykstuska. 1 wrzeĆÂnia 2003 A lâarrĂȘt de bus JournĂ©e de novembre lâhumiditĂ© se lĂšve mais ne retombe pas nous attenÂdons Ă lâarrĂȘt un grand jeune homme, deux femmes dont une dans un fauÂteuil roulant et moi le vent du sud vient de lâEast RivÂer et de lâocĂ©an lâautobus nâarrive pas les gens sont de plus en plus nomÂbreux Ă lâarrĂȘt la femme ingambe donne Ă sa compagne un bonÂbon du chewÂing gum ou peut-ĂȘtre une pastille lâautre la met en bouche dâun geste lourd je pense au corps quand il cesse de servir il exige touÂjours quâon le serve il exige encore que la saveur du bonbon fonde sur sa langue je pense au corps quaÂtre autoÂbus arrivent. novemÂbre 2006 Na przysÂtanku Co za dzieĆ listopadowy w powiÂetrzu unosi siÄ wilgoÄ ale nie opada czekamy na przystanku wysoÂki mĆody mÄĆŒczyzna dwie kobiety jedÂna w wĂłzku inwalidzkim i ja wiaÂtr poĆudÂniowy od WschodÂniej RzeÂki i oceanu autoÂbus nie nadchodzi coraz wiÄcej osĂłb na przystanku zdrowa kobiÂeta podaÂje swej towarzyszce cukierek a moĆŒe lukrowanÄ
gumÄ a moĆŒe jakÂiĆ lek tamÂta ociÄĆŒaĆym ruchem wkĆaÂda to do ust myĆlÄ o ciele kiedy przesÂtaÂje sĆuĆŒyÄ wciÄ
ĆŒ domaÂga siÄ aby sĆuĆŒyÄ jemu wciÄ
ĆŒ domaÂga siÄ ĆŒeby sĆodyÂcz cukierka rozlaĆa siÄ po jÄzyku myĆlÄ o ciele przyÂjeĆŒdĆŒaÂjÄ
cztery autobusy. listopad 2006 r. Ă Lublin Ă BogusĆaw WrĂłblewski Les murs se sont de nouÂveau couverts de lierre de nouÂveau lâoubli a recouÂvert la mĂ©moire le rideau sâenvole de la fenĂȘtre vers oĂč â qui sait et sur les marchÂes de pierre des traces usĂ©es ineffaçables conÂtinÂuÂent Ă mener vers les profondeurs. Lublin, le 12 juin 2008 W LublinÂie BogusĆaÂwowi WrĂłblewskiemu Mury znĂłw porosĆy dzikim winem pamiÄÄ znĂłw porosĆa niepamiÄciÄ
firanÂka wybÂieÂga z okna nie wiadoÂmo dokÄ
d a na kamiÂenÂnych schodach wytarte niezatarte Ćlady wciÄ
ĆŒ jeszcze prowadzÄ
wgĆÄ
b. Lublin 12 czerÂwÂca 2008 Les pommes de terre On ne sait comÂment ni dâoĂč le vent apporte une odeur aigre de pommes de terre pourries câest octoÂbre il est vrai mais ici on est loin des champs de pommes de terre il en reste sĂ»reÂment quelques-uns sur Long Island â la Longue Ile jadis couÂverte de pommes de terre peut-ĂȘtre Ă©tait-ce lâodeur de la Grande DĂ©pression dont on parÂle sans arrĂȘt peut-ĂȘtre Ă©tait-ce lâodeur de la terre avant quâon ne dĂ©couvrit que cette petite tubĂ©reuse brune se cuiÂsait et se mangeait et quâelle pouÂvait nourrir les trouÂpeaux et les nations peut-ĂȘtre Ă©tait-ce lâodeur de lâAmĂ©rique avant quâelle ne fut dĂ©couverte. 17 octoÂbre 2008 Kartofle Nie wiadoÂmo dlaczego i skÄ
d wiaÂtr przynosi kwaskowatÄ
woĆ zgniĆych kartofli jest paĆșdziernik to prawda ale daleko stÄ
d do kartoflanych pĂłl pewnie jeszcze zostaĆy jakieĆ na Long Island â DĆugiej Wyspie ktĂłra byĆa kiedyĆ jednym wielkim kartofliskiem a moĆŒe tak wĆaĆnie pachniaĆa WielÂka Depresja o ktĂłrej mĂłwi siÄ nieustannie moĆŒe tak pachÂniÂaĆ ten lÄ
