Etreun bon ange en trois leçons (11 pages) Bon, je ne vais pas tourner autour du pot, la 3Ăšme Ă©dition m'avait laissĂ© un arriĂšre-goĂ»t pas trĂšs agrĂ©able. J'Ă©tais un adepte de la premiĂšre Ă©dition, comme pas mal de vieux routards. J'avais fait le tour d'INS/MV qui ne me satisfaisait plus du tout. C'est toujours comme ça, dans les couples : y'en a un qui s'ennuie pendant que l Manga news > Manga > SĂ©rie > Je ne suis pas un ange > Je ne suis pas un ange Volume 1 Volume 3 » Fiche Review Editions Images Coms21 JP Title ć€©äœżăȘんかじゃăȘい Translated Title Tenshi nanka ja nai By YAZAWA Ai With YAZAWA Ai Publisher FR Delcourt Collection Sakura Type Shojo Genre Romance, Tranche-de-vie Publisher JP ShĂ»eisha Serialized Ribon Release date 11 July 2007 Illustration 432 pages n&b Toutce qui implique la magie, le monde des rĂȘves et des fĂ©es. Évoque une histoire d'amour entre deux personnages. SĂ©rie qui raconte au jour le jour les Ă©vĂ©nement de la vie d'un ou de plusieurs personnages. Des Ă©vĂ©nements qui pourraient se produire dans la vie rĂ©elle, qui se dĂ©roulent dans un monde qui pourrait ĂȘtre le notre.

Le deal Ă  ne pas rater Cartes PokĂ©mon Japon le display PokĂ©mon Go de retour en stock sur ... Voir le deal After The One Piece Flood Corbeille 2 participantsAuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2013 PrĂ©sentationNom et PrĂ©nom Ayaki NomakÂge 30 ansMĂ©tier Marine/PirateRang/Grade ShichibukaĂŻArmes/Équipement Mon du DĂ©mon - Description Moku Moku no miLogia fumigĂšne et ouais je suis le cancer Ă  moi tout seul, grĂące au fruit je peux devenir la fumĂ©e je peux la contrĂŽlĂ©, la modelĂ© et la mettre sur la zone de combat... Tout comme les autres Logia les attaque physique ne me font rien, contre le Logia du vent mon pouvoir ne me sert Ă  rien. Description Physique Comme vous pouvez le constater Nomak a un style plutĂŽt baba cool, cheveux de couleur orange, sa peau et de type caucasien, une bouteille de rhum dans une main, une clope dans l'autre... Il porte un bob constamment, quand il se douche, quand il dort enfin bon vous avez compris... Mais il ne se promĂšne point tout nu ;D son torse est couvert par une magnifique chemise Ă  carreaux noir et orange, ses jambes quant Ă  elle sont recouvertes d'un bermuda orange et ses pieds et bien Ă  pied nu comme Ă  l'ancienne... Il porte plusieurs bijoux venant de son Ăźle natale Korriban, ainsi que plusieurs peintures de guerre sur son torse et ses bras... Il porte deux cicatrice, qui ont Ă©tĂ© faites par deux hommes diffĂ©rents, une sur la joue portĂ©e par le Vice-Amiral Hoshi et une sur le torse, un petit souvenir de son chez soit, ah comme c'est beau l'amour... DerriĂšre ses petites lunettes de soleil ronde a carreau rouge, Nomak a les yeux verts. ^^ Super la fin? XD Description Mentale Bienvenue dans ma tĂȘte chĂ©re mortel. O_O... Nakami est un homme plutĂŽt calme et posĂ©e, il a bon coeur toujours Ă  l'Ă©coute du premier venu... Non ceci est un mensonge pur et simple, cet homme et dur Ă  cernĂ©, il peut vous sourire et vous abattre la seconde aprĂšs... La peur il ne connait pas, l'amour il ne connait pas Ă  part celui du rhum, le respect il ne le connait point non plus... Impossible me diriez-vous est bien si, les seuls sentiments que ce chĂ©re Nakami connait est la souffrance, la colĂšre, le dĂ©gout ainsi que l'euphorie Ă©tant un bon buveur... Il ne peut vivre sans sa chĂ©re nicotine et au sang, la simple goutte de sang le met dans un Ă©tat de transe Voir dans l'histoire. Histoire Chapitre I Le dĂ©but de la y a de ça, 1000 ans avant la vague d'or de la piraterie. Six hommes parcouraient le monde Ă  la recherche d'un pouvoir peu connu Ă  l'Ă©poque, celui des fruits du dĂ©mon... AprĂšs des annĂ©es de recherche, l'un d'eux en trouva un. Lors de cette dĂ©couverte, il posa le pied sur une Ăźle dĂ©sertique plus tard appelĂ©e Korriban. A eux six, a eux six, ils construirent une mĂ©tropole, faisant des enfants des machines Ă  tuer... Le pouvoir qu'ils convoitaient Ă©tait enfermĂ© dans le temple montĂ© Ă  leur effigie, les gens Ă©taient de vrais moutons, ils devaient appelĂ© ces six hommes les Seigneurs Noirs. Plus les annĂ©es passaient, plus ce peuple devenait puissant. Le tas de sable n'Ă©tait plus, Ă  la place il y avait des temples, des maisons ainsi qu'un II La lors d'une nuit sombre et froide que Nakami naquit, mais Ă  peine sortit des entrailles de sa mĂšre qu'il fut envoyĂ© dans le temple, le domaine des Seigneurs Noirs la ou il ne restait que deux descendant de ceux-ci... Chaque nouveau nĂ© sera Ă©valuĂ© en fonction de ses compĂ©tences et le plus apte recevra le pouvoir du fruit du dĂ©mon appelĂ© chez eux, le pouvoir noir... Nakami se fit gravĂ© sur la peau des textes anciens, ainsi que le symbole de son pays sur sa langue. AprĂšs cette ''initiation", il fut envoyĂ© au fin fond du temple, lĂ  oĂč le noir et l'humiditĂ© Ă©taient les seuls maĂźtres. Le but Ă©tait de savoir s'il allait survivre ou pas... Le temps passa et il devint un jeune adolescent blessĂ© Ă  l'intĂ©rieur, il avait survĂ©cu, le premier test Ă©tait passĂ©, le deuxiĂšme allait commencer. Il fut envoyĂ© dans une grande salle avec cinq autres enfants, lui ainsi que les autres Ă©taient tous munis d'un simple couteau, le dernier debout pourra passer le troisiĂšme test... Nakami resta dans cette salle une journĂ©e entiĂšre avant d'en sortir couvert de sang et de sueur, ceci est le moment le plus marquant de sa petite vie, le jour oĂč il toucha le sang d'un autre... Mais Ă  peine Ă©tait il sortit de cet enfer, qu'il fut envoyĂ© devant les deux Seignieurs Noirs restant, une fois dans la salle des six trĂŽnes Nakami fut placĂ© Ă  genoux... Un vieux forgeron entra, couvert de sueur et de tĂąche noire partout sur le corps, il portaitentre ses mains une Ă©pĂ©e immense qu'il avait appelĂ© Necromancer, Ă©pĂ©e maudite par le malin Un esprit pas cool du tout ><. L'arme fut assignĂ©e Ă  Nomak, le troisiĂšme test consistait Ă  faire devenir l'enfant un tueur... Le vieux monsieur en question pris Nakami sous son aile ce jour-lĂ , je ne vous fais pas de dessin, pendant quelques annĂ©es Nomak s'entraĂźna dur et bien... Nous voilĂ  trois ans aprĂšs, Nakami Ă©tant devenu un III Le pouvoir est voilĂ  dans le tournant d'une simple vie, le passage Ă  l'Ăąge adulte... Le quatriĂšme test allait dĂ©marrer, il Ă©tait simple, net et sans bavure... Certaines lĂ©gendes gommeraient un passage tel que celui-ci, mais pas cette fois... Un Seigneur Noir donna un ordre simple et direct, trois mots "Tue les tous." Nakami ne rĂ©pondit pas, il sortit du temple avant de descendre dans sa ville natale qu'il n'avait jamais vu, il ne savait mĂȘme pas qui Ă©taien ses parents, assez ironique, mais peu importe. Il exĂ©cuta l'ordre donnĂ© mĂȘme si ça ne lui faisait pas chaud au coeur... Pendant deux jours entiers, il traqua le peuple innocent, une fois le peuple dĂ©cimĂ© et la ville rasĂ©e, il ne restait plus que du sable et le temple... Nakami entra dans celui-ci, il monta dans la salle des six trĂŽnes, avant de poser un genou au sol. Une fois ceci fait, le vieux forgeron qui avait entraĂźnĂ© Nakami apporta un coffre, il le donna Ă  l'un des deux Seigneurs Noirs... Il demanda Ă  Nomak de s'avancer et celui-ci s'exĂ©cuta, il ouvrit le coffre. Ce qui se trouvait Ă  l'intĂ©rieur Ă©tait ce pourquoi il avait Ă©tĂ© formĂ© le pouvoir noir... La chose Ă©tait simple, il devait le manger, rien de bien difficile. Une fois cela fait, rien ne se passa... Le Seigneur Noir qui avait cru avoir fautĂ© dans sa dĂ©marche sortit une longue Ă©pĂ©e Ă  la lame rouge, son intention comme vous l'avez compris Ă©tait de tuer Nomak... Il n'avait pas eu le temps de rĂ©agir Nomak stoppa son geste sans bouger d'un poil, il ressentait le pouvoir... Il assassina l'un de ces tyrans avant de tuer l'autre. Ensuite, ce fut au tour du forgeron... Il Ă©tait prĂȘt, il sortit du temple avant de prendre une embarcation, il prit la mer Ă  la recherche du IV La semaines aprĂšs qu'il soit partie de Korriban, Nakami croisa sur son chemin le Vice-Amiral Hoshi, un homme au crĂąne sans cheveux, une cicatrice en forme de salamandre sur ça joue, ainsi qu'une petite moustache noire tombante sur son menton... Pendant cette scĂšne, aucune parole ne fut prononcĂ©, Nomak attaqua sans poser de question... Le combat se passa sur un bateau marine et celui-ci dura deux jours complets avant que Nomak tombe sous la souffrance d'une longue blessure sur le torse portĂ© par ce Hoshi... AprĂšs cet acte, il fut envoyĂ© dans un bateau transfert. En plein voyage le bateau fut attaquĂ© par les pirates de Socrate Kashi enfin... "les", il n'y avait qu'un homme, Socrate Kashi lui mĂȘme, celui-ci dĂ©truit le bateau ce qui sauva Nomak dans un sens... Mais pour le jeune homme c'Ă©tait une honte, il reprit son voyage de sang Ă  la recherche de cet homme pour le tuer... A force d'aller dans des bars, Nakami fut vite amoureux du rhum, l'euphorie lui plaisait temps... AprĂšs ce dĂ©shonneur il entrat dans la faction du rĂšglementbeuh?!DerniĂšre Ă©dition par Nomak Ayaki le Lun 9 Mar - 1549, Ă©ditĂ© 5 fois Ike GreenLieutenant MarineNombre de messages 195Age 26Localisation 180 degrĂ©s Ă  droiteDate d'inscription 13/12/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2023 Tu as, Ă  mon avis, le niveau pour un fruit mais pas pour ĂȘtre amiral... Sinon, soigne ton orthographe, "lui plaisait temps"... Franchement j'en ai marre que personne ne soigne son orthographe en RP... InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2242 J'ai moi aussi plusieurs chose Ă  dire, alors tout d'abord, Ă  mon gout, le Pika pika no mi est avec le logia de la foudre, LE plus puissant des logia, et franchement tu n'a pas le niveau Rp qui a mon avis convient Ă  un tel fruit, et pour te voir octroyer le post de shishibukaĂŻ que tu demandes il faudrait une motivation pour cela, et je vois mal la marine donnĂ© ce rang Ă  un tueur sanguinaire aussi dangereux que le tiens les corsaires sont tordus mais quand mĂȘmeEt finalement, j'aimerais que tu fasses attention, car par endroit ton histoire est incohĂ©rente... Par exemple, tu dit que les seigneurs noirs ont fondĂ© le temple 1000 ans avant la premiĂšre Ăšre de la piraterie, et on est 100 ans aprĂšs cette derniĂšre, et c'est l'un d'eux qui te donne des missions, je suis pas un connaisseur mais 1100 pour un homme sa reprĂ©sente une sacrĂ© longĂ©vitĂ©... De la mĂȘme maniĂšre tu massacre un village au complet, et aprĂšs cela le forgeron arrive, si t'as tuĂ© tout le monde, comment il a fait pour survire...?Enfin voilĂ , tout ça pour te dire qu'il y a quelques progrĂšs Ă  faire, et que je ne fait pas ça pour le plaisir de t'embĂ©ter InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2247 Bienvenu et amuse toi bien sur le forum et surtout bonne chance pour la suite ^^ InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Dim 8 Mar - 2345 Euh... Tu as mal lu, le forgeron viens avant pas aprĂšs... Alors, je ne vois pas le problĂšme ce que tu dis n'a aucun sens pourquoi ? La marine propose le poste de ShichibukaĂŻ au pirate les plus puissants, Nomak est peux-ĂȘtre un pirate sanguinaire mais il reste un pirate d'expĂ©rience donc on lui propose le poste, Don Flamingo est un marchand d'esclave etc. Il fait faire Ă  deux marine un petit combat et la marine ne lui dis rien... Pour l'homme de 1100 n'oublie pas que nous sommes de One Piece tout est possible -"... Pour le fruit du dĂ©mon, franchement je m'en fiche x J'en prend un autre et puis voilĂ  ^^ Je demande le Moku Moku aussi un Logia Je prend que trĂšs rarement les Logias, je ne suis pas un GB donc aucune crainte. ^^ Si celui est refusĂ© et bien je Don, ne prend pas ce que j'ai dis dans le texte mal, je ne fais que me dĂ©fendre. ^^ InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 023 Franchement...Imagine que tu es un membre du gouvernement mondial, tu crois que tu donnerais le titre de shishibukaĂŻ a un homme qui potentiellement peu sous prĂ©texte qu'il Ă  pas tuer son ratio de pirate se retournĂ© contre la marine et massacrĂ© un navire complet? Et de toute façon, il te faut une bonne raison pour devenir un ShishibukaĂŻ, on le devient pas uniquement parce qu'on est un bon combattant, Il y a un seuil de tolĂ©rance, mais Don flamingo, rien n'indique que la marine sais ce qu'il est marchand d'esclave, et je te rappelle que quand il joue, ya le grand chef de la marine qui lui dit d'arrĂȘter s'il tient Ă  son pour l'Ăąge, je suis dĂ©solĂ©, mais dans one piece, PERSONNE n'arrive Ă  cet Ăąge lĂ , c'est la seul constante, ils vieillissent normalement, et je ne dirais pas la derniĂšre preuve parce qu'elle n'est que dans les terminer sur un point positif, j'avoue m'ĂȘtre un peu trompĂ© concernant le forgeron, et le Moku Moku no mi est probablement envisageable, si tu le veux Ă©dit ta feuille en mĂȘme temps que pour les autres modifs , en attendant je vais rĂ©flĂ©chir Ă  la question... Et mĂ©fie toi de comment tu te dĂ©fends, parce que ce dĂ©fendre sans ĂȘtre attaquĂ©, c'est pas un bon plan et je ne m'inquiĂšte pas de mes rĂ©actions je suis pacifique, mais il y a plus hargneux que moi ici ... Je suis exigeant, mais parce que tu demande un post trĂšs important, et que je tiens Ă  l'univers de one piece, et Ă  respectĂ© ses abus oui je respecte certains abus parce qu'ils sont aussi dans le manga, mais aussi les limites qu'il met. Apakoh DrachePirate SolitaireNombre de messages 546Age 29Localisation Je suis ici, comme d'inscription 22/10/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 142 Bien bien, je vois que Nomak et Don ont fait connaissance. ^^AprĂšs avoir lu la fiche de Nomak et les commentaires qui prĂ©cĂšdent ce message j'ai dĂ©cidĂ© de donner mon avis officiellement. Nomak est un bon RPgiste qui mĂ©rite qu'on lui accorde un bon rĂŽle, je dis cela car j'ai eu l'occasion de lire ses RPs je ne sais plus si j'ai RP avec lui mais bon... ce n'est pas le plus important. Par consĂ©quent, le poste de Shichibukai est envisageable. Nomak sera donc un genre de Mihawk ; Corsaire personnage en tout cas... Son histoire est un scĂ©nario trĂšs sombre mais qui me passionne, j'aime beaucoup. Pour le fruit, prends le Moku Moku No Mi ou un autre si tu le veux, pour moi tous les Logia sont aussi puissants les uns que les autres sauf celui des TĂ©nĂšbres, bien sĂ»r. Saches tout de mĂȘme que si je ne connaitrais pas ton niveau en RP je ne t'aurai pas accordĂ© de Logia mĂȘme si d'autres dĂ©tenteurs de Logias ont fait plus court que toi je sais, mais je n'Ă©tais pas encore Ă  la tĂȘte du forum Ă  cette Ă©poque il me semble. Voili-voilou, j'attends donc les modifs demandĂ©es de la part de Don et de InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 205 Bon je doit m'incliner devant le grand chef, donc mĂȘme si je garde mon opinion sur le fait que le fruit de la lumiĂšre est bien plus puissant que le fruit de la fumĂ©e, et Ă©gal en puissance celui de la foudre ces deux la sont les seuls avec celui du feu qui rendent l'homme intouchable tout en lui donnant de trĂšs trĂšs gros pouvoirs d'attaque..., il semble confiant dans ton niveau Rp, et je ne t'embĂȘterais plus pour ce qui est du contre, on est tous les deux d'accord et cela on l'a demandĂ© pour absolument tous, moi compris, il faut que tu donnes une motivation pour ton perso pour devenir ShishibukaĂŻ vu que Moria l'a fait pour se prĂ©parer une armĂ©e pour devenir roi des pirates tranquillement, tant que c'est pas complĂštement absurde, je prendrais, et que tu revois l'idĂ©e des 1100 ans, je pense pas que ça change grand chose dans ton histoire si au lieu de dire ça, tu dit que le temple Ă  Ă©tĂ© créé il y a une quarantaine, voir une cinquantaine d'annĂ©es...Voilla InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1553 Holy - Sympa de ta part. ^^Don - Je suis du mĂȘme avis que toi, le Pika et le Goru sont les deux logia les plus puissants et je ne pense pas avoir le niveau pour donc je reste sur le Moku Moku, j'ai modifiĂ© le passage de l'homme de 1100 ans J'ai mis que c'Ă©tait les descendant. ^^ Donc l'ambition de mon perso, j'avais pensĂ© Ă  construire une rĂ©plique de son Ăźle oĂč il serait roi... Enfin si sa passe ? InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1643 l'idĂ©e peut ĂȘtre bonne, la seul chose est qu'il faut trouver en quoi le fait d'ĂȘtre avec les marines t'aide rĂ©cupĂ©rer les primes peut ĂȘtre une idĂ©e... faudra juste le prĂ©ciser dans ton histoire, et pour le fruit, c'est toi qui voit. Rajoute le pitit dĂ©tail demandĂ© dans ton histoire et normalement je ne poserais plus de souchis... je suis gentil quand mĂȘme... Apakoh DrachePirate SolitaireNombre de messages 546Age 29Localisation Je suis ici, comme d'inscription 22/10/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1725 L'idĂ©e de l'Ăźle me parait pas trop mal, mais pour crĂ©er une rĂ©plique d'une autre Ăźle cela n'est pas possible. Je m'explique sur le forum Akumateshinai Condor mon second perso possĂšde la plus grande fortune au monde. Avec son argent il a modifier le QG de l'AW et a Ă©rigĂ© une petite flotte, sans oublier l'hĂŽtel de luxe de l'AW qui est rattachĂ© au QG. Tout cela a prit beaucoup de temps Ă  ĂȘtre créé alors que Condor bĂ©nĂ©ficie d'une technologie de pointe grĂące Ă  son argent... Bref, tout ça pour dire qu'il faudrait au moins un siĂšcle entier de construction pour rebĂątir une Ăźle de fond en comble en partant de rien, sans compter les milliards de Berries qu'il faudrait dĂ©bourser...La meilleure solution est de prendre le contrĂŽle d'une Ăźle indĂ©pendante un peu Ă  la maniĂšre de Crocodile avec Alabasta mais sur laquelle il n'y a pas besoin de constructions supplĂ©mentaires. Il serait logique que cette Ăźle ne soit pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e et ne possĂšde pas une grande armĂ©e car Ă  toi tout seul mĂȘme avec ton pouvoir je doute que tu puisses faire un coup d'Ă©tat sur une Ăźle comme Alabasta je sais je prends l'exemple d'Alabasta car c'est un trĂšs bon exemple de comparaison ^^. Donc tu pourrais ĂȘtre roi d'une Ăźle Ă  la façon d'Arlong, lĂ  ce serait plausible. Qu'en penses-tu?À savoir qu'il faudrait tout de mĂȘme expliquer comment tu t'y prends car je doute que la Marine actuelle du fofo apprĂ©cie qu'un de ses Shichibukais fasse ce genre de tyranie sur n'importe quelle Ăźle. XD_________________ InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Lun 9 Mar - 1917 Bah ce n'est qu'une ambition, je n'ai jamais dis j'allais le faire, comme les 10 000 pirate qui dise je vais ĂȘtre le Seigneur des pirates et au bout du compte il n'y en a que un, cela n'est qu'une ambition donc je vois pas le problĂšme... Pas parce que je le mets que je vais le faire, enfin faut restĂ© logique, construire une Ăźle est impossible faut prendre sa au premier degrĂ©s, moi je veux rp... Vous restez bloquĂ© sur vos One Piece de fond en comble, mais un rp c'est pour imaginĂ© et s'amuser, depuis que je suis je me suis pas amusĂ© pour un sous, alors aucun bienvenue, sa donne pas vraiment envie de restĂ©... Holy ne serais pas une ancienne connaissance je serais partit depuis longtemps... A peine arrivĂ© on me fait dĂ©jĂ  un reproche pour quelque faute dans la pres... M'Ă©tonne pas que les membres ne passe plus, moi je voulais vous aidez, passĂ© l'adresse de bon graph Ă  Holy pour le design du forum mais la je suis vraiment dĂ©goutĂ©... Vous savez me sortir, ton pirate ne peux ĂȘtre Shichi car il est trop sanguinaire... On ma jamais sortit un truc pareil... Car si l'on regarde bien OP la marine est aussi salaud que les pirates, Aka Inu et Ki Saru sont pour le massacre grauit au nom d'une "justice" bidonne... Dans OP personne n'ai un ange, mais depuis que je arrivĂ© je pense que vous voulez que sa sois comme cela... Enfin bon voilĂ  ce que j'avais Ă  dire... Pour l'ambition de mon perso, pour pouvoir entrĂ© chez les Shichi cela est simple... GagnĂ© de la tune sans ĂȘtre emmerdĂ© que demandĂ© de plus, il ne faut pas une raison Ă  un Shichi pour rentrĂ© dans l'ordre c'est un rang de planquĂ© tes tranquille donc bon... Apakoh DrachePirate SolitaireNombre de messages 546Age 29Localisation Je suis ici, comme d'inscription 22/10/2008Feuille de PersonnageNiveau 0/100Points de Renom 0/5000Points d'Honneur 0/2000Sujet Re Nomak Ayaki Mar 10 Mar - 1229 Ok, je te valide lĂ  dessus. Mais quand tu voudras Ă©ventuellement commencer Ă  rĂ©gner sur une Ăźle ; fais-moi signe que je sois au courant. Je te laisse commencer ta fiche technique. Aussi, tu verras que je t'ai rajoutĂ© ta prime, tout comme aux autres Shichibukais d'ailleurs...Fiche ValidĂ©e!_________________ Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Nomak Ayaki Nomak Ayaki Page 1 sur 1 Sujets similaires» [ Nomak AyakiPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumAfter The One Piece Flood CorbeilleSauter vers

LesTourments d’un Ange Photo Gil Strec / Ambiances Polars Je pensais qu’aprĂšs la mort, il y avait le nĂ©ant, Je me suis endormie pour ne plus jamais me rĂ©veiller, Et pourtant, je
PubliĂ© hier Ă  1152, Mis Ă  jour hier Ă  1417 Le prĂ©sident de la RĂ©publique s'est engagĂ© ce jeudi matin Ă  poursuivre la revalorisation des salaires des enseignants. Emmanuel Macron a promis jeudi que la revalorisation des salaires des enseignants serait poursuivie» afin qu'aucun d'entre eux ne dĂ©bute sa carriĂšre Ă  moins de 2000 euros nets» par Grenelle de l'Ă©ducation amorcĂ© en 2020, vous avez ... commencĂ© une revalorisation gĂ©nĂ©rale de la rĂ©munĂ©ration il y a 2 ans, qui sera poursuivie, en faisant qu'aucun professeur ne dĂ©bute sa carriĂšre Ă  moins de 2000 euros nets» par mois et qui permettra environ 10% d'augmentation de la rĂ©munĂ©ration par rapport au statu quo», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique devant les recteurs et les rectrices rĂ©unis Ă  la Sorbonne pour leur lire aussiManque de professeurs Ă  une semaine de la rentrĂ©e, Pap Ndiaye visite une cellule de criseÀ cette revalorisation gĂ©nĂ©rale des salaires, Ă©tage inconditionnel», s'ajoutera un pacte pour les enseignants» qui leur permettra, sur une base volontaire, de s'engager ... dans des missions supplĂ©mentaires», telles que le suivi individualisĂ©, des tĂąches d'encadrement ou des actions qui ont du sens», et qui seront rĂ©munĂ©rĂ©es», a prĂ©cisĂ© le chef de l' cours d'une confĂ©rence de presse, StĂ©phane Crochet secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du syndicat enseignant SE-Unsa a fait part de sa volontĂ© que cette revalorisation bĂ©nĂ©ficie aux enseignants dĂšs l'annĂ©e de stage» et non pas Ă  partir de leur titularisation. Par ailleurs, 2000 euros c'est un chiffre que nous-mĂȘme avions posĂ© comme objectif», mais en 2020», a-t-il dĂ©clarĂ©. Compte tenu de l'inflation, ce montant devrait ĂȘtre revalorisĂ© aujourd'hui Ă  plutĂŽt 2200 euros», selon lui. Aucun enseignant ne dĂ©butera sa carriĂšre sous 2000 euros nets mensuels», promet Emmanuel Macron S'ABONNERFermerS'abonner

MadĂ©marche est complĂštement sincĂšre, je ne suis pas lĂ  pour la cĂ©lĂ©britĂ© ni pour faire ensuite une autre Ă©mission de chant. Je garde un trĂšs bon souvenir de “The Voice

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Et ensuite se vide du vide. Le plus drĂŽle est le fait qu’aprĂšs tout c’est un pur matĂ©ri­al­isme, zĂ©ro d’esprit. Mais de quoi par­lions-nous? Ah, je sais. Quelqu’un a‑t-il vu mon verre? FenĂȘtre Quant aux Ă©toiles, en effet, j’aime les observer. Surtout aprĂšs une journĂ©e comme celle-ci. AprĂšs une journĂ©e chif­fon­nĂ©e, comme un jour­nal frois­sĂ©. Une fenĂȘtre immense, grande ouverte, me restitue Ă  la matiĂšre. Dans les reg­istres bleus on ne trou­vera pas de place pour la querelle de ce jour dans un office ni pour une grandissante aver­sion pour son pro­pre reflet dans la glace. Le journal se dĂ©froisse et se rĂ©duit Ă  un point. Des mil­liers de points blancs en tant que preuve de l’inutilitĂ© des actes humains, Ă©crire une telle dis­ser­ta­tion. Ou alors Le mutisme du ciel, ain­si que les avan­tages en dĂ©coulant pour les plus et les moins mal­heureux habi­tants de la planĂšte. Langues Ă©trangĂšres Nos par­ents par­lent le russe, nous – l’anglais, et nos enfants? Je parie qu’ils apprendront le chi­nois. Rien d’étonnant Ă  ce que nous ne pouvons nous com­pren­dre. MĂȘme Marx ne prĂ©vit pas que les choses prendraient une telle tour­nure. Sans par­ler de Nietzsche ou de Freud. Si l’on vient Ă  par­ler d’eux, les choses Ă©vi­dentes me parais­sent les plus suspectes. Par exem­ple l’association de l’acte d’écriture de poĂšmes Ă  la poĂ©sie. Ou du hurlement de slo­gans nationaux — au patri­o­tisme. Mais ce sont des dĂ©tails. Le plus beau est le moment oĂč nous nous tenons debout devant nous-mĂȘmes et con­tre toute attente nous savons nous entendre. Pre­mier poĂšme sur l’amour Je nique les rues qu’essaient de s’approprier les pro­mo­teurs bavants et les employĂ©s Ă©cervelĂ©s. Je nique les copains qui s’annonçaient ĂȘtre copains et qui m’exclurent ensuite de la copinerie. Je nique les Ă©tagĂšres dans mon petit apparte­ment qui plient sous le poids de thĂ©ories inutiles. Je nique les solvants du sens et autres dĂ©tergents qui dĂ©tour­nent l’attention des choses importantes. Je nique les idiots qui savent tout sur chaque sujet, et les rou­blards au nez retroussĂ©. Je nique les let­tres de moti­va­tion dans lesquelles je vendais mon temps car il ne faut pas ven­dre le temps. Je nique les gross­es boĂźtes qui me niquent Ă  chaque pas, mĂȘme quand je nique et quand je meurs. Je nique l’église qui nique des enfants, bĂ©nit des chars et pille la terre, cette terre. Je nique les philosophes qui créÚrent Dieu et tuĂšrent Dieu car le pou­voir d’un homme sur les hommes est infini. Je nique l’amour des gros et pesants romans d’amour car le vrai amour fonce dans tous les sens. Quoi encore ? J’aime et il m’arrive d’ĂȘtre insupportable. Mais avant tout j’aime. Empire du milieu Quand on fit dĂ©jĂ  le tour de toute la ville, on peut tranquillement faire demi-tour. C’est-Ă -dire arrĂȘter de bĂȘte­ment regarder autour de soi et enfin observ­er l’étiquette de cette belle soirĂ©e. Met­tre le dĂ©cor Ă  l’envers. Chi­nois est le bis­cuit et chi­nois est le cartable. Les soupes et les jou­ets. Penses‑y, tout est chi­nois ! Chi­noise est la police. Et l’art de la censure. Chi­nois­es sont les croix aus­si. Et chi­noise est la Pologne. Et alors? La soirĂ©e est apprivoisĂ©e. La forme? SĂ»re­ment pas une Ă©pi­gramme. Ce n’est que main­tenant que la route s’agrandit vraiment. NiekƂaƄs­ka Rue NiekƂaƄs­ka habitait jadis un sculpteur. Celui de Qua­tre Dor­mants et de la Stat­ue de la Gratitude. Il mou­rut, mais sa mai­son se mit Ă  vivre sa pro­pre vie. Tout d’abord, y rĂ©sidaient des sculp­tures. Il paraĂźt qu’elles appa­rais­saient dans le jardin encore longtemps aprĂšs la mort de l’artiste. Le jour, elles som­meil­laient. La nuit, elles sortaient dans le quarti­er Sas­ka Kępa. Et elles effrayaient. Elles chan­taient d’un homme fou qui tua avec une hache toute sa famille. Et puis, elles lançaient sur les pas­sants des canettes de biĂšre et des prĂ©ser­vat­ifs. Rien d’étonnant Ă  ce que quelqu’un finit par ordon­ner de dĂ©molir la mai­son. Maintenant y est Ă©rigĂ© un bĂąti­ment mod­erne, un immeu­ble de bureaux ou une rĂ©si­dence. Ses murs sont blancs comme un os. Et on ne sait pas Ă  quoi on peut s’attendre de lui. Je m’arrĂȘte Je m’arrĂȘte. Un quarti­er Ă©tranger me regarde indif­fĂ©rem­ment. D’autres que moi imag­inĂšrent ici on ne sait pas quoi. Un kiosquaire lutte contre son cade­nas et sa cig­a­rette. Une fleuriste vide dans la rue un seau d’eau. Et alors c’est tout? C’est tout. Je ne dois vrai­ment plus rien. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes tra­duc­tion Colette Salem Ils Ă©taient par­fois CaĂŻn Et par­fois Abel. Eux-mĂȘmes Ne s’y recon­nais­saient plus. Alors le bon Dieu se sourit in pet­to Et les mer­les picorĂšrent leurs mains Au repos sous l’arbre de la connaissance. Com­ment pou­vaient-ils les connaĂźtre Si CaĂŻn met­tait les mains de Jacob Et Abel – la voix d’EsaĂŒ [1] ? Quand je les rencontrai, Je ne sus, moi non plus, Les dis­tinguer Ă  l’ombre du miroir, Ă  mon image. *** Ta douce voix me tra­verse telle Une moelle Ă©piniĂšre, et sou­tient le monde. C’est vrai, les Titans cog­nent encore dans ma paume Mais je me gomme Pour te les cacher, Ain­si que ma plainte con­tre le monde, Afin que l’écume de mon vĂ©cu n’arrive jusqu’à toi. L’arbre du dĂ©sar­roi me sĂ©pare de toi, Et que je sois ta mĂšre. Cela je l’enfouis dans le casi­er dĂ©bor­dant de mon cƓur. S’il ne tenait qu’à moi, monts et collines s’araseraient Devant toi et les tem­pĂȘtes fuiraient Se cacher dans une bouteille. Certes j’épands mon amour Ă  tes pieds. De toute façon il pĂšse sur tes jours Comme la valise d’un immigrant. *** Le mur du parc est dĂ©truit. Entre Ă©chec et oubli survint le gel, Glaçant cƓur et pĂ©tales translu­cides des crocus. Cette Ă©nigme-lĂ  Par-delĂ  la porte de verre, doit-elle ĂȘtre apprise, Et le chat gĂ©ant Est-il apparu ce matin en Ă©missaire Pour annon­cer que tout est fable, Que la douleur n’est que fable de la douleur, Que le parc doit aimer la leçon Et la servir ? *** Le jardin silen­cieux enclot le secret de la pluie. Comme en amour, il s’en imprĂšgne tout entier. Dif­fi­cile de devin­er l’étĂ© au cƓur de l’hiver, Et l’incertitude des branch­es aveu­gles Ă  mon souffle Chaud sous les paupiĂšres des feuilles. Les bour­geons enroulĂ©s en boucles Repren­nent par moi leurs formes, sans effroi, Et s’ouvrent Ă  ce qui vient. Suis-je un lieu ?’ demande le jardin, Der­riĂšre l’étĂ©, l’hiver ? [1] GenĂšse 27 22–23 Jacob s’approcha d’Isaac, son pĂšre, qui le tĂąta et dit cette voix, c’est la voix de Jacob, mais ces mains sont les mains d’EsaĂŒâ€™ L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Toi Toi qui man­ques au jour comme la nuit au monde Guet­tant son repos sous la lampe Toi dont les yeux marchent au repaire Humant le seuil de chaque vent Toi qui effeuilles demain de tes doigts dĂ©tachĂ©s VĂ©ri­fies et cales le sillage Toi qui n’es pas, que j’invente Mon com­pagnon rendu Mon Ă©paule promise. *** Palmyre Dans l’atelier presque nu Le jeune mĂ©cani­cien inven­ta la piĂšce Et disparut Pous­sant un pneu Comme on dis­trait un cƓur lourd Par les rues larges Ă  digĂ©r­er une prison. Au mur de l’oasis Il faut ĂȘtre bien espiÚ­gle pour passer Ou l’enfant comme l’eau façon­nant son chemin. Les hommes Seuls Talons agiles Abri­tent dans leurs manch­es le savoir bruni. Ils peu­vent le soir lever la tĂȘte Vers les mains des arbres s’offrant le dernier soleil. LĂ -bas, les ruines sont de nos rĂȘves faites, debout. Par leurs pores la terre roule sa fiertĂ© de nous porter encore. La brute ignore Qu’en explosant Le sourire des siÚ­cles rejoint la lune Ă©norme Qui tient les comptes. *** Amour Tu es le larmi­er de toutes mes façades Viens, abri­tons-nous si seuls L’orage attein­dra Ă  temps la croupe de nos rires et le revers de nos joues. Sur la tienne je pose ma main, ligne de basse qui soutire Ă  tes questions leurs torsades qui sĂšme dans tes yeux leurs altĂ©rations. Je vois que tu te pench­es sur ce tableau con­nu en y cher­chant ce qui te fait trembler. Ecoute der­riĂšre la piĂšce d’eau le passe-pied masquĂ© et la grive qui l’espionne. MartĂšle encore un peu l’image et tes yeux riront eux aussi. Sur la grĂšve pour CythĂšre on se hĂąte, mais s’il fal­lait rester ? Pour suiv­re d’un doigt brĂ»lant la courbe oĂč au cal­en­dri­er tu mĂȘlas les feuilles pleines, les fruits ramassĂ©s, les bar­ques soudaines et nos bras dĂ©licieux. La bour­rasque promise fait sourire les fenĂȘtres. Je t’offre nos Ă©paules au vent, pĂ©né­trant l’espace de gammes en ser­ments. Je t’offre la croisĂ©e ouverte sur le mur chaud oĂč s’impriment, la veille en applique, l’appui de demain, l’impossible toujours. *** Mon garçon A mes fils Mon frĂȘle et gracile. Mon garçon Mon petit miel qui rit Ma lec­ture innĂ©e Mon som­meil de moissons Mes sil­lons rĂ©sumĂ©s Mon para­sol en bonds. Je fais le ser­ment rose de faire se lever le soleil comme tu le veux et tu tien­dras ma main. Je fais le ser­ment roux de ne jamais m’incliner en bar­riĂšre et tu lĂącheras ma main. Je veux ĂȘtre la mousse des forĂȘts reculĂ©es, douce Ă  ton pas curieux et nu de ter­reurs rĂ©sidu­elles et puissantes. Je veux ĂȘtre la brume qui s’étiole Ă  la proue de tes dĂ©parts, par­fumant tes doutes de la sĂšve du retour entier. Je veux ĂȘtre la join­ture blanche de tes poings au haut des boule­vards oĂč d’autres vont en pente, lorsqu’il fau­dra trou­ver la maille par oĂč commencer. Je veux ĂȘtre, aux soirs des soli­tudes qui ne man­queront pas, la paroi qui t’investit d’un miroir prometteur. Je veux ĂȘtre le fil­igrane dont tu dis­pos­es et que tu emportes partout. Je veux que tu n’égares pas l’enfant lorsque sonne la fin des rĂ©crĂ©a­tions ; que, les pieds empĂȘtrĂ©s dans le cartable du devoir, tu ravales les rages aux avenirs inutiles, que tu tiennes le regard hors des grilles, visant demain et son corps de danseuse. Je veux que tu arraches Ă  l’aube qui enfante La promesse de ton dĂ» et ta consĂ©cration Que tu forges ton Ă©tĂ© sans mesur­er ton pas Que ton enver­gure pais­i­ble rĂ©solve l’horizon. Je veux que de tout cela tu me sach­es effacĂ©e. *** Aux virages des banlieues les talus laissent flot­ter les mer­cre­dis verts et les herbes perdues. Les chemins s’en­ga­gent comme des faits divers entre les pis­senl­its d’or et les pentes qui reviennent. Le train s’an­nonçant comme s’il allait trĂšs loin peine Ă  con­va­in­cre la courbe qu’elle doit se dĂ©tacher. Il y a des pĂšres et leurs enfants, qui marchent. Des soupi­raux sen­tent la lessive. On aimerait que cela suffise. Des nuages sont fron­cĂ©s, plus loin. Il va fal­loir par­tir, sans formulaire, Empoign­er dans le courage du vent la rumeur morne et les corps identiques Pour ten­ter quelque chose qui aurait Pur, mathĂ©matique, la sur­face argen­tĂ©e d’un arbre rĂ©ussi. *** Pour ma fille L’arpĂšge con­tinu des temps jusqu’ Ă  toi Lance sa main dans l’air A l’heure sans hier Juste l’ombre jeune au volet repliĂ©. Il faut laiss­er entr­er le soleil dans les maisons Qu’il caresse les oiseaux posĂ©s lĂ . Tu sais, ou tu appren­dras, sur ta tige penchĂ©e, que les haut­bois des attentes Ver­nis Ă©puisants, marchent par gradins sur les mĂ©lancolies. Tu en rĂ©sumeras le seuil en un seul pas qui claque Et cela sera une gui­tare, son chemin L’herbe aux lĂšvres et le sourire aux dents. Epouse des pĂ©tales du vent Tu ouvri­ras les vannes et les miroirs qui grondent Tes cheveux orneront la nuit et l’orbe blanc Sans frein ta courbe rejoin­dra le ruis­seau grisĂ© Et tes cils en coulisse. AffolĂ©e peut-ĂȘtre de tout ce qui ne vien­dra pas Tu vibr­eras comme la corde au manche Et tu calmeras le cƓur, flĂ©chette et trĂ©sor, Qu’il laisse La derniĂšre note mourir. *** Rebours La nuit ferme ses lĂšvres Sur la coupe lais­sĂ©e par le dernier dormeur. Par un piĂ©destal dĂ©robĂ© nous fuyons son front Les Ăšres advenues Celles qui ne com­menceront pas. Des Ă©toiles jumelles cri­ent Ă  l’horizon Se dĂ©cli­nent savantes Bien que per­cĂ©es sur le calque des vƓux. Si la voĂ»te signait Nous nous range­ri­ons aux couleurs qu’elle verse Les feuil­lages enfleraient en un secret de fruits Et sur les ponts la musique naĂźtrait Comme l’honneur de l’aube au matin inĂ©dit. Mais il faut peser l’illusion Glisse la mĂ©canique Sans son­ner se dĂ©cale d’un cran Ô par­tir mais oĂč Menteur, l’arriĂšre-pays n’a gardĂ© Qu’une griffe seule accroupie et buvant Le mince filet qu’on lui avait confiĂ©. Cette sente mĂšne aux racines maigres OĂč l’homme rarĂ©fiĂ© Grig­note sa chaleur comme un bis­cuit de pirate. Ni l’enclume ni la roue ne rĂ©cla­ment leur dĂ». La main qui se lance ne retombera pas. Au cƓur des antres, sous les val­lĂ©es, gisent des let­tres, en tas. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Demain Que vive la beautĂ© et la fraĂźcheur instruite de ces mystĂšres ces larges feuil­lages brillants aux grands vis­ages ouverts doux de sourires aux fleurs de tilleul en inno­cences parfumĂ©es demain aux heures du soleil ardent nous revien­drons ici plaider notre cause juste et entendue le par­fum d’étĂ© mon­tant de la terre et envahissant toutes ses frontiĂšres et tous les dĂ©tours de nos cƓurs avides encore pris­on­niers et rĂ©flĂ©chissant leur libĂ©ration venue dans les forces du print­emps portĂ© au solstice atten­dre la lumiĂšre qui revient encore et bĂ©nir les jours illimitĂ©s oĂč la plĂ©ni­tude de l’ñge berce le chant de la naissance les voix vives couleurs des enfants dis­per­sĂ©es dĂ©pareillĂ©es leur cri unique et constituĂ© joie appel immense la nature folle toute de joie et de soupirs vient bat­tre prĂšs de nos cƓurs la pluie sere­ine des longs espaces et des grands jours aux bains de clartĂ© aux Ă©glantines aux clĂ©matites aux graminĂ©es *** Soir imprĂ©vis­i­ble astre des forĂȘts et des nuits belle Ăąme de la lune pĂąle et pur objet blond lancĂ© dans le noir toi que voici grande au-dessus du monde une prairie aveuglante de chants d’insectes le bord de mer avec toi mon amour et les galets lavĂ©s les coquillages rester au bord longtemps oĂč l’eau s’éloigne lente lĂ  rester avec toi que font ces voyageurs au bord des voies ferrĂ©es ces lam­pes allumĂ©es sur les routes qu’est-ce que nous atten­dons tous nous atten­dons ce mys­tĂ©rieux amour ce secret de l’impatience tue de la ques­tion retenue poussĂ©e par l’audace qui se contient et se rĂ©jouit de deviner l’imprĂ©visible et de l’espoir de pour­suiv­re au soir la couse des grands fleuves et les eaux en miroirs des soleils couchants volons les envolĂ©es volantes des feuilles rouges pour mon cƓur qui vole avec vous lĂ -bas oĂč l’on danse au prĂ© vert secouĂ© des piĂ©tinements des talons joyeux de danseurs ailĂ©s d’avoir vĂ©cu lĂ -bas fĂ»mes nous aussi rem­plis des torrents des rocs des lacs des glaces des pier­res roulĂ©es et des ardentes intempĂ©ries de la montagne L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes 1 – Anaphore ceps extrait de “rats taupiers”, Ă©di­tions des Van­neaux, 2016 Ce n’est pas parce que je t’aime que je ploie Ce n’est pas parce que je te par­le que je te dis Ce n’est pas parce que je t’écris que tu me lies Ce n’est pas parce que j’ai fui que la course est finie Ce n’est pas parce que tu es beau que je veux te ressembler Ce n’est pas parce que tu n’es plus lĂ  que je ne t’attends plus. Ce n’est pas parce que tu n’es plus lĂ  que je t’aimerai toujours Ce n’est pas parce que tu n’es pas recon­nu que je ne te vois pas Ce n’est pas parce que tu n’es plus le sourire que je veux pleurer Ce n’est pas parce que l’avenir s’est ouvert que je veux te refermer Ce n’est pas parce que tu es squelette que je ne suis plus de ta chair Ce n’est pas parce que le vent est tombĂ© que tu n’es plus bourrasque Ce n’est pas parce que tu te tais Ă  jamais que je ne peux plus te parler Ce n’est pas parce que le regret est prĂ©g­nant que je te trou­ve poignant Ce n’est pas parce que tu es oubliĂ© de tous que je ne me sou­viens pas Ce n’est pas parce que les images sont per­dues qu’elles n’existent pas Ce n’est pas parce que le chemin fut caill­ou­teux que je te veux heureux Ce n’est pas parce que je fume que tu dois arrĂȘter de tir­er sur tes sĂšches Ce n’est pas parce que ta tombe est som­bre que tu n’es plus ma lumiĂšre Ce n’est pas parce qu’ elle ne t’a plus sup­pliĂ© qu’elle ne t’a jamais aimĂ© Ce n’est pas parce que je n’ai jamais su dire que je ne te sauverais jamais Ce n’est pas parce que la vio­lence de ta fuite est loin­taine qu’elle est oubliĂ©e Ce n’est pas parce que ton Ăąge est un butoir que je ne t’espĂšre pas chaque soir Ce n’est pas parce que tout le monde dit que tu ne revien­dras pas que j’y crois Ce n’est pas parce que tes yeux sont plongĂ©s dans le noir que tu ne me voies pas Ce n’est pas parce que le souf­fre ne s’enflamme plus que mes yeux ne piquent plus Ce n’est pas parce que je viens vers toi trop tard qu’il est trop tĂŽt pour que tu reviennes Ce n’est pas parce que je gronde le dedans d’ĂȘtre en mĂ©lasse que je ne vis pas tes meilleures heures Ce n’est pas parce que les rats taupiers ont eu ta peau fanĂ©e que je ne met­trai plus la main dans le seau 2 – Jour d’ogresse en ciel bas Je ne me rĂ©sous pas Ă  tir­er les rideaux, pas plus qu’à baiss­er le volet automa­tique qui n’est plus vrai­ment automa­tique depuis qu’au print­emps, il s’est blo­quĂ© me lais­sant par une journĂ©e ensoleil­lĂ©e dans le noir total. J’ai rĂ©us­si Ă  le remon­ter Ă  force de pres­sion sur l’interrupteur, celui du haut, celui du bas, Ă  tri­t­ur­er les pul­sions Ă©lec­triques pour qu’il se lĂšve Ă  nou­veau et laisse entr­er le jour. Depuis, il est relevĂ©, jour et nuit, lais­sant la fenĂȘtre ouverte au soleil, aux nuages, aux vents en bour­rasque et Ă  la pluie qui gifle la vitre. Des gifles gross­es comme aujourd’hui, jour d’ogresse en ciel bas. La mer ne se dĂ©monte pas, elle aboie et crache son eau en gros mol­lards clairs. Chaque vague se ramasse sous son petit nuage, le fait grossir et main­tenant, il se la pĂšte en Ă©clair, fier comme un cumu­lonim­bus. Fis­sure dans le temps, la foudre et l’obscur se roulent des pelles juste devant ma fenĂȘtre et dans un gris mousseux, s’enroulent jusqu’à pĂąmoi­son. Ils vont finir par s’éclater et touch­er le sep­tiĂšme sans aucun autre ascenseur que ma joie Ă  les regarder s’ébattre. L’eau de leurs galipettes pĂ©nĂštre sous le seuil. La fenĂȘtre tran­spire la sueur de leur bagatelle et vient jusqu’à mes pieds souiller le tapis du salon. J’ai l’orteil humide et l’oeil aux aguets, petit voyeur de ciel. Ciel qui se cache, s’apaise un instant comme pour me dire Regarde ce que je te pré­pare. Fais pĂ©ter l’Ɠilleton, je t’envoies du Ciné­mas­cope ». Et ça repart en grand coĂŻt, ça sec­oue le dedans, bouche col­lĂ©e Ă  la vit­re et corps-Ă -corps cĂ©leste. Je ne me rĂ©sous pas Ă  tir­er les rideaux. Le volet est grip­pĂ©. Je n’ai pas assez d’huile de coude pour le rĂ©par­er et j’aime beau­coup trop que les amoureux se glis­sent en limon dans mon salon. 3 – J’ai J’ai. Moi. J’ai. Dans la bouche ce jet, cet entre­filet Ă  sif­fler. J’ai. Dans l’intention, dans l’expression ce qui est moi. Moi et ma colĂšre douce, ma colĂšre et moi brute. La rue en exutoire. J’ai. Moi. J’ai. Comme le joueur de rug­by qui aver­tit l’équipe qu’il va attrap­er la balle en train de tomber. J’ai ! J’ai ! Dans un grand cri, un grand saut. Le regard, la tra­jec­toire. Le joueur sait. Je sais aus­si. J’ai. Je vais la chop­er. Elle est Ă  moi. La balle qui tombe. La vie qui chute. J’ai. Moi. J’ai. Cette vista. La vista de la vie ici-bas. J’ai sur la bouche ce J’ai ». Tou­jours. Ce petit pince­ment de lĂšvres, yeux plis­sĂ©s et nez furet. J’ai. Suis prĂȘte Ă  pester de tout, mĂȘme Ă  crier des mots doux. J’ai. De l’amour plein les joues qui ne demande qu’à gron­der la rue et met­tre le monde Ă  genoux. J’ai. Moi. J’ai. Le savoir de chez moi. Ce qui est bien, ce qui est mal. J’ai tou­jours un putain » pour finir mes phras­es. L’injure aimable et le cƓur frag­ile. J’ai. Le pas­sant comme ami, a pri­ori. Mais mĂ©fie ! Le poing sur les hanch­es, l’oeil qui cause et la rĂ©par­tie aver­tie. J’ai. Ma rue et le verbe haut. J’ai. Mon ici bĂ©ant. J’ai. Moi. J’ai. LĂ , lĂ  au creux de mon corps, la grĂące des mor­dus. C’est moi qui ai, qui suis, qui sais et c’est moi qui aime. Point. 4 – Par le hublot DĂ©place­ment de l’intime, dans le tam­bour, remuent mes peaux tex­tiles. Elles jouent dans l’eau savon­neuse, font des bulles, s’enroulent entre elles. Unique endroit oĂč elles se cĂŽtoient, se mĂ©lan­gent. Par le hublot, je les vois. Etrange lucarne vit­rĂ©e, nĂ©ces­sitĂ© absurde de dis­tinguer le blanc du noir, les couleurs dĂ©li­cates des irré­ductibles syn­thé­tiques. Dans cet Ɠil con­cave Ă  effet loupe, elles tour­nent en macro. Je me sur­prends Ă  sur­veiller leurs folles cul­butes comme si elles allaient disparaĂźtre. TrĂšs vite, les rayures col­orĂ©es du caleçon l’emportent sur le pĂąle des autres ori­peaux. Elles filent autour des chif­fons, se mĂȘlent Ă  la toile bleu fon­cĂ© des pan­talons, remon­tent des manch­es, descen­dent des cols de chemis­es. Et dans l’élan les stries accĂ©lĂšrent et quelques chaus­settes dĂ©jĂ  orphe­lines s’accrochent dĂ©s­espĂ©rĂ©es Ă  l’élastique. Le tam­bour bour­donne, claque et le baquet dĂ©croche une salve de lessive, l’émulsion est totale, mousseuse solu­tion qui sub­merge les rayures de mes chauss­es. Dans le hublot, un nuage bouil­lon­nant. La cav­al­cade con­tin­ue, un bal­lot­tage Ă  droite puis Ă  gauche et c’est le retour au calme l’eau se change, Ă©vac­ue l’écume blanche, et mon roi caleçon rĂ©ap­pa­raĂźt rassĂ©rĂ©nĂ© par sa douche. Eau claire et douce, puis la machine Ă  nou­veau s’emballe, encore plus vite. Les cir­con­vo­lu­tions autour du hublot se font immatĂ©rielles. Essor­age. La force cen­trifuge creuse un trou dans l’Ɠil et pro­jette vio­lem­ment mes loques sur les parois. La vitesse est telle que je crois mon linge Ă  jamais per­du, dis­lo­quĂ© dans un grand vor­tex mais soudain, la rota­tion cesse dans un dernier bat­te­ment sec. Quelques sec­on­des d’une mobil­itĂ© soĂ»le oĂč les plus lĂ©gers titubent sur les plus lourds et puis, le silence
 La lessive est ter­minĂ©e. J’ouvre le hublot sur la chaude toupie et rĂ©cupĂšre mes peaux affolĂ©es. Je ne les recon­nais plus. Elles sont toutes racornies dans un amas com­pact, un corps dĂ©gin­gandĂ© qu’il fau­dra sĂ©par­er puis Ă©ten­dre, faire sĂ©ch­er et enfin ranger par affinitĂ©s. 5 – Quoique - Ne te ren­frogne pas, ne fais pas la moue, pau­vre baltringue. Ce n’est pas ta peau en car­ton pat­te qu’on veut. Quoique. On en ferait bien des rouleaux de print­emps arabe. C’est nos ori­peaux, seule couche avant la mort, que l’on veut sauver. - Ne hausse pas le men­ton comme ça, ne fais pas le malin, grand manipulateur. Ce n’est pas ton ren­frogne­ment hau­tain qui nous excĂšde. Quoique. On te ferait bien bouf­fer ton arro­gance assaison­nĂ©e Ă  l’insurgĂ©. C’est de nos fiertĂ©s dont il s’agit, de nos futures dĂ©livrances Ă  culbuter. - Ne plie pas, non pas de suite, ne fais pas le lĂąche, bĂąche d’abord, mĂąche notre rĂ©volte, sale saigneur. Ce n’est pas ta puis­sance ou ton argent que l’on lance en Ă©pou­van­tail Ă  la vendetta. Quoique. On te planterait bien au milieu d’un champ de blĂ© sec, pain dur et eau croupie. C’est du souf­fre qui grouille dans ton pan­tin. L’allumette n’en peut plus de frĂŽler le grattoir. - Ne te cache pas, ne fais pas l’autruche, grand menteur au tarin enflĂ©. Ce n’est pas ta stature, ta suff­i­sance, ton pou­voir qui nous font bat­tre pavĂ©. Quoique. On passerait bien au tamis tes pĂątĂ©s de tyran­nie pour gliss­er ton cou au plus fin des maillages. C’est la rue qui te hurle et veut te piquer ton nez entre ses trot­toirs, gros clown dĂ©gingandĂ©. - Ne nous pousse pas plus loin, ne rĂ©prime plus nos rĂȘves, soli­taire dictateur. Ce n’est pas toi qui nous rĂ©voltes, nous dĂ©montes ou nous sors de nos gonds. Quoique. On t’engoncerait bien dans ton palais, ser­rĂ© dans tes dorures en poignards acĂ©rĂ©s. C’est de l’oppression sous nos masques qui nous ronge dans le dedans du dedans. 