d zanÂim odkryto ĆŒe ta maĆa brunatna bulwa daje siÄ upiec i zjeĆÄ ĆŒe moĆŒÂna niÄ
nakarmiÄ trzody i narody moĆŒe wĆaĆnie tak pachÂniÂaĆa Ameryka przed odkryciem. 17 paĆșdzierniÂka 2008 La faim de lâhomme A lâarrĂȘt, conÂtre le mur un homme pleure il a faim il mangerait une boulette de pommes de terre froid est le printemps nerveusement nous cherÂchons notre porte-monnaie jâai une pomme dans mon sac lâautobus arrive nous nous y jetons comme dans lâavenir par la fenĂȘtre je le vois mordre dans la peau somÂbre de la pomme il ne pleure plus lâautobus tourne au croisement lâhomme disÂparaĂźt de notre vue sa faim fait route avec nous. Avril 2009 Jego gĆĂłd Na przysÂtanku pod murem pĆacze czĆowiek bo gĆodny zjadĆÂby klops z kartoflami zimÂna wiosna nerwowo portÂmonÂetek szukamy jeszcze jabĆko mam w torbie juĆŒ nadÂjeĆŒdĆŒa autobus jak do czaÂsu przyszĆego wskakuÂjeÂmy do niego z okna widzÄ jak jabĆka ciemÂnÄ
skĂłrkÄ nadgryza juĆŒ nie pĆacze autoÂbus skrÄÂca na skrzyĆŒowaniu czĆowiek zniÂka nam z oczu jego gĆĂłd jedzie z nami. kwiecieĆ 2009 r. En route Les nuages se dĂ©coupent en gris-violet sur le ciel qui sâassombrit nous avons dĂ©jĂ dĂ©passĂ© New York, le Connecticut, dans le crĂ©ÂpusÂcule nous coupons le Massachussetts les frondaisons virent au noir devant nous sur lâautoroute le rouge des feux arriĂšre VerÂmont â la monÂtagne verte somÂbre dĂ©jĂ sĂ»reÂment dans lâobscuritĂ© peu Ă peu les routes se vident lâun aprĂšs lâautre quelquâun sort vers un vilÂlage situĂ© en bord dâautoroute se gare entre dans sa maison se prĂ©Âpare un cockÂtail ou se fait une tasse de thĂ© allume la tĂ©lĂ© et est chez soi Ă traÂvers colline nuages et cimes brille une seule et unique Ă©toile â du Nord et nous continuons vers le nord dans la nuit. 28 mai 2010 Jedziemy Chmury odbiÂjaÂjÄ
siÄ szarosinym odcieniem od dogasajÄ
cego nieba przeÂjechalÂiĆmy juĆŒ Nowy Jork, Connecticut, przeciÂnamy w mroku Massachussetts zieleĆ drzew przeÂchodzi w czerĆ przed nami na autostradzie czerÂwone ogniÂki ĆwiateĆ VerÂmont â zielona gĂłra tonie juĆŒ pewnie w ciemnoĆci powoli pusÂtoszeÂjÄ
drogi coraz ktoĆ skrÄca do leĆŒÄ
Âcych wzdĆuĆŒ szosy miasteczek parkuÂje samochĂłd wchodzi sporzÄ
dza kokÂtail albo zaparza herbatÄ wĆÄ
cza telewizÂor i juĆŒ jest w domu przez wzgĂłrza przez chmury przez korony drzew przeĆwieca jedna jedyÂna gwiazda â PĂłĆnocy a my jeszcze dalej na pĂłĆnoc w noc. 28 maja 2010 r. x x x AprĂšs, la peau sâamincit comme du papiÂer du parchemin dĂ©chirĂ© imposÂsiÂble de le recoller imposÂsiÂble de la recoudre câest ce qui arriÂva Ă la peau de ma mĂšre lorsque, exasÂpĂ©rĂ©e par la vie elle se blessa Ă la jambe en sâenfuyant dâelle-mĂȘme et pourÂtant toute sa vie elle avait cousu Ă lâaiguille soie laine coton et mĂȘme des morceaux de peaux de toutes les couleurs de son styÂlo elle avait cousu Lviv la Kirghizie et Szczecin par le souÂvenir elle tenÂtait de recoudre les deux borÂds de sa vie mais eux comme deux borÂds de mer ne se laisÂsent pas coudre les rives sâĂ©cartent les surÂjets se dĂ©chirent lâaiguille se casse et le stylo puis la mĂ©moire sâamincit de plus en plus comme du papier comme du parÂchemin dĂ©chirĂ©. 29 octoÂbre 2011 *** A potem skĂłra staÂje siÄ coraz cieĆsza jak papiÂer jak zleĆŒaĆy pergamin i juĆŒ nie moĆŒe siÄ zrosnÄ