 - Tu vois. Tu ne com­prends rien. 6 – Moi la poĂ©sie, je ne sais ce que c’est Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que c’est. Si c’est de l’offrande Ă  mon esprit ou si elle est conçue pour me gar­nir le cƓur. Elle est lĂ , c’est tout. En plein dans ma vie, une prĂ©sence qui vient chaque matin dans mes yeux s’invertir. Inver­tir car elle dĂ©nonce le reste. Ce reste qui pol­lue, ce reste qui pleut sur les joues et grĂȘle les intestins. Ça tord dans le dedans et la poĂ©sie est le remĂšde Ă  cette inĂ©qua­tion que c’est que d’exister. Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que c’est. Je n’ai pas les bras pour la porter, ni l’intellect pour la juger. Je ne suis pas un puriste, ni un frimeur de la rime. La scan­sion n’est pas atten­tion mais musique qui me meut. Je prends du Char ou du Miron au petit-dĂ©je­uner, du Malek Had­dad entre les dents pour le goĂ»ter, les trempe dans le cafĂ© sans les leur­rer et j’ai le goĂ»t sucrĂ© des mots pour la journĂ©e. Elle me rend suff­isam­ment exis­tant et ani­mĂ© pour aimer la vie. Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que c’est. Elle tra­verse les inter­stices, se colle Ă  mes synaps­es pour faire danser quelques renon­cules en bulles dans mon cerveau. Le corps fleuri comme un gardé­nia au print­emps, je prends la journĂ©e dans un sourire ou dans un fra­cas. Car du sourire se tire le beau Ă  affich­er et dans le chaos d’un Char ou la noirceur d’un Ches­sex, se crĂ©e le dĂ©calage entre l’ĂȘtre vivant que je suis et celui que je voudrais ĂȘtre mort. Elle porte mon vis­age haut de la douleur en hĂ©ritage comme de la beautĂ© des sauts de mots lĂ©gers. Moi la poĂ©sie, je ne sais pas ce que c’est. Elle me le rend bien. Elle ne sait pas qui je suis. Je ne suis qu’une paire d’yeux posĂ©e sur elle, une atten­tion Ă  la faire vivre. Elle, ne me voit pas. Rien de moi n’est poĂ©sie. Tout Ă  faire pour le devenir. Je ne suis pas poĂšte, elle le sait bien, elle qui tient en peu de vers toute la ten­sion de mon corps et du monde qui le porte. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes GRAFFITI la porte a le bleu des autans la rĂ©vo­lu­tion que l’on croit une y cause un latin Ă©tonnant le chat y a per­du les dents les fleurs s’y comptent une Ă  une vierge folle n’y voit goutte la grue nav­igue en avant toute le soleil a mangĂ© la lune. *** PIC EPEICHE Il n’était pas accrochĂ© au tronc de l’arbre il ne marte­lait pas l’écorce. Il se bal­ançait superbe et gauche aux branch­es d’un saule pleureur dont il bĂ©co­tait les feuilles. C’est cette annĂ©e que les oiseaux sont revenus aprĂšs plusieurs annĂ©es d’absence. Nous avions pen­sĂ© l’une et l’autre insec­ti­cides ». Je me suis jetĂ©e sur le tĂ©lĂ©phone pour l’annoncer Ă  ta sƓur. C’est elle qui m’a dit pic Ă©peiche ». Tu aurais dit de mĂȘme. Mais tu n’y Ă©tais plus. Brux­elles, mai 2015 *** Monde immonde c’est un fait mais pas ques­tion de s’en aller. La grande plongĂ©e vers l’intĂ©rieur. Cha­tons, plaque de bronze multimillĂ©naire, rue de la bienveillance. La rue de la bienveillance pour­rait aus­si bien ĂȘtre une Ăźle, un quarti­er, un vil­lage, une planĂšte. Tout le monde serait bienveillant en ce qu’il aurait con­fi­ance absol­u­ment dans la bien­veil­lance des autres. A ce point inimaginable ? Inimag­in­able, non. Mais semer cet espoir une fois pour toutes. J’ai dit semer. Le dou­ble sens s’imposait. J’aurais voulu dire abandonner. *** Petits maux inavouables et l’idĂ©e extra­or­di­naire­ment amusante que tous les Français dĂ©cÚ­dent de mort. Est-il nor­mal d’ĂȘtre Ă  ce point fatiguĂ© ; de rechercher tout le temps la posi­tion allongĂ©e, un peu comme s’il fal­lait anticiper sa fin ? le moment oĂč mes yeux devien­dront bleu opaque ? le moment oĂč la lour­deur de vivre – on a dit que vivre est un mĂ©tier, on » a don­nĂ© ensuite sa dĂ©mis­sion –, de vivre sera rĂ©servĂ©e aux autres exclusivement ? *** Et voici ceux et celles qui eurent l’obsession du grand jardin du monde. Aquarelles dĂ©liĂ©es. Notes man­u­scrites en fac­sim­ilĂ©. Confrontation entre le jardin et l’aquarelle. Ques­tion face aux fleurs, aux papil­lons du XVIIe siÚ­cle Ă©tait-ce vrai­ment ainsi ou est-ce ain­si qu’on les voyait ? Que penser d’une rose ? Mais que, vrai­ment, penser d’une rose ? L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes mondes lovĂ©e dans les notes comme une fusĂ©e voici l’asymptote venue t’embrasser la cav­erne Ă©coute les moin­dres pensĂ©es oĂč finit la voĂ»te qui sem­ble acquiescer ? sous l’or­age habitent des pas­sants secrets les coteaux palpitent la vie est si prĂšs ain­si se dĂ©ploient ain­si correspondent d’im­prob­a­bles mondes ouvrant une voie Ă  cette seconde *** con­cret voir sept mil­liards de visages les cent mil­liards prĂ©cĂ©dents chacun et ses mondes rem­plac­er le temps d’un vers qua­tre mil­lions de glob­ules rouges vivre sept cent mille heures deux mil­liards et demi de secondes lĂ  ! corps con­sciences exactement sans fond *** n’ĂȘtre nuit de nuit luisait dans la matiĂšre invisible les choses les ĂȘtres l’immĂ©diatetĂ© aspi­raient aux mots au prĂ©sent pour tous et toi point clignotant point disparu *** rĂȘveille il y avait des appels des Ă©chos Ă©clipsĂ©s sur le fil du scalpel entre chaque pensĂ©e que trame le dormeur il nous a devancĂ©s et voici la demeure des cent mille versets les mots et les silences savent se dĂ©placer brin d’herbe se fiance Ă  goutte de rosĂ©e *** juste pris dans le pire pris dans ses spires juste un pas aucun vis­age aucun message aucun passage juste un pas les pen­sĂ©es brĂ»lent dans les cellules la folie hurle juste un pas pas en arriĂšre en avant sous les paupiĂšres en rĂȘvant juste un atome un tracĂ© juste un fantĂŽme effacĂ© la plus intime la plus infime odyssĂ©e L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes 1 Extrait de “Un vio­lon sur la mer” Edi­tions Chemins de Plume Toujours le sens de l’épine et de l’épure. La croisĂ©e des mon­des, sa lumiĂšre sur les vignes. L’é­trange voix d’air par la bouche des feuilles. La tra­verse des nuits emprun­tĂ©e chaque soir. La neige gan­tĂ©e qui recoud les ter­res. Le ruis­seau d’im­pa­tience en ses chaus­sures d’eau. La petite robe rouge dans la vigueur du jour. L’homme qui ren­tre par le chemin du soir. L’odeur chauf­fĂ©e des sueurs. Ces choses maintes fois dites, faites. La vie dans ce mĂ©li-mĂ©lo, qui va sans instruc­tions. Est-ce lĂ  le bat­te­ment sidĂ©ral du panier quo­ti­di­en ? L’ange a un rire d’alou­ette quand il ne rĂ©pond pas. 2 Extrait de “Le chemin encore” Edi­tions Chemins de Plume Je ne rĂ©siste pas Ă  la joie d’aimer, sa marche, son chant dans les brouss­es des chemins. Je te dis­ais hier que je suis loin des mots, finale­ment c’est faux, j’en suis si prĂšs qu’ils me font par­fois dĂ©faut. Je les vis, j’accepte leurs sonoritĂ©s changeantes, leurs volte-face. Peut-ĂȘtre ne com­prends-tu pas ce que je jette en vrac sur ce papi­er. C’est sans impor­tance. Cette aprĂšs-midi, en bord de mer, j’ai vu des mots dans les cail­loux. Ces mots n’existent pas. Seuls les cail­loux exis­tent. Ou peut-ĂȘtre seuls les cail­loux savent que ces mots exis­tent. Je les ai vus, enten­dus, envelop­pĂ©s de sens dans la douce ron­deur des galets vĂȘtus d’eau et de sel. Qu’est-ce que je te dis­ais ? Ah oui, aimer, c’est fou, ça rĂ©pond Ă  toutes mes questions. 3 Extrait de “Ter­res de ven­dan­ges” Edi­tions Chemins de Plume L’herbe rougit sous la bouche du givre. Le bais­er est mor­tel. Il apprĂȘte Ă  jau­nir. Le gel reluit l’en­c­los et les gril­lages. Le ciel glisse trĂšs bas sa cisaille coupante. L’hiv­er mord la fleur au revers du jardin. Rassem­blĂ© en crachin, un grĂ©sil tombe. Veines translu­cides. Cas­sante, racornie, la terre dĂ©jĂ  froide est un ven­tre vio­let. En sa putré­fac­tion s’ex­erce la semence. Dans l’austĂšre matrice, rien ne sera per­du. La jachĂšre fait sol comme le bois sa sĂšve. Le ciel serre la san­gle aux Ă©tĂ©s dĂ©pen­siers. Les bras noir­cis des vignes sig­nent le soir plus tĂŽt. Un chif­fon de brous­sailles efface l’églan­tine. Les pulpes, les odeurs, ont fini par se taire. L’or­tie Ă©teint ses feux. Le jour s’af­faisse. C’est la dĂ©crue. Le vide dans le plein. Le silence patient. Puis ce sera le soc, son croc de taille lente. Et l’eau, dans le gosier des graines. Ce sera les remous. Et la pre­miĂšre fleur refera l’amandier. 4 Extrait de “Une ortie blanche” Edi­tions Le Libre Feuille Elle a quit­tĂ© la ville. Va Ă  l’écri­t­ure comme d’autres au bois, au char­bon, ou au rien. De cail­loux en herbes, de noy­aux en ceris­es, l’ar­bre est son cray­on, la terre son cahi­er. Et les mots quand ils veu­lent. L’u­nique est sa marche. De jour, on la con­naĂźt Ă  son silence, l’élo­quence de ses yeux. De nuit, Ă  sa pen­sĂ©e tail­lĂ©e de prĂšs. Ses san­dales sont usĂ©es. Son rĂȘve est dans sa poche. Elle le touche sou­vent. Bous­sole. Ses mains reti­en­nent l’eau, on peut y boire. L’ourlet de sa robe ne se dĂ©chire plus, elle l’a coupĂ©, on voit ses jambes nues. C’est une fille loin des foules. On dit qu’elle exagĂšre, qu’elle veut la fusion, l’os­mose, ces choses impos­si­bles. On dit qu’elle en veut trop. On dit. Mais ceux qui dis­ent n’ont jamais regardĂ© le soleil en face. Elle si. 5 Extrait de “Un coqueli­cot dans le poulailler” Edi­tions Collodion Le froid bĂąille sa buĂ©e de lessive et de poĂȘle. Joues translu­cides, traces mouil­lĂ©es, le givre maille les herbes. Tapis ser­rĂ©. Le gel pĂšse aux Ă©paules des arbres. La fontaine perd sa voix, Ă  son filet trin­quent quelques oiseaux. Le ciel se couche les yeux rouges et le vent s’en­hardit. La terre s’emmitoufle. Toute sai­son est un repas de fauve, chaque miette nour­rit. Des forges mys­tĂ©rieuses tra­vail­lent inlass­able­ment, le lam­pi­on de leurs traces Ă©claire notre dos. Rien ne vieil­lit jamais. L’hiver en est la preuve qui de ses doigts raidis, bor­de des lits de noces. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes La hus­sarde J’ai gag­nĂ© la hau­teur des toits pour enten­dre votre rumeur, comme on respire une fleur. Dans la rue je sens bruire les Ă©toffes de votre Ă©lé­gant man­teau et la fumĂ©e de votre cig­a­rette des­sine des rubans blancs. Immo­bile, l’esprit friv­o­le, je croise mes souliers de satin devant le ciel de craie bleu sombre. Les façades accueil­lent votre ombre qui glisse et s’interrompt Ă  cha­cune des fenĂȘtres. J’écorche mes bras aux tuiles rouges. Les pous­siĂšres dans le soleil con­stel­lent et enca­drent votre pas. Des petits points de lumiĂšre clignotent. Par une grande et lourde porte de bois, vous entrez, trou­blant le rĂ©c­it de mon his­toire. De ma hau­teur, vous avez disparu. Une raie d’or soudain redé­coupe votre vis­age. Un chan­de­lier Ă  trois branch­es dĂ©roule le nou­veau dĂ©cor. Les par­fums des tapis­series s’agrafent Ă  mes narines . Au-delĂ  de la longue toi­ture, vous embrassez tout l’espace. A votre table, dans le trem­ble­ment des trois flammes, vous Ă©crivez. La musique m’arrive cassĂ©e, en valses saisies par le froid. J’emploie mon ivresse Ă  vous lire. CachĂ©e sous le grand capu­chon, vous m’emportez dans la bour­rasque de la bru­ine glacĂ©e. De la hau­teur des toits, j’ai recon­nu votre parole. *** Mon poĂšte La mĂ©moire lĂ©zardĂ©e roule, et roule Ă  l’extension de nos sou­venirs. La douleur retorse coule Ă  mon front. Votre Ă©lé­gance est assise Ă  mon bras. Votre voix s’enfle Ă  vous Ă©couter, les HĂ©brides » de votre lec­ture enjouĂ©e se posent sur mes vit­res. Comme le miel, vos opĂ©ras me mĂšnent au bord du monde. Le temps d’une sec­onde est celui de l’éternitĂ©, et la blessure au cƓur Ă©trange plombe la robe lĂ©gĂšre et bleue. Les fleurs frot­tĂ©es du sang font baiss­er les yeux. Votre par­fum Ă  portĂ©e de main ; et je suis nĂ©e des Caprices, envelop­pante, age­nouil­lĂ©e Ă  l’attente. Le passĂ© pour espĂ©r­er une retrou­vaille. Je n’ai pas le choix du temps. Sur les pavĂ©s du dĂ©part, j’ai enten­du le piano d’un con­ser­va­toire, j’ai dans mes cheveux votre voix. Votre image sur la peau comme dans un mys­tĂ©rieux con­te oĂč la clĂ© est fĂ©e. Pour­tant le tour­ment de vous per­dre a tis­sĂ© Ă  mon cou. Vous, le poĂšte, semez des bleuets dans mes yeux en pous­siĂšre. Vous, mon poĂšte, me recon­nais­sez dans le soleil, formez des boucles Ă  mes tem­pes. Vous, dont le nom brille sans le dire, comme il est doux de vous regarder dire. Vous avez posĂ© au bord de mon Ă©paule votre respiration. *** Au Ter­mi­nal Nord A l’immense por­tail de pierre Ă  l’horloge lumineuse des dĂ©parts, des cours­es, je vous attends. Le temps pré­cieux est vain­cu. Je ris avec vous. De vous, je ne vois plus l’hiver. Le soleil arti­fi­ciel et rouge rĂ©chauffe ma nuque. Les aman­des craque­nt mon impatience. Au Ter­mi­nus Nord, les dorures et les fleurs blanch­es claque­nt, les homards dor­ment bien alignĂ©s dans un lit de cit­rons. Le sel brĂ»le presque ma bouche. L’écriture pal­pite, il me faut dire. Des trains, des quadrillages d’autos, tout est pré­cip­i­ta­tion. Seule l’aiguille de la Grande Hor­loge peine Ă  avancer. Les min­utes minaudent. Je vous attends. Le vent soulĂšve le man­teau noir et long. C’est moi qui vous ver­rez tra­vers­er la rue, c’est moi qui vous ai vu vous asseoir dans une rame de mĂ©tro. C’est moi votre rendez-vous. Des stat­ues immenses, le temps pour elles ne sig­ni­fient rien. J’ai enfer­mĂ© dans ma main votre par­fum pour le sou­venir. La nuit est noire et le vent pousse notre temps. Au Ter­mi­nus Nord, je vous ai Ă©crit. Votre retard a Ă©lar­gi mes mots. A chaque entrĂ©e de rue, l’attente comme impos­si­ble dode­line et trĂ©pigne. Tout est extrĂȘme­ment mesurĂ© et inat­ten­du. Sans doute Ă©chappez-vous Ă  toutes attentes, sans doute
. Vous voilà




















 *** Les rĂȘves sont des impasses. Votre main sur le front, se fait fĂ©e, vos yeux se relĂšvent sur ma joue rouge. La lumiĂšre danse devant les mots. Sur l’herbe, s’installe l’hiver et votre jardin voit briller une rose empris­on­nĂ©e dans sa jeunesse, le sang sous la peau. Dans l’aube grise, la mai­son est habitĂ©e, devant vous, les verts se mul­ti­plient et inspirent votre lettre. Les lĂšvres ros­es, sur le seuil, allu­ment un autre monde. Vos yeux s’ouvrent dans les miens et s’étendent aux cen­dres des fleurs. J’ai rĂȘvĂ© Jadis. Les Ă©treintes d’orage, les cheveux pris dans les ronces. Le sourire affichĂ©, nous mar­chions dans la ville. Seuls, dans la nuit des rues, je sens encore la chaleur de votre main. Je rĂ©flĂ©chis une absence. Comme il est mau­vais goĂ»t d’ĂȘtre lĂ  alors que vous ĂȘtes au secret. Il ne faut pas rĂȘver. Pour­tant vous me par­lez dans mes nuits. *** Idole Sous l’eau noire, pro­fonde ; infirme, l’immobile et l’informe silence. Comme un goĂ»t de vieux dires, le passĂ© aux Ă©paules revient boucler. Lanci­nant et Ă©touf­fant, inscrit aux tis­sus de mes entrailles. Un train, dans son Ă©lancĂ©e tra­ver­sĂ©e, dans le tumulte du souf­fle et du vacarme, a sif­flĂ©, empor­tant en une brassĂ©e l’amĂšre nausĂ©e. Dans un ciel d’acier, vous avez marchĂ©. Par­fumĂ©e de poĂ©sie et de grande pluie, une ren­con­tre au courant d’air trace une ligne. Escale aux points de fuite, dans votre sĂ©rĂ©nitĂ©. En repos, des mots bleus comme votre cra­vate, s’accrochent aux yeux et nos pas se suiv­ent devant le silence qui se cabre. La mer me rĂ©pond. La peur s’est ouverte, Ă©crasĂ©e par un nou­veau miroir. La clair­iĂšre aux dĂ©lices, aux caprices, rosit. GuidĂ©e, je m’y installe, elle trempe mes nuits dans la poudre d’or. Votre main dĂ©chire la course du des­tin. Dans le vent, le sang pal­pite. Pour mĂ©moire, des ful­gu­rances inso­lites, des images suran­nĂ©es. Sac­ri­fiĂ©e Ă  l’idolĂątrie, je mange avec ravisse­ment l’ivresse du poĂšte, votre Ă©lĂ©gance. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Exis­ter est un dĂ©but Exis­ter est un dĂ©but. Ensuite, veiller au grain. Con­cevoir le bou­quet complet Ă  par­tir d’une seule fleur et se laiss­er franchir par toutes. Ren­dre par­fait le son d’un objet que l’on pose. Semer d’une main, rĂ©colter de l’autre et de la troisiĂšme, l’inaperçue, dis­tribuer l’ensemble. Con­tem­pler le mĂ»risse­ment d’un fruit lĂ  oĂč longtemps il en fut empĂȘchĂ©. Etablir son naturel. Assign­er un but Ă  chaque chose valide. Tran­scrire le bleu des sur­faces jusqu’au fond de la mer. *** Fin novem­bre L’hiv­er marche vers nous Ă  pas de givre. Les nuages vont se distendre, vieil­lir d’un coup. Les journĂ©es auront leurs accĂšs de brume inexplicables. La terre dĂ©jĂ  reçoit plus de nuit qu’elle n’en peut contenir. Le gel fix­era la riv­iĂšre Ă  ses berges de mĂȘme toi et moi additionnerons nos deux parts de mystĂšre sans savoir qui nous sommes ni de quoi notre pas­sion se compose si elle est acces­soire, indis­pens­able ou pure illusion comme un frĂ©misse­ment vaporeux dans les branches. *** Du prĂ©sent Ă  portĂ©e de regard Sous l’aube dĂ©jĂ  chaude au som­met des pommiers se des­sine l’amorce d’une allĂ©gresse. Le jour s’érige avec l’as­sur­ance d’une coupe emplie d’eau fraĂźche. Aujour­d’hui, je ne m’in­tĂ©resserai Ă  rien. LibĂ©r­er du verbe faire tout m’échap­pera des mains et sor­ti­ra de ma tĂȘte. Je me conjugue dans la direc­tion des verdures, un arĂŽme de pĂȘche entre par ma fenĂȘtre ouverte sur la saulaie puis le silence tombe Ă  point nommĂ© comme une veste par­faite­ment coupĂ©e. Je ne serais pas sur­pris d’apprendre qu’un dieu nous prodigue tant de faveurs, mais s’il n’y en avait aucun je ne serais pas déçu. *** Bleu sans fond Ils ont la douceur d’un caramel mou ces aprĂšs-midi oĂč sur un banc l’on s’assied par hasard Ă  cĂŽtĂ© d’une reine d’Espagne. Emou­vante aus­si la petite vague solitaire attardĂ©e sur le rivage bien passĂ© minuit, quand ses com­pagnes sont couchĂ©es. On se tient pré­caire et fur­tif oĂč que l’on se trouve, entourĂ© d’un silence qui s’é­tend comme une orbe veil­lant sur le monde et les bateaux intrĂ©pi­des qui jamais n’accostent. Bien­tĂŽt nos yeux gran­dis­sent avec la lumiĂšre. Un bleu sans fond emporte l’azur, l’é­mancipe vers une con­fig­u­ra­tion diffĂ©rente, vers la plus dĂ©sir­able des saisons qui rem­place toutes celles venues avant. *** Croise tes doigts dans le noir La grĂące est inĂ©puisable. Un clin d’Ɠil la multiplie. Pose l’ob­jet qui te pĂšse. Vois les nuages, ils se dĂ©brouil­lent par eux-mĂȘmes, leur teint assoupi emprunte au papi­er vierge sur lequel on hĂ©site Ă  met­tre on ne sait quoi, des mots muets au bout du compte, et la blancheur de la feuille est sauve. Ecoute le vent s’agiter. Il tres­saute, recule va impromp­tu ven­tre Ă  terre comme se dĂ©mĂšne un quidam Ă  la recherche d’une rue dans une mĂ©tro­pole Ă©trangĂšre. À propos, jusqu’oĂč descendrait le livre qui t’échappe des mains si aucun sol ne le retenait ? La ron­deur non plus n’a pas de fin. Les nuits rĂȘvent debout. Croise tes doigts dans le noir pour espĂ©r­er l’éclaircir. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Let­tre d’un soldat Sur un sol nausĂ©abond Je t’écris ces quelques mots Je vais bien, ne t’en fais pas Il me tarde, le repos. Le soleil tou­jours se lĂšve Mais jamais je ne le vois Le noir habite mes rĂȘves Mais je vais bien, ne t’en fais pas 
 Les Ă©toiles ne bril­lent plus Elles ont filĂ© au coin d’une rue, Le vent qui Ă©tait mon ami Aujour­d’hui, je le maudis. Mais je vais bien, ne t’en fais pas 
 Le sang coule sur ma joue Une larme de nous Il fait si froid sur ce sol Je suis seul, je dĂ©colle. Mais je vais bien, ne t’en fais pas 
 Sur un sol nausĂ©abond J’ai Ă©crit ces quelques mots Je sais qu’ils te parviendront Pour t’an­non­cer mon repos. Je suis bien, ne t’en fais pas 
 *** La Vieille Elle est ici La Vieille » Assise sur ce banc LĂ , au fond du parc Comme hier, comme toujours Comme demain. Des pigeons pour seuls amis Lui font la conversation Comme hier, comme toujours Comme demain. Elle est bien seule La Vieille », Per­son­ne ne pense Ă  elle La Vieille ». Elle pour­rait bien Mourir demain Qui sera lĂ  pour lui tenir La main ? Elle est si seule La Vieille ». Elle pense et repense Au bon vieux temps A l’insouciance, aux fleurs des champs A son enfance, Comme hier, comme toujours Comme demain. Le soleil s’est Ă©teint Les pigeons se sont fait la malle Elle n’est plus lĂ  La Vieille », Elle n’a plus mal 
 *** À l’ombre du cerisier La terre pleure Le sou­venir de tes pas Que tes semelles ont Trop sou­vent foulĂ©. Le cerisier Ne fleu­rit pas, Il n’est plus lĂ  Depuis tant d’annĂ©es. Le cha­peau de paille AccrochĂ© dans la grange Se repose Ă  jamais. *** Champ de bataille L’herbe foulĂ©e Par trop de va et viens Se teinte de foncĂ©. Le bruit des grenades DĂ©goupillĂ©es RĂ©son­nent dans la plaine. Des habits rongĂ©s Par les mites Frois­sent la peau De ces hommes. Des douilles caressent Le sol OĂč dor­ment des buissons En fils barbelĂ©s. *** Dans la grange Chaus­sures accrochĂ©es Dans la grange OĂč dort le maĂŻs Qui sĂšche. Il fait si noir. La lumiĂšre Du dehors Ne ren­tre plus Depuis trĂšs longtemps. Trop longtemps 
 La grange est vide Et les silences Sont lourds. J’entends encore Tes pas fouler La poussiĂšre, J’attends ton retour. *** Rafis­to­lage Le filet de la nuit Se dĂ©chire dans le ciel. Maille aprĂšs maille, Les Ă©toiles le rafistole. Astre Ă  astre La lune se reflĂšte Et s’étire. Chaque jour Passe et passe sans fin. La toile de la nuit Se noircit, pour n’ĂȘtre Plus qu’un point, Plus rien. La nuit effiloche Ses contours Qui se raccommodent Au fil du temps. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes L’or­eille En ce jour je chέmais ordinairement Une femme est passĂ© Ă  mi-fenĂȘtre Elle est repassĂ©e peut-ĂȘtre demain Peut-ĂȘtre hier, je sais qu’elle est RepassĂ©e J’ai aperçu un jour son pro­fil si chaud Un pro­fil tra­ver­sĂ© de cheveux bouclĂ©s Bruns et brillant Juste des cheveux pour soulign­er l’oreille Ma femme n’al­lait pas revenir, Ă  ce moment Si tard, elle ne reviendrait pas tout de suite Il fai­sait encore jour, je le sais, je l’ai vu La femme est passĂ©, et je suis sorti Il n’y avait per­son­ne dans la rue Dans la rue, il n’y a plus personne Ils sont par­tis oĂč il y a du monde Ma femme ne revien­dra pas encore Ils sont par­tis lĂ  oĂč ce n’est pas dĂ©moli Je reste aujour­d’hui, elle reste aussi Par­fois elle sort, par­fois je rentre Elle sait, je sais et les immeubles savent Il n’y a per­son­ne que nous, elle et moi, hier, Demain, je l’ai suivie Elle n’a rien marchĂ© dif­fĂ©rent, rien ten­tĂ© diffĂ©rent Rien dit, rien bougĂ© dans les heures et les fils de l’air Der­riĂšre elle, j’é­tais der­riĂšre, elle Ă©tait lĂ , elle lĂ  vraiment Évidem­ment elle a criĂ©, ça bougeait beau­coup sous les nuages qui tombaient vers l’est Il n’y a per­son­ne et je suis bon, je suis moi mĂȘme, si c’est si long d’ĂȘtre moi, parfois Je n’ai rien fait de plus, ou de moins Elle tombait, je sais qu’elle tombait parce qu’elle tombe Devant mes yeux trĂšs doux L’or­eille dans ma main pal­pi­tait, l’oisillon Sa maĂźtresse hurlait dans la rue qui ne viendrait jamais voir Sa main col­lait sur ce petit bout de chair rouge J’ai enlevĂ© la main et tenu, tenu jusqu’à Hier, au moins, peut-ĂȘtre demain je ne tiendrai plus rien Je suis sĂ»r que j’ai dit douce­ment dans le trou Au bord du sang qui s’en allait bĂȘtement Com­bi­en cette oreille, son oreille Ă  elle, Ă©tait belle dans les lignes de son crĂąne CrĂąne qui n’a rien Ă  faire des absents et des plaques de suie sur les immeubles L’or­eille est par­faite comme un coquil­lage, comme la mer qui se moque du temps Elle n’est pas Ă  moi, mais je me per­me­ts de vous rap­pel­er combien Elle ne vaut pas, com­bi­en elle ne mesure pas, com­bi­en elle ne s’en­fonce pas dans le noir Des souvenirs Elle flotte, elle marche sur les eaux si les oreilles font ça Je ne peux pas dire qu’elle est belle, sauf que je la dĂ©sirais Je voulais encore plus vous rap­pel­er com­bi­en vous oubliez Chaque jour de demain comme d’hier Com­bi­en votre oreille sait ce que vous ĂȘtes Parfaitement. *** Quand tique la physique Il Ă©tait une fois Une planĂšte com­posĂ©e de deux mil­liards huit cent mil­lions trois cent vingt cinq mille sept cent trente deux plantes Deux mille huit cent mil­liards de baisers Dix mille qua­tre cent trois dieux et dĂ©ess­es, cent vingt-sept nuages Une danse directe­ment fon­due Ă  l’Ar­timag­i­naire Uni­verre les agrĂ©geait Sur la Terre rĂ©duite Ă  un tas de boue rem­pli d’espĂ©rance La com­mu­nautĂ© nuageuse a posĂ© de l’eau, du gin­gem­bre et beau­coup de passion Moi-mĂȘme suis descen­du sur mon char nĂ©o tem­porel pour ense­mencer la dĂ©li­cieuse improbabilitĂ© Alors a com­mencĂ© le commencement Il faut vivre ai-je ton­nĂ©, en Ă©jac­u­lant une dĂ©li­cieuse lactescence Dont par­tie s’est per­due en plein ciel, engrossant itou le bleu potentiel GrĂące, cri­ait la boue, la Terre dĂ©jĂ , infin­i­ment inno­cente dans ses pre­miers Ă©mois Un can­ot avec deux cent mille mil­liards d’e­spĂšces vivantes de pre­miĂšre hiĂ©rar­chie fut lĂąchĂ© Le kit ter­rien dans sa glo­rieuse incer­ti­tude Ă©tait prĂȘt. *** Ça va aller Je n’ai jamais voulu ça, ni le reste d’ailleurs. On m’a rĂ©pĂ©tĂ© qu’un­tel c’é­tait de la musique, et l’autre pas. Qu’un­tel c’é­tait la pen­sĂ©e, et l’autre la fausse pen­sĂ©e. Qu’un­tel c’é­tait le sexe et l’autre le pur­ga­toire. Qu’un­tel savait les cimetiĂšres, ou l’odeur d’une bouche de seize ans. Qu’un­tel ne pou­vait rien imag­in­er dans ses neu­rones de mon­stre dĂ©for­mĂ© qu’ĂȘtre si pareil, tout pareil Ă  ses mon­strueux frĂšres. Que c’é­tait nous l’har­monie et les autres le bruit. Que lui, elle, eux nous les voyions, mais l’autre pas, plus, jamais. On m’a empli les oreilles et j’ai achetĂ©. On a martelĂ© mes moments de faib­lesse, Ă  peu prĂšs con­stants, que tels sons, telle face et telle pos­ture arrĂȘ­taient l’His­toire. On m’ac­cor­dait la gĂ©nu­flex­ion et les images vĂ©ri­ta­bles du monde, du monde rĂ©el, tu entends. Tu entends, tu as l’ar­gent pour ça, et pour ça seule­ment, on m’a dit. J’ai achetĂ©. Les enne­mis de ma lib­ertĂ© de col­o­ri­er le monde qu’on a placĂ© dans ma cham­bre, au-dessus de mon bureau, n’ex­is­taient plus. D’ailleurs ils Ă©taient rouges comme leur pro­pre sang. D’ailleurs, il n’y en avait pas, nulle part. Une chimĂšre, une hal­lu­ci­na­tion, une hys­tĂ©rie col­lec­tiviste. Il Ă©tait absol­u­ment impens­able dans tous les univers pos­si­bles de ne pas voir les glaces Ă  l’eau sur la plage et les tach­es de rousseur sur les planch­es de surf. Il rel­e­vait de la toute pre­miĂšre urgence d’ou­bli­er les Ă©clats de soleil dans le goudron qui se soule­vait pour compter les jours du mois de Mai. De toute urgence il fal­lait cer­ti­fi­er Ă  chaque sec­onde qu’au pays de la lumiĂšre, de la foi et de l’or­dre, on ne pou­vait mor­dre l’e­spoir et la jeunesse que tous nous Ă©tions sous les sun­lights. De toute urgence, il fal­lait penser les mĂȘmes urgences qui ne sauraient se rĂ©gler sans un achat mas­sif, uni­versel, indu­bitable d’une mĂȘme Chose qui serait tout sim­ple­ment le monde, avec le bonus Vie, en kit. Alors aprĂšs, il y a eu comme un aprĂšs. AprĂšs que les choses se soient arrĂȘtĂ©es, ou presque. Elles ont ralen­ties, les choses, comme ces bĂȘtes Ă©puisĂ©es en gros plan tĂ©lĂ©, Ă©puisĂ©es de voir leurs dĂ©sirs ani­maux pas sat­is­faits tout de suite, cro­quer, cris et sang. Alors oui, c’é­tait un peu fini tout ça. Dom­mage, je savais bien imiter Ă  ce moment. Je n’im­i­tais mĂȘme plus, j’é­tais l’ĂȘtre de la chose et la chose mĂȘme dans l’ĂȘtre. Sans manuel aucun entre les cuiss­es de l’im­i­ta­trice qui avait Ă©tĂ© choisie par la pen­sĂ©e cal­i­brĂ©e de ma lib­ertĂ© pour imiter le sexe avec moi. Sans tra­duc­teur et menuisi­er non plus der­riĂšre les porte-voix et aprĂšs les coups de marteau sur le monde tel qu’il a le devoir d’ĂȘtre devant mes yeux bien droit braquĂ©s. Per­son­ne ne m’avait prĂ©venu qu’il y avait un aprĂšs, que le duvet sur les avant-bras des hĂ©ros blan­chis­sait. Per­son­ne, pas mĂȘme moi, n’avait assurĂ© les pier­res et les rimes, les dis­cours et les hymnes, le sang et la douleur. Per­son­ne n’avait vu le monde foutre le camp en bateau ultra-rapi­de, se bar­rer comme une fil­lette sans se bat­tre, sans dire qu’au­jour­d’hui on changeait de vis­age pour refaire le monde comme il n’avait plus le droit d’ĂȘtre depuis si longtemps dĂ©jĂ . Alors, on a vu traĂźn­er des choses et mĂȘme des vivants hier morts. Des ersatz, d’ailleurs je savais que ça exis­tait. Ersatz, ça son­nait faux et rouge, ou Her Satz. J’ai voulu par­tir dire que post non, ni aprĂšs, ni plus tard, ni bleuet. J’ai voulu rester lĂ , bien dans le monde, mais les chevilles ont bran­lĂ©, la lumiĂšre mĂȘme n’é­tait plus pho­tonique­ment traçable. Je la regar­dais et je me demandais si ce n’é­tait pas des reflets comme des reflets dans l’eau translu­cide, presque crĂ©meuse de la piscine le 6 AoĂ»t de l’étĂ© de tous les Ă©tĂ©s, celui qui arrĂȘte le monde qua­si­ment Ă  jamais, figĂ© devant tant de per­fec­tion. Donc, le monde ici et main­tenant ou le monde d’aprĂšs. D’aprĂšs quoi, c’est pas Ă  deman­der. Imiter, prĂ©sent. Imiter, that’s all. D’aprĂšs quoi, je t’en pose des questions ? Je sais, non, je ne sais pas, mais j’achĂšte des livres qui savent. Je com­mence Ă  savoir bien Ă  mon tour. Post et tout ça, et aprĂšs, et pop et no machin-no chose, con­cept­no et pop et sub-dis­sim­u­la­tion de change­ment rouge. C’est pas demain, c’est pas hier, c’est des con­stru­its nou­veaux, qu’on me dit, et j’ai bien com­pris, et je me sens mieux, qu’on me dit, vrai de vrai, c’est prĂ©sent aimant, armes de dis­sim­u­lac­tion mas­sive de vie. Ça va, c’est rien. *** Futur antĂ©rieur Alors il faudrait se dire qu’elle n’en a rien Ă  faire de ces souvenirs Juste avancer, un pas, deux et puis l’hori­zon devant Alors, il faudrait affirmer qu’elle n’a pas Ă  regarder cette image Juste un vis­age qui n’a mĂȘme pas de nez, de bouche, l’Ɠil peut-ĂȘtre Un Ă©clair, la lumiĂšre de l’in­no­cence, la vie dans deux petits ronds tout bleus Presque rien, mais non rien, comme si ce qu’elle attend pou­vait avoir une figure Alors il faudrait cess­er de croire qu’elle aurait pu Juste dĂ©rouler Ă  coups de mirages cette vieille toile grise pleine de taches Alors, il faudrait lui intimer d’éviter les trous, au fond la mĂȘlasse Juste cette chose qu’elle n’a pas Ă  regarder, qu’elle ne pour­ra jamais reconnaĂźtre Atten­dre d’une image la vie, c’est Ă  peu prĂšs dĂ©lirant Il n’a y a pas un atome de vie dans un clichĂ©, quand il n’y a mĂȘme pas de nĂ©gatif Alors il faudrait qu’elle cesse d’al­i­menter ce sou­venir mĂȘme pas mort-nĂ© Juste qu’elle se rende compte, juste qu’elle se rende Alors oui, il n’est pas nĂ©, il n’a pas eu l’en­vie, ni le dĂ©sir ni le droit Peut-ĂȘtre aurait-il, ou aurait-elle fait belle image, d’accord Atten­dre d’un enfant mĂȘme pas au monde une rai­son de vie Vrai­ment ce n’est pas la vie ça, elle croit que c’est ça la vie Un sou­venir mĂȘme pas nĂ©, un futur antĂ©rieur Ă  la vie Alors, il aura fal­lu qu’elle passe toutes les Ă©tapes du film Juste laborieuse­ment, pesam­ment, brique aprĂšs brique Alors, il lui aura fal­lu tout ce temps Ă  errer dans le rĂ©el Tra­vers­er des dĂ©cen­nies avec un enfant lumiĂšre Alors vous aurez peut-ĂȘtre com­pris que les images Tous ces moments Ă  jamais instan­ta­nĂ©s si pro­fonds dans sa tĂȘte Vous n’au­rez jamais Ă©tĂ© capa­ble d’en rĂȘver de pareils Juste rĂȘver suff­isam­ment fort votre hori­zon d’enfant. *** A regarder le ciel Ce matin, j’ai vu le dernier oiseau se hiss­er vers le cimes du ciel Il mon­tait, il montait Je n’é­tais pas seul sur la place MĂȘme si je ne les con­nais­sais pas Ils ne se con­nais­saient pas non plus Nous n’é­tions pas seuls au fond de la Ville Non pas si haut, non, il ne mon­tait plus beaucoup Nous Ă©tions quelques cen­taines, peut-ĂȘtre quelques mil­liers Ă  le regarder Rien n’é­tait prĂ©vu ce jour-lĂ , sinon l’en­vol du dernier oiseau Ses ailles bat­taient plus fort, Sa tĂȘte s’él­e­vait, s’abais­sait, cher­chait son Ă©chelle de Jacob Je ne voy­ais plus que le mou­ve­ment tou­jours ralen­ti de ses ailes Du bas vers le haut, du haut vers le bas, les vagues s’étiolaient Finale­ment, il accĂ©lĂ©ra frĂ©nĂ©tiquement Mes poumons me brĂ»laient Enta­ma la spi­rale qu’il voulait ascendante Des Ă©clats de lumiĂšre per­cu­taient le bord de ses ailes Une traĂźne lumineuse le suiv­ait main­tenant dans sa course Une onde claire qui ten­tait, sem­blait-il, de le propulser TrĂšs haut, plus haut Ă  n’en pas douter Il s’est arrĂȘtĂ©, en plein vol, il a stop­pĂ© au bord du ciel immense Il s’est retournĂ© et nous a regardĂ©s Du moins, je le crois Je ne sais pas ce qu’il se pas­sait dans son Ăąme d’oiseau Je ne sais pas ce qu’il se passe dans l’ñme des oiseaux Hier, je me sou­viens, Ă©tait un jour ordinaire Je suis allĂ© voir l’ag­i­ta­tion autour du port envasĂ© Les machines qui grondaient pour tailler un chenal Vers la mer malade Je ne savais oĂč tout cela nous conduirait Peu m’importait D’ailleurs, quand il m’a regardĂ© J’ai bais­sĂ© la tĂȘte, nous avons bais­sĂ© la tĂȘte Comme si sur le sol il pou­vait y avoir un reflet Ce sol qui jamais, non jamais ne pour­rait ĂȘtre renversĂ© Ce sol que jamais l’ñme des oiseaux ne pour­rait atteindre. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes 4. Remets-moi la mĂȘme Et demain carĂȘme! J’ai trop bu la tasse Et c’est dĂ©gueulasse SoupĂ© des vinasses Et des coups Ă  l’as Remets-moi la mĂȘme Et demain poĂšme! Je refais surface La vie est la farce D’une dinde garce Je reviens de Mars! Remets-moi la mĂȘme Et demain j’écrĂšme! Je vois dans la glace Ma fraise que massent Mes doigts de limace Allez je l’efface! Remets-moi la mĂȘme Et demain je t’aime! 9. ChĂšre Annabelle Ton teint Ă©tait prunelle Mais ta langue quenelle Que cachait Un dentier ChĂšre Annabelle T’es tout bal­afrĂ©e d’elle Ta bouche mortadelle S’y dĂ©chaussent Des bouts d’os ChĂšre Annabelle MouchĂ©es, dentelles Et le minois Qui m’ensorcelle A tout coulĂ© comme chandelle 17 Patri­ote A qu’un glotte A qu’une huĂźtre A sa botte Matelote A qu’un moule A l’ampoule Emmaillote Redin­gote A le boule Et se foule A la flotte 21 J’en ai soupĂ© Des vachalaits Et des soupers De soupe au lait J’en ai soupĂ© De ces fromages Je suis en nage Je suis trop fait J’ai trop nagĂ© Dans les potages Et les nuages De lait caillĂ© Ren­dez-moi l’ñge Qu’a­vant j’avais Quand j’é­tais sage Et pas cramĂ© J’en ai passĂ© De ce cirage Puis j’ai volĂ© Dans les plumages Ren­dez mes gages Et mes poupĂ©es Je les mettrai Dans mes bagages Adieu l’adage Et la pensĂ©e Le gros proverbe Et son adverbe Adieu rivages Et maisonnĂ©es Adieu la nage SynchronisĂ©e 22 Qui met le pied A l’étrier Le met, dommage, A l’engrenage 40 Dans les concombres PĂšsent des ombres Non Ă©pluchĂ©es Chaque ombre pĂšle En vermicelle De ver moulĂ© Qui va griller Dans la corbeille Comme l’abeille 48 Je suis l’angoisse Et l’huĂźtre lasse Qui dans l’écrin Per­le la poisse Je suis l’éteint Et l’on­gle teint Qui pĂšte en face Et plie en coin Je suis la masse Et le pingouin Et la limace Du jardin 69 Tour de France Marche Ă  l’eau Qui dĂ©saltĂšre Rond le dos Mets des haltĂšres LĂšve haut Bien ton postĂšre PĂ©da­lo La pente austĂšre Et repos Au monastĂšre 70 Madame a l’ñme aha Mon­sieur retend ses bas Madame ne veut pas Mon­sieur con­trarie pas Madame a l’ñme aha Mon­sieur l’e­sprit bobo Madame sourit pas Mon­sieur dit c’est pas beau Madame a l’ñme aha Mon­sieur le cƓur Ă  l’eau Madame chiale aha Mon­sieur dit pas un mot Madame est morte oho Mon­sieur rĂ©pond allo ? A rĂ©pond plus Madame Mon­sieur a ren­du l’ñme L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Comme vous y allez, vous, Au devant des ĂȘtres, l’hiver ? Un brin soucieux Que les con­traires s’attirent. *** D’un signe repous­sant qui voudrait les unir Peut-ĂȘtre, avec ce qui peut mourir Il y a si peu Que de le dire serait tout confondre » Ton vƓu se porte sur l’herbe. *** Si je pas­sais bat­tant des mains ExtĂ©nu­ant autour de moi le silence Ni hos­tile ni grave
 Il y a peut-ĂȘtre dans ce jour, il y a peut-ĂȘtre Encore quelqu’un. *** À l’ombre qui dĂ©robe Sa voix Pardonne, Aus­si douce qu’elle fredonne Oh qui lĂ  pour la contredire
 » Le temps que l’ombre dĂ©robe Sa voix Je peux dire Ce sera, je le sais, Le beau som­meil sans peur. *** Un soir pan­te­lant sous les chĂȘnes J’ai per­du Mon refrain, mon visage, Oh il n’avait pas d’ñge, Ce n’était qu’un dessin
 La main conjure-t-elle Le soir Plus ou moins » L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes * PUDING SE PROVERAVA TIME Ć TO SE JEDE Opsesi­ja si, rad­na snago. Pra­va opsesi­ja. IzvrćeĆĄ se U slugu, a sve od tebe zavisi. Ceo svet, sve u tvo­joj ĆĄaci. Slično se sličnom ne raduje Ali čik se vi kres­nite na Pokret­noj traci. ON VÉRIFIE LE PUDDING EN LE MANGEANT Force de tra­vail, tu es une obsession. Une obses­sion vĂ©ri­ta­ble. Tu dĂ©gĂ©nĂšres En laquais et tout dĂ©pend de toi. Tout le monde, tout dans le creux de ta main. Le prochain ne se rĂ©jouit pas du prochain ProstrĂ©s devant la bande transporteuse, Ayez le culot d’y baiser ! *** BAJKA 1 naraci­ja odsustva i ova smrt je na upit voliĆĄ li baĆĄ sve moje bolesti? kli­ma­vo si ti sunce, tata odmah si mi dao da biram na rate nebi­ran­jem. tras! nema boga, i sve ti je dozvoljeno krio si pod tuđim bradama da su svi oni muĆĄkar­ci maze, da svakom moram iti maj­ka i da nijedan ne ume da se pok­vari kao moja igračka ceo ĆŸiv­ot sam u lif­tu ĆŸel­je, tata hoću da se zaglav­im, da zaglavim kao zlat­na ribi­ca na ĆĄabat CONTE DE FÉES 1 rĂ©c­it d’absence cette mort est aus­si sur demande tu aimes vrai­ment toutes mes maladies ? tu es un soleil chance­lant, papa tu m’as aus­sitĂŽt per­mis de choisir en Ă©ch­e­lons sans choisir. boum ! dieu n’existe pas et tout t’est permis sous les barbes des autres tu as cachĂ© le fait que tous les hommes Ă©taient des enfants gĂątĂ©s, et que cha­cun avait besoin d’une mĂšre en moi et que per­son­ne n’était capa­ble de tomber en panne comme mon jouet papa, j’ai passĂ© toute ma vie dans l’ascenseur du dĂ©sir je veux ĂȘtre coincĂ©e, je veux coincer comme pois­son d’or au jour du sabbat *** BAJKA 2 naraci­ja prisustva evo i tebi jed­no lakunoć joĆĄ jedan opuĆĄak ubačen u bocu, nigde da ne stigne i ovaj mesec će se stropoĆĄtati da, veruj mi, niz naĆĄe obraze uve­di me u sim­bolič­ki poredak tan­caj me slabi imunitetu ja sam tvoj nepo­sisan limun kost zakopana za crne dane pul­sir­a­j­mo uvek zajedno ovako kri­vo srasli tan­caj me CONTE DE FÉES 2 rĂ©c­it de prĂ©sence un bon­nenu­it Ă  toi aussi ncore un mĂ©got jetĂ© dans la bouteille qui n’ira nulle part cette lune tombera aussi oui, crois-moi, le long de nos joues intro­duis-moi dans l’ordre symbolique danse-moi, toi, l’immunitĂ© faible, je suis ton cit­ron pas encore sucĂ© ton os enter­rĂ© pour les jours noirs bat­tons tou­jours ensemble ain­si mal soudĂ©s danse-moi *** ZA NEVEĆ TOG TOREADORA ne čekam sen­ten­cu, ne oĆĄtrim rogove, čoveče sa telom ĆŸene, vaz­da nabadan mahan­je, nav­i­jan­je, uzbu­di­ti me neće bik sam, a dosad­no mi je, opet zovete vaĆĄe cveće vene dok njime maĆĄete čelo vam je vre­lo, rumeni­jim biva ĆĄto se viĆĄe rukom ka meni upinjete ne vidim tu boju, mojom sad je siva iako ste veĆĄti, slep sam. slobodan. POUR UN TORERO MALADROIT je n’attends pas une sen­tence, je n’aiguise pas mes cornes, homme avec une fig­ure de femme, tou­jours transpercĂ© je ne serai pas Ă©mu par l’agitation, le soutien je suis tau­reau blasĂ©, et vous ne cessez d’appeler vos fleurs fanent en train d’ĂȘtre agitĂ©s vos fronts sont brĂ»lants et ne cessent de rougir de plus vous dirigez vos mains vers moi de moins je vois cette couleur, ma couleur est grise mĂȘme si vous ĂȘtes habile, je suis aveu­gle. libre. *** DOBRI MOJ jeste, dobri moj, ljubav dođe i prođe. Ali, kako to dođe i kako prođe, a gde ode, kod koga ostaje, koliko se puta okrene, da li uvek mahne, ili je pregazi voz, sa kim se mimoilazi, sa vama ĆĄto je jurite, ili vama ĆĄto mah­ni­to beĆŸite, ko tu koga ostavl­ja? a kako prođe, kao orgazam ili rana od sačmare, kao red­n­ja ili nesanica, je li brza kao talas ili tro­ma kao ĆŸiv­ot sam. I baĆĄ toliko dosledna? MON BON GARÇON oui, mon bon garçon, l’amour vient et passe. Mais comment se fait-il qu’il vient, et qu’il passe, et oĂč s’en va-t-il, oĂč est-ce qu’il demeure, com­bi­en de fois est-ce qu’il tourne, est-ce qu’il salue tou­jours, ou bien le train l’écrase, avec qui il se croise, avec vous qui chas­sez aprĂšs lui, ou bien avec vous qui l’évitez, qui abandonne qui? et com­ment passe-t-il, comme un orgasme ou bien comme une blessure faite par un fusil, comme une Ă©pidĂ©mie ou une insomnie, est-il rapi­de comme une vague ou pesant comme la vie. Est-il bien telle­ment consĂ©quent ? *** BOLJĆ EVICI NE NOSE SPAVAĆICE Krc, krc, niz zube stepenica Stu­pamo sme­lo, nikad na kolenima Letele su peler­ine gospođa Bog ne moĆŸe u san­duk, Bog u grob ne staje NadeĆŸÂ­da se praznom kreve­tu osmehuje Baci me u voz, prokri­jumčari me Hoću da me poteg­neĆĄ kao votku, iz cuga ViljuĆĄke za kuglof leteće sa balkona Kao kap­i­tal­is­tičke granate Vrati osmeh u svo­je leĆŸiĆĄte MarĆĄi­ramo nikad viĆĄe Nji­hovi dĆŸe­povi pun­jeni naĆĄim dĆŸepovima Izvr­nuli smo se, svi rudari, do jednog, kao kiĆĄa NaĆĄa deca i nji­hove kaĆĄike ribljeg ulja subotom Kobi­la je po sebi sku­pl­jala inje Suza joj se ledi­la na minus trideset NadeĆŸÂ­da je sebi kriĆĄom priredi­la pil­low talk U snu je polju­bi­la zapetu puĆĄku Majakovskom je nesta­la tegla pekmeza Zbrisana kao Ljil­ja na fotografi­ji sa drvetom Priđi, ĆĄapući mi kao ljuljaĆĄka Sli­vaću ti se niz gru­di, grlo Na raskrsni­ci. Slo­bod­no me retuĆĄiraj Vojniče, trud­na kobi­la neće da čeka Posisaj komu­nizam s mlekom, Nek ti na vreme kopa­ju jame, sine BoljĆĄe­vi­ci ne nose spavaćice LES BOLCHEVIKS NE PORTENT PAS DE NUISETTE Crac, crac, le long des dents de l’escalier Nous descen­dons courageuse­ment, jamais Ă  genoux Les pĂšler­ines des dames volaient Dieu est inad­mis­si­ble dans un cer­cueil, il est trop grand pour un tombeau NadeĆŸÂ­da sourit au lit vide Jette-moi dans le train, intro­duis-moi secrĂštement Je veux que tu me bois d’un coup comme vod­ka, Ă  la lie Les fourchettes Ă  kou­glof voleront du balcon Comme les grenades capitalistes Retourne le sourire dans son siĂšge Nous mar­chons plus jamais leurs poches Ne seront pleins des nĂŽtres Mineurs, nous sommes tous ren­ver­sĂ©s comme la pluie Nos enfants et les cuillerĂ©es d’huile de pois­son les samedis qu’ils offrent Ă  leurs enfants La jument recueil­lait la givrĂ©e sur sa croupe Sa larme glaçait par une tem­pĂ©ra­ture de moins trente NadeĆŸÂ­da s’offrit un pil­low talk en cachette Et baisa le fusil chargĂ© en rĂȘve MaĂŻakovs­ki a per­du son pot de confiture Il Ă©tait effacĂ© comme Lili de leur pho­to Ă  l’arbre Approche-toi, chu­chote comme le balançoire Je me rĂ©pandrai en bas de ta poitrine, de ta gorge Sur le car­refour. Retouche-moi sans peur Sol­dat, une jument en grossesse n’a pas le temps d’attendre Avec du lait suce le communisme Et qu’ils creusent tes fos­s­es Ă  l’heure, mon fils Les bolchĂ©viks ne por­tent pas de nuisette traduit par Bojan Sav­ić Ostojić L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes En-deçà du visage, ton amour me rassemble sur l’archipel de mon esquive Ses continents s’emboĂźtent comme un jeu d’en­fants en questions-nuages
 Terre mouil­lĂ©e de sa lumiĂšre que l’in­souten­able tendresse de ton regard C’est une eau qui m’interroge dans le clair-obscur trop proche de ton visage
 Fon­du enchaĂźnĂ© j’ig­nore ce qui fait suite Ă  la nais­sance des images
 Une fenĂȘtre, une mai­son peut-ĂȘtre ? un quelque chose d’in­ex­plorĂ© encore une marge limpide C’é­tait entre nous gardĂ© le cƓur de la nuit, conque ou conique Un amour sans rai­son s’y Ă©tait accompli Le regar­dant s’émerveille la vue nouvelle, l’e­sprit ailleurs
 Je ne sais pas ce qui va suivre Les mots s’agi­tent dans leur coquille folle Qui les rencontre ? On nous oublie
 Je naquis de ne jamais vrai­ment te connaĂźtre *** Je m’aven­ture dans les allĂ©es de ton silence Jardins ouverts ScĂšne conjugale J’imag­ine tous les pas­sages du vent, Sa main sur la nuque de tes non-dits Ce dĂ©bord esti­val de la beautĂ© Entre les lignes de tes yeux Ton front se plisse comme une histoire Je me sur­pris Ă  t’observer J’er­rai longue­ment dans le jardin de ton silence On tourne une page, Et l’épisode se dĂ©plie dans la nuit chaude. Ce jour-lĂ  Tu ne por­tais pas la robe qui t’al­lait si bien Mais seule­ment le dĂ©but d’une joie *** Un cou­ple, c’est quoi ? Un cou, et la pluie d’un regard, Ce regard indé­cent qui descend sur tes seins La vieil­lesse se regarde dans un miroir Les bal­cons bor­dĂ©s de leurs gĂ©ra­ni­ums acariĂątres S’ab­sti­en­nent de tout commentaire Il pleut sur le cou de nos annĂ©es Un cou trĂšs long de cygne blanc Qui se redresse en interrogeant. Mes annĂ©es se regar­dent dans un miroir Et font descen­dre leurs mains sur tes hanches, Un bassin trĂšs large oĂč flot­tent des cygnes blancs. Un cou­ple, c’est quoi ? Un cou, et la pluie d’un regard *** Une bouche se pose Sur l’en­tre-deux ouvert par ton hĂ©sitation. La ten­dresse est dis­crĂšte aux abor­ds de la pose Je me laisse dĂ©riv­er par ta grĂące fragile. J’ap­puie peu de choses. Quelques mots seulement. L’aven­ture se dĂ©nouera dans l’or­dre consenti. A peine une aigu­ille, tis­sant l’étoffe perdue Du vĂȘte­ment qui tient ensem­ble les deux bouts De notre nuditĂ©, de notre joie. Je cherche le nord de ta mĂ©ditation Et je me prends, moi aus­si, Ă  hĂ©siter. A te relire, Ă  te rĂ©inventer. *** Je voudrais faire quelque chose De cet instant qui ne va nulle part. Laiss­er les pieds nus de mes pensĂ©es Fouler sa lame, avant l’éveil. Le soleil affleure Ă  la surface Des peaux et des paupiĂšres. Un temps don­nĂ©, pour rien. Le monde n’est pas encore aveugle D’une action qui viendrait l’entreprendre Dans ses filets Vit­re embuĂ©e de la conscience, Vite, vite
 Parse­mant ses pro­jets et prodiges, Ses gar­rigues spongieuses. Illu­sion d’optique ? Le mou­ve­ment m’é­claire d’un pos­si­ble altĂ©rĂ©. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Mais tout exilĂ© est comme Ulysse, dĂ©sireux De retrou­ver sa terre natale aprĂšs avoir bourlinguĂ© Sur les mers privĂ©es des phares et des balises. Pour Fran­co Cor­ra­do, camion­neur sentimental, Le tan­go fiore, le tan­go implore, le tan­go explose L’or pil­lĂ© des orpailleurs ; le tan­go impitoyable Dit l’eldorado, pour ma gitane des lianes, des gentianes. L’exil est NĂ© d’une racine aĂ©ri­enne agrip­pĂ©e au vent, D’une larme de pluie du Sahara vertical. Tu l’as trans­for­mĂ© en soli­tude pour me tenir compagnie ». *** Ce tan­go me rend insé­para­ble de tes pas, Il m’offre la ville allongĂ©e par les grecs Avides d’oublier Sparte sans l’atrocitĂ© des errances. Naples, Ă  la besace des vents et d’écumes, Gitan prĂ©sen­tant son enfant pour recueil­lir l’obole Du touriste fatiguĂ© par la romance des croquignoles. *** Je t’offre Naples, cet instant oĂč la mer respire Comme le vieux marin, quand la lune se libĂšre Des res­pi­ra­tions du vent et de froides lumiĂšres. Le tan­go pleure, le tan­go meurt, le tan­go neutralise Les cieux des patries meur­tries en vocalises, Le tan­go ren­voie vos actes de naissance Aux Ă©phĂ©mĂ©rides impro­pres d’autres mĂ©diterranĂ©es. Le tan­go allume un cig­a­re pour tenir compagnie A l’éternelle rĂ©vo­lu­tion de Fidel Castro. *** Dans le salon oĂč les pas­sagers boivent l’expresso, Le pianiste chante l’amour, tyran de tout temps, Et je sens mes mains embaumĂ©es de sa tristesse. Le bateau cra­chote sa vapeur tuberculeuse Sur un ciel suf­fo­quĂ© d’hivers sans Terre de feu. Dans le salon, les pas­sagers pensent au tango, D’autres par­lent pour oubli­er la terre. Une mĂšre retrou­ve ses sens sur la mer agitĂ©e, Et sa pen­sĂ©e s’ancre Ă  son fils immi­grĂ© Ă  Pun­ta del Sol. Son passe­port est bigar­rĂ© de visas aus­si divers Que les langues andines dev­enues patois espagnols. Pour elle, le tan­go sans bĂ©mol accorde le droit du sol A tous les indi­ens, Ă  tous les maliens, Ă  tous les crĂ©oles Par­tis au seuil des nou­veaux mon­des, sans protocole. *** Le tan­go t’offre la terre, de mĂšre en fille, De la maati Ă  la pacha mama, du fil­tre Ă  la fiole. Une rumeur prise au sĂ©rieux par un colporteur S’enfle en guer­res civiles et faux gĂ©nocides. Le tan­go aux bar­belĂ©s les bour­reaux accompagnent La mort sans ombre au cimetiĂšre de l’exilĂ© hybride. Tan­go, tan­go pour Napoli ! La Terre est apatride ! L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Tourne en vain le manĂšge les mots se cabrent comme les chevaux de bois Ils voudraient s’envoler galop­er Ă  per­dre haleine Ils vont oreilles dressĂ©es Ă  l’écoute du vent Qui les tient prisonniers des rouages aveugles ? Ils rĂȘvent de chemins sans lisiĂšres ils savent qu’on les attend pour pass­er des frontiĂšres mais tourne le manĂšge au son des crĂ©celles les mots pris au mors suc­combent Ă  la ronde des berceuses enfantines Pourquoi l’éternel retour des cav­a­liers du jour ? Fron­tiĂšres de sable – Edi­tions La tĂȘte Ă  l’envers – novem­bre 2013 Tu march­es prĂšs de moi avec tes abĂźmes et tes neiges Nos coupes de cristal se heur­tent et vibrent dans le ciel vide Les appels ont des ailes qui Ă©gar­ent les anges Fron­tiĂšres de sable Elle se lamente, la voix brisĂ©e aux rĂ©cifs de la mĂ©moire Ici elle ranime la braise Ă©teint ailleurs la flamme qui s’avive Elle cherche des mots Ă©pars par­mi les cen­dres du langage lan­guit de ne pas les trouver dĂ©chire en vain les voiles de la brume Elle va guidĂ©e par le parfum des herbes sauvages en quĂȘte d’une source pour ses lĂšvres altĂ©rĂ©es Tout mur­mure d’eau est rumeur qui s’épuise aux neiges des halliers Ivre de silence elle qué­mande pourtant l’offrande d’un regard, le repos d’un baiser OĂč te caches-tu veilleur dans la nuit ? Ignores-tu que nulle ombre — jamais — ne pour­ra effac­er ta trace ? Ne m’égare plus dans tes forĂȘts sans clairiĂšre oĂč chaque oiseau qui s’éveille ne chante que pour toi Feux nomades – Edi­tions La tĂȘte Ă  l’envers _ jan­vi­er 2015 J’écrirai pour toi Aus­sitĂŽt les mots s’éveillent comme une ruche endormie quand sur­git le printemps Ils volent vers celui qui appelle Tout lan­gage crĂ©e ses passerelles Sans toi, l’or s’éteint dans les caves les sources s’enlisent et nul ne sait pour qui chante l’oiseau J’écrirai pour toi Paroles qui s’enflamment comme per­les sauvages sur la peau bien aimĂ©e Ta venue brise la rigueur des longs apprentissages J’écrirai pour toi comme le pris­on­nier affranchi cĂ©lĂšbre la lumiĂšre comme le vent Ă©pouse le feuillage comme la nuit se livre au jour Feux nomades Alhambra Une femme chantait dans les jardins de l’Alhambra Sa voix fou­et­tait les Ă©toiles qui s’allumaient une Ă  une Te souviens-tu du par­fum des orangers, du bruisse­ment des eaux ? Tout demeure inchangĂ© en ce lieu de mĂ©moire oĂč les neiges Ă©ter­nelles veillent sur les palais enchantĂ©s Lieder de Schubert quelques notes suffisent pour tir­er de leurs rĂȘves les douze lions de pierre des fontaines assoupies Nous errons pour toujours par­mi les colonnades et la den­telle des façades dans le par­fum des orangers Feux nomades L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Nuit. Tombe. Sur. Univers. Clair. le bleu Jardin. Flux. MĂ©canique. Eau. Flux. Cas­cade. Soleil. Inces­sant. Chaleur. Épaules. Genoux. Pastilles. Jaune. Yeux. Pouces. Yeux. Feu. TrĂšfles. Bleu. Mouch­es. Vent. LĂ . Herbe. Trem­ble­ment. LĂ©ger. Gramme. Or. Creux. Main. Jardin. Flux. MĂ©canique. Inces­sant. Fort. Inces­sant. Faible. Cris. Chien. Enfants. Eau. Tor­rent. VĂ©hicules. Lents. VĂ©hicules. Vite. Flux. Cas­cade. Fleuve. MĂ©canique. Herbes. CouchĂ©es. Vent. Grand. Nuit. Tuiles. Feu. Herbes. Pli. Force. Courbe. Terre. Peur. Enfants. FenĂȘtre. Nuit. Pli. Bruit. Chien. Cris. Peur. Bleu. Nuit. Éclair. Éclair. Éclair. Image. Nuit. Vent. Feuilles. Courbe. Casse. Flux. Flu­ide. MĂ©canique. Eau. Soleil. Pluie. Chaleur. Poids. Chaise. Corps. Longue. Nuit. Courbe. Tor­rent. Boue. Feuilles. Vol. Claque. Porte. Panique. Fort. Faible. Jour. Tombe. BlĂ©. Vert. Long. Mer. Roule. Vent. Courbe. Sol. Haut. CouchĂ©. Yeux. Eau. Flux. Ton­nerre. Éclair. Bruit. Vent. Herbe. Roule. Mer. Vagues. Herbe. Yeux. Orage. FenĂȘtre. Casse. Vent. Gouf­fre. Sol. Herbes. TrĂšfles. Mouch­es. Bleu. Pouces. Yeux. Jaune. Soleil. Voir. Air. Vent. Peau. Chaude. Lourde. Chaise. Corps. Descen­dre. Herbes. TrĂšfles. Terre. Sol. Verre. Eau. Claire. Main. FraĂźche. Vit­re. Orage. FenĂȘtre. Cris. Ques­tion. Porte. Claque. Eau. TrĂšfles. Verre. Mouch­es. Air. Ombre. Yeux. Mouch­es. Air. Soleil. Chaud. Coton. Terre. Fleurs. FraĂźch­es. Ombre. Aca­cia. Feuilles. Trous. Max­i­mum. Air. Soleil. Ombre. Avance. Frais. Som­bre. Épaule. Froid. Fris­son. Nuit. Orage. Vite. FenĂȘtre. Pluie. Ouverte. Pluie. FraĂźche. Sol. Herbes. Terre. Ombre. Vent. Feuilles. Jardin. Flux. MĂ©canique. Arbre. Feuilles. Ombre. Para­sol. Trou. Vis­age. Chaud. TĂȘte. Cheveux. Sen­tir. Bon. Eau. Flux. Gorge. Cas­cade. Eau. Sen­tir. Flux. BlĂ©. Roule. Herbes. Hautes. Prairie. Grande. Herbes. Hautes. Max­i­mum. Toi. Taille. Elles. Herbes. Hautes. Courbe. Casse. Herbes. Fleurs. TrĂšfles. Eau. Flux. Pollen. Yeux. Gloire. Ombre. Goutte. Eau. Pli. Yeux. SĂ©rum. Nu. Mains. Flux. Inces­sant. Fort. Faible. Moins. Peu. Nul. Rien. Sol. TrĂšfles. Chaise. Longue. Peur. Corps. Remise. TĂŽle. Froid. Pluie. Vent. Tem­pĂȘte. Pluie. Eau. Bleu. Vert. Soudain. Nuit. Air. Élec­trique. Masse. Eau. Herbe. Verte. Nuit. Bleu. Blanc. Colline. Eau. Nuit. Tuile. Bruit. Toux. Pous­siĂšre. Nul. Toux. Herbes. BĂȘtes. Plumes. Nid. Corps. Peur. Peu­ple. Nuit. Herbes. Casse. Vent. Clair. Frais. Nuit. Genoux. Eau. Flux. Cas­cade. PrĂ©. BĂȘtes. Gros. Grasse. Herbe. Lait. Âge. Rouge. BlĂ©. Nuit. Vent. Beau. Loin. Fort. Herbes. Hautes. Corps. Dedans. Feuilles. Car­rĂ©. Ivoire. Bou­tons. Yeux. Pollen. Rouge. Creux. Par­fum. Yeux. Ter­ri­ble. Sol. Feu. PrĂ©. Herbe. Grasse. Nuit. Vent. Soleil. Tombe. Nous. Corps. Ombre. Chair. Seule. Jour. Nuit. Terre. Seule. Ombre. Chaleur. Yeux. Main. Pluie. Lourde. Vent. Casse. Herbes. TĂŽle. Feuilles. Branch­es. Nid. TrĂšfles. BlĂ©. Vert. Haute. Herbe. Rose. PĂ©tales. Rouge. Noir. Nuit. Non. Eau. Bleu. Courbe. Brille. Vent. Noir. Dedans. Nuit. Clair. Fort. Seul. Flux. Grand. Ivre. Peur. Sel. Noir. Yeux. Nuit. Jardin. Flux. Soleil. Corps. Nul. Nuage. Som­bre. Blanc. Oiseau. Haut. Meule. Chaud. Chaleur. Soleil. Roule. Corps. Sieste. Boule. Meule. Rien. Nuit. Jour. Herbe. Sel. Eau. Trem­ble. TĂȘte. Front. Yeux. Bleu. Eau. Coule. Joues. Jardin. Flux. MĂ©canique. Juste. Nuit. Tombe. Sur. Univers. Clair. Du sol vivant a surgi