Ä i nie moĆŒÂna jej zszyÄ tak staĆo siÄ ze skĂłrÄ
mojej matki kiedy majÄ
c juĆŒ doĆÄ tego wszystkiego zraniĆa nogÄ uciekajÄ
c przed samÄ
sobÄ
a przeÂcieĆŒ szyĆa caĆe ĆŒycie igĆÄ
zszyÂwaĆa jedÂwab weĆnÄ pĆĂłtÂno i nawet farÂbowane kawaĆÂki skĂłry piĂłrem zszywaĆa LwĂłw KirÂgizjÄ i Szczecin pamiÄÂciÄ
staraĆa siÄ zszyÄ dwa brzeÂgi ĆŒycia ale te jak dwa brzeÂgi oceanu zszyÄ siÄ nie dajÄ
rozÂbÂieÂgaÂjÄ
siÄ brzegi rozryÂwaÂjÄ
siÄ Ćciegi Ćamie siÄ igĆa i piĂłro a pamiÄÄ staÂje siÄ coraz cieĆsza jak papier jak zleĆŒaĆy pergamin. 29 paĆșdzierniÂka 2011 LâauÂteur de lâarticle Tous ses articles Articles similaires Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Galerie Ăcrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja LÄcis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de lâadieu Sommaires
MimieMathy n'en revient pas. L'ange gardien de TF1 est violemment attaquĂ©e par Babette de RoziĂšres, cuisiniĂšre de C Ă Vous et animatrice sur France Ă, qui l'accuse d'avoir tenu des propos
Vangelis and Paul Labbey lyrics - Mon bel ange blond / Ma romance lyrics 1 Mon bel ange blond 235 2 Ma romance 312 Total playing time 553 Lyrics transcribed from single recording lyrics not available on sleeve. Mon bel ange blond lyrics Je ne suis qu'un petit enfant Qui voulait un jour te donner Tous les rĂȘves et les serments Que nous nous sommes jurĂ© Ce beau soir au clair de lune Je m'en souviendrai tu etais une apparition Je croyais vivre une chanson Mon bel ange blond L'eau dans son lis coule coule Des sommets jusqu'Ă l'ocĂ©an Car jamais elle ne pourra retourner jusqu'Ă la source Je ne suis qu'un petit enfant Qui voulait un jour te donner Tous les projets et les dĂ©sirs Que nous nous sommes jurĂ© Ce beau soir au clair de lune Je m'en souviendrai tu etais une apparition Je croyais vivre une chanson Mon bel ange blondLes rĂȘves s'envolent mon amour Les rĂȘves s'envolent un jour pour aller Se rĂ©animer dans un autre coeur plus jeune Tu n'es qu'un tout petit enfant mon fils Mais tu les connaitras Tous ces rĂȘves et ces serments Un jour tu les jureras ce beau soir au clair de lune Un soir tu les revivras Tu croiras Ă une apparition et tu vivras cette chanson pour un ange blond pour un ange blond Ma romance lyrics Ma ma ma romance A les yeux de l'amour et mon sourire a la saveur d'une larme Ton dernier baiser m'es restĂ© sur le bout des lĂšvres Il me brule Ă mourir d'amour J'ai mal et la vie est un diable qui se joue de mes larmes Elle rit quand je lui confie la raison de mes pleurs Ma ma romance A les yeux de l'amour et mon sourire a la saveur d'une larme L'amour que je te porte est si fort que