 le rouge1 1 Du sol vivant a sur­gi le dou­blon de l’homme et du pois­son. La cordĂ©e d’une pĂȘche mirac­uleuse. Loin la mer der­riĂšre la plage immense. Le pain par les miettes avance tout de suite. On tient le cha­peau en papi­er volatile. Lui le grand inno­cent. Du sol vivant a sur­gi la ronde tam­bour et le cri droit – hĂ©las, la per­spec­tive est close. Hau­teur dont les genoux cog­nent. Ils marchent Ă  l’abri du temps dans un linge usĂ© et cette Ɠuvre inĂ©dite ravale la face de Dieu. Ils avan­cent, un filet d’or sur l’en­vers. La nuque est tran­quille avec son col­lier de vents. Du sol vivant a sur­gi la courbe d’un dos. Le poids de l’ĂȘtre. Le cuir d’un pois­son. Ils n’ont pas eu peur de s’ac­cou­pler en ouvrant grand la bouche. Du sol vivant a sur­gi l’huile – le pig­ment pour Ă©crire – la couronne et l’as­sise rouge sang. Un bĂ©bĂ© de neuf jours. Son crĂąne est mou comme une Ă©ponge. Les sou­venirs s’ag­glu­ti­nent et perçoivent l’orĂ©e du fond. 2 En marchant avec toi qui march­es lent. Non loin de la ver­dure, l’a­vant-dernier jour d’un nom. On rajoute Ă  minu­it ce qu’il faut de sec­on­des — la masse lourde d’une Terre sur­chargĂ©e d’elle-mĂȘme. TĂ©moin la vie muette. Dites — quelle forme avons-nous ? Un corps semĂ© de par­tic­ules lumi­nes­centes. Nous voyons trou­ble. Que voyons-nous ? La pat­te d’un insecte soudain frac­tion­nĂ©e. Est-ce une sec­onde ? Peut-ĂȘtre moins ? Lichen de feu ? DĂšs qu’on y pense. Quel est ce corps qui happe les col­li­sions ? Un sen­ti­ment dans l’ĂȘtre humain. 3 Et les mĂ©dus­es changent de couleur. Pro­fond sous la terre qui com­mence Ă  craquer le blanc Qui s’a­muse dehors Ă  fou­et­ter les grands ani­maux ? Est-ce moi ? Est-ce toi ? Est-ce moi que tu suis ? Est-ce toi que je suis ? Qui s’a­muse le soir Ă  fil­er doux ? Est-ce mon angoisse ? Toi qui dors loin ? Qui s’a­muse la nuit Ă  partager le vert du feuil­lage ? La nuit de l’é­toile ? Le frais de minu­it ? La soli­tude des enfants qui dort dans le noir ? Qui s’a­muse encore Ă  relire tous les livres ? Est-ce l’oiseau ? Dont le bec sonne l’heure ? PĂ©pie furieuse ? D’en ĂȘtre tou­jours lĂ  ? Qui s’a­muse le jour ? Le fin tracĂ© du cƓur ? En maĂźtre sauvage ? Qui s’a­muse le soir ? Le fin tracĂ© du cƓur ? Idem ? Avec en plus l’artĂšre qui soulĂšve ? Boum boum
 Qui s’a­muse Ă  voir — dehors la nuit — la poussĂ©e lente des planĂštes ? Qui s’a­muse le jour Ă  met­tre sous terre les Ă©pin­gles Ă  linge ? Pour en faire un piĂšge ? Pour qu’elles tien­nent la terre ? La terre et l’eau ? Avec les feuilles ? Pour salir le linge ? Faire sĂ©ch­er la boue ? Éten­dre le linge ? Comme des fos­siles ? Qu’on Ă©pous­sette ? Des Ă©pin­gles Ă  linge ? Comme des vertĂšbres ? De dinosaures ? Qui s’a­muse Ă  creuser ? À enfouir sous la pluie ? À creuser sous la terre ? Des Ă©pin­gles Ă  linge ? Comme un tré­sor ? Est-ce qu’elles bril­lent ? Les gris­es ? Et les vio­lettes ? OĂč sont passĂ©es les dorĂ©es ? Pro­fond sous la terre qui com­mence Ă  cra­quer. Qui s’a­muse le jour ? Avec Estrel­la ? Qui espi­onne l’amour ? En pen­sant qu’il est lĂ  ? Qui s’a­muse Ă  dĂ©faire ? À refaire ? L’alphabet ? Moins le blanc de l’encoche, le puz­zle est entier. Pub­liĂ© dans la revue Thau­ma, 11 Couleurs, lumiĂšre » Je vois naĂźtre la couleur puis se rĂ©tracte
 le noir Savoir si c’est moi qui ramasse les miettes Ă  la main, si c’est moi la ter­ri­enne, si ma nage absorbe la mĂąchoire, la claque et l’en­nui, si c’est moi la lessive, la meule noire, champ solaire, si c’est moi la roulade qui revient Ă  l’air libre, ciel ouvert – mal­grĂ© le fond noir de l’écran. Si c’est moi le dĂ©fi d’ap­pren­dre tout par cƓur. Kar­itĂ©, aloĂšs, cire d’abeille. Si c’est moi la noirceur ou la grĂące, l’en­trelacs ça y est, je vois ; la lumiĂšre du jour, l’hĂ©catombe. Ne me par­le pas comme si j’é­tais savante. Comme si je con­nais­sais le sens des mots. Je tra­verse en deux temps. Ma peluche a per­du de quoi faire l’in­tĂ©rieur de son ĂȘtre. Qui devance de quelques pas les mots que je prononce ? Qui demeure en cet endroit ? Avec moi dans la lande ? OĂč se mĂ©lan­gent thym, men­the et mar­jo­laine ? Et la coquille d’Ɠuf brisĂ©e par l’en­fant, est-elle sous­traite Ă  l’ac­tion pesante ? Avec ce qui me reste d’yeux, je vois naĂźtre la couleur puis se rĂ©tracte. Comme si l’Ɠil bas­cu­lait dans le corps la plus grande part du monde. Je recon­nais ton rĂȘve, mĂȘme en rĂȘve, quand il est neu­tre, flou, loyal. Si je grat­tais der­riĂšre les livres, comme un loir, je dĂ©cou­vri­rais com­ment se noue, au creux de nuit du cri troglodyte, mienne et tienne, l’in­spi­ra­tion ; je chercherais en vain un exem­ple sans faille, le cƓur comme un sachet qui ne bouge pas quand je bouge, un cƓur autonome, le poids solaire de l’eau, les petites clo­ques de soleil dur, d’en­trĂ©e de jeu, l’air tout seul qui joue comme un enfant en silence, piment noir du mois d’aoĂ»t. Pub­liĂ© dans la revue Thau­ma, 11 Couleurs, lumiĂšre » L’en­fant joue du tambour
 le jaune et le vert 1 L’en­fant joue du tam­bour, dit chut ! aux oiseaux, commence, un peu hagard, un peu Ă  l’aveugle. La peine a disparu ou presque et s’a­vance, fil­lette, avec un faible pour toi. 2 Quelque chose en Ă©quili­bre sur la tĂȘte, l’en­fant marche, pour que ça tienne, pour que ça tombe. OĂč vais-je aller avec ma fusĂ©e ? Vers le ciel jaune ou le ciel vert ? Le coq fait miaou. OĂč sont-ils, les arbres qui pensent ? 3 As-tu per­du le sens de l’air ? Le sens de l’eau ? Mais l’eau n’a pas d’empreinte. Pas plus que nous-mĂȘmes. L’arc-en-ciel est-il ce qu’il est ou l’est-il Ă  cause des couleurs ? C’est la ques­tion irrĂ©elle. Le grand dĂ©bat des huit-neuf ans. Pub­liĂ© dans la revue Thau­ma, 11 Couleurs, lumiĂšre » Est-ce que ça flotte les billes ? Est-ce que ça flotte les billes ? Se demande celui qui regarde Ă  tra­vers comme on cherche Ă  voir l’en­tre-choc des mon­des. Est-ce que ça flotte avec la lumiĂšre et son tilt indĂ©chiffrable ? Est-ce que ça flotte les billes dans l’eau claire d’une riv­iĂšre ? Dans la main de l’en­fant qui joue Ă  Jonas sai­sis­sant la baleine. Est-ce que ça flotte comme une feuille ? Comme la lotte ? Est-ce que ça flotte comme le sens ? La rĂ©pĂ©ti­tion des leçons ? Est-ce que ça flotte comme le mime qui bal­aie tout lan­gage ? Ou bien l’om­bre qu’on bouge pour s’éloign­er de soi ? Se rap­procher ? Est-ce que ça flotte ? Comme les noms que ça porte ? Les agates ? Les araignĂ©es ? Les tor­nades ? Les drag­ons ? Est-ce que ça flotte depuis longtemps ? Depuis tou­jours ? Depuis qu’on joue ? La pre­miĂšre roue ? Est-ce que ça flotte dans les parois ? Avec quelle main ? Est-ce que ça flotte avant de couler ? Com­bi­en de temps ? Peut-on le voir ? L’in­stant d’a­vant ? Avant de couler ? Est-ce que ça flotte ? De quelle couleur ? Faudrait-il un filet ? Pour les garder ? De couler plus bas ? Est-ce que ça flotte les billes qu’on partage en deux tas ? Est-ce que ça flotte comme la nef qui sauve HĂ©lĂšne ? Est-ce que ça flotte les billes qu’on jette en colĂšre ? Est-ce que ça flotte les billes qu’on n’a pas ? Qu’on a per­dues ? Qu’on palme entre ses doigts ? Pour nag­er avec ? Est-ce que ça flotte les billes en terre cuite ? Qui ne cessent pas, jamais, de jouer. Est-ce que ça flotte ? Comme une toupie ? Mul­ti­col­ore. Marie-NoĂ«lle Agni­au, 2012/2013, Couleurs. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Tu te moques de l’avenir tu te moques de ton passĂ© tu n’es que ce prĂ©sent qui souf­fle sur ton visage haleine revig­o­rante d’un print­emps qui s’an­nonce dĂ©jĂ . Tu n’es que cette non souffrance couchĂ©e sous le vent que ce regard bleu et blanc tournĂ© vers les montagnes que cet oiseau fur­tif et dorĂ© que ce soleil ce sourire dans le ciel. *** Il est temps de refermer le sac aux dĂ©lices de boucler sa guiche au bel Ă©cu dorĂ© il est temps il est temps ! Baisse les paupiĂšres affine ton sourire dĂ©tourne ton profil et feins cette innocence des filles qui jamais n’ont dit oui ! Il est temps de refermer les pages de l’histoire d’oublier les grands Ă©mois les pro­fonds soupirs il est temps il est temps ! *** La nuit tombe dit-on comme tombe le rideau aprĂšs le vif poignard et cha­cun s’enferme en soi jusqu’aux argentures de l’aube aux pieds froids. La nuit porte conseil dit-on encor chez les gens de cƓur assoupi devant leur feu domestiquĂ© et cha­cun se laisse bercer de la chan­son illusoire. Non la nuit se penche comme une grande femme aux seins affaissĂ©s sur nos fronts d’enfants vieil­lis avec leurs jouets et nous intime le silence. Dormez nous dit-elle et rĂȘvez si vous pouvez de foires libertines pour vous consoler de n’ĂȘtre ni des sages ni des hĂ©ros *** Mes pas dans la boue des autres qui piĂ©ti­nent et pataugent dans la boue des autres qui s’embourbent sur l’Avenue des autres qui vont lointains dans la boue de notre histoire, mes pas soli­taires presque sur ce sen­tier imprĂ©vu soli­taires loin dĂ©jĂ  du piĂ©tine­ment d’autrui mes pas sur ce sen­tier de mis­Úre esseulĂ©e et veule ma soli­tude clochant sur la boue de l’univers ma boue dressĂ©e au mitan de l’hiv­er spec­tral et fou mes pas de boue et d’amour vers l’aube dĂ©finitive mes pas mes pas misĂ©rables loin de l’Av­enue de ceux que j’ai trahis autrefois mes pas dans l’hiv­er la nuit mes pas sur notre nĂ©ant. *** L’aube jette un regard sale sur les reflets de la chambre on ne sera pas StĂ©phane. Sur la com­mode ou le lit nul ptyx ne roule ses plis. Quant au puis­age des pleurs nul besoin d’aller au Styx on a ce qu’il faut merci. On n’écrit pas de sonnet en i ni en yx ni or ne joue dans aucun septuor. On met des mots devant soi comme on met pas aprĂšs pas pour aller au rendez-vous dont on ne revien­dra pas. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes La mai­son On habitait la moitiĂ© nord et il faudrait un grand poĂšme pour invo­quer tout le palais. Il y avait le jardin, la cave, l’escalier, et des inventions, comme de faire sous la table un salon de coiffure —mais notre mĂšre dit qu’elle avait aperçu des cheveux dĂ©pas­sant sous la nappe. Un beau jour un autre enfant est nĂ© et le pĂšre a dit viens voir dans l’obscuritĂ© de la chambre la vĂ©ri­ta­ble vicissitude Ă  vivre dĂ©sormais. *** Dans la maison. A l’extĂ©rieur de la chambre, bruit chouan de poteau enfon­cĂ© dans la terre, dans le vent et la nuit. Dessin men­tal de la peur de sauvages courant courbĂ©s dans le jardin noir, der­riĂšre le verre du couloir. Est-ce que le jour Ă©tait pauvre ? Je sus­pendis des bou­gies de moteur, expĂ©ri­ence de l’esprit artistique, fiente par­mi d’autres qui ont fait florĂšs. Bien­tĂŽt je ne pus plus lutter con­tre le som­meil dans la priĂšre, qui fit place Ă  des images pris­es Ă  la ville jamais quittĂ©e. Le matin la vraie lumiĂšre fil­trait entre le bois et la pierre en fig­ures concrĂštes, pro­fils et trois-quarts, l’une fer­rail­lant de son Ă©pĂ©e, haut-de-forme, coureur de fond, navire. Ils sonnaient, me pres­saient Ă  l’intĂ©rieur. Ils demeurent, gar­di­ens et prisonniers de la belle maison. *** Fos­soyeur Samson Je cherche le masque du grand voyage que l’acteur aban­don­na dans l’ombrage et que j’avais volĂ© ; et puis l’affiche, prise au-dessus d’une petite niche, au pied du mur scĂ©nique d’Épidaure fait par les collines. De ces faux bords de l’immense alen­tour Ă©tait venue la voix qui tris­te­ment repasse, Ă©mue, non d’Azur main­tenant, mais de l’ici oĂč les pas crissent, sous le ciel noirci. *** Exis­ter et vivre. Enfant, douze ans peut-ĂȘtre, je hurlais la nuit. On s’asseyait au bord du lit et je me calmais. Je ne sais pourquoi sans d’ailleurs qu’on fĂźt rien le phĂ©nomĂšne a cessĂ©. Depuis je n’ai pas vĂ©cu. Certes je n’avais pas commencĂ© et la vie jamais ne me fut perceptible que dans l’oubli des visions qui avaient causĂ© ces cris. Quelque chose il y avait Ă  ne pas faire ou qu’en expĂ©dients Ă  ne pas atten­dre car rien n’est promis par la voix qui dĂ©range les dormeurs. *** Rixe cet homme infĂąme je l’ai tuĂ© mais cela ne suf­fit pas et parce que j’étais en colĂšre je lui ouvris la poitrine pour lui arracher le cƓur et le dĂ©vorer c’est alors que je vis qu’il Ă©tait pire que moi car il n’en avait pas et cela m’a rassurĂ© L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes L’eau Les mots se ser­rent Ă  tenter sa trans­parence ou encore la flu­id­itĂ© d’une ascen­sion fulgurante vers le bouil­lon de la phrase Un dia­logue s’en­robe circulairement dĂ©place les liaisons entendues chante en con­tinu sous la surface que le soleil joue Ă  lamer de plumes Et par­fois dans le regard intensifiĂ© l’in­for­mu­la­tion de cette promesse exacte courbe un peu le temps vers la crĂȘte d’une vague allĂ©chante grand rire vers nous autres qui faisons face la terre s’in­cline ou se dresse selon laisse crĂ©piter le rythme du souffle qui sĂ©pare et assem­ble d’une seule piĂšce le mir­a­cle de cette eau tendre au pied des roches sous le soleil Ces silences baig­nent dans la mer Ă  la frange le com­mence­ment fait signe qui n’est pas encore du poĂšme Ce qu’il offrirait nous rassemble. *** le Feu 1. PrivĂ©e d’appui, Mais un oiseau tout de mĂȘme Cherche la rĂ©al­itĂ© d’un feu Qui serait comme un roc et cela lui suffit 2. Le creux c’est une direction Dans le buis­son le feu s’installe Quand tu ser­res l’in­imag­in­able de ta royautĂ© Le mot femme s’in­cendie de ton prĂ©nom. 3. Au creux de la haie l’in­ter­valle trille Demeure de moineau Pour ta vĂ©ritĂ© 4. Ne pas sĂ©parer S’il reste le mot oiseau Qu’il vive dans le poĂšme Ă  attendre Le vol dont tu es le cri Ne pas sĂ©parer Le matin le chant du coq rue de la gare Éveille aux loin­tains oĂč rien en nous n’est sĂ©parĂ© *** Le point invisible 1. Ne pas sĂ©par­er, ne pas dĂ©ranger l’instable le dĂ©sĂ©quili­bre du poids et de l’énergie se rĂ©sout dans le mouvement con­di­tion de la beautĂ© Pour la toupie 2. La toupie dis­tribue sur toutes ses faces Gueules ouvertes grilles de chaux Peu­ples silencieux Qu’on par­que dans des camps Enfants dont on fait des bombes Tour­nante elle chante aussi La chaleur et la rose qui grimpe sur le mur L’amour vrai parfois Et ceux qui vivent pour ne pas gagner Le point invis­i­ble d’oĂč elle tourne peut ĂȘtre le poĂšme. Objets Ciels pages milans chaise Quelque chose dĂ©sassemble L’or­don­nance du visible Sous le pom­mi­er oĂč j’écris On ne sait le nommer Cela entre avec moi Sous la feuil­lĂ©e qu’infuse Un sirop nou­veau de chaleur *** La joie - Seule la joie sait Il faudrait laver les mots Du poĂšme Ă  l’eau de cette phrase Ain­si de plus haut tomberait une vĂ©ritĂ© Plus juste Comme on ratisse Lentement L’al­lĂ©e du jardin La joie encore — La joie sait » disait-il et le sang char­rie un grand tumulte animal 
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 Si je ferme le livre sur cette lumiĂšre Rien ne s’op­pose au matin qui Tri­om­phe en moi Au revers de l’aube qu’expulse au dehors le chant de l’oiseau Ce deux de mars Comme on serait rejoint par son pro­pre visage *** La surprise AprĂšs quoi la nuit d’un coup noircit le linge sur le fil sous la robe de percale ses jambes sont du feu des vais­seaux de stupeur mon­tent vers nos bouches il a plu au jardin notre lit reste un lit ain­si qu’on le nomme Quelle splendeur ont nos chances minuscules Ter­restres rien de moins enfin ces corps-lĂ  qui se dĂ©pouillent de leurs peaux sans intĂ©rĂȘt Faire l’amour 
 6. A coup sĂ»r les lions Nous regar­dent encore Avec bienveillance PenchĂ©e sur moi Tu gliss­es dans mon sang La cer­ti­tude de mon visage mais trou­ble L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Arti­fice de la floraison Renon­cules ! assez timides pour ĂȘtre adolescentes fleurs en foules dans les jupons humides de la sai­son prochaine dans le berceau des bour­geons endormis foules en fleurs femmes prĂȘtes Ă  effac­er le cartable des jours Ă  fre­donner la guĂ©ri­son du gel elle a posĂ© sur la table de nuit les scarabĂ©es du quotidien elle a allongĂ© un pas d’ambre vers les neiges sucrĂ©es qui fondent sous le poids du prince en haillons pour nous elle a dĂ©nudĂ© la primevĂšre elle a gĂ©mi entre les hivers dĂ©modĂ©s giboulĂ©es de haricots fĂšves de fĂ©vrier renoncules ! *** Lever de soleil Ă  Tokyo ren­ga L’éclat de tes cils nous irons sous les galets respir­er le sel Sous la douche des parfums un insecte bleu ta bouche L’abricot soupire la chaleur d’un mur de briques entre deux lĂ©zards Toute mĂ©lopĂ©e s’approche du divin comme un voleur Prison d’orchidĂ©es moi j’étais un peu timide cours­es dĂ©bridĂ©es Il n’est d’autre point du jour que le tem­ple de tes hanches S’endort en hĂ©ron, se coule en un lit de plumes, se rĂ©veille femme Toute la soirĂ©e d’Octobre j’imitai le cri du freux Si la pluie s’écarte de l’axe des kimonos le vent dans tes jupes Sous les touffes des bambous le cham­pagne de tes reins Qui de nous se perd dans l’ocĂ©an de la natte y met­tra la patte A deux pas dans la chaumine la rime des Ă©coliĂšres Le jus des papayes sur la pointe de tes seins de lave et de lait TĂ©moign­er la som­bre plainte du hibou rompu par l’ñge Sur ta nuque d’ombre, le val que la dent imprime, tout le rut du monde Dans le suc de ta tendresse je refleuri­rai mes rides *** HaĂŻk­ous * au choix Lilas citadelle de bucol­ique candeur te voilĂ  drapĂ©. L’herbe est court-vĂȘtue face au muguet clandestin nuditĂ© d’un jour. Le hĂąle, le cerne sur l’écorce de tes joues comme un brou de noix D’aucunes trop vertes il en est de farineuses telles femmes pommes. La braise grimace nous irons ravir les mĂ»res aux rouges limaces. Ta lĂšvre mi-close j’y lisais Ă  lit ouvert Ă©ro­tique prose. A la nuit tombĂ©e nous partagerons ta natte aux cris des mainates. Le soleil lascif a cou­vert ton corps d’albĂątre d’un bain d’or mussif. Tu m’avais dit songe entre les draps esseulĂ©s l’odeur des violettes
 La sauge, la menthe et l’iris noir fleurs tombales au creux de tes reins. A midi minuit, per­dues entre chien et loup, la mort ou la vie Tu allais volage j’avais l’humeur vagabonde nous voilĂ  plantĂ©s ! * Orthographe volon­taire­ment francisĂ©e *** Pause Ils hissĂšrent sur la mon­tagne de velours lactĂ©e oĂč la pul­sa­tion de l’aube prend sa source des grains blonds pour par­fumer ta jambe Ils per­cĂšrent sous la caresse capricieuse de la lave qui inondait ce soir-lĂ  ta couche un mur de miel et de safran Ils mou­rurent sur le sen­tier oĂč la sueur se fait chĂȘne noyĂ©s par les tor­rents acides de ta salive et broyĂ©s par l’écume victorieuse de ta hanche drapĂ©e d’eau bleue Ils naquirent Ă  nou­veau ma belle c’est trop ! les draps se font car­cans la crypte est un cheval d’argile dont le criniĂšre se mĂȘle au vin fou la flu­id­itĂ© mĂȘme de ton rire se mue sans cesse en tocsin et des larmes de corail emplis­sent goutte Ă  goutte la paume de ta main glacĂ©e Aux fenĂȘtres de ton dĂ©lire il n’est plus d’écorce lustrĂ©e les nuages ont labourĂ© la mĂ©lodie de tes reins nus et entre tes seins pointus
 Ils ger­mĂšrent *** Etreinte La nuit serpentine tapie dans les douves sur l’horizon des arbousiers La lucarne est moite fondent nos racines le soleil plombe les moissons Ta salive est mauve la nuit volcanique brise la houle des draps blancs RoulĂ©s en cloporte moi et toi ma mousse dans l’haleine des palmeraies Treize heures bourdonnent au clocher des mouches la nuit sec­oue ses grands jupons JonchĂ©es de jachĂšres comblĂ©es de congĂšres tes jambes sont ruissellement La nuit serpentine tapie dans les douves sur l’horizon des arbousiers L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes L. C’est notre anx­ieux babil, Tout deux mau­grĂ©ant la ville, Je par­lais de ce bonheur. C’était mon dĂ©sir puĂ©ril, L’exil un peu trop facile D’un de tes bais­ers de sƓur. M’as-tu donc nour­ri, idylle, La ligne de tes faux cils Close sur mon front rĂȘveur ? Ce fut toi, Lilith, nubile, Qui nĂ©go­cia ce deal ; Moi j’y lais­sai tout honneur. *** L’auberge verte Voir couler le sable, Chercher un coupable. – Un bon somnifĂšre, Et au lit cher frĂšre ! Plus jamais le rire EntĂȘ­tant d’Elvire. – Une veine ouverte, Vers l’auberge verte ? Nous Ă©tions heureux, Heureux d’ĂȘtre tristes. Si c’est ĂȘtre triste Qu’ĂȘtre triste Ă  deux. Et un soir, alerte, Vers l’auberge verte
 – Tirons la lumiĂšre. Bonne nuit, cher frĂšre. *** Marine sans alcool La crique oĂč j’embrassai ta bouille A la forme d’un Ɠil ; Ce jour, la mer monte Ă  son seuil, La vue veuve s’y brouille. – Hosan­na ! Ton rire s’est tu ! Et l’ocĂ©an sonore Se rue dans l’encore et l’encore De l’écume, – entends-tu ? *** L’ombre rose Le matin niĂ© dans nos rideaux, Le rĂ©veil Ă  midi, Et l’aprĂšs-midi som­bre ainsi Qu’une ombre sur ton dos. Cette ombre rose, chĂšre amie, Nous devin­ions sa fin. La lumiĂšre sur ce dĂ©funt Jour se fit vint ma nuit. *** 1982 – 2002 J’ai trop de peine, Petite sƓur. J’ai trop de peine A ressasser L’aube loin­taine, Les jours passĂ©s ; C’en est assez Pour ce vieux cƓur. J’ai tant de peine, Et j’ai bien peur, Petite mienne Au sang glacĂ©, Que tout se meurt ; L’aube loin­taine, Les jours passĂ©s A ressasser L’horreur. *** LĂ©zards filants Je dors encor A l’ombre des IdĂ©es et corps, Jetant mes dĂ©s, Comme des morts ! Comme des sorts, FlĂ©tris d’hasards, Est-ce raccord ? Sont-ce lĂ©zards Filants ? – Trop tard ! Je crois Ă  l’or, Aux plus-values Qui font du tord, Aux chants sans plus, Aux vers sans mors ! Pas­sant dĂ©cor, Coquet trĂšs vain, L’amour m’endort, Comme ce vin CrĂ» tĂŽt divin. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes 1. Il y a tant de silence dans ta pho­to floue que j’en perds le Nord. Et je fixe ce papi­er glacĂ© que tu ne voulais pas je guette un signe dans l’Immobile. *** 2. Nous le voulons, nous l’aurons l’au-delĂ  de nos jours ! » AndrĂ© Breton Un jour des mains croisĂ©es enfin tresseront des couronnes pour des rois et des reines qui ne rĂ©gneront sur personne *** 3 La pleine saison Des femmes marchent Et passent dans nos vies Ou demeurent en nous Comme un souf­fle au cƓur On dort sur le sable De l’espace partagĂ© Mais le temps du plaisir Est trop court Et le cha­peau vole EmportĂ© par le vent D’étĂ© ou d’hiver Tout est clair Tout est lĂ  EffacĂ© et prĂ©sent Pour vain­cre L’aigreur la tristesse Attein­dre la nostalgie Des vieux jours peut-ĂȘtre Tout ce qui peut Etre encore Vivre pleine­ment aujourd’hui *** 4. Sans rien dans mes poches Sans rien dans mes poches Je tourne en rond Je perds mon temps A marcher en rĂȘvant Som­nam­bule Ă©veillĂ© Cher­chant ce que je suis Peut-ĂȘtre rien du tout Juste un cri Mais non juste un grognement Dans la houle du Temps PrĂšs de femmes connues Dans les souf­fles qui s’épuisent A la mĂȘme cadence Dans les notes oubliĂ©es De musiques jouĂ©es Dans les paroles Ă©changĂ©es Dans les mots perdus Un jour un jour Il y aura du sang partout Ce jour Il y aura de la douleur Et le vent toujours Qui emporte le Tout. *** 5 Le jour miroitant les lueurs d’un monde pliĂ© dans les jardins des gens marchent l’hiver en traß­nant de gros sacs et se parlent en silence grelottant. *** 6 Que voir que voir Qu’attendre de l’autre L’animale aux aguets Atten­tive et chaude Putain et pucelle Assoif­fĂ©e en silence Le sexe la tendresse Son ven­tre et ses mains Ses seins et sa bouche Tous les plaisirs Des mer­veilles de l’autre Et le froid de l’absence Le tout pour apprendre Une Ă©coute nouvelle De ses pleurs de son souffle La tristesse et le manque La joie d’une attente Pleine comme des cuisses Le tout pour bricoler Un dernier combat La derniĂšre image Vic­toire du mourant Dans le saut terminal De l’instant fatal *** 7 Buttes de Paris oĂč le ciel passe Silence du print­emps qui commence Sourires d’eau pure cock­tails colorĂ©s LĂšvres gour­man­des d’instants chavirĂ©s J’ai ruĂ© dans ton corps et dans ta vie JetĂ© la fiche d’hĂŽtel et gardĂ© le reste la douceur de tes cuisses la chaleur de ta bouche l’accueil de tes seins les caress­es de tes mains et le goĂ»t de ton sexe dia­mant de ta vie Quelques heures d’éternitĂ© mar­quĂ©es de nos chairs reviendront Si je viens de loin avec ma peur et un nƓud Ă  faire dans ta mĂ©moire notre dĂ©sir simplement envoi Tu m’as par­lĂ© et ta voix claire Tes yeux noirs ton corps tremblant Etaient lĂ  rien d’autre Ă  faire Que de t’aimer comme un dĂ©ment *** 8 RĂ©veil Silence humide aux paupiĂšres collĂ©es Brumes mati­nales sur la terre alourdie Un rai de lumiĂšre dans la cham­bre froide Dehors les oiseaux pĂ©pient Salu­ent dĂ©jĂ  le jour Ici l’idĂ©e de ton corps s’insinue et ta chevelure noire en fusion tes yeux anthracite intense ani­ment les charmes obscurs des faubourgs d’une province que tu ne con­nais pas Demain quand je serai trĂšs vieux je ver­rai encore ton visage beau et triste comme une civilisation Nous descen­dions l’escalier des catastrophes Et j’avais la con­vic­tion passagĂšre d’une ques­tion infor­mulĂ©e mais rĂ©solue un secret qui m’a gardĂ© quelque temps Silence humide l’idĂ©e de toi rai de lumiĂšre dans la chambre s’insinue. *** 9 Les peu­ples tombaient en cavalcade sous les regards des puis­sants et ça faisait cris dĂ©sor­dres et catastrophes Ils se met­taient en terre et descendaient au garde-Ă -vous ou mĂȘme pas et d’autres continuaient oubliant ce qu’ils furent. Un grand silence Dans les habitations La terre craque Bouche l’horizon L’air empoi­sonne Les poumons fatiguĂ©s Une parole calme sonne Mais peu pour Ă©couter Un vieux sage mĂ©dite Dans un champ il s’assoit Pau­vre petit moustique Nous rap­pelant la Loi Il n’est qu’un zigouigoui Pour les grandes tribunes Par­le, mais il suffit Tu comptes pour des prunes. » Les petits colibris Gen­tilles gouttelettes Arrosent l’incendie Mais ne sont qu’Impuissance Ils vont mourir aussi Car c’est la grande vague D’autres naĂźtront Ă  demi De pau­vres somnambules C’est l’air qui empoisonne Nos poumons fatiguĂ©s Des mots sages rĂ©sonnent Per­son­ne pour Ă©couter Et d’autres ont dĂ©cidĂ© Les poi­sons dans nos corps Pour leur aviditĂ© Et cen­dres pour les autres Nous n’irons plus au bois Les arbres sont coupĂ©s Nous n’irons plus au bois Trop d’hommes ont dĂ©sertĂ© Et d’autres ont dĂ©cidĂ© Pour leur sĂ©curitĂ© Les poi­sons dans nos ventres Et le feu et les cendres Pour eux l’homme est de trop Vivants ils sont factices Et jouent au bonneteau Avec de belles actrices Nous n’irons plus au bois Les arbres sont coupĂ©s Nous n’irons plus au bois Les hommes ont dĂ©sertĂ© Les habi­tants de PĂąques Ont pu fuir par les mers Mais l’espace est opaque Plus de caches sur terre *** 10 Tout est usĂ© tout est usĂ© Le marcheur saigne des pieds Tout est fam­i­li­er et futile Tous les dĂ©tours sont inutiles IgnorĂ© le fondamental Penser glob­al agir local » Ils tuent la terre des enfants Pas de couteaux entre les dents Penser glob­al Agir Local » Toutes tous dans le mĂȘme bocal Penser glob­al Agir Local » Dis­ent aus­si les multinationales Mais c’est surtout pour leurs poches Et tant pis pour les mioches De lĂ -bas d’ici ou d’ailleurs On ne sĂšme que du malheur Et Cas­san­dre est fatiguĂ©e De n’ĂȘtre jamais Ă©coutĂ©e Plus jamais ça plus jamais ça » Pau­vre slo­gan de trop de foi Que de dra­peaux et de flammes En route pour un dernier drame Tout est usĂ© tout est usĂ© Et l’homme saigne des pieds Bien­tĂŽt ne restent que des soldats Mer­ce­naires ou pau­vres gars Pour mater tant de rĂ©voltes StĂ©rilis­er tant de rĂ©coltes Affamer les pau­vres et les vieux Dans un fra­cas silencieux Tout est usĂ© tout est usĂ© Et l’homme saigne des pieds Tout est cassĂ© et stĂ©rile Et tous les pleurs sont inutiles Les sur­vivants vont dĂ©filer Une occa­sion de parader. VoilĂ  les tueurs de la Terre A qui la foule est Ă©trangĂšre Quand des hommes s’acharnent sur la longue durĂ©e pour frein­er l’hĂ©catombe on reste assis lĂ  atterrĂ© sous un ciel bleu profond qui cache la tristesse immense qui se rĂ©pand dans les poitrines sans Ă©cho L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Si je ne t’ai encore rien dit de moi-mĂȘme C’est que j’ignore qui est cet homme Qui sou­vent par­le pour du vent Et souf­fre d’une impuis­sance native Pour ce qui est de savoir s’il existe vrai­ment quelque part * Ce qui remue entre les roseaux de ton ĂȘtre Vogue sans bruit Ă  la sur­face d’un mouvement Venu fab­ri­quer con­tre la mort Des morceaux de temps encore vivants * À peine souf­fle le vent Qu’un poĂšme remue les doigts Graisse les rouages d’une langue Qui voit des choses hors du temps hors du champ de l’espace Et vit jour aprĂšs jour avec la seule pensĂ©e De ren­dre le monde vis­i­ble une sec­onde fois * Le jour est cette pas­sion dangereuse Cette perte d’équilibre qui n’a pas de nom Et s’abreuve de la mer­veille d’un geste Aigu­isant Ă  grande vitesse les couteaux de la vie * Ce qui en toi vole et dĂ©sire Chante d’un regard qui s’offre au monde Et rĂȘve Ă  genou dans le possible d’un chemin illisible * Quel bon­heur d’ĂȘtre ici Pro­jetĂ© dans une dimension sans nom ni vis­age certain En train d’essayer d’attraper les oiseaux en plein vol Et de trac­er la carte d’un temps Dont le cƓur frag­ile imag­ine tout l’amour du monde L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Le sen­tier du Train Jaune extrait CroisĂ© ombres furtives, enten­du coups de pattes pour fuir, com­pris lapin sans voir per­son­ne. Le cƓur pal­pite. Le corps rebrousse chemin devant trois pos­si­bil­itĂ©s de lapins. Hier soir, sur un ver­glas inat­ten­du, vers le nƓud angois­sant de l’ĂȘtre, des cris ani­maux, vĂ©gé­taux, minĂ©raux. Indistinctement. Le bour­don­nement d’un silence. Trois sons de cloches ani­males remon­tent le prĂ© jusqu’au ruisseau. Pour­suivi tout droit jusqu’au croisement. Pris en face, sen­ti traces de tracteur, terre humide. Vu aucune mon­tagne, aucun ruis­seau, aucun chemin. Cher­chĂ© Scorpion. Trou­vĂ© Grande Ourse, trou­vĂ© Ori­on et Chevelure de BĂ©rĂ©nice. Lu dans les Ă©toiles comme dans un livre, allongĂ© dans le prĂ©, aban­don­nĂ© Ă  mon corps. Dor­mi avec une nuit dans la nuit habitĂ©e. Autour, les formes de l’égarement. C’est un chemin par­fait oĂč l’homme puisse s’enfoncer en lui-mĂȘme. Etre seul ici et voir ce qu’il y a dedans. Voir que quelque chose se brise. Que les murs tombent. Que le rĂ©el et l’imag­i­naire coulent l’un dans l’autre. Que les mon­stres et les dĂ©sirs jail­lis­sent, tout Ă  fait lĂ , debout, bien droits et bien rĂ©els, bien plus que beau­coup de fauss­es prĂ©sences. Vac­ille­ment au cƓur de la nuit. Il faut venir ici le soir, aprĂšs dĂźn­er, goĂ»ter le ciel Ă©toilĂ© et la pro­fondeur du monde. On voit les fan­tĂŽmes et les loups mon­ter lente­ment vers la maison. On ne les voit pas vrai­ment, mais ils appa­rais­sent au fond, quelque part. On ne peut pas rĂ©elle­ment dire oĂč. L’im­age est lĂ  comme sur une paroi. Il ne reste qu’à la dessiner. EloignĂ© du vil­lage, on glisse dans l’in­finie petitesse des sur­faces. Les ombres nous par­lent, l’église sonne au loin. Tout ce qui est enfoui marche et broute dans le prĂ©. Tout ce qui n’ex­iste pas laisse enfin dĂ©pass­er sa tĂȘte du ter­ri­er, et voy­ant qu’il fait noir, com­mence Ă  sortir. Le lieu, aban­don­nĂ© un temps, nous abandonne. C’est cela, l’espace l’oubli du lieu. *** Vision de Nax­os extrait Nos yeux Ă©car­quil­lĂ©s Ă  notre arrivĂ©e dans l’üle. A notre arrivĂ©e dans toute Ăźle. Un soir. La mer est noire et sans lumiĂšre. Restons assis. Que la nuit passe et que le reste continue. L’eau n’a pas beau­coup mon­tĂ© cet aprĂšs-midi-lĂ . La plage est restĂ©e la mĂȘme. Bar­ques amar­rĂ©es et craquantes. Le soleil a dis­paru der­riĂšre la falaise du Cap Pounta. Te dire que j’aimais le chemin. Bor­dant la plage, un bruit de dents quand les galets furent pris par les vagues. Il y avait des lumiĂšres la nuit. Les bateaux. Les restaurants. Et der­riĂšre, tout au fond, l’obscuritĂ©. Celle oĂč nous marchions. OĂč nous parlions. Nous nous asseyions dans le sable. Un bateau appor­tait des pastĂšques et des journaux. Le vent souf­flait dans les cit­rons vivants. Nous ramas­sions sans rai­son un cail­lou plutĂŽt qu’un autre. Nous voulions saisir un objet, une idĂ©e et c’était comme les saisir en rĂȘve nous nous rĂ©veil­lons les mains vides, et surpris. * Il y avait une crique sans nom. J’aurais voulu qu’elle n’en ait pas. Il y avait des angles, dans les rochers, qui n’avaient pas de nom. Des rideaux qui volaient aux portes. Des choses pour lesquelles il n’y a pas de mots. Il y avait des algues noires qui te fai­saient peur. Elles Ă©taient au fond de l’eau. Des mass­es som­bres et qu’on n’identifiait pas. Le flou. Le vague. Le bord du discernement. Il y avait au bout une petite plage de cail­loux puis de sable. Dans la baie. On s’est dĂ©sha­bil­lĂ©s. Nus, on s’est assis. Ta peau s’est assise con­tre les choses. Sur les choses. Il y avait le retour Ă  la nage. La mer entre nos jambes. Les pois­sons invisibles. Il y avait ce chemin et cette femme. Ce creux. Ces bateaux. Je m’endormais au soleil. Dans mon repos se con­sumaient de loin­taines inquié­tudes et je les oubli­ais en brĂ»lant avec elles. Je for­mu­lais en mots les sons qui m’environnaient et en dres­sais intĂ©rieure­ment la liste, celle d’un paysage exquis de figu­iers, de vagues, d’insectes et d’oisivetĂ©. J’oubliais ma joie Ă  tra­vers elle, je nageais dans le bruit mĂȘme de l’eau s’abattant sur les galets. Les bavardages tran­quilles, la chaleur, les mon­tagnes, les bruits de tout cet espace ouvert et vivant, je les entendais, passif. Il me sem­blait que je mourais d’un excĂšs de musique. Nax­os Ă©tait en face, Ă  quar­ante kilomĂštres. Quar­ante kilo­mĂštres de quoi ? D’eau. De mer. De sel et de pois­sons. Quar­ante kilo­mĂštres de ques­tions et de bateaux. De nage. D’amour. Ce que voulait dire quar­ante kilomĂštres. *** L’atelier le dehors extrait 1. Il soupçonne secrĂšte­ment les mots de lui ĂŽter une part du vis­i­ble. Dessous, lui sem­ble-t-il, est un monde plus large, sans limite. Il ne le dit pas mais pense le lan­gage comme une obstruction. Il Ă©touffe dans les mots. 2. Pour Ă©prou­ver le lieu, le mot est un obsta­cle, croit-il. Mais qui n’a jamais cher­chĂ©, face Ă  un paysage, Ă  en for­muler l’in­finie Ă©ten­due ? Et le lan­gage ne peut-il pas, lui seul, ren­dre vis­i­ble les puis­sances mĂȘlĂ©es de l’in­stant et du lieu ? 3. Lorsqu’il voy­age en train, la tra­ver­sĂ©e des petits vil­lages le lais­sent sans voix. Dans les hameaux entourĂ©s de terre, dans les espaces ten­dus entre Ă©glis­es et mairies, il inter­roge l’e­sprit du lieu, fugi­tive­ment. DĂ©jĂ  le train l’a amenĂ© ailleurs. Mais quand il lui arrive d’apercevoir, sur un pan­neau proche de la voie, le nom d’un vil­lage qu’il aurait volon­tiers dit sans nom, n’est-ce pas comme s’il l’empoignait, comme si le vil­lage, insai­siss­able tout Ă  l’heure, tenait main­tenant dans sa main ? 4. Son irrup­tion bri­sait-il, mal­grĂ© lui, la tran­quil­litĂ© du lieu ? dans un cafĂ© d’Is­tan­bul, avait un jour retenu son atten­tion. Out­re cet espace presque flot­tant, fumant au-dessus du Bospho­re, ce qui l’avait intriguĂ© surtout, c’é­tait d’ĂȘtre Ă  ce point inca­pable de nom­mer les objets, les formes, les matiĂšres qui com­po­saient et habitaient le lieu. Etait-il autant inter­pelĂ© par le lieu qu’il l’é­tait par son inca­pac­itĂ© Ă  le dire ? A dire ce lieu ? 5. Il n’emporte jamais son appareil. Ce qu’il a longtemps cher­chĂ© Ă  com­pren­dre dans la pho­togra­phie l’in­ter­roge encore. A quoi bon, se demande-t-il ; les car­tons rem­plis d’im­ages et de nĂ©gat­ifs s’a­mon­cel­lent. Ce qu’il croy­ait tenir n’a jamais cessĂ© de lui Ă©chapper. Mais, il le sait aujour­d’hui, ce qu’il espĂ©rait alors, c’é­tait que par­lent les images, qu’elles lui per­me­t­tent, autant que pos­si­ble, d’échap­per Ă  sa pro­pre parole. 6. De ses prom­e­nades le long des quais, des aprĂšs-midi de print­emps, allongĂ© dans le pollen, de l’odeur des figu­iers, il garde des sou­venirs exquis. Mais le plus grand plaisir Ă  l’oisivetĂ© n’a jamais pu l’ar­racher Ă  un sen­ti­ment plus pro­fond qu’en­trent dans le livre les paysages oĂč il marche, et que le lieu du livre devi­enne leur seul lieu. *** Epipha­nies extrait L’heure de l’ou­ver­ture approche ; sur le trot­toir du cab­i­net mĂ©di­cal, le nom­bre de patients, remar­que une femme, ne cesse d’aug­menter. C’est son pre­mier ren­dez-vous ; elle ne con­naĂźt ni le mĂ©decin ni les lieux ; elle attend, comme cha­cun, que le mĂ©decin arrive. Dans la rue en face sort soudain d’une voiture un homme d’une cinquan­taine d’an­nĂ©es, por­tant des lunettes et un sac en cuir usĂ©. Il marche en direc­tion du cab­i­net. La femme l’ob­serve un instant, Ă©crase sa cig­a­rette, se recoiffe et com­mence Ă  s’a­vancer vers la porte. L’homme arrive prĂšs du cab­i­net et, sans mĂȘme y jeter un Ɠil, pour­suit sa route. Au loin, la femme aperçoit main­tenant un nou­v­el homme plus dĂ©ten­du, sif­flotant mĂȘme, l’al­lure lĂ©gĂšre, il est nĂ©an­moins d’une apparence sĂ©rieuse. C’est notre mĂ©decin, pense-t-elle, presque sĂ»re d’elle quand elle le voit, non loin de lĂ , sor­tir de sa servi­ette noire un trousseau de clĂ©s. L’homme arrive prĂšs de la porte, ralen­tit et, comme le prĂ©cé­dent, dĂ©passe l’attroupement pour ouvrir, Ă  quelques pas, une autre porte. Et rapi­de­ment, chaque homme qui appa­raĂźt et s’ap­proche du cab­i­net devient le mĂ©decin que tout le monde attend. Dans chaque vis­age, dans chaque dĂ©tail, elle finit par voir un mĂ©decin, des vĂȘte­ments de mĂ©decin, des lunettes de mĂ©decin, une dĂ©marche, une coif­fure, une sil­hou­ette de mĂ©decin. L’ex­pĂ©ri­ence se rĂ©pĂšte, et le mĂ©decin n’ar­rive pas, quand, comme pour la sur­pren­dre encore, on entend une clĂ© ouvrir la porte de l’intĂ©rieur. * À un repas de famille, une jeune femme se sou­vient Ă  haute voix de son chat qui, alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille, Ă©tait par­ti, un jour, et n’était jamais revenu. Elle se sou­vient avoir passĂ© les jours suiv­ants Ă  regarder sur les chemins, entre les rangs de vigne, si elle n’apercevait pas sa petite mous­tache et son doux pelage noir tachĂ© de blanc. Elle avoue mĂȘme que des annĂ©es aprĂšs, presque par sim­ple curiositĂ©, mais peut-ĂȘtre encore meur­trie, elle obser­vait les chats des autres en essayant de le reconnaĂźtre. Son pĂšre lui apprend alors, mais il avait fal­lu ce temps pour le lui dire, qu’en rĂ©al­itĂ© le chat s’était fait Ă©cras­er et qu’il l’avait enter­rĂ© au fond du jardin. Qu’elle avait jouĂ©, tout ce temps, sur sa tombe. * Assise Ă  la ter­rasse d’un cafĂ©, une jeune femme voit arriv­er un homme avec des bracelets plein les bras. L’homme s’approche d’elle, se mon­tre ami­cal, la tutoie rapi­de­ment et ils enta­ment une con­ver­sa­tion agrĂ©able. TrĂšs vite, il lui pro­pose d’acheter ses bracelets. Elle refuse, un peu gĂȘnĂ©e, mais ça ne l’intĂ©resse pas. L’homme insiste encore un peu tout en plaisan­tant, elle refuse Ă  nou­veau, souri­ante mais dĂ©solĂ©e. Comme en signe de capit­u­la­tion, il pose alors sur la table un bracelet, lui dit, esquis­sant un clin d’Ɠil, tiens, il est pour toi, et entre dans le cafĂ© Ă  la recherche d’un nou­veau client. La jeune femme est sur­prise un instant, regarde le bracelet sur la table, le prend dans ses mains, l’essaye Ă  son bras. Enfin quelque chose d’agrĂ©able, se dit-elle, heureuse de son nou­veau bijou, heureuse d’ĂȘtre celle Ă  qui le cadeau Ă©tait destinĂ©. L’homme sort du cafĂ© quelques min­utes plus tard, revient vers la jeune femme et lui demande alors, tu le prends ? La jeune femme se dĂ©fait du bracelet et, pleine de con­fu­sion, lui rend l’objet. Non mer­ci, dit-elle, totale­ment aba­sour­die, et l’homme s’en va. Et la femme reste lĂ , dĂ©pos­sĂ©dĂ©e de l’objet, triste d’admettre qu’un peu de sa naĂŻvetĂ© a dis­paru avec le bracelet. * En fin d’annĂ©e, un petit garçon dĂ©cou­vre chez un copain un tout nou­veau jou­et, le meilleur de tous les jou­ets et trĂšs vite lui vient l’idĂ©e d’en faire la com­mande pour NoĂ«l. Il ne pense plus qu’à ça, compte les jours sur son petit cal­en­dri­er et fatigue ses par­ents avec une tĂ©nac­itĂ© toute infan­tile pour qu’il lui achĂšte le fameux jou­et. Mais il coĂ»te trĂšs cher et ses par­ents, qui n’ont pas vrai­ment les moyens et leur enfant le sait bien, hĂ©si­tent un peu. Au prix de mille plaintes et priĂšres, les par­ents finis­sent par cĂ©der. Mais aprĂšs deux jours Ă  se dĂ©lecter sans trĂȘve du mĂȘme jou­et, celui-ci finit par per­dre de sa saveur orig­inelle et l’enfant, qui com­mence Ă  se lass­er, se sent aus­sitĂŽt rongĂ© par les regrets et la culpabilitĂ©. Ain­si il dĂ©cou­vre, mais avec quelle amer­tume, les tra­vers du dĂ©sir. *** L’autre rive Vous habitez une ville et cette ville vous habite si bien que vous ĂȘtes Ă  la fois le con­tenu et le contenant. Vous vous dĂ©placez dans deux plans distincts sur des quais intĂ©rieurs essayant de rĂ©soudre une sorte d’énigme ten­due entre Saint-Michel et les Chartrons. OĂč allez-vous, quand vous quit­tez la maison, sinon, par quelque chemin que ce soit, vers la mai­son elle-mĂȘme ? À mesure que vous tournez en rond, chaque espace de la ville des­sine une voie d’accĂšs sur la carte de votre pen­sĂ©e sans fin et offre une issue possible Ă  vos rĂȘves irrĂ©solus. Chaque ques­tion non Ă©lucidĂ©e trou­ve son Ă©cho au croise­ment d’une rue ou der­riĂšre une porte qu’il vous faut ouvrir pour rejoin­dre l’autre rive. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes OĂč sont tes mots scribe Dis­per­sĂ©s dans le sable ? Tu deman­des au silence une trace FamiliĂšre Dans ta solitude tu rĂȘves de l’éponge qui lav­erait tes doutes et les peurs de ce monde ancien Tu reviens Ă  la ville por­teur de mots nouveaux Le dĂ©sert a enrichi ta mĂ©moire Le sou­venir des com­pagnons Ă©vanouis germe de dĂ©sirs neufs te lave des douleurs inutiles Que l’aile de l’oiseau Ă©veille l’oracle *** Je dirai les mon­des enfouis les guer­res les soleils Ă©teints l’as­saut des marĂ©es dans la rage du temps Rien n Ă©chap­pera Ă  mon stylet Il n’est plus l’heure d’inscrire les trou­peaux les rĂ©coltes Le monde va trop vite L’homme a oubliĂ© la paix des plaines L’air glacĂ© et les som­mets ont rĂ©veil­lĂ© l’acide de ses dents Mor­dre le fruit est trop doux Il lui faut d’autres nourritures Le sang des butins a d’autres saveurs Je n’ou­blierai pas les corps vio­lĂ©s dĂ©pecĂ©s les pleurs de la mĂšre et de l’amante Les livres n’y suf­firont pas J’in­scrirai le sang Ă  mĂȘme le sol des chemins J’écrirai le passage les mots du silence oĂč vient Ă©chouer le fra­cas des sĂ©parations L’ab­sence ren­dra le poids de son vide la phrase se fera dure Des bribes du passĂ© ne reste qu’une amande sĂšche avare de son suc Je n’ou­blierai pas cet hiver oĂč l’aci­er du gel creusa ses sillons *** Pourquoi cette obsti­na­tion Ă  repren­dre les out­ils pour rĂ©in­ven­ter, réécrire, redire ? Le scribe, sans relĂąche, recomp­tait, recen­sait. A quels comptes Ă©tait-il tenu? Et quelle parole le libĂ©rera? A l’o­rig­ine, il y a le chaos, le bouil­lon­nement de la matiĂšre et nous voudri­ons y inscrire un ordre, maĂźtris­er par quelques inscrip­tions la force de la coulĂ©e de la lave. Espoir aus­si vain qu’une nou­velle Babel. Il n’est de com­bat qu’avec la nuit et celle-ci est Ă©ter­nelle. Recours ultime de toute chose, elle nous retient dans sa rĂ©sis­tance opiniĂątre. *** De Babel nous attendions paroles et sym­bol­es communs Le rĂ©sul­tat fut dispersion divi­sions et guerres A nou­veau l’avenir fut crucifiĂ© Et nous nous reconnĂ»mes seule­ment humains aban­don­nant dans les livres la pous­siĂšre de nos espoirs déçus *** Le temps Ă©tait venu d’entendre les signes, d’apprendre leur sens cachĂ©. Le monde, opaque, livrait quelques lueurs Ă  qui savait Ă©couter et voir. Rien ne pour­rait se rĂ©duire aux ombres du passĂ©. Devant nous s’ouvraient des feux jalon­nant le chemin. Etait-il per­mis d’espĂ©rer ? Tout Ă  coup cha­cun excel­lait dans l’art d’inventer une nou­velle terre. La main renou­ve­lait le geste ; de quelles colĂšres se nourrissait-elle ? A nou­veau la taille dans la matiĂšre brute, la somme des Ă©clats au pied du bloc ; de quelles vĂ©ritĂ©s sommes-nous dĂ©ten­teurs pour per­sĂ©vĂ©r­er ? Le temps des polis­sages de la forme Ă©tait rĂ©volu, de nou­velles exi­gences nous sol­lic­i­taient; le besoin d’horizons vierges se fai­sait sen­tir mal­grĂ© les brumes incer­taines qui entouraient ces nou­velles plaines. Quel vent acide les dispersera? Nous avons l’envie de mor­dre des fruits incon­nus de nos palais. Loin de la dĂ©com­po­si­tion des traces anci­ennes, nous traquons les sen­teurs nou­velles. Ce monde est clos, nous en dis­perserons les murailles, nou­veaux PromĂ©thĂ©ess que la crainte des dĂ©faites ne fera pas reculer. *** Lisez lisez Cri­ait le scribe Toute vĂ©ritĂ© s’inscrit Dans la trace de mes clous Le vent dans l’instant Effeuil­la la vĂ©ritĂ© Et le scribe dans son dĂ©sespoir Laboura l’argile D’un chant unique * A quoi rĂȘve le scribe quand plus rien ne fait vibr­er son stylet Il repose dans l’om­bre qui le recouvre Le peu de jour qui reste Ă©teint ses derniers dĂ©sirs Ses pages inutiles se dĂ©font dans l’obscur Il ne reste au matin qu’un peu de poussiĂšre livrĂ©e aux vents *** Compt­able du monde Ten­ant le rĂ©el dans ses livres Le scribe Croy­ait en sa puissance D’un regard Il jugeait de toutes choses Le temps n’avait pour lui d’attrait Que dans l’alchimie des chiffres Que dans ces min­utes oĂč les pages Se noir­cis­saient de l’encre de ses roseaux L’arbre ne valait que stĂšres La mois­son quintaux OĂč l’odeur des tisons Et du pain sor­tant du four Jour aprĂšs jour Le scribe repous­sait le doute *** A quelles promess­es s’abandonner A cela aucun signe ne rĂ©pondait Le scribe inter­ro­geait sa mĂ©moire Elle s’avĂ©rait confuse Con­fi­ait son angoisse A quelques maĂźtres bien intentionnĂ©s Aucun ne se risquait A livr­er une rĂ©ponse Compt­able des jours et des nuits Il arpen­tait le temps Tel le vagabond Sans repĂšres ni certitudes Le chemin le sĂ©parait de son but Il s’abandonna entre les pages de son destin *** Le scribe s’inquiĂ©tait Du devenir de la trace Ain­si laissĂ©e Du sable posĂ© lĂ  par le vent Cette mou­vance frag­ile du monde Jamais ne s’arrĂȘterait Dans ses yeux Un souf­fle passa Et le regard humide Il rangea son calame L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes SONO Sono l’apostolo las­ci­a­to fuori dall’Ultima Cena Sono il garibaldino arriva­to trop­po tar­di allo scoglio di Quarto Sono il Mes­sia di una reli­gione in cui nes­suno crede Io sono l’escluso, l’outsider, il maledet­to che non cede Sono il pro­tag­o­nista che muore nel­la pri­ma pagina Sono il gat­to guer­cio che nes­suna vec­chia vuol carezzare Sono la bes­tia idro­fo­ba che morde la mano tesa per pietĂ  Io sono l’escluso, l’outsider, il maledet­to sen­za etĂ  Sono l’onda anom­ala che por­ta via asci­uga­mani e radioline Sono il mal­in­te­so che fa litigare Sono il diavo­lo che ha schi­va­to il cala­maio di Lutero Sono la pel­li­co­la che si strap­pa sul piĂč bello Io sono l’escluso, l’outsider, un chio­do nel cervello Sono la pal­li­na del flip­per che cade un pun­to pri­ma del record Sono l’autorete all’ultimo secondo Sono il bim­bo che ghigna con­tro le sber­le del­la madre Sono la pau­ra dell’erba che sta per essere falciata Io sono l’escluso, l’outsider, ques­ta pag­i­na strappata JE SUIS Je suis l’apĂŽtre exclu de la DerniĂšre CĂšne Je suis le garibal­dien arrivĂ© trop tard au rocher de Quarto Je suis le Messie d’une reli­gion en qui per­son­ne ne croit Je suis l’exclu, l’outsider, le mau­dit qui ne cĂšde pas Je suis le hĂ©ros qui meurt Ă  la pre­miĂšre page Je suis le chat borgne qu’aucune vieille ne veut caresser Je suis la bĂȘte enragĂ©e qui mord la main ten­due par pitiĂ© Je suis l’exclu, l’outsider, le mau­dit sans Ăąge Je suis la vague dĂ©fer­lante qui emporte les servi­ettes et les transistors je suis le malen­ten­du qui sĂšme la discorde Je suis le dia­ble qui a esquivĂ© l’encrier de Luther Je suis le film qui se dĂ©chire au mau­vais moment Je suis l’exclu, l’outsider, un clou dans le cerveau Je suis la balle du flip­per qui tombe un point avant le record Je suis le but con­tre son camp Ă  la derniĂšre seconde Je suis l’enfant qui ricane aux claques de sa mĂšre Je suis la peur de l’herbe qui va ĂȘtre fauchĂ©e Je suis l’exclu, l’outsider, cette page dĂ©chirĂ©e. tra­duc­tion Viviane Ciampi LA MARCIA DELL’OMBRA Stan­no caden­do corde dal cielo e gelide catene ti dan­zano attorno E’ un mon­do di nodi da sciogliere al buio tra un lam­po e l’altro di fos­foro e grida E’ un groviglio di corde che rifi­u­tano forbici E un pet­tine che s’incastra den­tro chiome che non pensano E’ ombra
 ombra E’ un bat­ti­to di ciglia ancora Mi guar­do attorno e vedo muri persi­no il mio spec­chio Ăš diven­ta­to un muro sui tuoi seni Ăš cresci­u­ta una pelle di muro il mio cuore, i miei sen­si rein­car­nati in muri E con­tin­u­ano a pio­vere preghiere e bestemmie che evap­o­ra­no appe­na toc­can la sabbia e con­tin­u­ano a striscia­re in un silen­zio velenoso avver­bi, agget­tivi, parole sen­za suono E ombra
 ombra
 e un bat­ti­to di ciglia ancora Del sole vedo solo il suo riflesso nelle pozze iri­des­cen­ti di acqua piovana, del­la luna indovi­no la pre­sen­za nel buio dal lon­tano abba­iare dei cani legati La mia pace non Ăš la man­can­za di guerra La mia pace Ăš l’assenza del con­cet­to di guerra Non ombra
 ombra
 ma un bat­ti­to di ciglia ancora LA MARCHE DE L’OMBRE Les cordes tombent du ciel et de froides chaĂźnes te font la ronde C’est un monde de nƓuds Ă  dĂ©faire dans le noir entre un Ă©clair et l’autre de phos­pho­re et cris C’est un enchevĂȘtrement de cordes qui refusent les ciseaux C’est un peigne qui se coince en cheveux qui ne pensent. C’est l’ombre
 ombre C’est un bat­te­ment de cils encore Autour de moi je ne vois que des murs mon miroir aus­si est devenu un mur sur tes seins a poussĂ© une peau de mur mon cƓur, mes sens, rĂ©in­car­nĂ©s en murs Et il pleut sans cesse des priĂšres et des jurons qui s’évaporent dĂšs qu’ils touchent le sable et ram­p­ent sans cesse dans un silence toxique adverbes, adjec­tifs et des mots d’aucun son C’est l’ombre
 ombre c’est un bat­te­ment de cils encore Du soleil je ne vois que le reflet dans les flaques iri­des­centes d’eau de pluie, de la lune je sai­sis la prĂ©sence dans le noir par l’aboiement loin­tain des chiens attachĂ©s Ma paix n’est pas le manque de guerre Ma paix est l’absence du con­cept de guerre Pas l’ombre
 ombre