j'en tremble Mes doigts glissent sur ma joue J'ai mal et la vie est un diable qui ne m'a pas Ă©pargnĂ© Elle poursuit [???] me fera oublier Ma ma romance A les yeux de l'amour et mon sourire a la saveur d'une larme The information on this WEB is ONLY for private use Lyrics transcribed by Antas and Henk Engelen Thanks to Don Fennimore for the scan of the sleeve For more information, go to Movements, Paul Labbey page Website made by Henk Engelen For information / contact mail me
Pourdevenir princesse hĂ©ritiĂšre, elle a dĂ©truit ma famille et mâa envoyĂ©e Ă la guillotine. Mais au moment de l'exĂ©cution, je suis remontĂ©e dans le temps comme par miracle pour me retrouver au jour de ma premiĂšre rencontre avec elle. Cette fois-ci, je ne me laisserai pas faire : ce sera maintenant Ă mon tour la faire souffrir.
SHIN La couleur de mes mains nâest pas aussi pĂąle quâelle laisse le croire , je ne suis quâune exquise ambiguitĂ© ,quâune faible image de moi ,jamais..o grand jamais je ne laisserai quelquâun me toucher ,et pourtant je me fais souvent avoir € Croyez-vous rĂ©ellement que le pardon se fait aussi facilement ? En tout cas une chose est sure ,je ne pourrai jamais leur pardonnez⊠de mâavoir fait ainsi »Shinichi Kopei, un Ă©lĂšve plutĂŽt normal en apparence ,une belle gueule ,une douceur incomparable ,une dĂ©marche effĂ©minĂ©e ,il represente la beautĂ© angĂ©lique intouchable de lâĂ©cole. Pourquoi intouchable ? parce quâil ne supporte tout simplement pas quâon le touche ,quâon lâ effleure ou mĂȘme quâon le caresse ,certains traumatismes ne sâeffacent pas ,surtout lorsque le destin sâacharnent contre votre bon vouloir. Il a beau paraitre parfait ,ce nâest quâen apparence. En effet ,Shin est tout ce quâil y a de plus dĂ©testable ,il manipule ,repousse et ridiculise ceux qui osent lu adresser la parole ,en plus de cela câest un narcissique , capricieux qui ne suit aucune rĂšgle et qui nâa aucun respect pour quoique ce soit ~ Les apparences sont parfois trompeuses dit-on € Quel est le faux..quel est le vrai..qui est rĂ©ellement Shinichi Kopei ? le manipulateur ou le manipulĂ© ?~-mmhh ?... non⊠pas encore⊠on mâa..encoreâŠtouchĂ©..~Se retrouver nu dans un lit inconnu diffĂ©rent toutes les semaines câest effrayant nâest-ce pas ? Cela fait bientĂŽt deux ans que Shinichi passe constamment dans des lits⊠et le pire dans tout ça ,câest quâil ne se souvient de rien , Lâalcool a des effets bien Ă©trange sur lui ,une goutte lui suffit Ă tout oublier..Ă agir Ă©trangement ,peut ĂȘtre mĂȘme Ă ĂȘtre un autre homme ,un homme qui a plu confiance en lui , qui est plus fort et qui nâa peur de rien~ Mais ça ,Shin nâen sait rien puisquâil ne se rappel de rien du tout..et ce lui » ,cet autre lui ,lui fait peur ,si peurâŠLâangĂ©lique jeune homme enfila son caleçon en se cachant le torse avec le drap puis il se leva en trombe et sâhabilla en deux temps trois mouvements..Shin Ă©tait affolĂ© ,il ne sây habituera