 mais un bat­te­ment de cils encore Tra­duc­tion Viviane Ciampi A MIA MADRE Ti ho vis­to in fac­cia in quel­la stanza io sporco di sangue e muco tu stra­vol­ta e curiosa Ho ten­ta­to di dirti che non ero sicuro di vol­er restare fuori di te ma le parole che ave­vo in testa nel­la mia boc­ca si impas­ta­vano male Ave­vo appe­na imparato che tut­ta la vita sarebbe sta­ta ipocrisia e paradosso ti ave­vo appe­na fat­ta soffrire ti ave­vo fat­ta sanguinare eppure ero io a piangere e tu a sorridermi Ti ho vis­to in fac­cia in quel­la stanza men­tre mi por­ta­vano via C’era trop­pa con­fu­sione per dirti quan­to fos­si felice di pot­er final­mente dare un viso al ven­tre che mi ave­va ospitato E piĂč tar­di con i miei colleghi si dis­cute­va di reincarnazione, di eter­no ritorno, dei cicli di Vico, ma non vede­vo l’o­ra di rivederti e di conoscere il tuo uomo e vostro figlio dei quali sen­ti­vo la voce ovat­ta­ta e lontana. Ti ho vis­to in fac­cia in quel­la stanza e darei tut­to quel­lo che ho per ricordarmene. A’ MA MÈRE Je t’ai vue en face dans cette salle moi, souil­lĂ© de sang et de mucus toi, boulever­sĂ©e et curieuse J’ai essayĂ© de te dire que je n’étais pas sĂ»r de vouloir rester en dehors de toi mais les mots que j’avais dans ma tĂȘte dans ma bouche se pĂ©tris­saient mal Je venais juste d’apprendre que toute la vie aurait Ă©tĂ© de l’hypocrisie et paradoxe je t’avais faite souffrir je t’avais faite saigner et pour­tant c’était moi qui pleurais et toi qui souriais Je t’ai vu en face dans cette salle tan­dis qu’ils m’emportaient Il y avait trop de con­fu­sion pour te dire com­bi­en j’étais heureux de don­ner enfin un visage au ven­tre qui m’avait accueilli Et plus tard avec mes collĂšgues on dis­cu­tait de rĂ©incarnation d’éternel retour, des cours et recours de Vico mais j’avais hĂąte de te revoir et de con­naĂźtre ton homme et votre fils dont je sen­tais la voix ouatĂ©e et lointaine Je t’ai vu en face dans cette salle et je don­nerais tout ce que j’ai pour m’en souvenir tra­duc­tion Charles Petit APERITIVO IN CENTRO Il mio cuore Ăš una sedia vuota dove nes­suno si vuol sedere e il cervel­lo una spugna fradicia che gli angeli striz­zano nel tuo bicchiere E quel tuo sguar­do d’os­sid­i­ana rovente che ti scivola lun­go il naso fino a far­si bacio e piĂč giĂč, fino alle nos­tre ginocchia che si toc­cano, si evitano scam­bian­dosi desideri d’os­sa e sinoviti Aper­i­ti­vo in centro e non so che cosa dire Tavoli­no, piat­ti­ni, seni sot­to il maglione, orlo di bicchieri Ăš un delirio di roton­ditĂ  che sfugge e fale­na sbat­te con­tro i vetri del tuo silenzio La stra­da bal­la veloce sul­la coda dei nos­tri occhi Le dita sono gan­ci per appen­dere i tuoi sorrisi Dam­mi una paro­la da incor­ni­cia­re stasera sopra il mio letto chĂ© Ăš stu­fo, sai, delle lacrime di madonne e del­lo stil­li­cidio di stig­mate perenni Dam­mi i tuoi piedi e mag­a­ri sdoppiali cosĂŹ che li pos­sa far calzare al tavo­lo di cucina e bacia­r­li ad ogni pri­ma colazione inginoc­chi­an­do­mi in orazione laica e carnale Oppure alza­ti, andiamo. Apri quel com­pas­so abbronzato che fu usato per trac­cia­re l’equatore Con­tro il tramonto il tuo pro­fi­lo nero s’in­trec­cia con la stenografia delle cime di colline e ogni tuo pas­so Ăš un pun­to esclamativo. Las­ci­a­mi essere camicia sot­to il fer­ro rosso del­la tua lingua Las­ci­a­mi essere mare per le tue mani seppie gon­fie d’inchiostro e certezze E ques­ta notte ascolterĂČ il gio­co d’arpa dei tuoi pie­di sottili tra le lenzuo­la e le fiamme e chi­ud­erĂČ i tuoi palmi dopo aver­ci letto l’ultimo indi­men­ti­ca­bile capitolo del­la mia giornata. Las­cia che sia io ad aprire la por­ta dei tuoi sogni pri­ma di posare i miei occhi sul comodino e il mon­do sulle spalle di Atlante. APÉRITIF AU CENTRE Mon cƓur est une chaise vide oĂč per­son­ne ne veut s’asseoir et mon cerveau une Ă©ponge imbibĂ©e que les anges pressent dans ton verre Et ton regard d’obsidienne brĂ»lant qui glisse le long de ton nez jusqu’à devenir baiser et plus bas, jusqu’à nos genoux qui se touchent, qui s’évitent s’échangent des dĂ©sirs d’os et de synovites ApĂ©ri­tif au centre et je ne sais pas quoi dire Table, soucoupes, seins sous le mail­lot, bor­ds de verres c’est un dĂ©lire de ron­deur qui fuit et comme une phalĂšne se cogne aux vit­res de ton silence La rue danse rapi­de au coin de nos yeux Les doigts sont des cro­chets pour pen­dre tes sourires Donnes-moi un mot Ă  encadr­er ce soir au-dessus de mon lit qui est las, tu sais, des larmes de madone et de la stil­la­tion de stig­mates Ă©ternelles Donnes-moi tes pieds et mĂȘme dĂ©doubles-les que je puisse les faire chauss­er sur la table de la cuisine et les embrass­er Ă  chaque petit dĂ©jeuner m’agenouillant en orai­son laĂŻque et charnelle Ou alors lĂšves-toi, partons. Ouvres ce com­pas bronzĂ©, qui fut util­isĂ© pour trac­er l’équateur Con­tre le soleil couchant ton pro­fil noir s’entrelace Ă  la stĂ©no­gra­phie du som­met des collines et cha­cun de tes pas est un point d’exclamation. Laisse-moi ĂȘtre une chemise sous le fer rouge de ta langue Laisse-moi ĂȘtre la mer pour tes mains-seiches gon­flĂ©es d’encre et de certitudes Et cette nuit j’écouterai le jeu de harpe de tes pieds menus entre les draps et les flammes et je refer­merai tes paumes aprĂšs y avoir lu l’ultime et inou­bli­able chapitre de ma journĂ©e. Fass­es que moi seul puisse ouvrir la porte de tes rĂȘves avant de poser mes yeux sur la table de chevet et le monde sur les Ă©paules d’Atlas. Trad. Marc Porcu LA DONNA DALLE LACRIME DOLCI Sei la don­na dalle lacrime dolci Ogni tuo gesto Ăš una fiamma leggera Sei l’om­bra, sei il gat­to che fugge e poi ritorna Sei l’im­pat­to del treno con­tro i rami sporgenti Un alam­bic­co pieno di mer­cu­rio e di zolfo bolle di notte tra i tuoi seni perfetti Quan­ti alchimisti han­no per­so i polmoni inseguen­do i fumi del tuo cor­po sudato! Sei la don­na che det­ta il rit­mo delle stagioni, che dimez­za l’at­te­sa tra un mio bat­ti­to e l’altro Sei Venere che sorge da una cola­ta di lava Sei Psiche che tiene sem­pre acce­sa la luce Calpesti la ter­ra e neanche ti accorgi che ad ogni tuo pas­so prende vita un giardino Per i tuoi capel­li il ven­to sta ringrazian­do Dio per aver­gli dona­to uno scopo di vita LA FEMME AUX LARMES DOUCES Tu es la femme aux larmes douces Tous tes gestes sont flammes lĂ©gĂšres Tu es l’om­bre, le chat qui s’en­fuit puis revient Tu es l’im­pact du train sur les branch­es qui dĂ©passent Un alam­bic plein de soufre et de mercure bout de nuit entre tes seins parfaits Com­bi­en d’alchimistes ont per­du leurs poumons en suiv­ant les vapeurs de ton corps en sueur! Tu es la femme qui dictes le rythme des saisons, qui coupe l’at­tente entre mon bat­te­ment et l’autre Tu es VĂ©nus jail­lie d’une coulĂ©e de lave Tu es Psy­chĂ© ten­ant allumĂ©e la lumiĂšre Tu foules la terre sans mĂȘme t’apercevoir que cha­cun de tes pas fait naĂźtre un jardin Dans tes cheveux le vent rend grĂące Ă  Dieu d’avoir don­nĂ© un but Ă  sa vie. trad. Charles Petit ANTININNANANNA ChissĂ  cosa c’ù al piano di sopra Ara­tri di sedie e rim­balzi di grida men­tre veli di tende mi nascon­dono il sole in questo salot­to dove il nul­la m’assale Ho prova­to a bus­sare con la sco­pa al soffitto sono anda­to piĂč volte a suonare alla porta ma solo suoni oscuri dal­la dub­bia coerenza sono sta­ti la rispos­ta ai miei tentativi Sem­bra­vano preghiere con scop­pi di risa e sibili, sonagli e sospiri sommessi voci molti­pli­cate come ci fos­se una folla e fas­tidiosi ronzii di radiointerferenze Cosa diavo­lo ho sopra la mia testa una scat­o­la mag­i­ca che con­tiene l’inferno una por­ta da cui non esce mai nessuno Un sof­fit­to mi sep­a­ra da un mon­do che non so E le not­ti son lunghe se la pau­ra m’incalza se le voci di sopra mi sca­v­ano dentro se uno stra­no pre­sa­gio m’in­duce a pensare che se ora chi­u­do gli occhi, giammai li riaprirĂČ. ANTIBERCEUSE Qu’est-ce qu’il y a Ă  l’é­tage au-dessus Char­rues de chais­es et rebonds de cris tan­dis que voiles de rideaux me cachent le soleil dans ce salon oĂč le nĂ©ant me dĂ©borde Avec le bal­ai j’ai frap­pĂ© le plafond Je suis allĂ© mille fois Ă  son­ner Ă  cette porte mais seule­ment des sons obscurs et sans cohĂ©rence ont rĂ©pon­du Ă  mes tentatives Ils sem­blaient des priĂšres avec des Ă©clats de rire et des sif­flets, des grelots, des soupirs Ă©touffĂ©s des voix mul­ti­pliĂ©es comme s’il y avait une foule et des agaçants bour­don­nements de radio-interfĂ©rences Que dia­ble y a‑t-il au-dessus de ma tĂȘte Une boĂźte mag­ique qui con­tient l’enfer Une porte d’oĂč ne sort jamais personne Un pla­fond me sĂ©pare d’un monde inconnu Et les nuits sont longues si la peur me pĂ©nĂ©tre Si ces mau­dites voix me ron­gent au-dedans de moi Si un Ă©trange pressen­ti­ment me con­duit Ă  pense que si je ferme les yeux, plus jamais je les rouvrirai Trad. Charles Petit EPICEDIO Non sen­to orti den­tro me solo step­pa e tundra Nes­sun frus­cio di cresci­ta o di vita Nes­suna trasformazione Nes­sun organo di luce Soltan­to scie grigie come vor­ti­ci di numeri di roulette e lampi magri come radi­ci di pianta carnivora che divo­ra angeli e aerei al di sopra delle nubi Non sen­to porti den­tro me solo navi bombardate Nes­sun formi­co­l­io di pul­sante gioia attiva Nes­sun trasporto o sollevamento Nes­sun roteare di fari Soltan­to vor­agi­ni e ban­chine sbrecciate solo gan­ci di gru abbandonate che don­dolano al ven­to come donne impiccate Non sen­to morti den­tro me solo scheletri e silenzi Nes­sun ricor­do spezzato come un ombrel­lo dal temporale Nes­suna ernia da soll­e­va­men­to lapidi Nes­sun cac­ciavite a inchi­avar­dare bare Soltan­to un asin­deto di visioni amare solo semafori lam­peg­gianti grigio in incro­ci deser­ti orfani di clacson Non sen­to forti den­tro me solo tende strappate Nes­suna don­na che si fa sull’uscio a salutare l’uomo che va via Nes­suna casa dal­la schiena di pietra Nes­suna chiesa con le cro­ci intere Soltan­to ombre impresse sui muri e pon­ti che per­corre solo il vento e solo il ven­to un giorno potrĂ  ritornare. EPICEDE Je ne sens pas des potagers en moi mais seule­ment la steppe et la toundra Aucun frĂ©misse­ment de crois­sance ou de vie Aucune transformation Aucun organe de lumiĂšre Seule­ment des sil­lages gris de vor­tex de numĂ©ros de roulette et des foudres minces comme des racines d’une plante carnivore dĂ©vo­rant anges et aĂ©ro­planes au-dessus des nuages Je ne sens pas des ports en moi mais seule­ment des navires bombardĂ©es Aucun four­mille­ment de pal­pi­tante joie active Aucun trans­port ou soulĂšvement Aucune rota­tion de phares Seule­ment des gouf­fres et des quais Ă©brĂ©chĂ©s seule­ment des cro­chets de grues abandonnĂ©es qui dansent dans le vent comme des femmes pendues Je ne sens pas des morts en moi mais seule­ment des squelettes et des silences Aucun sou­venir cassĂ© comme un para­pluie dans la tempĂȘte Aucune pierre tombale en forme de cerf volant Aucun tournevis pour fer­mer les cercueils Seule­ment une asyn­dĂšte de visions amĂšres Seule­ment des feux gris clignotant dans des car­refours dĂ©serts et orphe­lins de klaxons Je ne sens pas des forts en moi mais seule­ment des tentes dĂ©chirĂ©es Aucune femme qui se mon­tre sur le seuil pour saluer l’homme qui s’en va Aucune mai­son avec le dos de pierre Aucune Ă©glise avec des croix encore entiĂšres Seule­ment des ombres gravĂ©es sur les murs et des ponts vides tra­ver­sĂ©s par le vent Et seule­ment le vent, un jour, pour­ra retourner Trad. Charles Petit VENGO A PORTARTI UNA POESIA DI NERUDA Ho un galop­po nel cuore e onde al guinzaglio Di questo mare insepolto impasterĂČ ven­to e sabbia per costru­ire i tuoi pie­di rumorosi e sen­tir­li dan­zare den­tro i miei occhi Per rag­giunger­ti salgo dal mare alla collina La mia tes­ta si ridis­eg­na stella per chia­mare le tue voci Le mie lab­bra si arcuano stanche in sor­risi autunnabon­di e distratti E io sono qui, su questo auto­bus che scuote il mio corpo come un dado come un tappeto arran­can­do su polverose strade rese mute dal­la piog­gia improvvisa Le far­falle applaudono al mio passaggio sbat­ten­do le ali sopra le poz­zanghere che ingoiarono Narciso Ho un galop­po di onde nel mio cuore al guinzaglio. Por­ta­mi dove si pos­sa dimenticare questo sec­o­lo che ci vede esiliati, questi temporali che non riescono piĂč a rinfrescarci, queste cel­e­brazioni e abbracci che sem­bra­no inutili coro­ne di fiori. Il mare Ăš laggiĂč lon­tano come un prog­et­to abbandonato le ruote spara­no sas­si e ricordi sul­la sali­ta che la tua casa mi sro­to­la davanti Sono l’in­taglia­tore di foglie di carciofo e ti por­to in dono sagome di nubi A te, bic­chiere dal­l’or­lo sbeccato che non pos­so bacia­re sen­za ferirmi A te, orec­chio reciso e get­ta­to su un prato per ascoltare i seg­reti delle formiche A te, por­to in dono la mia giac­ca logora, la mia resistenza e ques­ta poe­sia smar­ri­ta di Pablo Neruda. JE VIENS TE PORTER UN POEME DE NERUDA J’ai un galop dans le cƓur et la marĂ©e tenue en laisse Je pĂ©tri­rai vent et sable de cette mer sans sĂ©pulture pour sculpter tes pieds sonores et les enten­dre danser dans mes yeux Pour te rejoin­dre je grimpe de la mer Ă  la colline Ma tĂȘte se redes­sine Ă©toile pour rap­pel­er tes voix Mes lĂšvres lass­es se tendent en sourires dis­traits et automnaux Et je suis lĂ , dans cet auto­bus qui sec­oue mon corps comme un dĂ© comme un tapis en se traß­nant sur des routes poussiĂ©reuses ren­dues muettes par la pluie inattendue Les papil­lons applaud­is­sent Ă  mon passage bat­tant des ailes au-dessus des flaques de boue qui engloutirent Narcisse J’ai un galop de marĂ©e dans mon cƓur tenu en laisse. EmmĂšne-moi oĂč l’on puisse oublier ce siÚ­cle qui nous voit exilĂ©s, ces orages qui ne por­tent aucune fraĂźcheur, ces cĂ©lĂ©bra­tions et ces embrassades qui ne sont que d’inutiles couronnes de fleurs. La mer est lĂ -bas loin­taine comme un pro­jet abandonnĂ© les roues lan­cent des pier­res et des souvenirs sur la pente que ta mai­son dĂ©roule devant moi Je suis le sculp­teur de feuilles d’artichaut et je t’offre des sil­hou­ettes de nuages A toi, verre Ă©brĂ©chĂ© que je ne peux embrass­er sans me blesser, A toi, oreille coupĂ©e et jetĂ©e sur un prĂ© pour Ă©couter les secrets des fourmis A toi, j’offre ma veste usĂ©e, ma rĂ©sistance et ce poĂšme per­du de Pablo Neruda. Trad. Marc Porcu L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Les choses claires Nu, je t’ai dĂ©laissĂ© dans ma paume la cendre et les noyĂ©s se sont reproduits devant moi sans eau. *** Accueil avec honneur Nous allons loin pour ne pas accueillir avec un peu d’honneur les lieux. *** La vĂ©ritĂ© confuse La face de la glace n’est qu’un tour dans l’eau qui ne se voit pas. *** Papotage La hache dit com­ment changer le vis­age de l’assassin ? Le fos­soyeur dit mourez, oh noyĂ©s par l’assassinat ! Le cimetiĂšre dit vous ĂȘtes tous mes morts et toutes vos Ăąmes sont des charognes qui m’inspirent. Les morts ont par­lĂ© rendez-nous nos morts pour que soient Ă©gales les con­dolĂ©ances de cha­cun de nous. L’éclipse qui nous a abandonnĂ©s fait dis­paraĂźtre par son frĂ©missement notre dĂ©soeuvrement qui l’a fait disparaĂźtre *** voy­age Pour tra­vers­er le fleuve il fal­lait que nous nous noyions et que nous par­tions lĂ  oĂč per­son­ne ne va. *** Soulage­ment Un coup dans mes os suffisait pour qu’il habite la blessure des coups restants. *** Cet espace Elle a ouvert ses portes ouvertes per­son­ne n’y entre sauf ceux qui sont dedans. *** Tes­ta­ment Ne vous dĂ©s­espĂ©rez pas mes camarades ! l’intĂ©rieur sera meublĂ© par la soif et dĂ©non­cĂ© par les nus de ma nuditĂ©. *** Un spec­ta­cle surrĂ©aliste La blancheur de cette noirceur est telle que je ne com­prends pas le secret de ce chaos. *** ProphĂ©tie L’ange m’a dit rends-moi mon visage pour vex­er les poĂštes. *** Le silence Nous tombons pour saisir l’envoĂ»tement du tapage qui ne bouge pas. *** RĂȘve J’ouvre mon vis­age don­nant sur moi dans l’espoir de m’approcher de ma perte en pure perte. *** Dia­logue L’eau Ă  l’eau n’enflamme pas les assoiffĂ©s de mes entrailles mes cama­rades ne con­nais­sent point la nage. L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes Pour MĂ©moire extrait On voit mieux
 nos yeux scru­tent Ă©treignent le velours de ce peu d’om­bres nacrĂ©es se par­lent et nous devi­nent comme un point de con­ver­gence loin­taine on songe la tan­gente hor­i­zon­tale croisant la ver­ti­cale ain­si s’éloigne un point de vue immergĂ© dans la focale la plus douloureuse qu’il soit pos­si­ble d’ad­met­tre Darlinghissima
 fait de l’éloigne­ment la rançon de l’Ɠil et sa tourbe sem­piter­nelle clig­nant Ă  l’af­fĂ»t du rab cĂ©leste d’oĂč la horde voi­sine touchant du feu la vie fĂ©conde quand un sou­venir vous claque entre les doigts rameu­tant des restes d’os qu’on aurait lais­sĂ© se dis­soudre dans l’acide de l’amour mais qui ose dĂ©tri­cot­er qui rogne l’an­guleux l’in­ef­fa­ble est un jour Ă©loignĂ© et sans Ăąme comme un de ces inou­bli­ables con­casse­ments d’ĂȘtres rat­i­boisĂ©s la ren­con­tre des oubliĂ©s revenants pas trop Ă©loignĂ©s viens Ă  moi dis-moi tout Darlinghissima
 * L’Autre Mort extrait Quand quelqu’un d’irremplaçable s’en va, son monde la suit
 Et vous ĂȘtes seul Ă  la comprendre
 le monde s’est tu dans la gorge qui cri­ait au loup rien ne sera comme j’avais prĂ©vu qu’il soit avant j’é­tais calfeu­trĂ© dans la cohue du corps ens­ablĂ© de dĂ©sirs inopinĂ©s et cou­vrants de miel et si demain je foutais le camp ? le jour avancerait sa langue du jour Ă  la langue morte de ma nuit passĂ©e je dĂ©sire ce qui ne va qu’à l’en­vers de vous j’aimerais pos­sĂ©der une fois la pous­siĂšre de l’endroit d’oĂč je suis nĂ© dis­pers­er sa malle d’air ses pier­res ponces que le ciel ondoie dans mes yeux fer­mĂ©s mĂȘme la prĂ©sence d’ocĂ©ans vĂ©tustes aux pieds des arbres dis­parais­sent aus­si une bonne fois pour toutes je dis ce que je suis devenu au prĂšs de vous le dis­paru appar­ent qui passe sa vie Ă  refaire le monde qui n’ex­is­tera pas
 * Creuser extrait s’imaginer par­fois quand la bouche n’a pas d’issue ni d’écho valide et ne peut pas sor­tir un mot en plus de ce qui a Ă©tĂ© Ă©non­cĂ© en aval de la parole quand bien mĂȘme le souf­fle aurait une prĂ©sence un esprit un cail­lĂ© d’ombres mais qu’est-ce que la taille philosophique d’une rĂ©volte sans thĂšme quand il fau­dra met­tre noir sur blanc Ă  nu le vide juste pour que la mĂ©moire fasse du deuil et de la syn­thĂšse une idĂ©e ou mĂȘme l’ode premiĂšre
 tout poĂšme con­verge en dernier ressort dans le laminoir du temps parce que quand on se met Ă  penser tout recom­mence Ă  fil­tr­er dans le tamis du dĂ©but de la fin et si on voit quelque chose c’est un paysage de der­riĂšre la chair que l’on s’imagine per­dur­er dans l’espace de devant
 * La Ques­tion extrait voir ou revoir si la vie est un palier ou des march­es Ă  mon­ter ou Ă  descen­dre il ne man­quent que les portes les ver­rous l’Ɠil de bƓuf la tar­gette la gĂąche rouil­lĂ©e un lieu d’av­ilisse­ment de retraite un rec­tan­gle de ronces de doigts un lieu de vipĂšres d’éc­ume sans bouch­es mais ce qui m’in­trigue c’est l’a­vant du posthume et l’aprĂšs de l’a­vant du posthume presque le pen­dant n’est qu’un corps ou lune comme fruit mĂ»r et inac­ces­si­ble sinon la migraine de feuilles agitĂ©es par un noir dĂ©sir de con­vul­sion ou pro­cras­ti­na­tion la mort est blanche
 * Joutes extrait Pros­es vindicatives
 Il aimait sa sƓur sa sƓur ne l’aimait pas sa sƓur savait qu’ils n’avaient pas le mĂȘme sang il ne savait pas que sa sƓur savait elle savait qu’il ne savait pas qu’elle savait qu’ils n’avaient le mĂȘme sang un monde par­faite­ment linĂ©aire pour l’un un monde dĂ©struc­turĂ© dĂ©fait pour l’autre s’ils avaient pu avoir le mĂȘme sang ça aurait Ă©tĂ© dif­fĂ©rent ils s’aimeraient comme frĂšre et sƓur mais l’un aime l’autre dĂ©teste com­ment savoir ce qu’il faut pour qu’il soit bon pour l’un et l’autre l’un aime parce que il ” sent ” d’aimer son sang l’autre la sƓur n’aime pas parce que qu’elle ” sent ” que ce n’est pas son sang la sƓur prob­a­ble­ment n’aime per­son­ne et n’aimera qu’elle-mĂȘme et encore le frĂšre aime autant les autres que lui-mĂȘme il ne sait faire que ça aimer autrui pour aimer paci­fique­ment sans con­di­tions au prĂ©al­able elle ne peut pas aimer il lui manque un jus­ti­fi­catif avec preuve Ă  l’ap­pui elle aimera si
 elle aimera
 Ă  con­di­tion quelque chose de puis­sant lui noue l’e­sprit quelque chose qui ne vient pas d’elle mĂȘme dis­ons qu’elle en hĂ©rite par procu­ra­tion elle voudrait
 lui veut tout tout lui fait ven­tre amasse tout ce qu’il peut engranger
 l’amour l’allĂšge
 *** L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes DĂ©bou­ton­ner le soir Lui ĂŽter un Ă  un Son vĂȘte­ment de feuilles Pour en vĂȘtir nos mains * L’aube se dĂ©plisse L’om­bre boit son ombre Et l’odeur des muguets Donne un corps Ă  la paix * Aux lĂšvres du jardin L’avril pose un baiser Suis seule Ă  saisir La fer­tile Ă©motion * Offer­toire des roses GĂ©nu­flex­ion de la lumiĂšre L’étĂ© ondoie L’ombre a du vert Au bord de l’étonnement * Il y a dans le vent qui passe Une odeur d’au­tomne enseveli Sous les linges humides D’un pre­mier amour * Main­tiens-moi comme un jardin Libre sous toi de retourn­er la terre De boire Ă  sa semence et de laver Nos vies Ă  la pluie du silence * Immo­biles clartĂ©s Nour­ries d’immobiles ombres Un puits con­stru­it en nous Sa fer­veur verticale * Les sil­lons ten­dent au ciel Leurs lignes de vie Il y a peu de l’in­fin­i­ment petit À l’in­fin­i­ment grand * PoĂšte vit­ri­er de la ques­tion originelle Tu lis sur le sable Pris­on­nier de la transparence La lib­ertĂ© de penser Ă  tra­vers tout * Emprunter Ă  l’oiseau Sa part d’éternitĂ© Pour que le poĂšme tienne Dans la main de l’enfant L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu PoĂšmes tra­duc­tion en français Alice-Cather­ine Carls Les myoso­tis saga Tout est restĂ© Ă  Lviv ville de ma mĂšre et de mon pĂšre tous les vivants sont morts mais le cimetiĂšre a cessĂ© d’ĂȘtre un cimetiĂšre tout est restĂ© Ă  Lviv sur un cin­tre l’habit presque neuf la table et le lit et peut-ĂȘtre une chaise au mur une pho­to dans un cadre sur ce cadre des myosotis gravĂ©s au canif par mon pĂšre pour ne pas oublier pour ne pas oublier pour ne pas oublier Lviv mĂȘme en AmĂ©rique. Nieza­pom­i­na­j­ki saga I zostaƂo wszys­tko we Lwowie mieƛ­cie mojej mat­ki i ojca wszyscy ĆŒywi stali sie umarƂymi ale cmentarz przes­taƂ być cmentarzem i zostaƂo wszystko we Lwowie na wiesza­ku praw­ie nowe ubranie stóƂ i Ć‚ĂłĆŒko moĆŒe jakieƛ krzesƂa fotografia w ram­ce na ƛcianie na tej ram­ce niezapominajki wyciąƂ ojciec mĂłj scyzorykiem ĆŒeby nie zapomnieć ĆŒeby nie zapomnieć ĆŒeby nie zapomnieć Lwowa nawet w Ameryce. Indi­an sum­mer, Sig­ma Press, Albany, 1982 La ville AiguĂ«, la lumiĂšre vespĂ©rale me frappe les paupiĂšres elle Ă©tait autre, la vue des fenĂȘtres de mon enfance d’un cĂŽtĂ© les jardins dĂ©ployĂ©s Ă  perte de vue de l’autre l’en­filade de la rue plan­tĂ©e de tilleuls touffus leurs cĂźmes en baldaquin la lumiĂšre quelque part au bout du tun­nel, ronde et prometteuse ce n’é­tait pas notre ville prise Ă  d’autres enfuis dans l’épouvante de la guerre, lais­sant leurs biens enter­rĂ©s au jardin ou sous les dĂ©combres ou encore sur la table dans des ver­res de cristal dont le vin rouge avait giclĂ© sur les murs ce n’é­tait pas notre ville mais elle fleuris­sait pour nous lilas et pommiers dans mille jardins vio­lettes et muguets Ă  l’om­bre des haies vives la ville fleuris­sait au bord de la riviĂšre gon­flĂ©e Ă  ras bord en ville on entendait des langues variĂ©es bou­tures transplantĂ©es d’est en ouest un gars de Vil­no fumait un de Lvov fai­sait le baise-main, un autre Ă  mi-voix con­tin­u­ait Ă  par­ler allemand le yid­dish des survivants chan­tait dans les rues et dĂ©jĂ  sur les rives le jar­gon portuaire pous­sait comme l’herbe entre les pierres c’est cette image-lĂ  qui me reste en mĂ©moire tan­tĂŽt som­bre puis dĂ©bor­dante de touf­feurs estivales enfumĂ©e au print­emps et en automne par les feux de bois ville de mon enfance prise Ă  autrui pour que l’enfant d’autrui gran­disse ailleurs. Mias­to Ostre zachod­nie ƛwiatƂo uderza w powieki inny byƂ widok z okien mojego dzieciƄstwa z jed­nej strony ogrody rozpięte daleko z drugiej – wylot ulicy lipą obsad­zonej tak gęsto ĆŒe korony bal­dachim tworzyƂy ƛwiatƂo jak w tunelu gdzieƛ na koƄcu okrągƂe i obiecujące mias­to nie byƂo nasze tylko ode­brane innym co stąd uciek­li w wojennym popƂochu i wszys­tko zostawili albo zakopane w ogrodach lub gruzem przysypane albo wprost na stole krysz­taƂowe kieliszki w nich czer­wone wino niedo­pite pla­ma­mi przyschnięte do ƛcianki mias­to nie byƂo nasze ale kwitƂo dla nas bza­mi i jabƂoniami w tysiącznych ogrodach fioƂka­mi konwalią w cie­niu ĆŒywopƂotĂłw kwitƂo mias­to nad rzeką rozlaną u granic i sƂysza­Ƃo się w mieƛcie tym rĂłĆŒne języki – jak krzewy – przesadzone na zachĂłd ze wschodu ktoƛ z wileƄs­ka zaciągaƂ ktoƛ z lwows­ka caƂowaƂ rącz­ki – ktoƛ póƂgƂosem wciÄ…ĆŒ mĂłwiƂ po niemiecku i jidysz niedobitkĂłw rozbrzmiewaƂ w ulicach a nad brzega­mi rzeki juĆŒ por­towa gwara wyras­taƂa jak trawa spomiędzy kamieni i taki obraz wƂaƛnie trwa w moim wspomnieniu chwil­a­mi mroczny to znĂłw peƂen let­nich skwarĂłw wios­ną jesienią w dymach palonych gaƂęzi mias­to mego dzieciƄst­wa komuƛ odebrane aby czy­jeƛ dzieciƄstwo mijaƂo gdzie indziej. KtĂłry las, OPiM, Lon­don, 1986 L’Alhambra Le Mau­re sauvage s’aventura jusqu’ici et trou­va de l’eau dans ces montagnes sous ses pas au lieu de sable une fĂ©conde pous­siĂšre rouge l’eau apprivoisa le Maure mais alan­gui par sa beautĂ© il lui Ă©rigea des autels car elle Ă©tait la plus belle des Ă©pouses. Alham­bra Maur przy­wędrowaƂ tutaj dziki I znalazƂ na tych wzgĂłrzach wodę a zami­ast piachu pod stopami czer­wony ĆŒycio­da­jny pyƂ i woda Mau­ra oswoiƂa a pię­knoƛć go rozleniwiƂa i zacząƂ wodzie staw­iać chramy bo byƂa najpiękniejszą z ĆŒon. KtĂłry las, OPiM, Lon­don, 1986 x x x Ô ma ville je con­tem­ple tes lumiĂšres courbes hiĂ©ro­glyphiques dorĂ©es sur le vaste canevas de la nuit et je respire ton secret ton air lourd d’avant l’orage les lam­pi­ons blancs sont dĂ©jĂ  allumĂ©s par mil­liers aux branch­es des arbres les lumiĂšres trem­blo­tent sous la pluie leur reflet brille sur la chaussĂ©e plus bas dans les entrailles de l’asphalte les sans-abris s’en­dor­ment sur les bancs des souter­rains de la mĂ©tropole la lumiĂšre y perd son Ă©clat et une ampoule lasse clig­note Ă  tra­vers le sin­ueux lit souter­rain de cette Ă©trange riviĂšre rem­plie Ă  ras-bord par un flot humain con­tinu et quar­ante tonnes d’acier qui passent l’une aprĂšs l’autre bĂątie sur le roc embrassĂ©e par les riviĂšres tu offres un logis Ă  tes sans-abris endormis dans les tours sous les nuages et sur les trot­toirs cou­verts de journaux enveloppĂ©s dans le vent noc­turne de dĂ©cembre Ă©clairĂ©s par les Ă©toiles et les bou­gies de NoĂ«l d’autres vien­nent ici attirĂ©s par la force de tes vents de tes pierres par l’é­clat de tes mil­liards de fenĂȘtres Ă  peine dans tes portes nĂ©gligents ils bĂątis­sent sur le granite de nou­velles Amsterdam de sable. * * * O mias­to, w ƛwiatƂa two­je patrzę jak w zƂote skrę­ty hieroglifĂłw na noc­nej roz­postarte pƂachcie i tajem­nicą twą oddycham powi­etrzem ciÄ™ĆŒkim jak przed burzą juĆŒ zapalono biaƂe lampki tysiące lam­pek na gaƂęziach i drĆŒÄ… ƛwiateƂ­ka w kro­plach deszczu latarnie lƛnią odbite w jezdniach a niĆŒej w brzuchu pod pokƂadem bez­dom­ni się na Ƃawkach kƂadą do snu w podziemi­ach metropolii gdzie ƛwiatƂo traci blask i mętna ĆŒarĂłwka mru­ga wƛrĂłd pokrętnych podziem­nych ƂoĆŒysk dzi­wnej rzeki ktĂłrą wypeƂ­nia wciÄ…ĆŒ po brzegi tƂum i czter­dzieƛ­ci ton ĆŒelaza prze­myka­jące raz za razem mias­to na skale w rzek ramionach ty jesteƛ swych bez­dom­nych domem gdy ƛpią w wieĆŒow­cach pod chmurami i na chod­nikach gaze­ta­mi okryci w noc grud­niowym wiatrem owiani pod gwiazd i ƛwiec ƛwiątecznych ƛwiatƂem a inni ciągną tu zwabieni mocą twych wia­trĂłw i kamieni mil­iar­da okien twoich blaskiem i led­wie wejdą w two­je bramy niebaczni nowe amsterdamy staw­ia­ją na granicie z piasku. Ogro­dem i ogrodze­niem, Czytel­nik, Warsza­wa, 1993 La vis­i­bil­itĂ© Ă  Vancouver Les nuages cachent les montagnes puis ils les dĂ©cou­vrent en se levant sur les mon­tagnes des tach­es blanches dans les nuages les sommets les voilĂ  qui se sĂ©parent les mon­tagnes restent sur la terre les nuages mon­tent au ciel. jan­vi­er 1991 Widocznoƛć w Vancouver Zza chmur nie widać gĂłr aĆŒ pod­niosƂy się chmury i odsƂoniƂy gĂłry na gĂłrach biaƂe plamy chmur w chmu­rach wierz­choƂ­ki gĂłr ale juĆŒ rozdziela­ją się na zie­mi zosta­ją gĂłry Niebo odpƂy­wa­ją chmury. sty­czeƄ 1991 Ogro­dem i ogrodze­niem, Czytel­nik, Warsza­wa, 1993 La salle des enfants au mĂ©morial de Yad Vashem Ă  JĂ©rusalem Voici la tombe de mes cousins ici dans cette terre inconnue repose leur mĂ©moire anonyme ici ils trou­vĂšrent une tombe oĂč qu’ils aient pĂ©ri Ă  Lviv Ă  Cracovie lĂ  oĂč naquirent les pĂšres de leurs pĂšres lĂ  oĂč leur Ă©tonnement se dis­si­pa en fumĂ©e s’infiltra sous terre lĂ  oĂč les pluies de l’oubli effacĂšrent leur trace enfantine ils sont revenus ici par l’écho de leurs noms juin 1991 .