jamais. Lorsquâil mit son pantalon il remarqua une liasse de billets dans lâune des poches de celui-ci est ce quâon lâavait payĂ© pour coucher avec quelquâun ? quâest ce quâil avait encore fait ?..Le gracieux japonais courut jusqu'Ă la porte dâentrĂ©e et courut..encore et encore jusqu'Ă son appartement⊠appeller la police ? Impossible ,il ne savait mĂȘme pas sâil y Ă©tait pour quelque chose dans cette histoire ,dans ces histoires. Shin se prĂ©cipita dans son appartement dâun blanc immaculĂ© et alla prendre une douche sans se poser de questions..on lâavait salit une fois de plus⊠câĂ©tait dĂ©goutant. Une fois quâil eut prit une bonne douche froide ,il sâavança prĂšs du lavabo et regarda longuement son reflet dans celui-ci ,oui ,il se trouvait beau mais il haissait ses parents de lâavoir fait ainsi..ont-ils rĂ©ellement choisit ? ça ,Shin en avait rien Ă fou*re⊠à prĂ©sent il avait des ennuis et le pire dans tout ça câest quâil Ă©tait aussi fragile quâune plume dâaile dâange ,ultra-sensible ,pourquoi lui ? il aurait voulu avoir une vie comme les autres ,arrĂȘter de se cacher sans cesse ,dâavoir peur que quelquâun ne le touche⊠dâavoir peur de se rapprocher de quelquâun. Il ne peut mĂȘme pas ĂȘtre lui ,montrer son vrai visage sinon⊠que serait-il ? un souffre-douleur ,un martyre ? uneâŠtafiolle ? câest ainsi quâon les appelle les hommes androgyne ,trop fragile..pas vrai ?AprĂšs sa douche il alla vers son armoire pour en sortir un pantalon blanc en toile puis une petite chemise blanche ,dont le dernier bouton resta ouvert..seulement le dernier ,celui du col..pourquoi montrerait-il plus ? Il ne supporte pas quâon le regarde trop ou quâon le touche..peut ĂȘtre parce quâil refuse quâon lui fasse du mal plus longtemps ,malheureusement cette carapace qui sâest forgĂ© autour de lui sâendurcit de jour en jour ,il nâest plus sociable ,ne parle Ă personne ,ne regarde personne câest Ă peine sâil suit les cours ,mais malgrĂ© ça ,il reste quelquâun de trĂšs populaire ,il nâest pas riche ,mais son charisme et le mystĂšre qui lâentoure en fascine plus dâun. Shinichi attrapa son sac en bandouliĂšre blanc puis il se coiffa avant de descendre les escaliers de son immeuble en courant..ou allait-il ? au lycĂ©e..aprĂšs lâexpĂ©rience quâil avait eut la veille ? tant pis ,de toute façon il nâen avait aucun marcha lentement ,les mains dans les poches ,tant pis sâil arrivait une fois de plus en retard ,ses professeurs sây Ă©tait habituĂ© et puis il Ă©tait le meilleur de sa classe sans rĂ©ellement suivre les cours alors que pouvaient-ils lui reprocher ? LâangĂ©lique japonais poussa lĂ©gĂšrement la porte du cafĂ© non loin du lycĂ©e ,il nâavait pas dĂ©jeunĂ© et il savait quâil allait trĂšs vite le regretter sâil ne mangeait pas quelque chose avant de se rendre en cours. Les lieux publics ,ce nâest vraiment pas son truc ,mais il pouvait faire une petite exception de temps en temps non ?-un jus de mangue sâil vous plaitâŠTant pis pour son jus dâorange quotidien,aujourdâhui il voulait un jus de mangue ,un besoin immense de changer sâimposa Ă lui..allez savoir pourquoi. Mais lâemployer se trompa et fit payer Ă Shin un cafĂ© en plus ,lâangĂ©lique jeune homme fronça alors les sourcils et tourna la tĂȘte pour voir la chose qui avait eut le privilĂšge dâavoir un cafĂ© payĂ© par Shinichi y a eu un petit problĂšme dansâŠ*soupir* ..laisses tomber..Le petit ange fragile Ă©tait de trĂšs mauvaise humeur ,il prit son jus de mangue puis il alla sâasseoir dans un coin ,cachĂ© derriĂšre un poteau pour ĂȘtre Ă lâabris des regards. Un peu de calme..seul avec son verre de jus de mangue. Shinichi le porta Ă ses lĂšvres en fermant les yeux puis il le fixa sans un mot avant de sâaffaler sur la table et de cacher son visage dans ses bras.
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LeTwittosSecretSexe MasculinSigne SagittaireCom's 15700⏠virtuels 71631RĂ©putation +/- 166NĂ© le 25/11/1992Age 29J'habite... Aux coulisses du forum secret Dim 11 Mar 2012 - 2236 N°33542 JosĂ©phine, ange gardienJosĂ©phine Delamarre est un ange gardien que le ciel envoie sur terre. GrĂące Ă sa finesse psychologique, Ă sa capacitĂ© de persuasion et Ă ses pouvoirs magiques, elle parvient Ă aider les personnes qui rencontrent des problĂšmes. Elle apparaĂźt au dĂ©but de chaque mission ; quand sa mission est accomplie, elle disparaĂźt. Citation JosĂ©phine, ange gardien est une sĂ©rie de type comĂ©die dramatique, riche en rebondissements, oĂč, au final, JosĂ©phine finit toujours par sortir d'affaire ses clients, familles en dĂ©tresse, personnes dĂ©primĂ©es, couples en voie de sĂ©paration. Chaque Ă©pisode traite d'une question de sociĂ©tĂ© illettrisme, homosexualitĂ©, violence, rejet social⊠La plupart des Ă©pisodes rĂ©pondent Ă la mĂȘme trame narrative JosĂ©phine apparait non loin du lieu oĂč rĂ©side / travaille son/sa future cliente. Elle parvient Ă rĂ©soudre en apparence le problĂšme. Un Ă©vĂ©nement inattendu perturbe la rĂ©solution du problĂšme. Un mĂ©chant » est finalement dĂ©masquĂ©, et tout fini pour le mieux. JosĂ©phine pouvoirs magiques lui viennent en claquant des doigts et lui permettent essentiellement d'apparaĂźtre ou de disparaitre oĂč elle le souhaite et quand elle veut, de ranger ou de laver les affaires ou les piĂšces les plus sales, de faire apparaĂźtre ou de faire disparaitre un ou plusieurs objets, de parler aux animaux et aux fantĂŽmes, d'entendre des conversations Ă distance, de remonter le temps ou de prĂ©dire l'avenir, de faire sortir toutes sortes d'objets de son sac, un peu comme Mary tĂ©lĂ©charger les Ă©pisodes, cliquez sur "SPOILER" pour voir les liens SpoilerPour tout contacts, partenariats, droits de rĂ©ponses, propositions, demandes Contact Sujets similaires+Commentez avec Facebook Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum
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