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Les poĂšmes ci-dessous provi­en­nent du vol­ume Ɓodz­ią jest i jest przys­tanią, For­ma, Szczecin, 2013 Allons‑y Le canyon de Broad­way sud canyon amical drag­on qui dort encore pour un moment allons‑y ain­si traverse-t-on la vie qu’elle soit finie est notre seul Ă©tonnement. 25 juil­let 2001 Prze­jdziemy tędy Kan­ion dol­nego Broadwayu ten przy­jazny kanion smok ƛpi i nie obudzi się jeszcze przez chwilę prze­jdziemy tędy tak jak się przechodzi przez ĆŒycie ĆŒe minęƂo tylko się zdziwimy. 25 lip­ca 2001 La douleur Les flĂšch­es de ses tours de ses ponts crucifiĂ©s per­cent le brouil­lard gris New York ville mystique assu­jet­tie Ă  cette douleur pour quelques sacs de haricots c’est ain­si que la gloire fait souffrir Tak boli W niebo strzela wieĆŒami za szarą mgƂą ukrzyĆŒowany mostami misty­czny Nowy Jork za kil­ka workĂłw fasoli wydany na ten bĂłl wielkoƛć tak boli New York Cette ville est Ă  moi et je suis Ă  elle dans l’air cristallin nous voguons le long de ses rives est-elle belle? Peu importe l’important est qu’elle soit une barque et une station. 29 juil­let 2001 Nowy Jork To mias­to jest moje i ja jestem jego w krysz­taƂowym powietrzu pƂyniemy wzdƂuĆŒ brzegĂłw czy jest piękne? – to maƂo istotne pytanie waĆŒne ĆŒe Ƃodz­ią jest i jest przystanią. 29 lip­ca 2001 Les trĂšs hautes tours Cette nuit le vent du sud apporte une odeur de brĂ»lĂ© ce n’est pas Godzilla qui se penche sur les gratte-ciels ce n’est pas King Kong sur l’écran de tĂ©lĂ©vision ni fic­tion ni film lĂ  oĂč s’élevaient les tours de bĂ©ton et de lumiĂšre – la poussiĂšre dĂ©sor­mais des tours plus hautes se dressent elles ne sont pas en verre ces douloureuses tours cette colonne de feu cette amĂšre brume 15 sep­tem­bre 2001 WyĆŒsze wieĆŒe Tej nocy wia­tr z poƂudnia przy­wiewa swąd to nie Godzilla zza wieĆŒow­cĂłw się wychyla to nie King Kong na szk­le ekranu to nie fikc­ja ani film tam gdzie z betonu i ze ƛwiatƂa staƂy wieĆŒe — dym a ter­az wyĆŒsze sto­ją wieĆŒe nie ze szkƂa bolesne wieĆŒe sƂup ognisty gorz­ka mgƂa 15 wrzeƛ­nia 2001 Cette ville Ailes amputĂ©es encore bĂ©quillante elle fait ses pre­miers pas dans les rues elle lave ses blessures dans les eaux de ses vastes riviĂšres le vide ne sera plus comblĂ© l’espace d’aprĂšs cloue les yeux attire Ă  lui le regard – il est – et dĂ©jĂ  dĂ©jĂ  il se dresse Ă  plomb sur le moignon de l’imagination 9 fĂ©vri­er 2002 To mias­to Po amputacji skrzydeƂ jeszcze o kulach staw­ia niepewne kroki wzdƂuĆŒ ulic w wodach sze­ro­kich rzek obmy­wa rany juĆŒ nie wype ni się brak miejsce po przykuwa oczy ciąg­nie za sobą wzrok – jest – i juĆŒ juĆŒ wzniesie się wzwyĆŒ na pionowym kiku­cie wyobraĆșni. 9 lutego 2002 Sans rĂ©ponse DĂ©jĂ  la Californie dis­paraĂźt de la carte il y a de plus en plus de blancs mais quand tombe la nuit prĂ©coce je tĂ©lĂ©phone per­son­ne ne rĂ©pond lĂ -bas les col­ib­ris et les cor­morans dorment dans les tĂ©nĂšbres infinies tapies dans le silence des palmiers. aoĂ»t 2002 Bez odpowiedzi JuĆŒ zni­ka z mapy Kalifornia i coraz więcej biaƂych plam ale gdy wczes­na noc zapada dzwonię tam nikt nie odpowiada koli­bry ƛpią i kormorany w mroku co mil­czy nieprzebrany w ramionach palm. sier­pieƄ 2002 En rĂȘvant Ă  Lviv Maman rĂȘve Ă  la rue Sixte qui se sou­vient du 14, rue Sixte d’aprĂšs la grande guerre et d’avant le dĂ©luge qui se souvient qu’y habitait un menuisier un veuf pauvre avec ses six enfants qui se souvient du coup de feu perdu qui fit sauter la cas­quette de David Arcadie d’échoppe exigĂŒe faim et coups pas de lit Ă  soi de l’autre cĂŽtĂ© de l’ocĂ©an sur l’autre rive de l’existence maman rĂȘve Ă  la rue Sixte Sen o Lwowie Mamie mojej ƛni się Sykstuska kto pamię­ta Syk­s­tuską 14 juĆŒ po wielkiej wojnie przed potopem kto pamięta ĆŒe tam mieszkaƂ stolarz bied­ny wdowiec z szĂłstką swoich dzieci kto pamięta jak zbƂąkany pocisk Daw­id­owi czap­kę strą­ciƂ z gƂowy ta Arka­dia w cias­nej oficynie gƂód i bicie brak wƂas­nego Ć‚ĂłĆŒka po prze­ci­wnej stron­ie oceanu na prze­ci­wnym brzegu egzystencji mamie mojej ƛni się Sykstuska. 1 wrzeƛ­nia 2003 A l’arrĂȘt de bus JournĂ©e de novembre l’humiditĂ© se lĂšve mais ne retombe pas nous atten­dons Ă  l’arrĂȘt un grand jeune homme, deux femmes dont une dans un fau­teuil roulant et moi le vent du sud vient de l’East Riv­er et de l’ocĂ©an l’autobus n’arrive pas les gens sont de plus en plus nom­breux Ă  l’arrĂȘt la femme ingambe donne Ă  sa compagne un bon­bon du chew­ing gum ou peut-ĂȘtre une pastille l’autre la met en bouche d’un geste lourd je pense au corps quand il cesse de servir il exige tou­jours qu’on le serve il exige encore que la saveur du bonbon fonde sur sa langue je pense au corps qua­tre auto­bus arrivent. novem­bre 2006 Na przys­tanku Co za dzieƄ listopadowy w powi­etrzu unosi się wilgoć ale nie opada czekamy na przystanku wyso­ki mƂody mÄ™ĆŒczyzna dwie kobiety jed­na w wĂłzku inwalidzkim i ja wia­tr poƂud­niowy od Wschod­niej Rze­ki i oceanu auto­bus nie nadchodzi coraz więcej osĂłb na przystanku zdrowa kobi­eta poda­je swej towarzyszce cukierek a moĆŒe lukrowaną gumę a moĆŒe jak­iƛ lek tam­ta ociÄ™ĆŒaƂym ruchem wkƂa­da to do ust myƛlę o ciele kiedy przes­ta­je sƂuĆŒyć wciÄ…ĆŒ doma­ga się aby sƂuĆŒyć jemu wciÄ…ĆŒ doma­ga się ĆŒeby sƂody­cz cukierka rozlaƂa się po języku myƛlę o ciele przy­jeĆŒdĆŒa­ją cztery autobusy. listopad 2006 r. À Lublin À BogusƂaw WrĂłblewski Les murs se sont de nou­veau couverts de lierre de nou­veau l’oubli a recou­vert la mĂ©moire le rideau s’envole de la fenĂȘtre vers oĂč – qui sait et sur les march­es de pierre des traces usĂ©es ineffaçables con­tin­u­ent Ă  mener vers les profondeurs. Lublin, le 12 juin 2008 W Lublin­ie BogusƂa­wowi WrĂłblewskiemu Mury znĂłw porosƂy dzikim winem pamięć znĂłw porosƂa niepamięcią firan­ka wyb­ie­ga z okna nie wiado­mo dokąd a na kami­en­nych schodach wytarte niezatarte ƛlady wciÄ…ĆŒ jeszcze prowadzą wgƂąb. Lublin 12 czer­w­ca 2008 Les pommes de terre On ne sait com­ment ni d’oĂč le vent apporte une odeur aigre de pommes de terre pourries c’est octo­bre il est vrai mais ici on est loin des champs de pommes de terre il en reste sĂ»re­ment quelques-uns sur Long Island – la Longue Ile jadis cou­verte de pommes de terre peut-ĂȘtre Ă©tait-ce l’odeur de la Grande DĂ©pression dont on par­le sans arrĂȘt peut-ĂȘtre Ă©tait-ce l’odeur de la terre avant qu’on ne dĂ©couvrit que cette petite tubĂ©reuse brune se cui­sait et se mangeait et qu’elle pou­vait nourrir les trou­peaux et les nations peut-ĂȘtre Ă©tait-ce l’odeur de l’AmĂ©rique avant qu’elle ne fut dĂ©couverte. 17 octo­bre 2008 Kartofle Nie wiado­mo dlaczego i skąd wia­tr przynosi kwaskowatą woƄ zgniƂych kartofli jest paĆșdziernik to prawda ale daleko stąd do kartoflanych pĂłl pewnie jeszcze zostaƂy jakieƛ na Long Island – DƂugiej Wyspie ktĂłra byƂa kiedyƛ jednym wielkim kartofliskiem a moĆŒe tak wƂaƛnie pachniaƂa Wiel­ka Depresja o ktĂłrej mĂłwi się nieustannie moĆŒe tak pach­ni­aƂ ten ląd zan­im odkryto ĆŒe ta maƂa brunatna bulwa daje się upiec i zjeƛć ĆŒe moĆŒÂ­na nią nakarmić trzody i narody moĆŒe wƂaƛnie tak pach­ni­aƂa Ameryka przed odkryciem. 17 paĆșdzierni­ka 2008 La faim de l’homme A l’arrĂȘt, con­tre le mur un homme pleure il a faim il mangerait une boulette de pommes de terre froid est le printemps nerveusement nous cher­chons notre porte-monnaie j’ai une pomme dans mon sac l’autobus arrive nous nous y jetons comme dans l’avenir par la fenĂȘtre je le vois mordre dans la peau som­bre de la pomme il ne pleure plus l’autobus tourne au croisement l’homme dis­paraĂźt de notre vue sa faim fait route avec nous. Avril 2009 Jego gƂód Na przys­tanku pod murem pƂacze czƂowiek bo gƂodny zjadƂ­by klops z kartoflami zim­na wiosna nerwowo port­mon­etek szukamy jeszcze jabƂko mam w torbie juĆŒ nad­jeĆŒdĆŒa autobus jak do cza­su przyszƂego wskaku­je­my do niego z okna widzę jak jabƂka ciem­ną skĂłrkę nadgryza juĆŒ nie pƂacze auto­bus skrę­ca na skrzyĆŒowaniu czƂowiek zni­ka nam z oczu jego gƂód jedzie z nami. kwiecieƄ 2009 r. En route Les nuages se dĂ©coupent en gris-violet sur le ciel qui s’assombrit nous avons dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© New York, le Connecticut, dans le cré­pus­cule nous coupons le Massachussetts les frondaisons virent au noir devant nous sur l’autoroute le rouge des feux arriĂšre Ver­mont — la mon­tagne verte som­bre dĂ©jĂ  sĂ»re­ment dans l’obscuritĂ© peu Ă  peu les routes se vident l’un aprĂšs l’autre quelqu’un sort vers un vil­lage situĂ© en bord d’autoroute se gare entre dans sa maison se pré­pare un cock­tail ou se fait une tasse de thĂ© allume la tĂ©lĂ© et est chez soi Ă  tra­vers colline nuages et cimes brille une seule et unique Ă©toile – du Nord et nous continuons vers le nord dans la nuit. 28 mai 2010 Jedziemy Chmury odbi­ja­ją się szarosinym odcieniem od dogasającego nieba prze­jechal­iƛmy juĆŒ Nowy Jork, Connecticut, przeci­namy w mroku Massachussetts zieleƄ drzew prze­chodzi w czerƄ przed nami na autostradzie czer­wone ogni­ki ƛwiateƂ Ver­mont – zielona gĂłra tonie juĆŒ pewnie w ciemnoƛci powoli pus­tosze­ją drogi coraz ktoƛ skręca do leĆŒÄ…Â­cych wzdƂuĆŒ szosy miasteczek parku­je samochĂłd wchodzi sporządza kok­tail albo zaparza herbatę wƂącza telewiz­or i juĆŒ jest w domu przez wzgĂłrza przez chmury przez korony drzew przeƛwieca jedna jedy­na gwiazda — PóƂnocy a my jeszcze dalej na póƂnoc w noc. 28 maja 2010 r. x x x AprĂšs, la peau s’amincit comme du papi­er du parchemin dĂ©chirĂ© impos­si­ble de le recoller impos­si­ble de la recoudre c’est ce qui arri­va Ă  la peau de ma mĂšre lorsque, exas­pĂ©rĂ©e par la vie elle se blessa Ă  la jambe en s’enfuyant d’elle-mĂȘme et pour­tant toute sa vie elle avait cousu Ă  l’aiguille soie laine coton et mĂȘme des morceaux de peaux de toutes les couleurs de son sty­lo elle avait cousu Lviv la Kirghizie et Szczecin par le sou­venir elle ten­tait de recoudre les deux bor­ds de sa vie mais eux comme deux bor­ds de mer ne se lais­sent pas coudre les rives s’écartent les sur­jets se dĂ©chirent l’aiguille se casse et le stylo puis la mĂ©moire s’amincit de plus en plus comme du papier comme du par­chemin dĂ©chirĂ©. 29 octo­bre 2011 *** A potem skĂłra sta­je się coraz cieƄsza jak papi­er jak zleĆŒaƂy pergamin i juĆŒ nie moĆŒe się zrosnąć i nie moĆŒÂ­na jej zszyć tak staƂo się ze skĂłrą mojej matki kiedy mając juĆŒ doƛć tego wszystkiego zraniƂa nogę uciekając przed samą sobą a prze­cieĆŒ szyƂa caƂe ĆŒycie igƂą zszy­waƂa jed­wab weƂnę pƂót­no i nawet far­bowane kawaƂ­ki skĂłry piĂłrem zszywaƂa LwĂłw Kir­gizję i Szczecin pamię­cią staraƂa się zszyć dwa brze­gi ĆŒycia ale te jak dwa brze­gi oceanu zszyć się nie dają roz­b­ie­ga­ją się brzegi rozry­wa­ją się ƛciegi Ƃamie się igƂa i piĂłro a pamięć sta­je się coraz cieƄsza jak papier jak zleĆŒaƂy pergamin. 29 paĆșdzierni­ka 2011 L’au­teur de l’article Tous ses articles Articles similaires Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Galerie Écrits spirituels du Moyen-Ăąge, traduits et prĂ©sentĂ©s par CĂ©dric Giraud, Walter Benjamin, Asja Lācis, Alfred Sohn-Rethel, Sur Naples, Jean-Pierre Vidal, Exercice de l’adieu Sommaires
MimieMathy n'en revient pas. L'ange gardien de TF1 est violemment attaquĂ©e par Babette de RoziĂšres, cuisiniĂšre de C Ă  Vous et animatrice sur France Ô, qui l'accuse d'avoir tenu des propos
Vangelis and Paul Labbey lyrics - Mon bel ange blond / Ma romance lyrics 1 Mon bel ange blond 235 2 Ma romance 312 Total playing time 553 Lyrics transcribed from single recording lyrics not available on sleeve. Mon bel ange blond lyrics Je ne suis qu'un petit enfant Qui voulait un jour te donner Tous les rĂȘves et les serments Que nous nous sommes jurĂ© Ce beau soir au clair de lune Je m'en souviendrai tu etais une apparition Je croyais vivre une chanson Mon bel ange blond L'eau dans son lis coule coule Des sommets jusqu'Ă  l'ocĂ©an Car jamais elle ne pourra retourner jusqu'Ă  la source Je ne suis qu'un petit enfant Qui voulait un jour te donner Tous les projets et les dĂ©sirs Que nous nous sommes jurĂ© Ce beau soir au clair de lune Je m'en souviendrai tu etais une apparition Je croyais vivre une chanson Mon bel ange blondLes rĂȘves s'envolent mon amour Les rĂȘves s'envolent un jour pour aller Se rĂ©animer dans un autre coeur plus jeune Tu n'es qu'un tout petit enfant mon fils Mais tu les connaitras Tous ces rĂȘves et ces serments Un jour tu les jureras ce beau soir au clair de lune Un soir tu les revivras Tu croiras Ă  une apparition et tu vivras cette chanson pour un ange blond pour un ange blond Ma romance lyrics Ma ma ma romance A les yeux de l'amour et mon sourire a la saveur d'une larme Ton dernier baiser m'es restĂ© sur le bout des lĂšvres Il me brule Ă  mourir d'amour J'ai mal et la vie est un diable qui se joue de mes larmes Elle rit quand je lui confie la raison de mes pleurs Ma ma romance A les yeux de l'amour et mon sourire a la saveur d'une larme L'amour que je te porte est si fort que j'en tremble Mes doigts glissent sur ma joue J'ai mal et la vie est un diable qui ne m'a pas Ă©pargnĂ© Elle poursuit [???] me fera oublier Ma ma romance A les yeux de l'amour et mon sourire a la saveur d'une larme The information on this WEB is ONLY for private use Lyrics transcribed by Antas and Henk Engelen Thanks to Don Fennimore for the scan of the sleeve For more information, go to Movements, Paul Labbey page Website made by Henk Engelen For information / contact mail me
Pourdevenir princesse hĂ©ritiĂšre, elle a dĂ©truit ma famille et m’a envoyĂ©e Ă  la guillotine. Mais au moment de l'exĂ©cution, je suis remontĂ©e dans le temps comme par miracle pour me retrouver au jour de ma premiĂšre rencontre avec elle. Cette fois-ci, je ne me laisserai pas faire : ce sera maintenant Ă  mon tour la faire souffrir.

SHIN La couleur de mes mains n’est pas aussi pĂąle qu’elle laisse le croire , je ne suis qu’une exquise ambiguitĂ© ,qu’une faible image de moi ,jamais..o grand jamais je ne laisserai quelqu’un me toucher ,et pourtant je me fais souvent avoir € Croyez-vous rĂ©ellement que le pardon se fait aussi facilement ? En tout cas une chose est sure ,je ne pourrai jamais leur pardonnez
 de m’avoir fait ainsi »Shinichi Kopei, un Ă©lĂšve plutĂŽt normal en apparence ,une belle gueule ,une douceur incomparable ,une dĂ©marche effĂ©minĂ©e ,il represente la beautĂ© angĂ©lique intouchable de l’école. Pourquoi intouchable ? parce qu’il ne supporte tout simplement pas qu’on le touche ,qu’on l’ effleure ou mĂȘme qu’on le caresse ,certains traumatismes ne s’effacent pas ,surtout lorsque le destin s’acharnent contre votre bon vouloir. Il a beau paraitre parfait ,ce n’est qu’en apparence. En effet ,Shin est tout ce qu’il y a de plus dĂ©testable ,il manipule ,repousse et ridiculise ceux qui osent lu adresser la parole ,en plus de cela c’est un narcissique , capricieux qui ne suit aucune rĂšgle et qui n’a aucun respect pour quoique ce soit ~ Les apparences sont parfois trompeuses dit-on € Quel est le faux..quel est le vrai..qui est rĂ©ellement Shinichi Kopei ? le manipulateur ou le manipulĂ© ?~-mmhh ?... non
 pas encore
 on m’a..encore
touchĂ©..~Se retrouver nu dans un lit inconnu diffĂ©rent toutes les semaines c’est effrayant n’est-ce pas ? Cela fait bientĂŽt deux ans que Shinichi passe constamment dans des lits
 et le pire dans tout ça ,c’est qu’il ne se souvient de rien , L’alcool a des effets bien Ă©trange sur lui ,une goutte lui suffit Ă  tout oublier..Ă  agir Ă©trangement ,peut ĂȘtre mĂȘme Ă  ĂȘtre un autre homme ,un homme qui a plu confiance en lui , qui est plus fort et qui n’a peur de rien~ Mais ça ,Shin n’en sait rien puisqu’il ne se rappel de rien du tout..et ce lui » ,cet autre lui ,lui fait peur ,si peur
L’angĂ©lique jeune homme enfila son caleçon en se cachant le torse avec le drap puis il se leva en trombe et s’habilla en deux temps trois mouvements..Shin Ă©tait affolĂ© ,il ne s’y habituera jamais. Lorsqu’il mit son pantalon il remarqua une liasse de billets dans l’une des poches de celui-ci est ce qu’on l’avait payĂ© pour coucher avec quelqu’un ? qu’est ce qu’il avait encore fait ?..Le gracieux japonais courut jusqu'Ă  la porte d’entrĂ©e et courut..encore et encore jusqu'Ă  son appartement
 appeller la police ? Impossible ,il ne savait mĂȘme pas s’il y Ă©tait pour quelque chose dans cette histoire ,dans ces histoires. Shin se prĂ©cipita dans son appartement d’un blanc immaculĂ© et alla prendre une douche sans se poser de questions..on l’avait salit une fois de plus
 c’était dĂ©goutant. Une fois qu’il eut prit une bonne douche froide ,il s’avança prĂšs du lavabo et regarda longuement son reflet dans celui-ci ,oui ,il se trouvait beau mais il haissait ses parents de l’avoir fait ainsi..ont-ils rĂ©ellement choisit ? ça ,Shin en avait rien Ă  fou*re
 Ă  prĂ©sent il avait des ennuis et le pire dans tout ça c’est qu’il Ă©tait aussi fragile qu’une plume d’aile d’ange ,ultra-sensible ,pourquoi lui ? il aurait voulu avoir une vie comme les autres ,arrĂȘter de se cacher sans cesse ,d’avoir peur que quelqu’un ne le touche
 d’avoir peur de se rapprocher de quelqu’un. Il ne peut mĂȘme pas ĂȘtre lui ,montrer son vrai visage sinon
 que serait-il ? un souffre-douleur ,un martyre ? une
tafiolle ? c’est ainsi qu’on les appelle les hommes androgyne ,trop fragile..pas vrai ?AprĂšs sa douche il alla vers son armoire pour en sortir un pantalon blanc en toile puis une petite chemise blanche ,dont le dernier bouton resta ouvert..seulement le dernier ,celui du col..pourquoi montrerait-il plus ? Il ne supporte pas qu’on le regarde trop ou qu’on le touche..peut ĂȘtre parce qu’il refuse qu’on lui fasse du mal plus longtemps ,malheureusement cette carapace qui s’est forgĂ© autour de lui s’endurcit de jour en jour ,il n’est plus sociable ,ne parle Ă  personne ,ne regarde personne c’est Ă  peine s’il suit les cours ,mais malgrĂ© ça ,il reste quelqu’un de trĂšs populaire ,il n’est pas riche ,mais son charisme et le mystĂšre qui l’entoure en fascine plus d’un. Shinichi attrapa son sac en bandouliĂšre blanc puis il se coiffa avant de descendre les escaliers de son immeuble en courant..ou allait-il ? au lycĂ©e..aprĂšs l’expĂ©rience qu’il avait eut la veille ? tant pis ,de toute façon il n’en avait aucun marcha lentement ,les mains dans les poches ,tant pis s’il arrivait une fois de plus en retard ,ses professeurs s’y Ă©tait habituĂ© et puis il Ă©tait le meilleur de sa classe sans rĂ©ellement suivre les cours alors que pouvaient-ils lui reprocher ? L’angĂ©lique japonais poussa lĂ©gĂšrement la porte du cafĂ© non loin du lycĂ©e ,il n’avait pas dĂ©jeunĂ© et il savait qu’il allait trĂšs vite le regretter s’il ne mangeait pas quelque chose avant de se rendre en cours. Les lieux publics ,ce n’est vraiment pas son truc ,mais il pouvait faire une petite exception de temps en temps non ?-un jus de mangue s’il vous plait
Tant pis pour son jus d’orange quotidien,aujourd’hui il voulait un jus de mangue ,un besoin immense de changer s’imposa Ă  lui..allez savoir pourquoi. Mais l’employer se trompa et fit payer Ă  Shin un cafĂ© en plus ,l’angĂ©lique jeune homme fronça alors les sourcils et tourna la tĂȘte pour voir la chose qui avait eut le privilĂšge d’avoir un cafĂ© payĂ© par Shinichi y a eu un petit problĂšme dans
*soupir* ..laisses tomber..Le petit ange fragile Ă©tait de trĂšs mauvaise humeur ,il prit son jus de mangue puis il alla s’asseoir dans un coin ,cachĂ© derriĂšre un poteau pour ĂȘtre Ă  l’abris des regards. Un peu de calme..seul avec son verre de jus de mangue. Shinichi le porta Ă  ses lĂšvres en fermant les yeux puis il le fixa sans un mot avant de s’affaler sur la table et de cacher son visage dans ses bras.

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 La plupart des Ă©pisodes rĂ©pondent Ă  la mĂȘme trame narrative JosĂ©phine apparait non loin du lieu oĂč rĂ©side / travaille son/sa future cliente. Elle parvient Ă  rĂ©soudre en apparence le problĂšme. Un Ă©vĂ©nement inattendu perturbe la rĂ©solution du problĂšme. Un mĂ©chant » est finalement dĂ©masquĂ©, et tout fini pour le mieux. JosĂ©phine pouvoirs magiques lui viennent en claquant des doigts et lui permettent essentiellement d'apparaĂźtre ou de disparaitre oĂč elle le souhaite et quand elle veut, de ranger ou de laver les affaires ou les piĂšces les plus sales, de faire apparaĂźtre ou de faire disparaitre un ou plusieurs objets, de parler aux animaux et aux fantĂŽmes, d'entendre des conversations Ă  distance, de remonter le temps ou de prĂ©dire l'avenir, de faire sortir toutes sortes d'objets de son sac, un peu comme Mary tĂ©lĂ©charger les Ă©pisodes, cliquez sur "SPOILER" pour voir les liens SpoilerPour tout contacts, partenariats, droits de rĂ©ponses, propositions, demandes Contact Sujets similaires+Commentez avec Facebook Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum BydYMXU.
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